Kérygme,
Ce serait absurde de prétendre à la culpabilité personnelle de Jésus. Ne s'étant jamais écarté de la volonté du Père, il ne peut donc pas vivre un faux sentiment de culpabilité. Il ne peut pas l'expérimenter pour lui-même. Donc,
vous avez bien raison.
Poursuivons ...
Cette situation d'innocence ne peut pas constituer un défaut. une lacune, la condition personnelle de Jésus ? un empêchement à une quelconque capacité d'accompagner dans la vérité un pécheur qui souffre ? Non. De ce côté : un point semble pourtant chiffonner notre ami. Faudra explorer.
C'est pourquoi je dis :
Il n'est pas une nécessité de se rouler soi-même dans le vice, d'avoir fait les 400 coups et s'être livré au commerce de la drogue à Marseilles, pour ensuite en souffrir, s'excuser, demander pardon, et là pouvoir enfin comprendre l'autre. Si on parle de Dieu, il ne nécessite pas qu'il entre dans la peau d'un véritable agent personnel du mal pour connaître la cause de notre mal. Les tenants et aboutissants de l'affaire quoi ! C'est en ce sens-là que je disais que Jésus connaît d'expérience d'une manière bien suffisante.
Parce que :
Pierrot2 écrit :
Pierrot2 :
Vous parlez de cette culpabilité que le coupable dénie parfois, et fait peser sur autrui, non de celle dont il prend la peine de s'affliger. C'est comme le pharisien priant Dieu avec au coeur la condescendance pour le collecteur d'impot qui prie à ses cotés de cette manière qui le justifie
Je parlais du fait que Jésus peut savoir quelles sont les causes et les conséquences du mal. Et, parmi les conséquences, ce que vous appellerez tout aussi bien la souffrance morale (cf. "Je me dégoutte, tiens. J'ai honte ! C'est invivable.") .
Non, il n'est pas nécessaire que Dieu emprunte une voiture en état d'ivresse pour aller tuer quelqu'un avec le bolide, pour comprendre enfin de l'intérieur ce que le pochard peut vivre en prison.
Projection :
"Non, non, mon mal d'ivrogne est tellement spécial, même Dieu serait incapable de comprendre, j'en suis sûr. Il prend juste un pochard pour comprendre un autre pochard dans le fond. Dieu est largué. Désolé. Monsieur l'aumônier, rentrez chez vous, je vous prie. Envoyez-moi seulement une autre épave qui roule sous la table. Comme deux frères siamois nous allons mieux nous entendre."
Quand on parle de Dieu, l'on parle aussi de tout ce qui est partagé en commun "en" Dieu, comme l'expérience de l'un l'expérience de l'autre. La communion des saints quoi ! On ne peut penser à Dieu réellement comme si c'était le
manager d'un parc d'attraction en Floride. Il ne s'agir pas d'un simple particulier.
"Un bon gars, Roger, mais ce n'est pas lui qui aura dû se taper cinq grossesses en huit ans. Il sait pas ce que c'est. Il peut pas comprendre."
Roger non, mais Dieu certainement..
Car il y a des saintes qui auront dû se taper quinze grossesses par exemple. Et avec ses saintes avec Dieu, désormais en Dieu : Dieu a l'expérience. Avec ses quinze grossesses endurées naguère, Aglaé a élargie le domaine d'expérience de Dieu ou de tout ce qu'il serait possible d'endurer pour autrui ou à cause d'autrui. C'est la parole de saint Paul ... "J'ajoute aux souffrances qui pourraient encore manquer au Christ, pour son corps qui est l'Église." On trouve ici en passant cet aspect "pénal" auquel je fais allusion dans l'autre fil touchant les femmes et le ministère dans l'Église; une expérience "pénalisante" pour dire
rédemptrice.