Bonjour,gerardha a écrit : ↑sam. 20 févr. 2021, 0:39___
Suliko, vous écrivez :
Non, ce n'est pas possible. Sinon ce ne serait pas la vraie foi mais une illusion.Il est possible de perdre la foi...
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N’oubliez pas, cher Gérardh, l’enseignement de la lettre aux Hébreux qui rappelle que la chute et le rejet de la foi sont possibles même lorsque « l’on a reçu la lumière, goûté au don du ciel, que l’on a eu part à l’Esprit Saint, que l’on a goûté la parole excellente de Dieu, ainsi que les puissances du monde à venir » (Hb 6, 4-5).
Vous reprenez une idée répandue dans certains milieux protestants évangéliques qui prêchent le Christ avec cette idée qu’une conversion « vraie » rendrait « impossible » un rejet ultérieur de la foi.
Cela s’accompagne de l’affirmation que chacun doit choisir, par un acte de conversion, une nouvelle naissance qui serait irréversible. C’est l’affirmation de la « foi seule » comme moyen du salut alors que ce mot « seule » ne se retrouve dans aucun texte biblique. C’est le principe Sola Fide. Tout est dans la décision de l’humain qui décide de se convertir et la nouvelle naissance ainsi considérée ressemble fort à un acte dans lequel l’élément décisif est la « foi » de l’individu. C’est parce que « j’ai » (je, moi, qui ait décidé) la foi que « je » suis sauvé.
Subtilement, de ce point de vue, c’est désormais l’humain lui-même qui se sauve par « sa » conversion, « sa » foi. Bizarrement, ce point de vue protestant réintroduit un salut par les œuvres (l’œuvre ici étant un acte humain de conversion, de foi), là même où il prétend que c’est le Christ qui sauve par la foi « seule ».
La foi catholique écarte une telle approche contraire au salut en Jésus-Christ que Dieu lui-même réalise par grâce autant qu’à la liberté qu’aucun humain ne perd jamais. L’enseignement de l’Église rappelle que l’homme est sauvé par la Grâce de Dieu à laquelle il communie pleinement par les sacrements.
La foi n’est pas quelque chose qu’on possède après l’avoir acquis comme un objet. C’est une marche avec le Seigneur. Faite de confiance, de fidélité et d’amour au jour le jour. Cette foi n’exclut pas les chutes, ni, pour certains, de profonds doutes intellectuels, comme ceux ressentis, par exemple, par Sainte Thérèse de Lisieux à la fin de sa vie.
Chaque baptisé est invité à persévérer dans la foi de son baptême. Durant le jour comme dans l’obscurité.
La nouvelle naissance introduit l’être tout entier dans la foi de son baptême lorsque le baptisé prend conscience de cette foi et de la communion spirituelle avec Dieu dans laquelle ce baptême l’introduit.
Le Christ n’arrête jamais d’aimer son ami qui doute.