Cher Xavi,Xavi a écrit : ↑lun. 24 juil. 2023, 13:33Merci à Perlum Pimpum pour ses judicieuses nuances et son rappel pertinent de l’encyclique Humani Generis.
Il développe de belles et justes réflexions sur l’importance de ne pas confondre l’appréhension intuitive que nous pouvons avoir de Dieu et la compréhension rationnelle que nous pouvons en avoir. L’appréhension spirituelle peut être directement et pleinement juste alors que la compréhension qui engage l’humain tout entier avec sa raison cérébrale terrestre ne peut saisir pleinement l’absolu qui est infiniment « au-delà » de sa créature.
Il est hélas malheureux que vous me fassiez dire ce que, loin de dire, je condamne. Tout au contraire de ce que vous me faites dire, je vous ai dit que, quelle soit mystique ou rationnelle, l’assertion sur Dieu est une appréhension, pas une compréhension, et que toute appréhension (ou assertion appréhensive) est légitime dès lors qu’elle est vraie (dès lors que la pensée et conséquemment les mots qui l’expriment est adéquate à la réalité ainsi pensée et dite) : il sera toujours vrai que Dieu est simple, toujours vrai qu’en Dieu tout est un là où n’est pas l’opposition des relations trinitaires, toujours vrai qu’à la Messe la substance du pain est trans-subtantiée en la substance du corps du Christ…
La relativité des mots humains ne saurait faire oublier que la vérité est dans l’adéquation de la pensée au réel, de sorte que les mots (au sens précis où ils sont employés) en lesquels la pensée se formule auront la même valeur que celle des pensées exprimées par ces mots : si ces pensées sont adéquates à la réalité qu’elles signifient, aussi les mots par lesquels cette pensée s’exprime : le discours est légitime, car il dit vrai. Aussi, ainsi considéré, il n’y a aucune relativité dans les formules dogmatiques portées par les hommes avec l’assistance infaillible du Saint-Esprit. Ce n’est que pour autant qu’on déflore le sens des mots dont usent les formules dogmatiques, que ces formules deviennent relatives. En elles-mêmes elles ne sont aucunement relatives. puisqu’elles affirment ou explicitent infailliblement les vérités de foi. Et indépendamment de toute assistance infaillible de l’Esprit-Saint relativement aux mystères de la foi, la même règle vaut pour les vérités que la raison humaine laissée à ses seules forces peut connaître : il sera toujours vrai que 2 + 2 = 4, ce quelques différents que soient les mots de la langue japonaise ou de la langue créole exprimant respectivement les nombres 2 et 4.Xavi a écrit : ↑lun. 24 juil. 2023, 13:33C’est à cet égard qu’il faut être attentif à la relativité des mots humains, mais cela ne justifie jamais de relativiser la vérité elle-même et n’exclut en rien la justesse des dogmes de l’Église, ni ne justifie de relativiser leur vérité. Ce qui est vrai ne cesse jamais de l’être, mais le sens des mots pour le dire et la compréhension humaine peuvent évoluer et varier selon les contextes.
Ceci m’amène à commenter ce passage de votre première intervention :
L’opposition pertinente n’est pas entre magistère passé et magistère présent, mais entre magistère infaillible et magistère faillible, entre exercice faillible et infaillible de l’autorité magistérielle.Xavi a écrit : ↑ven. 21 juil. 2023, 18:30
Mais, le Pape François termine sa lettre avec une indication qui vaut pour tous et qui définit ce que doit être notre examen de tout écrit concernant la foi catholique : il s’agit toujours de « vérifier » si, dans ce qui est dit ou écrit, il y a un « support théologique adéquat » et le Pape de préciser aussitôt en quoi il convient de juger ce caractère adéquat. Il s’agit de vérifier si les écrits en cause « sont cohérents avec le riche humus de l’enseignement pérenne de l’Église et en même temps prennent en compte le Magistère récent. ».
C’est toujours une double référence qui évalue ainsi la conformité d’un écrit à la foi catholique qui se transmet depuis deux mille ans. C’est, « en même temps », une fidélité sans discontinuité aux enseignements infaillibles du passé qui ne changent pas et une compréhension sans cesse renouvelée de ces mêmes enseignements en communion avec le Magistère actuel.
Il est vain, et même nécessairement erroné (car cela supposerait des contradictions dans l’action de l’Esprit Saint au cours de l’Histoire de l’Église), de prétendre opposer l’un et l’autre. Nous sommes sans cesse invités à comprendre ce que dit le Magistère récent ou actuel en cohérence avec l’enseignement de la Foi qui l’a précédé avec la même autorité.
1. Que le pape puisse errer dans la foi ne peut être sérieusement remis en cause.
2. Conséquemment, le « support théologique adéquat » ne sera tel qu’autant que le magistère actuel s’exprimant failliblement sera en accord avec le magistère passé s’exprimant infailliblement…
3. Accessoirement, quant au Pape François.
Cordialement.