Normandt a écrit : ↑lun. 14 févr. 2022, 17:16
S. Augustin:
"Je te cherchais dehors et tu étais à l'intérieur de moi." Amour
S. Jacques, Première lecture, mardi, demain
Jacques 1
13 Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu. » Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne.
14 Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit.
15 Puis la convoitise conçoit et enfante le péché, et le péché, arrivé à son terme, engendre la mort.
C’est exact, Dieu ne tente personne. C’est encore exact, l’homme est seul responsable de sa faute. C’est enfin exact, l’homme mort en état de péché est cause de sa damnation.Mais attention ! Si l’homme est, par son péché, cause formelle de sa damnation ; Dieu est, par son Jugement subi d’effet, cause efficiente des châtiments châtiant les damnés.
Vous voulez qu’on cite l’Écriture ? Fort bien !
Mt. XXV : « 31Lorsque
le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. 32Toutes les nations seront assemblées devant lui.
Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs; 33et
il mettra les brebis à sa droite, et
les boucs à sa gauche.34Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. 35Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; 36j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. 37Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? 38Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? 39Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? 40Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. 41Ensuite
il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été
préparé pour le diable et pour ses anges. 42Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; 43j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. 44Ils répondront aussi: Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas assisté? 45Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites. 46
Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle »
Qui sépare les bons des méchants (les brebis des boucs) ? Jésus !
Qui maudit les méchants et les assigne au feu éternel ? Jésus !
Pourquoi vont-ils au feu éternel ? Parce que c’est la place que leur assigne Jésus en châtiment de leur péché !
Qui a préparé (créé) le feu de l’Enfer ? Dieu !
Pourquoi l’a t’il préparé ? Pour y plonger les damnés !
Mt. VII : « 21Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. 22Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? 23Alors
je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.«
Qui chasse les ouvriers d’iniquité et leur refuse l’accès à son Royaume ? Jésus !
Lc XIII : « 22Jésus traversait les villes et les villages, enseignant, et faisant route vers Jérusalem. 23Quelqu'un lui dit: Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés? Il leur répondit: 24Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. 25
Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous, étant dehors, vous commencerez à frapper à la porte, en disant: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! il vous répondra: Je ne sais d'où vous êtes. 26Alors vous vous mettrez à dire: Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues. 27Et
il répondra: Je vous le dis, je ne sais d'où vous êtes;
retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité. 28C'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que
vous serez jetés dehors. 29Il en viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. »
Qui ferme la porte aux pécheurs morts en état de péché mortel ? Jésus !
Qui leur ordonne de se retirer ? Jésus !
Qui les jette dehors, en Enfer, dans les ténèbres extérieures, là où sont les pleurs et les grincements de dents ? Jésus !
Matthieu XXII « 13 Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains, et
jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Qui jette les damnés en Enfer ? Ici les bons anges, sur l’ordre de Jésus !
Mt. XXIV : « 30
Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront
le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. 31
Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre. 32Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche. 33De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte. 34Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive. 35Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.36Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. 37Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme. 38Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche; 39et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vînt et les emportât tous: il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. 40Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé; 41de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée. 42Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. 43Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. 44C'est pourquoi, vous aussi,
tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. 45Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable? 46Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi! 47Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens. 48Mais, si c'est un méchant serviteur, qui dise en lui-même: Mon maître tarde à venir, 49s'il se met à battre ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes, 50le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, 51
il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites: c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Qui au Jour du Jugement « mettra en pièce » le mauvais serviteur ? Jésus !
Qui lui donnera sa part en Enfer où sont les pleurs et les grincements de dents ? Jésus !
Hb. X : « 28Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins; 29de quel pire
châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce? 30
Car nous connaissons Celui qui a dit : ´ A moi la vengeance, à moi la rétribution !´´ et encore : ´ Le Seigneur jugera son peuple.´ 31
C'est une chose terrifiante que de tomber entre les mains du Dieu vivant. »
Qui exerce le Jugement ? Jésus !
Qui exerce la vengeance, qui rétribue les méchants, qui leur inflige leur châtiment ? Le Dieu Vivant, Jésus, vrai Dieu et vrai homme !
Hb. XII : « 29
car notre Dieu est aussi un feu dévorant. »
Normandt a écrit : ↑lun. 14 févr. 2022, 17:16
Pourquoi ne pas méditer simplement l'Amour de Dieu?
Pourquoi ne pas éclairer l'Écriture avec l'Amour de Dieu?
Seul l'Amour, seul l'Esprit connaît Dieu.
Dieu est Amour - s. Jean
D’une, c’est l’Écriture qu’il faut méditer : toute l’Écriture, et pas seulement les quelques versets que vous en détachez pour nier les autres enseignements scripturaires. Vous faites le tri dans le donné révélé, pour ne recevoir que ce qui vous plait, en rejetant ce qui vous déplaît. Cette attitude est profondément acatholique ! Et plus encore, gravement injurieuse à l’autorité de Dieu révélant.
De deux, c’est en considérant l’Amour divin que je vous ai théologiquement expliqué pourquoi l’Amour châtie les damnés. Relisez l’explication mise en spoiler : l’Enfer s’explique par l’Amour !
- [+] Texte masqué
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Pour bien comprendre pourquoi l’Écriture dit que Dieu hait les pécheurs et que cette haine est une « haine parfaite » (« Tu hais tous les artisans d’iniquité », Ps. V, 6 ; « Ne dois-je pas, Éternel, haïr ceux qui te haïssent, avoir en horreur ceux qui s’élèvent contre toi ? Oui, je les haïs d’une haine parfaite, ils sont pour moi des ennemis », Ps. CXXXIX, 21-22), le meilleur moyen que je puisse vous fournir est de suivre point par point l’exposé qui suit. Prenez déjà en compte qu’il ne s’agit pas de démontrer une thèse, que Dieu hait les pécheurs en tant qu’ils sont pécheurs, pour, la conclusion atteinte, la confirmer d’un argument d’autorité. On procède tout à l’inverse. Malgré que l’Écriture nous dise que Dieu est Amour et qu’il nous aime, elle dit aussi que Dieu hait les pécheurs. Pourquoi ? Comment concilier les textes ? En quel sens Dieu est-il dit nous haïr ? Il s’agit d’expliquer l’Écriture, pas de défendre une thèse. Pour l’expliquer je vais partir d’un principe que vous ne contestez pas : « Dieu est Amour ».
(1) L’amour que Dieu a pour nous n’est pas un sentiment mais un vouloir. Dieu est dit nous aimer parce qu’il nous veut du bien : il nous crée, nous conserve, nous conduit, nous rachète, nous sanctifie, nous glorifie.
(2) Cet amour de Dieu pour nous n’est que consécutif à l’amour que Dieu a de lui-même. Dieu s’aime souverainement parce qu’il est souverainement aimable. Dieu ne nous aime pas parce que nous sommes aimables, mais nous sommes aimables parce que Dieu nous aime. Car tout ce que nous avons de bon en nous, nous le tenons de Dieu, à commencer par nos œuvres bonnes et le bon mérite qu’elles impliquent.
- Nous tenons de Dieu notre être, et avec lui notre capacité à agir.
- Nous tenons encore de Dieu notre agir, car comme le dit l’Écriture, « c’est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire » (et saint Thomas en explique métaphysiquement le comment et le pourquoi). S’en suit que l’acte humain est de Dieu et de l’homme tant quant à son exercice que sa spécification bonne.
- Mais seul l’homme est cause de la malignité morale de son acte, du fait que cet acte est peccamineux. Ce n’est que quant à ce que la spécification a de privativement mauvais par sa contrariété à l’ordre de la justice, privation qui comme telle relève du non-être, de la privation du bien dû, que l’homme seul est cause : « Ta perdition vient de toi Israël. »
- Et remarquez jusqu’où va la bonté de Dieu : même l’acte mauvais est bon en tant qu’il est un acte, n’étant mauvais qu’en le défaut de bien spécifiant son objet : ce qui est mauvais dans cet acte n’est pas qu’il soit un acte, mais la malignité morale qui l’affecte, laquelle n’a d’autre cause que le libre-choix de la créature se détournant du bien.
(3) Pourquoi Dieu nous fait-il du bien ?
(a) À se placer sur le terrain de la causalité formelle, parce que de sa nature-même le Souverain Bien est diffusif de soi : « ad intra » en étant le principe d’où procède le Fils et l’Esprit ; « ad extra » en produisant les biens, epsiloniques degrés de participation au Bien par essence : en produisant, conservant, gouvernant, sanctifiant les créatures, qui sont bonnes en tant qu’elles sont. La diffusion ad intra est nécessaire ; la diffusion ad extra est libre : Dieu n’est aucunement nécessité à nous créer.
(b) À se placer sur le terrain de la causalité finale, par amour de Lui-même : étant Souverainement Aimable Il veut souverainement être aimé : parce qu’il s’aime souverainement (*), Il exige d’être aimé, et parce qu’il l’exige, il nous crée pour que nous l’aimions. En d’autres termes, Dieu est la fin dernière absolue de la création. Et parce que cet amour que nous avons pour Dieu nous sanctifie, et nous mérite la vision paradisiaque de Dieu, et que le possédant dans cette vision-même nous en serons bienheureux, jouissant d’une béatitude ineffable, en atteignant notre fin dernière absolue, Dieu, nous atteindrons aussi notre fin dernière relative, la béatitude ; démontrant ainsi que la Souveraine Bonté de Dieu bonifie et béatifie ceux auxquels elle s’adresse.
- (*) Si l’agir divin ad extra avait une autre fin dernière que Dieu, le terme opéré ad extra, d’ordre créé, serait le bien auquel Dieu s’ordonne. Le bien ayant raison de fin, la créature serait la fin de l’acte créateur. Et puisque cet acte est Dieu, car Dieu est absolument simple, le bien serait supérieur au Bien, puisqu’il serait sa fin. C’est pourquoi « Ce seul vrai Dieu, par sa bonté et sa toute-puissance, non pas pour augmenter sa béatitude ni pour acquérir sa pleine perfection, mais pour manifester celle-ci par les biens qu'il accorde à ses créatures, a, dans le plus libre des desseins, "tout ensemble, dès le commencement des temps, créé de rien les deux sortes de créatures, les spirituelles et les corporelles, c'est-à-dire les anges et le monde, et ensuite la créature humaine qui tient des deux, composée qu'elle est d'esprit et de corps" » Concile Œcuménique de Vatican I, Constitution Dei Filius, ch.1. « Si quelqu'un ne confesse pas que le monde et toutes les réalités qu'il contient, spirituelles et matérielles, ont été produits de Dieu dans la totalité de leur substance, ou s'il dit que Dieu n'a pas créé par une volonté libre de toute nécessité, mais aussi nécessairement qu'il s'aime lui-même, ou s'il nie que le monde ait été créé pour la gloire de Dieu, qu'il soit anathème. » Concile Œcuménique de Vatican I, Constitution Dei Filius, can.5.
(4) L’Amour aime le Bien ; l’Amour aime le bien ; donc l’Amour n’aime pas le mal : l’Amour hait le mal.
(a) L’acte est toujours spécifié par son objet : aimer c’est toujours aimer quelque chose ou quelqu’un. Et puisque rien n’est aimé sinon en tant qu’on le juge bon, l’amour est toujours amour d’un bien, car bien et bon sont convertibles.
(b) L’Amour aime donc le Bien qu’il est : ici aimer le Bien c’est l’être. L’Amour aime encore le bien qu’il fait, car aimer quelqu’un est lui faire du bien, ce que Dieu nous fait en nous donnant d’être. Mais si l’Amour (Dieu) aime le bien, et si le mal s’oppose au bien, l’Amour n’aime pas le mal, puisque le mal s’oppose au bien. Et puisque le bien s’oppose au mal, l’amour du bien s’oppose à l’amour du mal, comme la haine du bien s’oppose à la haine du mal. Mais l’amour du bien ne s’oppose pas à la haine du mal : la haine du mal découle de l’amour du bien. Je vous ai déjà expliqué qu’on distingue le mal en mal de nature, mal de peine, mal de faute. Mais ni le mal de nature ni le mal de peine ne s’opposent à Dieu, ne s’opposent au Bien. Quant au mal de peine c’est évident, puisque par lui la justice de Dieu triomphe, et cette Justice est Dieu. Quant au mal de nature, il est requis pour le bien de la nature : le lion ne pourrait pas vivre s’il ne pouvait manger ses proies. Ce mal là est donc de sa nature ordonné à un bien, aussi dit-on qu’il est indirectement voulu dans la volonté divine de poser un ordre de nature. Appert ainsi que ni le mal de peine ni le mal nature ne s’opposent à Dieu. Par contre, le mal de faute, le péché, s’oppose à Dieu, s’oppose au Bien, car par son péché l’homme se détourne de Dieu, sa fin dernière. Donc le mal que Dieu hait, c’est le mal de faute, le péché . Et puisque le mal qui s’oppose au Bien est le péché qui en détourne, l’Amour du Bien est Haine du mal qu’est le péché : c’est un même acte et cet acte est Dieu, distingué en raison selon les effets qu’il opère : amour puisque produisant la bien de la personne qu’il crée et conserve ; haine puisque châtiant les péchés qu’il abhorre. Car la haine ne s’oppose pas à l’amour dès qu’elles portent sur des objets contraires : l’amour de la justice s’oppose à l’amour de l’injustice ; l’amour de la justice ne s’oppose pas à la haine de l’injustice. En nous la haine de l’injustice découle de l’amour de l’injustice : ce sont deux actes distincts, et le premier implique l’autre. En Dieu c’est le même acte.
(5) Et parce que l’Amour hait le mal, l’Amour hait les mauvais, les méchants
Car le péché est celui du pécheur déterminé par son péché, comme suffisamment démontré aux deux premières réponses. Donc cette haine de Dieu pour le péché s’étend jusqu’au pécheur, non quant à ce qu’il a de bon (d’être une personne) mais quant à la malignité qui l’affecte et fait de lui un mauvais, un méchant, un pécheur. C’est ainsi que Dieu aime le damné puisqu’il le conserve dans l’être, ce qui est un bien, puisque être est bon, et qu’il le hait pour son péché. Car, comme déjà expliqué mille fois, mais vous refusez d’entendre, la malignité de l’acte s’étend à l’agent : à mal agir, l’homme est mauvais. C’est le damné qui s’est refusé à Dieu, a méprisé le Bien, a préféré le mal au Bien. La haine de Dieu pour le péché s’étend donc jusqu’au pécheur, car la malignité de l’acte s’étend à l’agent : à mal agir, l’homme est mauvais. Le péché est haï parce qu’il s’oppose à Dieu, parce qu’il détourne du Souverain Bien ; le pécheur est haï parce qu’il est mauvais d’un mal s’opposant au Bien. Car QUI se détourne de Dieu et lui préfère le mal ? QUI est mauvais à mal agir ? QUI est coupable du péché qu’il a commis ? QUI doit assumer les conséquences de ses actes ? La péché ? Non, le pécheur = la personne déterminée par son péché. Bref, pour résumer ça en une formule choc, qui ne peut s’entendre que sous réserve de toutes les précisions qui précèdent (donc merci de ne pas me caricaturer en l’un de ces abominables calvinistes) : Dieu est Haine du pécheur parce que Dieu est Amour de Dieu : la raison de la haine parfaite, c’est l’amour..
(6) Et parce que l’Amour hait les méchants, l’Amour les frappe d’une peine.
L’Amour du Bien est Haine du mal : c’est la « haine parfaite » dont parle l’Écriture, haine qui est fille de charité puisque en Dieu la raison d’haïr le mal c’est d’aimer le Bien.
Mais si aimer est faire du bien, haïr est faire du mal. Donc la « haine parfaite » qu’est Dieu, c’est Dieu frappant les coupables d’un mal de peine.
Haïr est faire du mal, et Dieu hait ceux auxquels il inflige le mal de peine en châtiment du péché. C’est parce que Dieu est Amour qu’il hait les pécheurs d’une haine parfaite : il les hait non pour ce que ces derniers ont de bon - à ce titre il les aime - mais pour le péché dont ils sont responsables. Et parce qu’il continue de les aimer à raison du bien qui les constitue (le fait d’être des personnes), tant qu’ils vivent ici bas Il les appelle au repentir : Dieu ne prend aucun plaisir à la perdition de ses créatures. Mais quand a cessé le temps de la Miséricorde et que vient celui du Jugement, la conversion n’est plus possible (parabole des vierges folles) : c’est le temps du châtiment, et c’est Dieu qui l’inflige : c’est lui qui rétribue, c’est lui qui exerce la vengeance, c’est lui qui rend justice. La encore, les témoignages scripturaires sont nombreux et on ne peut plus clairs, mais qu’importe à qui bafoue l’Écriture qu’il biffe dès qu’elle lui déplaît ?
Je vous invite à méditer ceci. Dieu est Infini tandis que nous sommes chétifs, insignifiants, epsiloniques. On pourrait donc s’étonner de ce que Dieu ait un tel Courroux pour de si insignifiantes personnes : des châtiments sempiternels, n’est-ce pas totalement disproportionné ? Par quelle folie… ? Mais à bien y réfléchir, loin que notre insignifiance soit une circonstance atténuante ou excusante, elle est aggravante ! Alors que nous ne sommes rien, ou si peu, nous étions appelés à partager sa Vie. Et qu’avons nous fait ? Nous nous sommes détournés du Bien.
(7) Conclusion.
En quel sens Dieu fera-t’il du mal aux damnés ? En ce sens qu’il infligera le mal de peine pour rétribuer le mal de faute. Pourquoi ? Pour satisfaire à l’ordre de la justice que le péché du pécheur impénitent lèse et offense. On comprend par la considération de Dieu fin dernière absolue que le péché est aversion à Dieu du fait même qu’il est conversion à la créature. On comprend pourquoi le péché est une offense à Dieu : sans que tout péché soit constitutif du péché spécial de haine de Dieu, tout pėché implique ou emporte implicitement avec lui un mépris de Dieu, un mépris du Bien auquel est préféré un bien réel ou apparent. Par son péché, l’homme se détourne de Dieu, sa fin dernière. Tout péché emporté donc implicitement l’affirmation que le Bien n’est pas si bon qu’on ne puisse lui préférer autre chose. C’est une injure au Dieu vivant. Et puisque la seule fin dernière absolue pour laquelle Dieu nous créé est Dieu bon appelant à partager sa Vie, la sanction du péché non-absous sera proportionnelle à la gravité de l’offense : Dieu infligera les tourments aux damnés.
De trois, on se demande à vous lire si vous croyez encore au caractère sacrificiel de la Passion (et par delà de la Messe) ? Car comment, à nier la Justice vindicative de Dieu, pourriez vous croire que la Passion du Fils est un sacrifice expiatoire offert au Père pour satisfaire à la peine du péché ? Jésus victime sacrificielle et expiatoire offerte en rédemption de nos péchés, ça vous parle ?