Assertion personnelle, L’Eglise elle-même s’est toujours refusée à prendre position; même dans les cas des plus grands pécheurs, même concernant Judas !Perlum Pimpum a écrit : ↑dim. 27 juin 2021, 16:12Le mauvais riche est en Enfer. Je ne l’ai pas affirmé pour le nier sitôt après !
La théologie catholique ne se prononce pas dogmatiquement sur ce point même si les théologiens émettent des avis doctrinaux; sur ce sujet il y a autant de consensus que de théologiens. Rappelons que si le dogme est forcément doctrinal, la doctrine n'est pas forcément dogmatique. Ce qui ne l'est pas peu donc s'enrichir de la recherche officielle, éprouvée en collégialité et non par des théories personnelles.
Dans son Magistère, et selon les derniers travaux théologiques, l'Église ne définit plus l'Enfer comme un lieu mais comme un état. Non pas qu'elle rejette ce qui s'est dit auparavant, mais elle ne se prononce plus catégoriquement sur le fait que ce soit un lieu. Et cela peut très bien changer ou évoluer encore. Mais lieu ou état elle n'y place personne.
D'autant que ce n'est pas central dans la parabole.
Certains pensent que le mauvais riche est en enfer puisqu'il souffre, cependant la souffrance du Purgatoire est définie comme identique à celle de l'Enfer par sa première peine : celle du dam; la souffrance de la séparation d'avec Dieu. Lazare peut souffrir dans l'un comme dans l'autre.
En Enfer ce sera éternellement, au Purgatoire temporairement.
Dans la parabole cette peine n'est pas définie comme étant temporaire ou définitive, elle est juste factuelle. Conséquence d'une désobéissance aux lois Mosaïques et aux prophètes.
Le mauvais riche était sûr d'être béni de Dieu puisque - selon la pensée de l'époque (réf. à Jean plus bas) - les richesses étaient le signe d'une faveur de Dieu qui récompense ainsi les « justes », alors que Lazare était considéré dans l'opprobre de Dieu; tout comme pour l'aveugle de Bethsaïde guérit par Jésus (« Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » - Jean 9,2). Cette inversion fait que le mauvais riche pense à ses frères et ne souhaite pas qu'ils connaissent ses souffrances (probablement parce qu'ils sont dans la même erreur). Il sollicite que quelqu'un leur apparaisse pour l'éviter, ce qui est un signe de charité; mouvement de l’âme qu’un damné ne peut pas faire.
Dans cette parabole Jésus adapte son message à la condition de ses auditeurs. Pour se faire comprendre, il utilise des références familières à ses interlocuteurs (comme il utilise la géhenne pour décrire l'enfer ou "le royaume des cieux est semblable à ...").
Par exemple, l'abîme n'est pas une barrière matérielle entre eux, elle fait référence au Psaume 15(16),10 [qui parle de Chéol/Enfer et Fosse/Corruption selon les traductions], c'est l'abîme de leur condition mortelle : celui qui les séparait; sauf qu'il s'est inversé.
Il y a un argumentaire encore conséquent, pour un camp comme pour l'autre, concernant cette parabole mais je vais arrêter là car ce sont des disputes inutiles que les théologiens et les exégètes ne trancheront probablement jamais ... ne serait-ce qu'entre eux.