Bonjour,
Gaudens, vous faites remarquer :
Gaudens :
Il est en cela fidèle à l'enseignement de l'Eglise
Personne dit que le père Zanotti serait infidèle à l'Église catholique ou qu'il souhaiterait délibérément trahir son Église.
Non. Mais n'importe qui peut se trouver à un moment ou un autre dans un état de communion imparfaite avec la foi de l'Église, et alors que ce le soit par une pratique ou dans le cadre d'une conférence, de par une affirmation que l'on viendrait de faire soi-même; en l'occurrence, on dirait que l'affirmation serait erronée, hétérodoxe, pas exactement conforme à la doctrine de l'Église, etc.
Il n'est pas nécessaire de se jeter d'emblée dans des accusations graves d'infidélité. Car, beaucoup plus commun, en retrouverait-on la distraction, l'oubli d'un détail, un excès d'enthousiasme ponctuel dans un sens ou dans l'autre (une passion mise dans le fait de vouloir sauver la veuve et l'orphelin), voire qu'une méconnaissance effective d'un point de la doctrine.
Simple parenthèse pour illustrer :
J'ai connu le défunt père Raymond Gravel, ici, au Québec, et qui, dans un débat contradictoire auquel il avait accepté de se prêter, en compagnie du défunt Claude Ryan, ex-éminence grise et grand patron du journal Le Devoir des années 1960-1970, soutenait publiquement la cause du mariage homosexuel. Au début des années 2000, j'avais assisté en personne à ce débat. Contre le laïc Claude Ryan, nous avions un prêtre catholique qui accusait Rome de rigidité, de pharisaïsme, qui prétendait que rien devrait empêcher le mariage de deux homosexuels à l'église, ou du moins empêcher les prêtres de bénir cette forme d'union spousiale. Le défunt curé Gravel était lui aussi indifférent par rapport à cette condition de vie marginale, et militait donc pour la normalisation de la chose. J'avais trouvé cela bien curieux puisque c'était le laïc Claude Ryan qui devait voler à la défense de Rome, la doctrine de l'Église, la Tradition, etc.
Le défunt curé Gravel était lui aussi soutenu par le vox pop, encensé par les médias, respecté par les commentateurs connus sur la place publique. Il avait toute la gauche intellectuelle dans sa manche, le monde communautaire, les artistes, les agnostiques et même les incroyants. Qui a raison ? Le vox pop ou le cardinal Ratzinger à l'époque ? Pour "tout le monde qui est raisonnable" chez nous c'est le vox pop qui a raison. Faut-il le penser vraiment ?
Bref ...
Dans le contexte culturel et politique actuel, j'imagine bien qu'à peu près tout "conspire" pour aider le père Zanotti au grand coeur à verser dans la dynamique de la bonne cause que l'on sait. Sauf que ce discours "lumineux" n'irait pas sans susciter des problèmes auprès d'un grand nombre de catholiques. Il serait injuste de laisser croire que les seuls qui pourraient être heurtés seraient de petits esprits rabougris, les faux chrétiens, les hypocrites, les Tartuffes, les racistes ou les malades mentaux.
Le problème
Le problème que moi j'éprouve avec le discours culpabilisateur des catholiques d'aujourd'hui ("rigides", "pharisiens, méchants individus, inconvertis ...") et touchant cette question homosexuelle est le suivant :
J'ai le souvenir, je le sais, que des homosexuels du temps d'Oscar Wilde ma chère, ou encore celui d'André Gide ou Henri Ghéon, en pensant au tournant du XXe siècle, - fin XIXe siècle imaginez ou juste après la guerre de 1914, que des homosexuels notoires et bien connus, dis-je, pouvaient faire remarquer gentiment que le "monde" était sans pitié envers eux. Entendre : les gens de la rue, le commun, les bons bourgeois laïcs en effet, non pas "spécialement" les curés ou les bonnes soeurs ou les moines dans les abbayes ! Ces homosexuels du temps de l'Église pré-Vatican II disaient que c'est dans l'Église catholique qu'ils pouvaient trouver un asile face à une certaine cruauté de bien-pensants du temps.
Ainsi, je trouve bien étrange que tant de nos prêtres de l'an 2000 devraient se faire quasiment une spécialité de pourfendre les catholiques qui, eux, voudraient tout simplement s'en tenir à ce qui faisait la doctrine de l'Église au temps d'Oscar Wilde et qui est encore la doctrine officielle d'aujourd'hui. C'est un peu pour moi comme vouloir me faire accroire que c'est bien le monde (les politiciens, avocats laïcards, etc.) qui se serait converti au Christ durant la nuit alors que les catholiques seraient pratiquement tous des païens cruels à convertir et ayant intérêt à se mettre à l'écoute de ce monde. Bizarre, bizarre ...
Très étrange que l'Église du temps de Pie X, Benoit XV ou Pie XI eusse pu être un asile pour un Henri Ghéon, tandis que l'Église post-Vatican II devrait être remplie, maintenant, de sinistres individus tellement attachés à vouloir faire un mauvais sort aux pauvres homosexuels innocents. Qui pourrait croire cela réellement ?