L'Église en Afrique

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jean_droit
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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par jean_droit » mar. 24 juil. 2012, 10:59

Oui, oui, j'admire la majorité des évangéliques. Je ne cesse de le dire. Nous devrions prendre exemple sur eux sur bien des points.
Heureusement que certaines Eglises ont compris le message : Le RCC ( Renouveau Charismatique Catholique ) très répandu au Brésil a pour origine les évangéliques. Le courant Charismatique est, aussi, très présent en Afrique. Il correspond à la sensibilité et à la spiritualité de ces populations.

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Les chrétiens les plus nombreux en Afrique

Message non lu par jean_droit » sam. 22 sept. 2012, 9:26

Voilà qui montre bien le dynamisme du christianisme en Afrique. Les chrétiens arrivent contenir et même plus l'avancée des musulmans sur la ligne de séparation islam/chrétienté. Ce dynamisme est dû en bonne partie aux évangéliques mais l'Eglise catholique n'est pas en reste. Et parmi les évangéliques il y a de tout, mais vraiment de tout.

Du Salon Beige :

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog ... rique.html
Les chrétiens sont les plus nombreux en Afrique

Les chiffres montrent que le christianisme en Afrique est devenue la première religion.

C'est ce qui ressort d'une étude présentée lors d'une conférence organisée par le CESNUR (Centre d'études sur les nouvelles religions), fondé par Massimo Introvigne, à l'Université d'El Jadida au Maroc. Selon les données, les chrétiens représentent désormais 46,53% de la population africaine par rapport à 40,46% de musulmans et 11, 8% de membres des religions traditionnelles africaines.

Parmi les pays africains, 31 ont une majorité chrétienne, 21 sont à majorité musulmane, et 6 voient encore dominer les religions ancestrales.

En 1900, les chrétiens en Afrique étaient 10 millions. En 2012, ils sont 500 millions.

En 1900, les Africains représentaient 2% des chrétiens dans le monde contre 20% aujourd'hui. Et dans dix ans, l'Afrique surpassera à la fois l'Europe et les Amériques.

Pour Massimo Introvigne, certains craignent ce développement du christianisme. C'est peut être l'une des causes de certaines attaques.

"Certains fondamentalistes islamiques sont scandalisés qu'il y ait en Afrique plus de chrétiens que de musulmans, c'est pourquoi ils tuent des chrétiens dans des pays tels que le Nigeria, le Mali, la Somalie, le Kenya. Les fondamentalistes pensent qu'aujourd'hui la bataille décisive pour voir si le monde sera musulman ou chrétien se déroule en Afrique. Et l'islam est perdant. Pour cette raison, ils réagissent avec des bombes."

S'exprimant lors de la dernière réunion Rimini Août, Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, au Nigeria, a déclaré: «La majorité des musulmans et des chrétiens dans le nord du Nigeria aimerait vivre en paix et être de bons voisins, malgré les nombreux cas de tension . Dans le Sud, mais en Amérique du Nord, se trouve dans la même famille à la fois les musulmans et les chrétiens. Mais il n'est pas un secret que certains leaders musulmans souhaitent "tremper le Coran dans l'océan Atlantique" dans leur Islam doit dominer le pays, comme en témoigne l'introduction de flips dans certaines parties du Nord.

Rien à dire sur ce qu'on pourrait appeler aspiration légitime: chaque religion se développer et augmenter le nombre de ses partisans. Toutefois, cela doit se faire dans un cadre paisible et civile, à travers le témoignage. "

Michel Janva

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Re: Les chrétiens les plus nombreux en Afrique

Message non lu par jean_droit » sam. 22 sept. 2012, 9:28

La remarque :
Et dans dix ans, l'Afrique surpassera à la fois l'Europe et les Amériques.
s'adresse, bien sûr, à nous.

Alors au boulot de la Nouvelle Evangélisation !

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par jean_droit » lun. 15 oct. 2012, 7:34

Je suis toujours autant admiratif de la spiritualité de mon épouse, gabonaise.
Elle améliore, sans cesse, sa prière.
Voilà qu'elle vient de substituer dans nos prières du chapelet ou autres, le symbole de Nicée au symbole des apôtres.
De même à la fin de toute messe elle récite la prière à Saint Michel Archange.
Naturellement elle reprend des parties de la messe Saint Pie V.
Et sans le savoir.
Ceci d'autant plus qu'elle n'aime pas la messe Saint Pie V car pas assez animée.

Alors comment pourrait-elle se contenter de nos faibles messes françaises ?

Et puis, comme toujours, il y a des petits miracles qui apparaissent. Combien de fois ma femme a crié contre ces obsèques si peu priantes, contre ces pseudos fidèles qui ne connaissent rien de la religion. Et voilà que la semaine dernière nous sommes allés à une simple bénédiction qui s'est transformée en un grand et long moment de spiritualité.

C'est vrai : "L'Esprit souflle où il veut".

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par françois67 » mer. 17 oct. 2012, 16:10

Bonjour,
c'est magnifique ce que vous racontez là.
Seulement, bien que ne doutant la bien meilleure santé de l'Eglise en Afrique qu'en Europe, tout n'est pas si idyllique je crois.
En effet, les catholiques sont partout minoritaires en thermes de population globalement par région, de plus de très nombreuses associations avec l'animisme et le vaudou sont réalisées. Sans parler du désordre bien souvent spirituel et doctrinal: je pense par exemple au Nigéria, où pullullent des groupes comme les témoins de Jéhovah etc...
Je n'en accuse nullement tous les catholiques africains, encore moins votre femme, mais juste pour dire que tout est très loin d'être aussi magnifique que vous ne le dites.
Malheuresement.
Bien à vous.
P.S: par contre, je suis tout à fait pour l'adaptation de la liturgie (dans la forme biensûr, pas dans le fond) aux personnes. Ainsi, il est scandaleux selon moi que l'Eglise n'ait pas mis au point et approuvé une liturgie, un rite spécifiquement africain, et/ou afro-américain comme dans les communautés noires aux Etats-Unis.
Sincérement, comparé aux différents groupes protestants, l'Eglise a des moyens, matériels comme spirituels bien plus importants, et je me demande pourquoi elle reste pourtant à la traine.
Je suis pour une grande diversité de rites unis dans une seule foi et Eglise.
Par contre, pas question de toucher aux doctrines.

Encore une fois, excellente journée.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par MariaMagdala » ven. 19 oct. 2012, 17:43

Bonjour,

Je suis d'accord avec vous. Les célébrations africaines sont magnifiques et les gens montrent leur Foi.

Cependant, j'aimerai relativiser. Avons-nous tous la même couleur de peau? Parlons nous tous la même langue? Avons nous tous les mêmes coutumes? La même culture?

Non et Dieu Lui-même a détruit la tour de Babel.....

Je pense que chacun d'entre nous a quelque chose a apporter à l'Eglise en général.
Les chants grégoriens sont transcendants, les messes africaines débordantes de joies, les églises du Vietnam sont un mélange de pagodes et d'églises occidentales.... L'Eglise c'est une auberge espagnole, on y vient avec ce que l'on est et c'est bien la toute la richesse de la chose.

Les peuples ont leurs relations particulières avec la religion. Les choses sont plus intimes, plus intello si on veut, mais c'est parce qu'ici, c'est parfois considéré comme une honte d'être chrétien et d'aller à l'Eglise. Les choses vont un peu mieux de nos jours, les gens s'ouvrent plus, mais il ne faut pas oublier tout le passé, parfois douloureux. L'anticléricalisme, l'athéisme qui a tout envahit: c'est presque une acte de bravoure d'entrer dans une Eglise dans une petite ville. C'est probablement plus simple d'avoir une Foi débordante et chaleureuse, si on est pas confronté à ces problematiques.

Pour d'autres peuples soumis à des repressions violentes, c'est aussi un autre rapport avec la religion.

Bref, sachons apprécier qui nous sommes et faisons du beau avec nos spécificités propres.


God bless you!
" A celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré" (Mc 4,25)
" A celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il croit avoir " (Lc 8,18)

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par jean_droit » lun. 22 oct. 2012, 18:26

Excusez moi de porter encore témoignage sur la spirituliaté de mon épouse, gabonaise, et de sa fille.

Samedi nous lui avons demandé de conduire le Benedicite.

Elle s'est mise à chanter en latin le Pater Noster.

Cela m'a quelque peu interloqué.

Une jeune fille gabonaise de 24 ans chanter en latin le Pater Noster ! Je ne sais si, en France, elles sont nombreuses à dire le Benédicite, à connaitre le Pater Noster en latin et à savoir le chanter.

A Libreville deux communautés disant la messe Saint Pie V existent. La FSSPX et l'ICRSP.
Cette dernière y construit une très grande église. Et il y a du monde.

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par jean_droit » mar. 11 déc. 2012, 20:50

De Belgicatho :
Journal du Vatican / Ratzinger l'Africain

Davantage de nonciatures. Augmentation du nombre de cardinaux. Plus de postes à la curie. Benoît XVI compte sur l'Afrique. Parce que, dit-il, c'est le continent où la foi est la plus vive

CITÉ DU VATICAN, le 11 décembre 2012 – "L’Afrique est actuellement le continent le plus dynamique du point de vue de l'expansion de l’Église et du christianisme en général, celui où les vocations sont les plus nombreuses en termes de pourcentages".

C’est ce qu’a rappelé récemment un article de la revue "Civiltà Cattolica" consacré à un colloque ayant pour thème “Paul VI et l’Afrique”, au cours duquel plusieurs des intervenants ont souligné "la grande attention" que ce pape accordait à ce continent "dont il avait également perçu, de manière prophétique, la disponibilité à accueillir le message évangélique".

L’article souligne que Benoît XVI, lui aussi, "s’est référé à l’Afrique en la qualifiant de 'poumon' de l’Église".

Et en effet, d’année en année, le pontificat de Joseph Ratzinger se montre de plus en plus attentif à ce qui se passe sur le continent noir.

*

Pour commencer, l'attention que Benoît XVI porte à l'Afrique se manifeste de manière tout à fait évidente du point de vue diplomatique.

Au cours de l’actuel pontificat, le réseau de nonciatures en Afrique a connu un nouvel accroissement.

En effet ce pontificat de Benoît XVI a été marqué par l’ouverture de deux nouvelles nonciatures, l’une au Burkina Faso, l’autre au Libéria. Mais ce n’est pas tout. Des chargés d’affaires du Vatican ont également été envoyés au Tchad, au Gabon et au Malawi, où ils résident de manière permanente.

D’autre part les pays africains ont eux aussi manifesté un intérêt croissant pour l’établissement de rapports plus étroits avec le Saint-Siège.

En 2008, en effet, le Botswana a établi des relations diplomatiques complètes avec le Saint-Siège. Ce qui fait que, aujourd’hui, il n’y a plus que trois pays africains, tous à très grande majorité musulmane, qui n’aient pas encore créé de représentations diplomatiques réciproques avec le Vatican. Il s’agit des Comores, de la Mauritanie et du pays martyrisé qu’est la Somalie.

D’ailleurs, sous le pontificat du pape Ratzinger - alors même que l’Irlande a déclassé sa représentation diplomatique historique, son ambassadeur qui était résident étant désormais non résident - cinq pays ont effectué la démarche inverse, en fixant à Rome la résidence de leur ambassadeur. Sur les cinq, trois sont des pays d’Afrique : le Cameroun, le Bénin et, depuis cette année, le Nigéria, l’état le plus peuplé de ce continent.

À cela il faut ajouter la multiplication des accords diplomatiques conclus entre le Saint-Siège et des pays africains. Avant le pontificat actuel, le Vatican avait établi un "modus vivendi" avec la Tunisie en 1964 ; il y avait eu ensuite un échange de lettres entre le roi du Maroc et Jean-Paul II en 1983-84, puis deux accords avec le Cameroun à propos de l’Institut Catholique de Yaoundé et deux conventions partielles avec la Côte d’Ivoire. Le seul accord-cadre, de plus grande envergure, était celui qui avait été conclu avec le Gabon en 1997.

Sous le pontificat de Benoît XVI, il y a déjà trois accords-cadres qui ont été conclus : avec le Mozambique en 2011, avec la Guinée Équatoriale et avec le Burundi cette année.

Mais l’attention particulière que le pape actuel porte à l’Afrique ne se manifeste pas exclusivement ou principalement dans le domaine diplomatique.

*

Prenons le cas des voyages. Le pape théologien s’est rendu en Afrique deux fois jusqu’à maintenant, en dépit de son âge avancé. Jean-Paul II a fait son dernier voyage africain, au Nigéria, en 1998, à l’âge de 78 ans. Benoît XVI s’est rendu au Cameroun et en Angola en 2009, étant âgé de 82 ans, puis au Bénin en 2011, quand il en avait 84.

Passons maintenant aux créations de cardinaux. Sous le pontificat de Ratzinger, sur les 74 nouveaux cardinaux électeurs qu’il a créés, 7 sont africains, soit 9,5 %. C’est le pourcentage le plus élevé qui ait jamais été atteint. Jean-Paul II en avait créé 16 sur 210 (7,6 %) et Paul VI 12 sur 143 (8,4 %).

Benoît XVI tient également grand compte du continent africain en ce qui concerne les nominations à la curie romaine.

Il a appelé le cardinal ghanéen Peter Turkson à la présidence du conseil pontifical Justice et Paix et il a promu au poste de président du conseil "Cor Unum" le Guinéen Robert Sarah, élevé peu après à la pourpre.

Le pape Ratzinger a par ailleurs appelé l’archevêque tanzanien Novatus Rugambwa au poste de secrétaire adjoint de la congrégation "Propaganda Fide". Il a choisi le Béninois Barthélemy Adoukonou, qu’il a élevé à l’épiscopat, comme secrétaire du conseil pour la culture et Mgr Jean-Marie Mate Musivi Mupendawatu, de la République Démocratique du Congo, comme nouveau secrétaire du conseil pour la pastorale de la santé.

Sous le pontificat de Benoît XVI, pour la première fois, un Africain a été nommé cérémoniaire pontifical : c’est Jean-Pierre Kwambemba Masi, de la République Démocratique du Congo.

Et un fils du continent noir s’est vu confier, également pour la première fois, la charge délicate de chef du protocole de la secrétairerie d’état. Il s’agissait de Fortunatus Nwachukwu, un Nigérian, qui a été récemment promu, après cinq ans de service, archevêque et nonce au Nicaragua, devenant ainsi le quatrième représentant pontifical africain nommé au cours de ce pontificat. Les autres sont Léon Kalenga, de la République Démocratique du Congo, le Nigérian Jude Thaddeus Okolo et le Tanzanien Rugambwa (qui a été par la suite nommé à la curie, comme on l’a dit plus haut).

C’est là encore un petit record ratzingerien. Jusqu’en 2005, en effet, le premier et unique nonce africain était l’Ougandais Augustine Kasujja, nommé par Jean-Paul II en 1998.

*

Mais quelle est l’origine de cette prédilection du pape Ratzinger pour l’Afrique ?

Le pape lui-même l’a expliqué dans l’homélie d’ouverture du synode africain de 2009 : "L’Afrique représente un immense 'poumon' spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance".

Benoît XVI a approfondi encore davantage cette intuition lors de la discussion qu’il a eue avec les journalistes pendant son voyage au Bénin en 2011 :

"Cette fraîcheur du oui à la vie qu’il y a en Afrique, cette jeunesse qui existe, qui est pleine d’enthousiasme et d’espérance, et aussi d’humour et de joie, nous montre qu’ici il y a une réserve humaine, il y a encore une fraîcheur du sens religieux et de l’espérance. [...] Je dirais donc qu’un humanisme frais qui se trouve dans l’âme jeune de l’Afrique, malgré tous les problèmes qui existent et qui existeront, montre qu’ici il y a encore une réserve de vie et de vitalité pour l’avenir, sur laquelle nous pouvons compter".

Et, le 22 décembre suivant, dans le discours de vœux de fin d’année qu’il a adressé à la curie romaine, il a réaffirmé qu’il n’avait perçu en Afrique "aucun signe de cette fatigue de la foi, si répandue parmi nous, rien de cette lassitude de l’être chrétiens toujours à nouveau perceptible chez nous. [...] Rencontrer cette foi prête au sacrifice, et précisément en cela joyeuse, est un grand remède contre la fatigue du fait d’être chrétiens que nous expérimentons en Europe".

Deux ans auparavant, le 21 décembre 2009, faisant le bilan de son voyage au Cameroun et en Angola, Benoît XVI avait également porté un jugement positif sur la manière de célébrer la liturgie en Afrique :

"Le souvenir des célébrations liturgiques s’est gravé dans ma mémoire de façon particulièrement profonde. Les célébrations de la sainte eucharistie étaient de vraies fêtes de la foi. Je voudrais mentionner deux éléments qui me semblent particulièrement importants.

Il y avait tout d’abord une grande joie partagée, qui s’exprimait aussi par le corps, mais de façon disciplinée et orientée par la présence du Dieu vivant.

Cela indique déjà le second élément : le sens de la sacralité, du mystère présent du Dieu vivant. [...]


Oui, il y avait cette conscience d’être en présence de Dieu. Il n’en résulte ni peur ni inhibition, pas même une obéissance extérieure aux rubriques, et cela n’amène pas non plus à se mettre en évidence les uns par rapport aux autres ou à crier de façon indisciplinée.

Il y avait plutôt ce que les Pères appelaient 'sobria ebrietas' : le fait d’être pleins d’une joie qui en tout cas reste sobre et ordonnée, qui unit les gens de l’intérieur, en les conduisant à la louange communautaire de Dieu, louange qui suscite en même temps l’amour du prochain, la responsabilité réciproque.

*

Il est certain que le pape Benoît n’ignore pas les limites et les difficultés de l’Église en Afrique.

Celles-ci ont été rendues tout à fait évidentes, pour citer quelques exemples, par la démission qu’il a imposée, en 2009, aux évêques centrafricains de Bangui et de Bossangoa, en raison de problèmes moraux et, en 2011, à celui de Koudougou, au Burkina Faso, en raison de son incapacité dans le domaine de la gestion, ou bien encore lorsqu’il a “relevé” d’autorité l’évêque de Pointe-Noire, au Congo, également en 2011.

Mais cela n’empêche pas le “Père blanc” chenu de continuer à compter sur le continent noir pour l’avenir de l’Église.

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par jean_droit » mar. 11 déc. 2012, 21:03

Il y a peu de nouveaux commentaires à faire sur l'article lu dans Belgicatho.

J'ai surtout noté les remarques du Saint Père sur la liturgie en Afrique :
Les célébrations de la sainte eucharistie étaient de vraies fêtes de la foi. Je voudrais mentionner deux éléments qui me semblent particulièrement importants.

Il y avait tout d’abord une grande joie partagée, qui s’exprimait aussi par le corps, mais de façon disciplinée et orientée par la présence du Dieu vivant.

Cela indique déjà le second élément : le sens de la sacralité, du mystère présent du Dieu vivant. [...]
Vous savez bien quelle est mon admiration pour la Foi de nombreux africains.

Elle devrait être un exemple pour nous tous au niveau familial comme au niveau paroissial.

A nous de relever le défi ! Et la barre est mise bien haute !

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par Johnny » dim. 14 avr. 2013, 21:40

L'an dernier, une messe a été célébrée par un prêtre congolais en vacances dans notre paroisse.

Son homélie associait les exemples très prosaïques pour illustrer le fait que les écritures donnaient des réponses à des problématiques quotidiennes, et des commentaires plus profonds sur tous les niveaux de lecture possible de l’Évangile de ce Dimanche, ouvrant des perspectives parfois surprenantes. Le tout associé à un langage très direct aux paroissiens, sur la nécessité de traduire cette Parole dans la vraie vie.

Et bien, il a été applaudi à la fin de son homélie! Ce qui n'arrive pratiquement jamais....

La France a évangélisé l'Afrique, pour que l'Afrique revienne nous évangéliser.
Se croire soi-même imparfait et trouver les autres parfaits, voilà le bonheur. (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)

Ce qui attire le plus de grâces du bon Dieu, c'est la reconnaissance, car si nous le remercions d'un bienfait, il est touché et s'empresse de nous en faire dix autres et si nous le remercions encore avec la même effusion, quelle multiplication incalculable de grâces ! (idem)

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par jean_droit » lun. 15 avr. 2013, 6:56

Les sermons des prêtres africains sont incomparablement plus dynamiques et directs que la majorité des sermons que l'on entend en France.
Ils sont, aussi, plus près du quotidien que nos sermons un peu désincarnés.
Ma femme, gabonaise, les appelle des "enseignements".
Ce serait à vérifier mais, peut être, que dans des temps anciens les sermons en France avaient ce dynamisme.
La signifcation du verbe "sermoner" semble le confirmer.
Nous avons tant besoin d'être "sermonés".

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par Belin » lun. 15 avr. 2013, 11:38

Je suis Africain, et vivant en Afrique.
J'ai particulièrement l'impression que la spiritualité Africaine est "folklorique", se limite beaucoup plus sur les manifestations d'une religiosité extérieure (grande animation dans les messes, grande participation aux chemins de croix, pélérinage etc). Mais par exemple je ne connais aucune organisation fiable et structurée comme "le secours catholique français" au Cameroun. Comme Benoit 16 l'avait dit dans sa première encyclique "Deus Caritas Es" sur la charité, l'Eglise a trois missions de base essentielle: L'enseignement de la parole, l'administration des sacrements et la charité fraternelle.

Pour reconnaître la vitalité d'une Eglise, il faudrait voir la situation de ces trois missions essentielles. Dans quel pays en Afrique, l'Eglise peut ressortir régulièrement une étude chiffrée sur l'état de la misère aussi bien corporelle que spirituelle dans son Diocèse? Au cours de la dernière rentrée scolaire, j'avais bien voulu soutenir un enfant déscolarisé par manque de moyen. Mais je n'ai pas su vers quelle institution de l'Eglise je pouvais me tourner pour avoir la situation des enfants déscolarisés qu'elle a recensée afin d' apporter une aide véritablement efficace.

Mais les paroisses et les diocèses font des investissements pour construire des églises "5 étoiles", pour construire des écoles et des hôpitaux, des universités qui seront forcement aux services des riches ( car c'est payant).

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par jean_droit » lun. 15 avr. 2013, 12:23

Vos remarques sont exactes, kisito.
Je ne connais pas assez le Cameroun mais pour ce qui est du Gabon l'aide se fait essentiellement au sein des familles.
L'Eglise du Gabon me semble pas très présente dans le domaine de la charité.
Elle est plus prompte d'ailleurs à demander qu'à recevoir.
L'Etat aussi, d'ailleurs.
Je dois, quand même, dire, que l'évêque de Oyem personnellement et le diocèse de Oyem ont essayé de prendre en charge et d'envoyer au Cameroun un de mes beau frères. C'est un médecin camerounais qui essayé gratuitement de le soigner. Et cela a duré plusieurs mois.
Peut être que les diocèses s'occupent de certains orphelinats ?
Ce n'est pas cet aspect quand même assez peu glorieux qui m'interpelle mais la spiritualité des africains.
Elle est incomparable par rapport à la spiritualité en France.
Vous vous rendez compte : pour la fête de l'Annonciation : 3 personnes dans ma paroisse de 6.800 habitants ! De quoi dégouter plus d'un curé !

Belin
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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par Belin » lun. 15 avr. 2013, 12:59

jean_droit a écrit : Je dois, quand même, dire, que l'évêque de Oyem personnellement et le diocèse de Oyem ont essayé de prendre en charge et d'envoyer au Cameroun un de mes beau frères. C'est un médecin camerounais qui essayé gratuitement de le soigner. Et cela a duré plusieurs mois.
Est ce qu'il l'a fait sur des bases de la justice, sur la base des relations privées, sur un pur hasard? il y a des gens qui reçoivent l'aide de l'Eglise en Afrique ça je ne peux pas le nier. Le problème c'est l'existence d'une véritable structure pour que cela soit bien organisé, transparent et juste, de telle façon qu'on sache qui sont ceux qui ont besoins de soutiens, de quelle type de soutien ont t'il besoin, combien sont déjà soutenu etc etc.
Peut être que les diocèses s'occupent de certains orphelinats ?
Effectivement il existe des orphelinats rattachés aux diocèses, mais selon moi "orphelin= misérable" est une caricature, je ne comprend pas cette spécialisation uniquement sur les orphelins. Je ne sais pas aussi comment fonctionne concrètement les orphelinats
Elle est incomparable par rapport à la spiritualité en France.
Vous vous rendez compte : pour la fête de l'Annonciation : 3 personnes dans ma paroisse de 6.800 habitants ! De quoi dégouter plus d'un curé !
Ce curé est réellement conscient de la situation de la misère spirituelle dans sa paroisse, il est dans la vérité des faits et peut agir en conséquence ( par les prières, pénitences etc)

En Afrique tu as 1000 personnes dans une église, mais peut être à peine une dizaine est prêt à mener une véritable vie de Foi hors de l'église, on est dans le "tape-à l'oeil"

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Re: La spiritualité africaine

Message non lu par jean_droit » lun. 15 avr. 2013, 13:13

Ma femme vient de me préciser que le Secours Catholique existe au Gabon et est actif.

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