Erreurs de base de Bellet, Dieu pervers, 1978

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ChristianK
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Erreurs de base de Bellet, Dieu pervers, 1978

Message non lu par ChristianK » lun. 12 févr. 2024, 21:20

Erreurs de base de Bellet, Dieu pervers , 1978


Ce livre désastreux qui n’aurait jamais autant nui au temps du st Office, a paru en plein delumisme (péché et peur, 1977), donc en pleine période de cuculisation 68 arde, Bellet étant de la génération défroquée, toujours sans froc sur ses photos, pas un hasard.

Il prend le contrepied exact de doctrines très profondes et importantes au sujet de la purification et de la souffrance.
Voici un bref compte rendu :

Le Dieu perversPublié pour la première fois en 1979, cet ouvrage a été pensé par l'auteur pour répondre aux « paroles terribles, venant de gens croyants, pieux, dévoués et qui donnaient du christianisme et du Christ même une image insoutenable de cruauté et de mensonge ». Depuis, l'expression « le Dieu pervers » est passée dans le langage courant. Elle désigne une maladie redoutable du christianisme : le « Dieu amour » est-il en fait un Dieu qui aime la souffrance et se plaît à pervertir les relations qu'il a avec l'homme ? Non seulement cruel, mais menteur ! Source de ravages extrêmes parmi les chrétiens, cette dérive est sans doute une des origines principales du rejet de la foi par beaucoup. Le surmonter suppose une révision déchirante, une écoute neuve et radicale de l'Évangile. Alors apparaît que le processus de cette perversion n'est pas une exclusivité chrétienne. Il hante la politique et la pensée ; il est, au plus profond, le malheur de notre société

La racine la plus profonde de l’incompréhension gravissime est freudienne. En effet la place de la souffrance est problématique dans ce cadre, pcq Freud était scientiste-positiviste, et comme cela arrive souvent en cette trajectoire philosophique, la théorie morale sur le bien sera utilitariste (Mill, e.g., le bien est le maximum de joie – happiness- pour le maximum de gens, et le minimum de souffrance), une sorte d’hédonisme social (on voit le lien avec le consumérisme). La morale de Freud, dans ses lettres privées, semble aller en ce sens, sans élaboration, sa formation en philo étant lacunaire. Le lien entre scientisme empirique et hédonisme vient naturellement du fait que plaisirs et peines sont empiriques, constatables, expérimentables.
Freud dit que la libido, l’énergie psychique qui obéit dans un premier temps , infantiles, aux plaisirs immédiats, devra peut à peu, vers la maturité, s’ajuster au réel en renoncant au principe du plaisir pour le principe de la réalité, sous peine de perdre le contrôle de soi. Mais l’idée est celle de plaisir limité, équililbré, et différé. Pas ou peu de rôle positif pour la peine et la souffrance.


Or ceci entre en collision grave avec les doctrines plus profondes d’Aristote et St Thomas, des moralistes, pas des psys. Les plaisirs et les peines ne sont pas des fins, mais des accompagnateurs des fins, et des appas pour ces fins. La volonté et l’appétit sensible se plaisent quand ils atteignent leur fin subjective. Mais chez le vicieux la fin subjective est déréglée, il prend pour bien ce qui est mal et donc a plaisir à mal faire et peine à bien faire. De même le vertueux qui pratique la vertu avec peine n’est pas vertueux car sa volonté n’y est pas pleinement engagée. Le tempérant qui s’abstient de plaisirs désordonnés avec peine et chagrin n’est pas tempérant, mais seulement continent, en cheminement vers la vertu, dit Aristote (Ethique à Nicomaque)
Donc comme la douleur est bonne pour fuir ce qui blesse le corps, la souffrance est bonne quand elle favorise l’éloignement du mal, elle correspond au plaisir dans le bien. Le vertueux souffre de mal agir. Cette souffrance est un bien. Donc exit l’utilitarisme. Le plaisir et la peine socialisés ne sont pas les fondement du bien et du mal, puisque le vicieux a plaisir authentique au mal (Hitler se plait à la Shoah, l’avaricieux dans l’argent etc)

Ce qui nous mène à l’expiation-purification :

Voir le fil Pourquoi le dogme dit que la souffrance purifie

Gaudens
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Re: Erreurs de base de Bellet, Dieu pervers, 1978

Message non lu par Gaudens » mar. 13 févr. 2024, 10:32

Quel mélange de concepts divers et variés à partir d'une citation de ce livre vieux de quarante cinq ans...
Et quel dogme dit que "la souffrance purifie"? Vraiment,je ne vois pas.Certaines souffrances , dans une situation donnée,certainement mais pas tout type de souffrance. Certaines peuvent mener au désespoir.En face des chrétiens à la Polnareff (oublions le terme "cucul" une bonne fois ,n'est-ce pas ! ) , les chrétiens doloristes ne font que du mal. De mémoire Saint Jean Paul II et Benoit XVI s'étaient exprimé là dessus (documents à rechercher).
Dernière modification par Gaudens le mar. 13 févr. 2024, 20:22, modifié 1 fois.

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Re: Erreurs de base de Bellet, Dieu pervers, 1978

Message non lu par Perlum Pimpum » mar. 13 févr. 2024, 15:37

Gaudens a écrit :
mar. 13 févr. 2024, 10:32
Et quel dogme dit que "la souffrance purifie"?
les chrétiens doloristes ne font que du mal.

« Car, lorsque nous étions encore sans force, le Christ, au temps marqué, est mort pour des impies » (Rm. V, 7), « victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (I Jn II, 2). « Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive » (Mt. XVI, 24). « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances du Christ, je l'achève en ma chair, pour son corps, qui est l'Eglise. » (Col. I, 24). « Afin de connaître le Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion à ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort » (Ph. III, 10). « Mais si vous supportez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien, c'est une grâce devant Dieu. Et c'est à cela que vous avez été appelés, parce que le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces » (II P. II, 21-22)



« Pendant que j’allais à la mort, a dit Jésus à Véronique Juliani, je m’offrais et j’offrais toutes mes souffrances à mon Père éternel ; dans ce moment je vous avais tous présents devant moi, et j’offrais mes souffrances pour tous et pour chacun. Toi aussi tu étais présente à mon esprit et je te faisais participante de tous les mérites de ma passion. Ce fut là le principe de ta sanctification et ce qui rendit méritoires toutes les peines que tu devais avoir. Toutes tes souffrances étaient alors devant mes yeux, aussi bien celles que tu as déjà endurées que celles qui te restent à subir ; et moi, avec le prix infini de mon sang, je te méritais des mérites sans nombre, mérites (que tu dois gagner) par le moyen des souffrances qui te restent à endurer. Vois donc un peu si la souffrance n’est pas une bonne chose, elle qui a été rachetée avec toi par le sang que j’ai répandu. » (Diario, 14 juglio 1697.)

Un jour du vendredi saint, Marie-Catherine Putigny, contemplant l’agonie de Jésus, entendit le divin Sauveur lui tenir ce langage : « Beaucoup de personnes se trompent en croyant qu’il suffit de regarder ma bonté et de verser quelques larmes sur les souffrances que j’ai endurées ; le vrai amour veut les partager avec moi ; il accepte toutes les peines, les humiliations, les ignominies, et les unissant à celles que j’ai éprouvées, il les offre à mon Père éternel. » (Vie, ch. XXII.)

Notre-Seigneur dit à Marguerite de Cortone : « Tu dis, ma fille que mon amour m’a contraint à souffrir et que le zèle de vos âmes m’a poussé à faire tout ce que j’ai fait. Sache donc alors que si je suis venu te chercher au prix des angoisses les plus terribles, toi aussi tu dois venir à moi par la voie des amertumes et des afflictions. Ne cesse pas de prêcher ma passion et dis à chacun que j’ai passé toute ma vie dans les travaux et les souffrances. » (Vie intime, ch. v, § 13.)

Notre-Seigneur dit à Françoise de la Mère de Dieu : « Je n’étais pas comme les autres enfants ; étant dans le sein de ma Mère j’avais une claire connaissance de la captivité que je subissais et de tout ce que je souffrirais dans tout le cours de ma vie, des injures, des coups de fouet que je devais recevoir en ma passion. Je savais que je serais couvert de crachats, moqué, blasphémé et crucifié. Je connaissais l’ingratitude et les péchés de tous les hommes et dès lors je satisfaisais pour eux. » Le Seigneur ajouta : « Les hommes étaient avant ma mort plus excusables qu’ils ne le sont à présent car ils n’avaient pas autant de connaissances de moi. Mais présentement qu’ils connaissent ce que j’ai fait et souffert pour eux, leur ingratitude est grande. Je ne peux plus souffrir pour eux ; souffrez au lieu de moi et pour moi. Oh ! ma fille, si vous saviez combien le nombre est grand de ceux qui m’offensent et combien il y a peu d’âmes en qui je trouve lieu de faire tout ce que je veux. » (Vie,ch. XXVIII)

« Ma fille, a dit Jésus à Gemma Galgani, j’ai besoin de victimes et de victimes fortes. Pour calmer le juste courroux de mon divin Père, il me faut des âmes qui, par leurs souffrances, leurs tribulations et leurs privations, réparent ce que font les pécheurs et les ingrats. Oh ! puissé-je faire comprendre à tous combien mon Père céleste est irrité contre le monde impie. Plus rien ne retient sa colère et un terrible châtiment se prépare pour tout l’univers. » (Biografia, ch. XXI)

Le Seigneur a dit à Marie Brotel : « J’ai toujours répandu sur mon Église des grâces abondantes de sainteté pour former des âmes intérieures qui puissent désarmer ma justice. Il y a eu, à toutes les époques, des victimes cachées, qui ont coopéré à l’œuvre du salut des âmes. Cependant j’ai rarement accordé autant de grâces semblables qu’à l’époque actuelle ; mais elles sont imparfaitement reçues par la suite de l’attache aux biens créées et de la crainte de la souffrance. Et cependant si je ne suis pas désarmé par les âmes intérieures, il faut que ma justice frappe de grands coups. » (Vie, ch. v et appendice I, n° 20.)

Jésus dit à Gertrude-Marie : « Je suis un Dieu jaloux. Plus j’aime une âme, plus j’exige d’elle ; elle ne me donne jamais assez, et cela vient de mon ardent amour pour elle. » (29 octobre 1907.)

Le Père céleste dit un jour à Jeanne Bénigne que seule l’âme crucifiée avec son Fils, par grâce, par amour et par la pure souffrance, attire et ses yeux et son Cœur, comme étant la plus disposée à recevoir ses divines miséricordes : « Ma fille, lui dit-Il, souffrira incessamment ; mais plus elle portera de souffrances, plus elle me glorifiera, plus j’augmenterai mes grâces à son égard, plus ma volonté s’inclinera vers la sienne, plus je ferai ce qu’elle désire et plus elle méritera de gloire. » (Vie, IIIe part., ch. III.) Mais pour que la souffrance produise ces effets admirables, l’âme doit s’élever au-dessus de ses peines et se maintenir dans la région de l’amour : « Ne crains pas, dit Jésus à Bénigne, lorsque pour me faire honorer par toi, je permets que l’on dise que tu es trompée du démon, voulant faire la sainte ; que tu fais tout pour parvenir à être supérieure, et que tu refuses de satisfaire et servir tes sœurs, ou que tu le fais imparfaitement, ne voulant pas montrer aux autres tes inventions pour faire tout si bon – elle était chargée de la cuisine – pour te rendre nécessaire ; mais tiens-toi alors, Bénigne, ferme dans ton application et élévation d’esprit en ma Divinité. » ( IIIe part., ch. VII.)

Un jour que Sœur Marie-Josèphe Kumi souffrait beaucoup, son Bien-Aimé lui rappela son rôle de martyre de la charité, lui montra plusieurs milliers de pécheurs près de tomber en enfer, et lui dit : « La charité cause tes douleurs, mais elle te réconfortera ; elle ne laissera en toi aucune partie de saine, mais tu conserveras la vie ; elle te donnera toujours les forces nécessaires pour supporter de nouvelles peines. Je t’ai appelée dans un ordre apostolique, celui de mon serviteur Dominique, parce que je t’ai choisie aussi pour la pêche des âmes. Par cet amour torturant tu en prendras une multitude. » (Vie, ch. IX.)

On lit dans l'autobiographie de saint Marguerite-Marie : Mon Souverain m'ayant fait connaître que lorsqu'il voudrait (serait sur le point) d'abandonner quelqu'une de ces âmes pour lesquelles il voulait que je souffrisse, Il me ferait porter l'état d'une âme réprouvée, en me faisant sentir la désolation où elle se trouve à l'heure de la mort, je n'ai jamais rien éprouvé de plus terrible, n'ayant point de termes pour m'en pouvoir expliquer. Car une fois, comme je travaillais seule, il fut mis devant moi une religieuse encore vivante, et l'on me dit intelligiblement : « Tiens, voilà cette religieuse de nom seulement, laquelle je suis prêt à vomir de mon Cœur et à abandonner à elle-même. »... Je m'offris à la divine Justice pour souffrir tout ce qu'il Lui plairait, afin qu'Il ne l'abandonnât pas. Et il me sembla qu'alors sa juste colère s'étant tournée contre moi, je me trouvai dans une effroyable angoisse et désolation de toutes parts... Si je voulais lever les yeux, je voyais un Dieu irrité contre moi et armé de verges et de fouets prêt à fondre sur moi ; il me sembla voir l'enfer ouvert pour m'engloutir. Tout était révolté et en confusion dans mon intérieur. Mon ennemi m'assiégeait de toutes parts par de violentes tentations, surtout de désespoir...

Mechtilde trouvant que sa maladie la rendait inutile et qu’elle souffrait sans aucun fruit, le Seigneur lui dit : « Dépose toutes tes peines dans mon cœur, et je leur donnerai une perfection aussi haute qu’aucune souffrance en a jamais pu acquérir. Ma divinité, attirant en elle les souffrances de mon humanité, se les a complètement unies ; de même, je veux transporter sur ma divinité tes peines, n’en faire qu’une seule avec ma passion, et te donner part à cette glorification que Dieu le Père a conférée à mon humanité pour toutes ses souffrances. Donne donc toutes tes peines à l’amour, disant : O mon amour, je te les confie dans la même intention que tu me les as apportées du Cœur de Dieu, et je te prie de les y reporter, lorsque ma reconnaissance les aura rendues parfaites. « Lorsque tu voudras me louer et que tes souffrances t’en empêcheront, demande à Dieu le Père de Le louer et de Le bénir de cette louange que je Lui ai adressée sur la croix au milieu des souffrances, avec cette gratitude en laquelle je Lui ai rendu grâces de ce qu’Il a voulu que je souffrisse ainsi pour le salut du monde, et avec cet amour qui m’a fait souffrir de tout cœur et de toute volonté. Ma passion porte des fruits infinis dans le ciel et sur la terre : ainsi les peines, les moindres tribulations que tu m’auras confiées en cette matière, en union avec ma passion, porteront de tels fruits que les saint du ciel en recevront un accroissement de gloire, les justes plus de mérites, les pécheurs leur pardon et les âmes du purgatoire un soulagement. Qu’y a-t-il, en effet, que mon divin Cœur ne puisse changer en mieux ? car tout le bien que contiennent et le ciel et la terre est sorti de la bonté de mon Cœur (IIe part., ch.XXXVI.)





« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

Gaudens
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Re: Erreurs de base de Bellet, Dieu pervers, 1978

Message non lu par Gaudens » mar. 13 févr. 2024, 20:05

Merci pour ces citations nombreuses ,à méditer sans doute.Mais Christian K évoquait explicitement "un dogme".Je ne le vois pas.

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Re: Erreurs de base de Bellet, Dieu pervers, 1978

Message non lu par ChristianK » mar. 13 févr. 2024, 20:37

Gaudens a écrit :
mar. 13 févr. 2024, 10:32
Quel mélange de concepts divers et variés à partir d'une citation de ce livre vieux de quarante cinq ans...
Si le livre avait été oublié tout de suite à la publication, ok, mais il a l’effet d’un cancer.
Et quel dogme dit que "la souffrance purifie"? Vraiment, je ne vois pas. Certaines souffrances, dans une sotiation donnée, certainement mais pas tout type de souffrance. Certaines peuvent mener au désespoir.
Jamais si elle sont offertes en expiation pour soi ou les autres, un retournement du négatif en positif (sans effacer le négatif) se produit. Et oui, c’est pas exactement la souffrance qui purifie mais celle qui est acceptée par la conscience droite, qui renonce au mal et combat ce mal en lui associant la souffrance. Et la purification – satisfaction ne se fait pas que par la souffrance, mais par le sacrifice, la charité etc.
En face des chrétiens à la Polnareff (oublions le terme "cucul" une bonne fois , n'est-ce pas ! ), les chrétiens doloristes ne font que du mal. De mémoire Saint Jean Paul II et Benoit XVI s'étaient exprimé là dessus (documents à rechercher).
Exact, sauf que « doloristes » doit être contextualisé, c’est pourquoi la notion de pasto cucu est si importante (à mon avis la grande clef de décadence) ; ça ressemble un peu à L’accusation de jansénisme depuis la croissance éco des 50 ans. Toute, absolument toute position normale sur le sujet sera perçue comme doloriste d’un point de vue cuculisé. C’est la cuculisation, peut-être, qui est la seule responsable de la perception de dolorisme (un excès). C’est exactement comme la distorsion perceptive qui dit que l’enfer est trop prêché depuis 1970! Alors que tout le monde sait bien que sa censure est maximale…
Point supplémentaire : ça crée un effrayant désastre à l’extérieur, au contraire de qu’on aurait pu penser : les religions cool ou soft attirent plus de mépris que de respect ou d’intérêt.

Quelques textes du concile de Trente :
5,3. Sans aucun doute, en effet, ces peines expiatoires écartent grandement du péché, retiennent comme un frein, et rendent les pénitents plus prudents et plus vigilants pour l'avenir ; elles sont aussi un remède pour les séquelles du péché et enlèvent les habitudes vicieuses prises par une mauvaise vie en faisant accomplir des actions vertueuses opposées à ces habitudes.
On voit ici l’utilisation de la peine comme frein, car nous la fuyons, donc elle contredit la joie que nous avions à pécher et fait s’éteindre la tendance vers cette joie.
Et aucune voie n'a jamais été estimée plus sûre dans l'Église de Dieu pour écarter la peine dont menace le Seigneur Mt 3,2 ; Mt 3,8 ; Mt 4,17 ; Mt 11,21 que de se consacrer assidûment à ces œuvres de pénitence avec une vraie douleur de cœur.

À cela s'ajoute que, en souffrant lorsque nous satisfaisons pour nos péchés, nous devenons conformes au Christ Jésus qui a satisfait pour nos péchés Rm 5,10 ; Jn 2,1-2, lui de qui vient notre capacité 2Co 3,5, ayant aussi l'assurance très certaine que si nous souffrons avec lui, avec lui nous serons glorifiés Rm 8,17.
Qu'ils aient devant les yeux la pensée que la satisfaction qu'ils imposent ne vise pas seulement à sauvegarder la vie nouvelle et à guérir la faiblesse, mais aussi à venger et châtier les péchés passés. En effet, les anciens Pères eux aussi croient et enseignent que le pouvoir des clés a été accordé aux prêtres non pas seulement pour délier, mais aussi pour lier Mt 16,19 ; Mt 18,18 ; Jn 20,23 1705 .
On lie ici l’aspect médicinal et l’aspect vindicatif (remboursement de dette). Cependant :
Et ils n'ont pas, à cause de cela, estimé que le sacrement de la pénitence était un tribunal de colères et de peines — ce qu'aucun catholique n'a jamais pensé — ni que, par de telles satisfactions de notre part, était ou obscurcie ou diminuée en partie la force du mérite de notre Seigneur Jésus Christ.
Canon :
...
1713 13. Si quelqu'un dit que, pour ce qui est de la peine temporelle, on ne satisfait nullement à Dieu pour les pêchés par les mérites du Christ ni par le moyen de peines infligées par Dieu et supportées avec patience, ni par le moyen de celles imposées par le prêtre, les prières, les aumônes ou les autres œuvres de piété, et que, en conséquence, la meilleure pénitence est seulement une vie nouvelle : qu'il soit anathème 1690-1692 .
Trente ajoute une note de prudence pasto, qu’on peut comprendre comme une adaptation, il ne faut pas tout dire à tout le monde (sur le purgatoire) :
...
On exclura des prédications populaires auprès des gens sans instruction les questions plus difficiles et subtiles, qui ne sont d'aucune utilité pour l'édification, et desquelles la plupart du temps la piété ne tire aucun profit. On ne permettra pas que soient divulgués et abordés des points incertains ou qui sont apparemment faux.
Texte intéressant de Emery, OP. :
2°) Trente prescrit une stricte pratique pastorale, dégagée de ses abus : spéculations inappropriées à la prédication au peuple chrétien (on peut penser à la question du lieu, des propriétés du feu, de la durée, de l’intensité des peines etc., sans préjudice pour la discussion de ces questions dans les écoles de théologie) et abus qui lient le purgatoire à des avantages financiers, au scandale des fidèles. La doctrine tridentine, même au plus fort de l’affirmation du purgatoire, se caractérise ainsi par une grande sobriété et par son souci pastoral.
27 Concile de Trente, Session X
Il ne faut en aucun cas comprendre l’état de purification (le purgatoire) de manière semblable aux peines de l’enfer. La purification après la mort est « tout à fait différente du châtiment des damnés » : cette purification est centrée sur la charité ; elle n’est rien d’autre qu’« une
purification préalable à la vision de Dieu » (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre Recentiores episcoporum Synodi, n° 7 ; La Documentation catholique 76 [1979], p. 709).
Ici la distinction est soulignée entre enfer et purgatoire, le premier étant vindicatif, le second médicinal.

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Didyme
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Re: Erreurs de base de Bellet, Dieu pervers, 1978

Message non lu par Didyme » sam. 17 févr. 2024, 10:05

La seule chose que j'ai retenue et que j'ai trouvée instructive dans ce livre (que je n'ai pas eu le courage de finir), c'est la notion de système, le fait de constructions systémiques de doctrines, de tendances.
L'autre est un semblable.

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