L'illumination finale

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Perlum Pimpum
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L'illumination finale

Message non lu par Perlum Pimpum » lun. 07 févr. 2022, 15:21

Pour en finir définitivement.



1. Est-il nécessaire que Dieu donne à tous une grâce d’illumination finale ?

Cette question est corrélée à deux affirmations.

  • À l’affirmation magistérielle que Dieu offre à tous la possibilité d’être sauvé ; affirmation dont il faut évidemment tenir compte.
La possibilité magistériellement affirmée que Dieu donne à tous la possibilité d’être sauvé exige-t-elle que Dieu donne à tous une grâce d’illumination finale ?

Non !


Démonstration.

1) Pour les chrétiens.

Puisque chrétiens, l’illumination finale à l’article de la mort (juste avant l’instant de la mort) ou à la mort (à l’instant de la mort, à l’instant même où l’âme est séparée du corps et reçoit du Christ son jugement particulier) n’est aucunement requise à la possibilité de salut que Dieu leur offre. En effet, ayant reçu assez de grâces de leur vivant pour en mériter d’autres s’ils y eussent coopérés pour faire leur salut, leur refus de coopérer à la grâce dont ils se détournèrent par de nombreux péchés est de soi un refus du salut : la possibilité leur était offerte, et ils l’ont décliné. Aussi, dès lors que morts en état de péché mortel, ils sont damnés du fait-même.

2) Pour les infidèles formels ou positifs, savoir ceux ayant rejeté la grâce de conversion incluse dans la prédication de la foi qu’ils rejetèrent.

Ayant rejeté de leur vivant la possibilité de salut que Dieu leur offrait en rejetant de leur vivant l’annonce de l’Évangile, en refusant la foi, ils refusèrent la possibilité d’être sauvés par la foi agissant par charité. Aucune grâce d’illumination finale n’est donc requise, Dieu leur ayant déjà offert la possibilité d’être sauvé par la prédication de la foi à laquelle ils se sont refusés. Aussi, dès lors que morts en état de péché mortel, ils sont damnés du fait-même.

3) Pour les infidèles matériels ou négatifs, savoir ceux dont l’infidélité n’est pas imputable à péché à raison d’une ignorance invincible de la foi chrétienne dont ils n’eurent aucunement connaissance.

Il faut ici distinguer selon qu’ils se sont efforcés de mener une vie naturellement droite, conforme à la loi naturelle, conforme aux aspects naturels de l’ordre moral objectif (les aspects surnaturels de l’ordre moral objectif étant inconnus sans faute de l’infidèle négatif) ; ou selon qu’ils ne se sont pas efforcés de mener une vie naturellement droite, naturellement vertueuse, ayant préféré satisfaire à la triple concupiscence, aux vices capitaux, en posant des actes objectivement désordonnés en pleine conscience de leur immoralité ou sous l’influence d’une conscience erronée dont l’erreur n’était pas invincible.

1) Pour les seconds, aucune grâce d’illumination à l’article de la mort ou à la mort n’est requise. Car s’ils eussent vécus une vie naturellement droite, disposition naturelle éloignée à la justification surnaturelle, ils eussent reçus, de leur vivant et notamment à l’article de la mort, des grâces de conversion. La possibilité du salut leur était donc inchoactivement offerte dans la possibilité qu’ils avaient d’agir droitement, cette possibilité n’étant rien d’autre que la puissance de libre-choix qu’est la volonté. Ayant reçus d’agir librement, s’ils eussent voulus vivre en conformité à la loi naturelle, ils auraient conséquemment reçus des grâces de conversion. La possibilité de recevoir l’offre de salut était donc inchoactivement inscrite dans le bon usage de leur liberté. Dieu leur offrait réellement quoique conditionnellement la possibilité du salut, en leurs donnant la liberté par laquelle, s’ils en eussent bien usé, ils auraient, sans mérite de leur part, reçus complétivement les grâces de conversion auxquelles il leur aurait d’ailleurs fallu coopérer. Aussi, dès lors que morts en état de péché mortel, ils sont damnés du fait-même.

2) Pour les premiers, il faut tenir qu’à celui qui fait le bien naturel en agissant droitement, Dieu ne refuse pas la grâce surnaturelle de la conversion, à charge pour son récipiendaire d’y coopérer volontairement. L’acte de foi théologale explicite étant un assentiment intellectuel commandé par la volonté, la foi spécifiant la charité, la charité suppose la foi. D’où deux possibilités.

a) Ayant reçu cette grâce de conversion, l’infidèle négatif doit y coopérer librement. Se refusant d’y coopérer en refusant la foi, il devient positivement infidèle ; et s’il meurt en cet état, il est damné du fait-même.

b) Tout au contraire, s’il coopère à la grâce de conversion jusqu’à poser des actes de foi, d’espérance et d’amour au Dieu Trine, Incarné, Sauveur et Juge, Tête de l’Église qui est son corps vivant, et s’il meurt en cet état de charité, il est sauvé du fait-même.

Mais cette grâce de conversion, que Dieu lui donne gratuitement et sans mérite de sa part (à raison de la disproportion de ses actes naturellement droits à la justification surnaturelle à laquelle la grâce de conversion dispose surnaturellement), peut lui être donnée de son vivant sans qu’il soit besoin d’une illumination, sans donc a fortiori qu’il soit besoin d’une illumination finale, en lui envoyant un missionnaire lui prêcher l’Évangile. Ce n’est donc qu’autant que la grâce de conversion lui soit donnée extra-prédicativement qu’elle est donnée illuminativement. Mais même alors, point n’est besoin qu’elle soit donné à la mort ou à l’article de la mort : elle peut être donnée du vivant-même de l’infidèle négatif dont l’agir naturel est vertueux. Ce n’est qu’autant qu’il ne l’a pas reçu au cours de son existence terrestre qu’il la reçoit au terme de cette existence, à l’article de la mort. Si l’illumination (la grâce de conversion) est donnée, n’est aucunement nécessaire que ce soit à la mort (à l’instant de la mort, à l’instant même où l’âme est séparée du corps et reçoit du Christ son jugement particulier) ou à l’article de la mort (juste avant l’instant de la mort).

4) Pour les enfants morts sans baptême.

D’une, il n’est aucunement nécessaire que Dieu les sauve ; la possibilité d’être associés au mystère pascal étant suffisamment établie du seul fait qu’était toujours possible que ces enfants ou ne meurent pas avant d’être baptisés, ou deviennent adultes et capables d’un baptême d’eau ou de désir. Quant au baptême de sang des saints-innocents, son cas est particulier, puisqu’associé en une même haine formelle du Christ au mystère pascal dont le sang des innocents est la préfiguration. On ne peut donc ni exclure que Dieu sauve les enfants morts sans baptême, ni exclure qu’il ne les sauve pas : dans un cas comme dans l’autre ce serait présumer des libres-choix divins, qui nous sont ici inconnus, car non signifiés par Dieu dans la Révélation. On ne peut donc qu’espérer. Et bien évidemment, au regard des mérites surnaturels de leurs parents, l’espérer plus assurément des enfants des saints (« l’enfant qui meurt sans baptême, mais pour lequel l’Église exprime dans sa prière le désir qu’il soit sauvé », CTI, L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême, N. 7). Quant aux autres, morts avec la tache du péché originel, on ne peut que craindre qu’ils soient damnés, souffrent de la peine de dam sans souffrir des peine de sens châtiant les péchés actuels, et qu’ils soient aux Limbes des enfants, « doctrine catholique commune jusque vers la moitié du xxe siècle » (CTI, L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême, N. 26, cf. N. 40), doctrine dont la possibilité n’est aucunement écartée par les documents récents du magistère ou des commissions articulées au magistère : « la théorie des limbes… demeure une opinion théologique possible » (cf. CTI, L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême, N. 41).

De deux, jamais Dieu ne donne aux enfants morts sans baptême une grâce d’illumination. Car morts avant l’âge de raison, ils sont du fait-même incapables d’actes moralement méritoires ou déméritoires de la vie éternelle : ils sont incapables de poser des « actes humains » (qui supposent une advertance suffisante de la raison et de la volonté), ne pouvant poser que des « actes de l’homme » (qui ne la supposent pas). Si donc Dieu veut sauver des bambins morts sans baptême, il les sauvera extra-sacramentellement et sans aucune disposition préalable de leur part.

5) Conclusion.

Qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes, la possibilité d’être associés au mystère pascal n’exige pas une grâce d’illumination finale.



2. Est-il possible que Dieu donne à certains une grâce d’illumination (conversion) finale ?

Oui !


Et cela vaut non pour les enfants morts sans baptême (auquel on assimile les demeurés mentaux), dont le cas a été expliqué plus haut, mais pour tout adulte, tant pour l’infidèle négatif vertueux que pour l’infidèle négatif peccamineux, l’infidèle positif (toujours peccamineux à raison de son péché d’infidélité formelle), le chrétien peccamineux. À tous Dieu peut offrir des grâces de conversion jusqu’en l’ultime moment précédant le jugement particulier, sous réserve que soit précisé plusieurs choses.

D’une, ce n’est qu’une possibilité, qui comme telle est incertaine. Et d’autant plus incertaine que vous aurez mortellement péché contre Dieu de votre vivant. Ce qui est certain, c’est que ceux qui meurent en état de péché mortel sont damnés. La prudence commande donc de dire qu’à certains et non à tous Dieu donne des grâces finales de conversion. Car que Dieu en rattrape in extremis certains, il ne le doit ni à lui-même ni moins encore à nous.

De deux, le jugement particulier est simultané à la séparation de l’âme au corps [en tant que cette séparation est le premier instant d’une séquence se prolongeant jusqu’à la résurrection finale au jugement dernier]. De sorte que si l’on tient absolument à retarder le moment de l’illumination pour le faire coïncider à l’instant même où l’âme est séparée du corps, « à la mort », reste à dire qu’en ce même instant, tout à la fois, l’homme meurt, est illuminé et est jugé. Auquel cas, à la synchronicité réelle d’un instant unique (celui de la mort) répond un séquençage logique, une distinction de raison raisonnée, séquençage en lequel la mort est logiquement pensée avant l’illumination et l’illumination avant le jugement, de sorte que le jugement, quoique réellement simultané à la mort, est logiquement pensé comme « après » la mort, ce qu’on y intercale ou non une illumination.

Mais ce qu’il est strictement interdit de dire, c’est que ce temps de la mort serait une suite réelle d’instants.
Car on pourrait alors mériter ou démériter après le premier instant de cette séquence réelle, après l’instant-même de la mort au vrai sens théologique du terme (important peu que l’olibrius prostitue la terminologie pour conserver l’apparence nominale de l’orthodoxie en affirmant l’instant de la mort non plus comme un instant mais, contradictoirement, comme une suite réelle d’instants), mériter donc après la mort, en contradiction :

  • 1° À l’enseignement du Christ, Mt XXV, 1-13 dont la finale est explicite : « veillez car vous ne savez ni le jour ni l’heure [l’instant] » de votre mort.
  • 2° À l’enseignement du magistère affirmant que le jugement particulier est « aussitôt », « séance tenante », « à l’instant-même » de la mort.
  • 3° À la rationalité théologique puisque, outre la contradiction à affirmer que l’instant de la mort est une suite réelle d’instants, ceci que, puisque une suite réelle d’instant est une temporalité, insérée dans cette temporalité post-mortem ou in mortem, la volonté pourra d’abord refuser le Christ avant ensuite de se repentir, la volonté pouvant poser des actes de décision contraires à ses décisions passées tant que la temporalité en laquelle elle s’inscrit post-mortem ou in-mortem n’est pas terminée. Si donc, par miséricorde, le Christ donne au pécheur une grâce de conversion à l’un quelconque de ces instants réellement postérieurs à la mort (mais facticement affirmés à la mort), on ne voit pas pourquoi sa miséricorde ne s’étendrait pas postérieurement au refus de la grâce d’illumination, vu que tant que le temps perdure, la volonté peut toujours rétracter ses choix précédents.
**

Bref, Dumouch peut bien inonder les forums en tartinant des pages entières de ses posts, son discours reste faux (et extrêmement dommageable au salut).
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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