Trinité a écrit : ↑sam. 02 avr. 2022, 21:51Bonjour,
Il faudrait donc classer ce chant , dans le cadre d'une information mensongère...?
https://youtu.be/ayAS_SkUD0c
« Les théologiens appellent idiome ce qui appartient en propre à une nature, et que l’on peut attribuer au sujet possédant cette nature. Par exemple l’infinité, la toute-puissance appartiennent en propre à la nature divine… Or, en NSJC, il y a deux natures et un seul sujet… À ce seul sujet, au Verbe incarné, on peut donc rapporter indifféremment les propriétés de chacune des deux natures. »
D’où trois conséquences.
1. Les deux natures étant unies en l’hypostase (personne, sujet) du Verbe sans confusion ni mélange, on ne peut pas attribuer réellement les attributs ou les idiomes d’une des natures à l’autre : en l’unique hypostase du Verbe incarné, autres sont les natures, donc autres sont leurs idiomes. Attribuer réellement les attributs (idiomes) de l’une à l’autre revient à confondre les natures (hérésie monophysite).
2. Cependant la personne ou hypostase du Verbe incarné est réellement chacune des natures, raison pourquoi on doit attribuer réellement les natures, donc aussi leurs idiomes, au sujet (hypostase, personne) qui est ces natures, sujet en lequel ces natures sont unies sans division ni séparation.
3. Or, puisque la personne est réellement chacune des natures, s’en suit que chacune de ces natures concrètes est la même personne ou hypostase ou sujet ; de sorte qu’alors même qu’on ne peut aucunement confondre les natures entre elles en attribuant réellement les propriétés de l’une à l’autre (cf. 1.), on doit identifier réellement chaque nature à l’hypostase ; s’en suit qu’en l’union hypostatique les natures peuvent se prédiquer logiquement l’une de l’autre, non en tant qu’elles seraient réellement confondues ou identiques, mais en tant qu’alors mêmes qu’elles sont réellement distinctes, elles sont réellement identiques à l’hypostase. C’est ce qu’on appelle la « communication des idiomes », qui n’est qu’une règle logique de prédication fondée sur l’identité des natures réellement distinctes entre elles à la même hypostase qu’elles sont chacune.
« C’est verser dans l’hérésie monophysite que de concevoir ontologiquement la communication des idiomes comme une communication réelle des propriétés d’une nature à l’autre… [hérésie] que les anciens luthériens ont renouvelées en comprenant ainsi la communication des idiomes en Jésus-Christ… La doctrine catholique, en effet, rejette cette communication réelle des attributs divins à la nature humaine comme telle [et inversement ceux de la nature humaine à la nature divine]… Le Christ étant ontologiquement un [selon l’hypostase]… la communication des idiomes doit être réelle non par rapport aux natures comme telles, mais par rapport à l’hypostase unique.. » Aussi les hérétiques nestoriens, refusant l’unicité d’hypostase en Christ, sont les ennemis déclarés de la communication des idiomes.
4. Quant au nom « Dieu », il faut savoir qu’on peut en user comme d’un nom de nature ou comme d’un nom de personne. Comme d’un nom de nature, devient absurde (hérétique, monophysite) de dire que Dieu est réellement homme ou humble. Comme d’un nom de personne, devient légitime de dire que Dieu est réellement homme, à condition de préciser qu’il est homme en l’humanité qu’il assume dans le temps, et non en sa divinité sempiternelle ; de même donc, si Dieu (hypostase, personne) est humble, ce n’est pas en tant que Dieu (nature) mais en tant qu’homme.
Je réitère donc :
La kénose de Dieu dans l'incarnation ne consiste pas à cesser d'être Dieu mais à devenir homme. L'abaissement c'est l'homme qu'il assume, pas le Dieu qu'il est ! C'est en tant qu'homme qu'il est humble de cœur, pas en tant que Dieu.