La Nouvelle Théologie

[Perlum Pimpum]

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[Cinci]

Salut Perlum Pimpum,

Pour répondre à votre question : franchement non je n'ai pas lu les travaux de ces théologiens.

Parce que le simple fait d'avoir pu lire quelques pages ici et là, des extraits ailleurs, ou un compte-rendu, ou des commentaires d'autres observateurs même éclairés : cela ne ferait jamais que je pourrais prétendre avoir lu l'oeuvre de Congar, de Rahner, de Chenu et des autres. Ce serait un véritable travail de moine et presque le travail d'une vie entière.



Mais quant aux reproches à leur faire dans l'ensemble, il s'agit «grosso modo» de cette volonté de trouver une nouvelle façon conceptuelle d'aborder la question du salut pour l'homme, comme en prétextant que la conscience des hommes d'aujourd'hui ne serait pas celle des hommes d'hier. Cette volonté de fabriquer un nouveau langage qui devrait être soi-disant mieux adapté à l'homme moderne. Comme ce que Karl Rahner pouvait voir comme l'ouverture d'un grand chantier encore mal défini et dont les termes devraient finir un jour par se préciser dans un proche avenir. Une sorte de pari très optimiste engagé sur l'avenir, un peu prométhéen, souhaitant faire place nette des vieilleries, vieilles formules. On pourrait leur reprocher d'avoir souscrit à une oeuvre de déconstruction "créative" mais sans pouvoir produire un système de remplacement meilleur que l'ancien, ni plus fidèle à la doctrine de l'Église ni plus lisible. Résultat des courses ? Confusion, décrochage de beaucoup, la division dans l'Église catholique.

Les critiques ou les reproches se trouvent un peu partout, à commencer par celles de Pie X dans Pascendi et jusqu'à Pie XII dans Humani Generis, de même que chez beaucoup de commentateurs comme Jean Madiran. J'ai même mentionné Chesterton dans un autre fil, qui lui-même pouvait y aller de ses piques. La critique de la nouvelle théologie se superposant assez à celle plus ancienne du modernisme. Puis on connaît l'emballement de Paul VI évoquant la «fumée de Satan» qui devait s'être introduite dans la place, Maritain qui disait que finalement la crise moderniste du temps de Pie X était peu de chose à côté de ce qu'il voyait maintenant au lendemain du concile. Que dirait-il aujourd'hui ?

[Perlum Pimpum]

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[Cinci]

Ainsi, quant à Congar. Ce grand historien de la théologie a fort bien montré les évolutions, mutations et ruptures, de la théologie de la papauté. Que le Pape ait juridiction directe et immédiate sur l’ensemble de l’Église n’enpêche pas qu’il puisse faillir dans ses enseignements simplement authentiques. Si cette affirmation scandalise les sédévacantistes [...]

Les sédévacantistes ? Mais le pape Pie IX en premier, dirais-je. Le cardinal Pie. Comme ceux que l'on nommaient jadis les ultramontains. Si vous dites que Yves Congar fait vraiment la preuve que le premier concile du Vatican était finalement caduc avec ses déclarations sur l'infaillibilité du pape, pour moi ce serait là quelque chose de nouveau.

Vatican I nous dit que le pape est infaillible ou indéfectible chaque fois qu'il a l'intention d'agir comme pontife de l'Église, pour enseigner à tous ce qu'il faudrait recevoir comme étant vrai. Et peu importe qu'il le fasse au moyen d'une déclaration solennelle (promulgation d'un dogme) ou bien dans le cadre du magistère ordinaire (lettre encyclique, etc.) Le pape jouit de la même infaillibilité qui est celle de l'Église. Il ne peut pas servir à tous un enseignement faux, dangereux, vicié, coupable, erroné, réformable parce que déficient, etc. Ça, c'est ce que dit le premier concile du Vatican de 1870.

Donc, si Yves Congar fait la preuve que le pape pourrait dire de sérieuses bêtises via ses encycliques (des erreurs, des hérésies, des trucs à négliger parce que trop bête, des idées obscurantistes), moi je verrais mal comment on parler ensuite de l'Église comme étant l'institution pouvant détenir un magistère infaillible. Ce serait difficile d'imaginer comment c'est le pape qui pourrait confirmer les autres.

[Perlum Pimpum]

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