Ceci est une réponse personnelle, donnant mon point de vue d'un simple laïc, qui a été au catéchisme et à l'aumônerie jusqu'à sa confirmation, n'a jamais été scout ni d'aucun mouvement chrétien de jeunes, et s'est éloigné de l'Eglise à son adolescence jusqu'à y revenir progressivement à l'âge adulte.
Je ne prétend pas être l'image de tous mes frères chrétiens, mais j'ai la faiblesse de penser que beaucoup de mes camarades de jeunesse ont reçu une éducation chrétienne comparable à la mienne (au moins tous ceux qui étaient au caté et à l'aumônerie avec moi
).
1. Sur la diffusion des Saintes Écritures et du Magistère de l’Église concernant la famille
a) Quelle est la connaissance réelle des enseignements de la Bible, de “Gaudium et spes”, de “Familiaris consortio” et des autres documents du Magistère postconciliaire sur la valeur de la famille selon l’Église Catholique? Comment nos fidèles sont-ils formés à la vie familiale selon l’enseignement de l’Église?
Je pense avoir avoir été très peu formé à la vie familiale chrétienne. J'ignore dans quelle mesure on m'a enseigné le contenu des documents du Magistère de l'Eglise, puisqu'évidemment il n'y était jamais fait référence (ce qui ne veut pas dire que l'on ne nous en transmettait pas le contenu).
Je suis étonné de lire dans cette question qu'on parle du Magistère
post-conciliaire : est-il contradictoire avec le Magistère pré-conciliaire ?
J'ai reçu une éducation chrétienne aux valeurs chrétienne de la famille, mais cela s'est fait justement dans ma famille, et j'ai eu la chance d'avoir une mère active et très solidement formée.
N'étant pas marié, je n'ai pas fait de préparation au mariage, et ce que je sais aussi du sens chrétien du mariage, je l'ai découvert par moi-même, par la relecture de ma vie de couple avec ma compagne éclairée par ma vie de prière et notamment par les exercices spirituels ignatiens.
Si je n'avais pas eu la double chance de rencontrer ma compagne et St Ignace, il est probable que ma conception du couple serait restée celle qu'elle était avant : nourri de tout le discours dominant aujourd'hui dans la société française, et très éloigné des valeurs chrétiennes.
Ce qui est un peu mieux connu, ce sont toutes les "interdictions" que les médias se plaisent à nous rapporter, souvent en les déformant, pour mieux les constester : opposition de l'Eglise à la contraception, à l'IVG, au sexe hors du mariage, et une idée fausse mais très courante que l'Eglise est opposée au plaisir sexuel de manière générale ("le sexe, c'est pour faire des bébés, point").
J'ignorais totalement jusqu'à très récemment tout le discours positif de l'Eglise en ce qui concerne le couple, le mariage et la famille, et je suis encore en train de le découvrir.
Je précise que je n'ai jamais rien entendu en paroisse de ce discours. Si je le découvre, c'est parce que je fais de ma propre initiative l'effort d'aller le chercher.
b) Là où l’enseignement de l’Église est connu, est-il intégralement accepté ? Est-ce que des difficultés se vérifient dans sa mise en pratique? Lesquelles?
Il est évident que le discours de l'Eglise n'est pas du tout accepté dans la société française contemporaine, et que même parmi les laïcs pratiquants, une proportion importante de gens ont du mal à l'accepter entièrement. Même pour beaucoup de prêtres, il semble devenu normal et acceptable de vivre en concubinage hors du mariage, par exemple : ils ont cédé de guerre lasse, voyant que mieux valait encore accepter cet état de fait que lutter contre et faire fuir les gens de l'église.
Tout ce qui touche à la morale sexuelle pose beaucoup de problèmes, même aux couples mariés et chrétiens pratiquants.
Enfin, j'ai le sentiment que bien peu de gens perçoivent le mariage comme un modèle de vie chrétienne dans l'amour et le don de soi.
D'ailleurs, le concept même de don de soi est devenu très difficile à comprendre, dans une société où au contraire tout ce qui compte est l'individu et l'épanouissement personnel.
c) Comment l’enseignement de l’Église est-il dispensé dans le cadre des programmes pastoraux au niveau national, diocésain et paroissial ? Quelle est la catéchèse sur la famille ?
Quels programmes pastoraux ? Laïc, je suis totalement ignorant de ce qui est fait sur ces questions.
Tout ce que je connais, ce sont les cours Alpha-couples, et quelques retraites pour couples. Et la préparation au mariage, qui de ce que je vois me semble quand même plutôt minimale.
d) Dans quelle mesure – et en particulier sur quels aspects – cet enseignement est-il réellement connu, accepté, refusé et/ou critiqué dans les milieux extra ecclésiaux ? Quels sont les facteurs culturels qui empêchent la pleine réception de l’enseignement de l’Église sur la famille ?
Facteurs culturels :
- relativisme
- individualisme
- matérialisme
- hédonisme
Tout notre environnement social, culturel et même politique met en avant la satisfaction à court terme des plaisirs du corps. Sans même parler de spiritualité, on ne cherche même plus culturellement à élever l'esprit, mais au contraire à tout niveler par le bas.
La vie chrétienne, y compris la vie familiale, est exigente. Le couple chrétien s'engage pour la vie, alors qu'on ne conçoit plus d'engagement irrévocable, et qu'il est devenu condamnable de "mettre la barre trop haut".
2. Sur le mariage selon la loi naturelle
a) Quelle place occupe la notion de loi naturelle dans la culture civile, tant au niveau institutionnel, éducatif et académique, qu’au niveau populaire? Quelles conceptions de l’anthropologie sont à la base de ce débat sur le fondement naturel de la famille?
La notion de loi naturelle a été totalement dynamitée par les sciences sociales, à commencer par le structuralisme, puis la déconstruction, qui ont explicitement visé à démontrer que tout est construction sociale, y compris ce qu'on tenait jusque là pour "loi naturelle".
Je ne sais pas s'il reste aujourd'hui le moindre fondement naturel à la famille, puisqu'anthropologues, sociologues, ethnologues, zoologistes, et même sémioticiens, se sont acharnés à montrer que somme toute, tout cela est bien relatif.
Résultat : il faut faire un énorme travail intellectuel de déconstruction, justement, pour démonter tous ces beaux discours, revenir à la réalité et constater que malgré tout, il y a bel et bien une nature des choses, et qu'il est aberrant de rechercher l'exception pour en faire la règle.
b) La notion de loi naturelle à propos de l’union entre un homme et une femme est-elle couramment acceptée en tant que telle par les baptisés en général?
Par les catholiques pratiquants, je pense que c'est encore le cas.
Par les baptisés, clairement non. N'oublions pas qu'il est probablement aujourd'hui pénalement répréhensible de dire qu'une union qui ne soit pas entre un homme et une femme est une violence faite à la nature humaine.
c) Comment, en pratique et en théorie, la loi naturelle sur l’union entre un homme et une femme en vue de la formation d’une famille est-elle contestée? Comment est-elle proposée et approfondie dans les organismes civils et ecclésiaux?
Est-il vraiment nécessaire de répondre à cette question ? La législation française considère désormais que les "unions" entre personnes de même sexe sont aussi légitimes que celle entre un homme et une femme, et par une fiction juridique, considère que ces nouveaux couples ont les mêmes droits à avoir un enfant que les couples hétérosexuels.
Ce qui n'est possible que parce que la technique a finit par faire violence à la nature biologique de la reproduction humaine, quand la PMA et la GPA sont utilisées pour donner à un couple un enfant qu'il n'est évidemment pas en mesure d'avoir.
d) Si des baptisés non pratiquants ou ceux qui se déclarent non-croyants demandent la célébration du mariage, comment affronter les défis pastoraux qui en découlent?
Je n'ai découvert que très récemment que ces situations se présentent, et je n'ai aucune réponse à cette question.
3. La pastorale de la famille dans le contexte de l’évangélisation
a) Durant ces dernières dizaines d’années, quelles sont les expériences nées concernant la préparation au mariage? Comment a-t-on cherché à stimuler le devoir d’évangélisation des époux et de la famille? Comment promouvoir la conscience de la famille comme « Église domestique »?
N'ayant pas vécu personnellement la préparation au mariage, je préfère ne pas répondre à cette question.
b) Êtes-vous parvenus à proposer des styles de prière en famille qui réussissent à résister à la complexité de la vie et de la culture actuelle?
J'ignorais que les manières traditionnelles de prier de l'Eglise n'étaient plus adaptées... Au contraire, je reconstruit actuellement ma vie en l'appuyant de plus en plus sur la prière, et je construit ma vie de prière en puisant largement à ce que la Tradition propose : liturgie des heures, pratiques de dévotions telle que le chapelet, oraison selon les conseils de Ste Thérèse d'Avila et St Ignace de Loyola...
Il est évident que je ferais quelques adaptations si j'avais à prier avec des enfants, mais je ne vois a priori aucune difficulté à prier avec eux tous les soirs selon la prière d'Alliance promue par les Jésuites ou le Chemin Neuf, ni à dire le bénédicité avant le repas...
Il me semble que si l'on veut éduquer ses enfants à la prière, il faut commencer par prier beaucoup soi-même pour montrer l'exemple.
c) Dans la situation actuelle de crise entre les générations, comment les familles chrétiennes ont-elles su réaliser leur vocation propre de transmission de la foi?
Je ne sais comment répondre à cette question.
d) De quelle manière les Églises locales et les mouvements de spiritualité familiale ont-ils su créer des parcours pouvant servir d’exemple?
J'ignore totalement quels sont les mouvements de spiritualité familiale. Je connais des mouvements pour les jeunes, d'autres pour les retraités, les veuves, différentes maladies, des mouvements "professionnels" (cadres, indépendants, etc.), ainsi que des mouvements propres aux diverses familles spirituelles (tiers ordres, oblats, CVX...), mais j'ignorais totalement qu'il y ait des mouvements de spiritualité familale !
Quels sont ces mouvements ?
e) Quel est l’apport spécifique que les couples et les familles ont réussi à donner quant à la diffusion d’une vision intégrale du couple et de la famille chrétienne qui soit crédible aujourd’hui?
Aucune idée. Ce qui n'est pas bon signe
J'ai le sentiment que les couples chrétiens qui ont tenus sont surtout vus par les autres comme des couples qui ont eu la chance de ne pas se séparer, sans qu'on ne s'interroge réellement sur ce qui leur a permis justement de tenir dans la durée.
f) Quelle attention pastorale l’Église a-t-elle montré pour soutenir le cheminement des couples en formation et des couples en crise?
J'ignore quelles actions pastorales fait l'Eglise qui est en France à destination des couples en crise. J'ai le sentiment que ces couples se sentent largement plus jugés et condamnés que soutenus et accompagnés.
4. Sur la pastorale pour affronter certaines situations matrimoniales difficiles
a) Le concubinage
ad experimentum est-il une réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement?
La question concerne la vie maritale avant le mariage. Il fut un temps où la plupart des couples disaient vivre ainsi "à l'essai", ad experimentum, pour voir s'ils étaient "compatibles" avant de se marier. Je pense qu'aujourd'hui, une proportion de plus en plus importantes de couples se satisfont de l'union libre, et s'ils finissent par se marier, c'est avant tout pour des raisons juridiques et pour faire plaisir aux grands-parents.
Vivre maritalement avant le mariage est devenu tellement répandu que je me demande s'il y a encore des couples qui ne le font pas. Je n'en connais aucun, parmi mon entourage proche ou même éloigné.
b) Existe-t-il des unions libres, sans reconnaissance aucune, ni religieuse ni civile? Y-a-t-il des données statistiques sûres?
Evidemment. A commencer par notre président de la république, qui montre ainsi tout le sens qu'il donne au mariage...
c) Les séparés et les divorcés remariés sont-ils une réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement ? Comment affronter cette réalité au moyen de programmes pastoraux adaptés?
No comment...
d) Dans tous ces cas, comment les baptisés vivent-ils leur situation irrégulière ? Ils en sont conscients ? Manifestent-ils simplement de l’indifférence ? Se sentent-ils écartés et vivent-ils avec souffrance l’impossibilité de recevoir les sacrements ?
Pour la vie maritale hors mariage : en totale indifférence, voire inconscience. Ce n'est pas du tout vu comme un péché, et je pense que si mon curé me l'avait présenté comme tel avant que je n'ai suffisamment avancé dans la foi, je l'aurai envoyé balader, et aurai quitté la paroisse s'il avait insisté.
Ayant progressé dans la foi, j'ai fini par comprendre moi-même qu'il y avait un problème dans ma manière de vivre, et n'ai pas été étonné quand mon curé a fini par aborder le sujet. L'impossilité de recevoir les sacrements est une réelle souffrance, et vivre cela m'a permis de comprendre bien autrement la question des divorcés remariés.
Je pense que ce sont des sujets qui ne peuvent être abordés qu'avec des chrétiens ayant une vie de foi suffisamment solide, et notamment une vraie vie de prière.
Hors la majorité des chrétiens aujourd'hui me semblent mal préparés pour cela.
e) Quelles sont les demandes que les personnes divorcées et remariées adressent à l’Église à propos des sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation? Parmi les personnes qui se trouvent dans ces situations, combien demandent ces sacrements?
N'étant pas dans cette situation, je ne peux m'exprimer à la place des gens.
Mais vivant l'impossibilité de communier et de recevoir le sacrement de réconciliation, je peux dire que c'est pour moi une vraie épreuve de foi.
J'ai l'impression que la plupart des gens mentionnent surtout la communion : ne pas pouvoir communier est pour moi difficile, mais cela ne m'empêche pas de participer à la messe, et j'arrive encore à vivre avec cette situation.
La vraie difficulté est l'impossibilité de recevoir le sacrement de réconciliation : puisque je ne peux plus recevoir le pardon, j'ai beaucoup plus de mal à résister à la tentation. Puisque de toute façon, je vis déjà dans le péché...
Du coup, beaucoup de péchés sont mortels (faits en connaissance de cause), et j'en arrive à me demander quand est-ce qu'il y a péché contre l'esprit.
Cette coupure de la vie sacramentelle est dramatique, elle a de très lourdes conséquences spirituelles.
Je ne sais pas si j'arriverais encore à prier si je n'avais pas eu la chance de me convertir profondément avant d'être ainsi coupé des sacrements.
Je ne suis pas du tout étonné que cela amène tant de gens à quitter l'Eglise : petit à petit, ne plus recevoir les sacrement finit par saper la foi.
f) La simplification de la pratique canonique pour la reconnaissance de la déclaration de nullité du lien matrimonial pourrait-elle offrir une réelle contribution positive à la solution des problèmes des personnes concernées? Si oui, sous quelles formes?
Aucune idée, je connais mal ce sujet.
g) Existe-t-il une pastorale spécifique pour traiter ces cas? Comment cette activité pastorale se déroule-t-elle? Existent-ils des programmes à ce propos au niveau diocésain et national ?
Aucune idée.
h) Comment la miséricorde de Dieu est-elle annoncée aux personnes séparées et aux divorcés remariés ; comment le soutien de l’Église dans leur cheminement de foi est-il mis en acte ?
Il me semble qu'il serait bon de commencer par ne pas toujours ainsi mettre dans le même sac personnes séparées et divorcés remariés. Cette formulation est un exemple parmi d'autre de ce qui amène tant de divorcés à croire à tort qu'ils ne peuvent pas communier.
Ensuite, j'ai le sentiment que ces personnes sont tout simplement laissées à elles-même, abandonnées par l'Eglise. Les prêtres sont débordés, et n'ont plus le temps de s'occuper des cas individuels. Et Il y a très peu d'endroits où des équipes de laïcs ont pu prendre le relais, car le clergé a été majoritairement réticent un peu partout à la formation et à la prise de responsabilité des laïcs. Aujourd'hui encore, alors même qu'ils croulent sous leur charge, beaucoup de prêtre, y compris parmi les jeunes, refusent que des laïcs agissent sur leur paroisse. Et quand des laïcs se présentent, on commence par les mettre à l'épreuve pour voir si leur motivation est solide ou si ce n'est qu'une passade...
Alors faute d'ouvriers, les champs restent en friches et sont laissés aux mauvaises herbes...
5. Sur les unions de personnes du même sexe
a) Existe-t-il dans votre pays une loi civile qui reconnaisse aux unions de personnes du même sexe une quelconque équivalence au mariage ?
Oui.
b) Quel est le comportement des Églises particulières et locales tant envers l’État promoteur d’unions civiles entre personnes du même sexe, qu’envers les personnes impliquées dans ce type d’union ?
L'Eglise s'exprime, mais est totalement ignorée. L'Etat se moque aujourd'hui totalement de ce qu'elle a à dire.
J'ignore totalement si l'Eglise a fait le moindre geste en direction des personnes "impliquées dans ce type d'union". Si c'est le cas, on n'en parle jamais.
c) Quelle attention pastorale est-il possible d’avoir envers des personnes qui ont choisi de vivre selon ce type d’unions ?
Excellente question... Je n'ai pas réfléchi au sujet.
d) En cas d’unions entre personnes du même sexe qui aient adopté des enfants quel comportement pastoral tenir en vue de la transmission de la foi ?
Ca va être très compliqué : ces enfants ont besoin d'être catéchisés, mais ils grandiront dans un environnement où ils n'auront pas l'exemple d'une vie de foi. Et il serait dramatique de les faire entrer en opposition avec leurs parents.
Je n'ai pas de solution à proposer actuellement.
6. Sur l’éducation des enfants au sein de situations de mariages irréguliers
a) Quelle est la proportion estimée de ces enfants et adolescents dans ces cas par rapport à celle d’enfants nés et élevés au sein de familles constituées selon les règles ?
Je n'ai aucune idée des chiffres exacts, mais à vue de nez, je dirais 40 à 50% ?
b) Dans quel état d’esprit les parents s’adressent-ils à l’Église ? Que demandent-ils ? Uniquement les sacrements ou également la catéchèse ?
Déjà, il faudrait que les parents s'adressent à l'Eglise, ce qui n'est pas gagné.
Je pense que s'ils le font, ce sera pour le baptème. On a de moins en moins d'enfants en catéchèse, même dans les familles constituées "selon les règles". Là où il y avait 100 enfants il y a 20 ans, on est heureux aujourd'hui de montrer qu'on en a 20...
c) Comment les Églises particulières répondent-elles au besoin des parents de ces enfants pour leur offrir une éducation chrétienne ?
A mon avis, mal. La catéchèse est clairement déficiente en France. Il y a tout à reprendre, depuis les supports de catéchèses (livres, etc.) à la formation des catéchistes.
Et je suis persuadé que cela restera impossible tant qu'on ne commencera pas par amener les chrétiens à la prière, à la rencontre personnelle et intime avec Dieu. Il ne suffit pas d'aller à la messe à peu près tous les dimanches.
d) Comment la pratique sacramentelle se déroule-t-elle dans ces cas-là : préparation, administration et accompagnement du sacrement ?
Aucune idée.
7. Sur l’ouverture des époux à la vie
a) Quelle connaissance concrète les chrétiens ont-ils de la doctrine d’Humanae vitae sur la paternité responsable ? Quelle conscience a-t-on de l’évaluation morale des différentes méthodes de régulation des naissances ? Du point de vue pastoral quels approfondissements pourraient être suggérés à ce propos ?
Je pense que pour l'immense majorité des chrétiens, ce sont là des élucubrations de curés qui ne connaissent rien au sexe, à la vie de couple, à la vie de famille et aux difficultés provoquées par l'arrivée d'un enfant, surtout quand il n'est pas programmé.
Comme le disait récemment un évêque dans La Croix : aujourd'hui, toute arrivée non programmée d'un enfant dans un couple est vécue comme une violence.
Dans ces conditions, comment se poser correctement la question de la régulation des naissances ? Quand on voit la naissance non comme une joie, mais comme une catastrophe ?
Le problème est grave et profond : il ne se limite pas à la question de la régulation des naissances. C'est toute l'anthropologie chrétienne qui est à reconstruire, les gens ne la connaissent plus, et ce qui la connaissent vaguement n'en veulent plus.
b) Cette doctrine morale est-elle acceptée ? Quels sont les aspects les plus problématiques qui en rendent difficile l’acceptation par la plupart des couples ?
Le problème est très simple : jouir est un droit inaliénable, qu'il faut pouvoir exercer à loisir, et de manière aussi variée qu'on en a envie (ou pire, qu'on en a besoin pour pouvoir encore y arriver). Il n'est pas acceptable de devoir mettre un frein à ses ébats sexuels. Et comme il est devenu une aberration sociale d'avoir 12 enfants (sans parler des conséquences sur la santé de la mère), il faut bien recourir à la contraception.
Il ne sert à rien de concentrer le discours sur la contraception et ses conséquences morales. Le problème est dans le rapport au corps, au plaisir et au bonheur. Il faut commencer par éduquer à la joie chrétienne, sinon les gens vont chercher ailleurs des erzats de joie...
c) Quelles méthodes naturelles sont promues par les Églises particulières pour aider les conjoints à mettre en pratique la doctrine d’Humanae vitae ?
Je doute que l'Eglise qui est en France fasse encore la promotion d'une quelconque méthode de régulation des naissances... Je pense qu'elle serait bien mal accueillie si elle essayait.
Là encore, je pense que de toute façon, essayer d'en parler serait concentrer le discours sur des questions secondaires, alors que la pourriture est bien plus au coeur.
d) Quelle est l’expérience sur ce thème dans la pratique du sacrement de la réconciliation et dans la participation à l’Eucharistie ?
Aucune idée.
e) Quels contrastes apparaissent-ils à ce propos entre la doctrine de l’Église et l’éducation civile ?
Education civile : promotion du préservatif, de la pilule, de la pilule du lendemain, pression actuellement pour banaliser l'IVG (au grand dam du corps médical !).
Les "méthodes naturelles" sont raillées car inefficaces (et soyons honnêtes : elles ne marchent pas).
f) Comment promouvoir une mentalité plus ouverte envers la natalité? Comment favoriser la croissance des naissances ?
Il va falloir commencer par trouver une façon d'expliquer en quoi la natalité est une bonne chose, alors que tout le monde est persuadé que la planète est surpeuplée...
La suite plus tard....