Le libre arbitre, Judas, la Croix

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prodigal
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par prodigal » sam. 12 déc. 2020, 9:12

Eh oui la liberté est une notion moins claire qu'il n'y paraît. :)
Ainsi, cher Invité, je ne saurais vous suivre quand vous dites que liberté et obéissance sont incompatibles.
En effet, d'une part, celui qui choisit de se donner un maître le fait librement. D'autre part, il ne peut supprimer la possibilité ultérieure de la révolte, et reste ainsi libre, peut-être malgré lui, de vouloir quitter son maître.
Mais il est exact aussi qu'en se donnant un maître l'on court le risque d'affaiblir sa liberté, c'est bien évident. D'une part le maître ainsi choisi n'acceptera pas que son esclave s'émancipe. D'autre part l'habitude de la soumission tend à faire perdre le goût de la liberté.
Alors, qu'en conclure si avoir un maître peut être selon les cas libérateur ou liberticide?
Il semble bien qu'il y ait une différence entre être soumis à un tyran et obéir à un maître bienveillant et juste. Tout dépend donc de ceci : savoir à qui ou à quoi l'on obéit.
Mais je pense, sans doute comme vous invité anonyme, qu'il faut absolument se garder d'obéir à celui qui cherche à tuer la liberté. Rassurons-nous cependant, ce n'est pas le cas du Dieu chrétien, Père, Fils et Saint-Esprit, Dieu d'amour et de vérité.
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Kerygme » sam. 12 déc. 2020, 13:27

Invité a écrit :
ven. 11 déc. 2020, 22:14
Vous devriez alors prendre contact avec Larousse pour leur demander de revoir leur définition !
Est-ce le Larousse qui doit définir les normes de la liberté ? Etes vous si libre si vous mettez les œillères de cette seule source ?
Car vous écartez sa possibilité la plus probable : celle d’une conciliation avec la souveraineté divine.
Définition du Larousse :

État de quelqu'un qui n'est pas soumis à un maître : Donner sa liberté à un esclave.
Condition d'un peuple qui se gouverne en pleine souveraineté : Liberté politique.
Droit reconnu par la loi dans certains domaines, état de ce qui n'est pas soumis au pouvoir politique, qui ne fait pas l'objet de pressions : La liberté de la presse.
Situation de quelqu'un qui se détermine en dehors de toute pression extérieure ou de tout préjugé : Avoir sa liberté de pensée.
Possibilité d'agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque : On lui laisse trop peu de liberté.
État de quelqu'un qui n'est pas lié par un engagement d'ordre contractuel, conjugal ou sentimental : Il a quitté sa femme et repris sa liberté.
Temps libre, dont on peut disposer à son gré : Ne pas avoir un instant de liberté.
État de quelqu'un ou d'un animal qui n'est pas retenu prisonnier : Un parc national où les animaux vivent en liberté.
Situation psychologique de quelqu'un qui ne se sent pas contraint, gêné dans sa relation avec quelqu'un d'autre : S'expliquer en toute liberté avec quelqu'un.
Manière d'agir de quelqu'un qui ne s'encombre pas de scrupules : Être blâmé pour la liberté de sa conduite.
Écart d'une interprétation, d'une adaptation, etc., par rapport aux faits réels ou au texte original : Une trop grande liberté dans la traduction.
État de ce qui n'est pas étroitement contrôlé, soumis à une réglementation sévère : Instaurer la liberté des prix industriels.
Caractère de ce qui relève de l'initiative privée : Liberté d'entreprise.

Source : https://www.larousse.fr/dictionnaires/f ... 3%a9#46915
On n'est pas libre parce qu'on fait ce qu'on veut n'importe où et n'importe quand, avec ou sans maître. Cela c'est seulement la liberté à l’égard de la contrainte qui asservit autrui (qui est plus philosophique que théologique et principalement présente dans les définitions du Larousse), c'est une notion de liberté unanimement acceptée mais incomplète.
Je me souviens d'une époque où on écrivait ces petites phrases de morale à la craie en haut du tableau, et l'une d'elle m'est restée et a accompagné toute ma vie : "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres". Phrase incomprise par les générations actuelles
car jugée contraignante à leur liberté de faire ce qu'ils veulent. Ainsi il n'est pas suffisant d'être libre, car je peux choisir d'en faire bon usage ou d'en abuser.

c'est à cette véritable liberté que nous invite le Christ : la liberté au sens de libération. Une libération face à la contrainte intérieure du péché
par laquelle nous pouvons rejeter le mal et choisir le bien. Il s’agit donc d’une libération du mal, à l’image de la liberté de Dieu. En ce sens, la liberté consiste dans l’amour du bien, sans possibilité de faire le mal.

Le Christ était lui même un maître avec des disciples, était il liberticide pour autant ? Sommes-nous réellement libres si nous faisons ce que nous voulons tout en restant esclaves du péché ? Cette liberté personne ne peut nous l'offrir si ce n'est Dieu : il nous offre Sa Liberté.
Et comme tout choix, je suis libre d'y adhérer ... ou pas.


Il existe aussi la liberté à l’égard de la nécessité, contraire au déterminisme de sorte que le futur soit ouvert et non réduit à une unique voie possible.

Alors se référer à la seule définition du Larousse je trouve cela déjà très liberticide ! Je préfère me référer à Celui qui est la véritable source de Liberté et qui a dit : "Je suis le Chemin, la Vérité, et la Vie" (Jean 14,6).
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Kerygme » sam. 12 déc. 2020, 14:55

Invité a écrit :
lun. 07 déc. 2020, 21:29
C'est regrettable car on se prive de beaux débats. Et la censure est finalement un aveu de faiblesse car refuser de débattre et de défendre ses idées... C'est pourtant le meilleur moyen de convertir !
Celui qui convertit c'est Dieu !
Nous ne sommes éventuellement que les modestes relais en témoignant, car recevoir la foi est de l'ordre de la grâce et non le fruit d'une adhésion intellectuelle.

On ne devient pas chrétien par amour des débats. Je ne me prends pas pour une référence alors je livre juste mon témoignage : j'ai été athée pendant 40 ans et des débats j'en ai vécus en français et en anglais. Et chez les intellectuels athées et militants il y a des "théologiens de l'athéisme" aussi virtuoses que les meilleurs théologiens chrétiens. Au final c'est plus la flatterie de manipuler des concepts compliqués qui finit par primer, et dans cet exercice on finit par donner plus d'importance au messager qu'au message; ce n'est certes plus Dieu qui est au centre.
Au mieux l'adhésion par des débats apportera une forme de spiritualité christique parce que le concept sera plaisant. Mais quid de la relation ?

Le chemin me semble inverse. Après avoir reçu la foi, puis avoir cherché à la vivre cahin-caha c'est seulement après que je me suis tourné vers le besoin d'une nourriture cérébrale en suivant une formation théologique. Autant des personnes simples ont touché mon âme avec des mots simples, autant la théologie n'a parlé qu'à mon cortex. Ce que j'y ai reçu n'a pas forcément renforcé cette foi offerte auparavant, mais cela a permis de mieux la comprendre, de l'approfondir pour mieux en parler.
Mais le témoignage passe par ce que je vis dans mon quotidien, pas par mes mots qui - au mieux - viennent compléter.

Par exemple saint Thomas d'Aquin avec sa "Somme théologique" me parle intellectuellement, mais saint Augustin lui me touche dans toute ma personne. Il est le seul auteur à me faire vivre, en le lisant, des sensations physiques comme si j'étais dans des montagnes russes.
Je suis très attaché à une de ses citations qui m'a accompagné durant ces années d'enseignements :
"La compréhension est la récompense de la foi. Ne cherche donc pas à comprendre pour croire, mais crois afin de comprendre, parce que si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas."
C'est à l'inverse de ce que vous défendez.
Dernière modification par Kerygme le sam. 12 déc. 2020, 15:20, modifié 1 fois.
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Carolus » sam. 12 déc. 2020, 15:15

Invité a écrit :
ven. 11 déc. 2020, 22:14
Invité :
Honorat a écrit :
jeu. 10 déc. 2020, 22:13
Honorat :

La liberté, par essence, c'est avoir la capacité de faire un choix, c'est la capacité de pouvoir disposer de soi.
Vous devriez alors prendre contact avec Larousse pour leur demander de revoir leur définition !
Prenons donc contact avec Larousse, cher Invité. :)
  • État de quelqu'un qui n'est pas soumis à un maître : Donner sa liberté à un esclave.
  • Condition d'un peuple qui se gouverne en pleine souveraineté : Liberté politique.
  • Droit reconnu par la loi dans certains domaines, état de ce qui n'est pas soumis au pouvoir politique, qui ne fait pas l'objet de pressions : La liberté de la presse.
  • Situation de quelqu'un qui se détermine en dehors de toute pression extérieure ou de tout préjugé : Avoir sa liberté de pensée.
  • Possibilité d'agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque : On lui laisse trop peu de liberté.
  • État de quelqu'un qui n'est pas lié par un engagement d'ordre contractuel, conjugal ou sentimental : Il a quitté sa femme et repris sa liberté.
  • Temps libre, dont on peut disposer à son gré : Ne pas avoir un instant de liberté.
  • État de quelqu'un ou d'un animal qui n'est pas retenu prisonnier : Un parc national où les animaux vivent en liberté.
  • Situation psychologique de quelqu'un qui ne se sent pas contraint, gêné dans sa relation avec quelqu'un d'autre : S'expliquer en toute liberté avec quelqu'un.
  • Manière d'agir de quelqu'un qui ne s'encombre pas de scrupules : Être blâmé pour la liberté de sa conduite.
  • Écart d'une interprétation, d'une adaptation, etc., par rapport aux faits réels ou au texte original : Une trop grande liberté dans la traduction.
https://www.larousse.fr/dictionnaires/f ... erté#46915
Notre frère Honorat parle de la possibilité « d'agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque », n’est-ce pas ? :oui:

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Kerygme » sam. 12 déc. 2020, 16:20

Bonjour cher Prodigal,
prodigal a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 9:12
Mais il est exact aussi qu'en se donnant un maître l'on court le risque d'affaiblir sa liberté, c'est bien évident.
Je note que vous parlez bien de risque, mais peut-on parler d'affaiblissement ?
Avoir un maitre reste nécessaire dans l'ordre de la transmission, afin de ne pas avoir à réinventer la roue à chaque fois (le système scolaire plaide en ce sens). Mais cela peut aussi se voir dans l'ordre de l'impulsion à celui qui voudra aller plus loin.

Concernant un maitre exclusivement humain : je répondrais oui à cette question pour celui qui se choisit un maitre dans l'ordre de la soumission, mais je répondrais non à celui qui en choisit un dans l'ordre de la transmission/impulsion. L'élève pouvant dépasser un jour le maitre, lequel à son tour pourrait devenir l'élève; je parlerai alors plutôt d'attitude d'humilité dans une relation libre de disciple à maître, en opposition à la relation dépendante de la soumission.

Concernant le Christ je ne me positionnerai pas de la même façon. Vrai homme et vrai Dieu, face à son éternité et son infini, il me semble être à la fois le Maître qui ne peut être dépassé - et dont on sera toujours le disciple -, tout en étant ce Maître qui offre constamment l'impulsion pour le rejoindre chaque fois un peu plus dans son infini; si je puis l'exprimer ainsi. Je crois qu'avec Dieu il n'est pas d'affaiblissement possible; la soumission serait même un acte naturel et libre d'humilité face à Dieu.
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Invité » sam. 12 déc. 2020, 16:40

Kerygme a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 14:55
Celui qui convertit c'est Dieu !
Nous ne sommes éventuellement que les modestes relais en témoignant, car recevoir la foi est de l'ordre de la grâce et non le fruit d'une adhésion intellectuelle.
La notion de grâce me met mal à l'aise pour deux raisons :

- Elle impliquerait que la foi soit réservée à une minorité d'hommes appelés à la recevoir. Or, la volonté de Dieu est que tout homme soit sauvé.

- Le Christ ressuscité a missionné les Apôtres pour évangéliser Jérusalem et les nations. La conversion est donc la disposition personnelle à accueillir la parole prêchée par les Apôtres. Cela rejoint totalement la parabole du Semeur où la parole tombée dans un cœur disposé (la bonne terre) portera du fruit tandis que chez beaucoup, elle sera sans effet.

Je crois donc pour ma part que la foi est un processus strictement personnel influencé par ses dispositions intellectuelles et émotionnelles. Si elle devait être une grâce, alors cela signifierait très clairement que je ne l'ai pas reçue.
Kerygme a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 14:55
On ne devient pas chrétien par amour des débats. Je ne me prends pas pour une référence alors je livre juste mon témoignage : j'ai été athée pendant 40 ans et des débats j'en ai vécus en français et en anglais. Et chez les intellectuels athées et militants il y a des "théologiens de l'athéisme" aussi virtuoses que les meilleurs théologiens chrétiens. Au final c'est plus la flatterie de manipuler des concepts compliqués qui finit par primer, et dans cet exercice on finit par donner plus d'importance au messager qu'au message; ce n'est certes plus Dieu qui est au centre.
Au mieux l'adhésion par des débats apportera une forme de spiritualité christique parce que le concept sera plaisant. Mais quid de la relation ?
Je n'ai rien à redire sur ce point, je vous rejoins. La capacité de persuasion de certain peut éloigner du centre. Mais je pense que sur le forum, quand un internaute expose son point de vue et ses interrogations, une réponse catholique s'impose. Plus que la censure.
Kerygme a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 14:55
Le chemin me semble inverse. Après avoir reçu la foi, puis avoir cherché à la vivre cahin-caha c'est seulement après que je me suis tourné vers le besoin d'une nourriture cérébrale en suivant une formation théologique. Autant des personnes simples ont touché mon âme avec des mots simples, autant la théologie n'a parlé qu'à mon cortex. Ce que j'y ai reçu n'a pas forcément renforcé cette foi offerte auparavant, mais cela a permis de mieux la comprendre, de l'approfondir pour mieux en parler.
Mais le témoignage passe par ce que je vis dans mon quotidien, pas par mes mots qui - au mieux - viennent compléter.
Comme je l'ai exprimé ci-dessus, je suis l'exact opposé de vous car ma conversion a été réalisée au moyen de l'Écriture par la rencontre avec le Christ dans le sermon sur la montagne. Il est vrai que je suis dans une foi intellectuelle avec une soif de connaissance et d'appropriation.

Je demeure assez prudent sur la conversion spontanée de fidèles foudroyés par la foi. Car quelle est leur foi ? J'y vois davantage une croyance qu'une foi enracinée dans la connaissance. Car foi et connaissance vont de paire. Or, il est à mon sens impossible par une conversion foudroyante de connaître subitement les fondamentaux de la foi chrétienne. La Trinité, le salut, la justification, etc. ne sont accessibles que par un cheminement intellectuel.
Carolus a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 14:55
Notre frère Honorat parle de la possibilité « d'agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque », n’est-ce pas ? :oui:

Je réponds non car l'attente du jugement à l'issue de notre vie terrestre fait que nous serons jugés sur nos actes et notre foi. L'homme peut librement décider de la conduite de son existence mais sa destinée éternelle est entre les mains de Dieu. Le salut ou la damnation. Par conséquent, notre liberté est toute relative ainsi que je l'ai exprimé en page précédente.

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Carolus » sam. 12 déc. 2020, 17:08

Invité a écrit :
ven. 11 déc. 2020, 22:14
Invité :

Dès lors que l'homme est soumis à une autorité supérieure, il ne peut plus être considéré comme étant pleinement libre.
Vous avez raison, cher Invité. :)
Jn 10, 14 Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent
La brebis en dehors du bercail protecteur est libre, mais elle reste vulnérable. Dès lors que la brebis est dans le bercail protecteur du bon berger, elle ne peut plus être considérée comme étant pleinement libre, mais elle est protégée.
CEC 1970 La Loi évangélique comporte le choix décisif entre " les deux voies " (cf. Mt 7, 13-14) et la mise en pratique des paroles du Seigneur (cf. Mt 7, 21-27)
Il n’y a que deux voies.

L’homme est libre de rester en dehors du bercail protecteur du bon berger.

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Honorat » sam. 12 déc. 2020, 17:59

Invité a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 6:54
La vie en société obéit surtout à une nécessité car elle est la mise en commun des compétences et favorise le progrès. L'homme ne peut aujourd'hui évoluer en dehors de la société car il serait condamné à redevenir une sorte de chasseur cueilleur. Et, il faut le préciser, l'homme est par essence un être sociable qui ne peut exister ni se réaliser seul.
L'homme n'est pas, par essence, un être sociable. Ceci est une définition naturaliste qui ignore l'anthropologie chrétienne et la nature essentielle de l'homme, qui est de vivre en relation, en communion avec Dieu qui l'a créé à son image et à sa ressemblance. La nature essentielle de l'homme n'est pas de vivre en société, mais de vivre en relation avec Dieu, et partant, avec le monde entier. Pour les chrétiens, l'homme est un être relationnel qui se réalise pleinement lorsque ses choix révèlent sa nature essentielle, c'est-à-dire lorsqu'ils sont ordonnés à la volonté divine. C'est la vie en Dieu qui est une nécessité pour l'homme, non la vie en société.
Invité a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 6:54
Dès lors qu'intervient un jugement auquel on ne peut se soustraire, l'homme ne peut être véritablement libre puisque ses faits et gestes au cours de son existence seront appréciés en vu de son salut ou de sa damnation.
Non, ce ne sont pas les faits et gestes qui seront appréciés par Dieu, ce sera le cœur. C'est pourquoi il est important d'accepter sa miséricorde et son pardon.
« Celui qui a mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jn 14, 21)

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Kerygme » sam. 12 déc. 2020, 18:47

Honorat a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 17:59
C'est la vie en Dieu qui est une nécessité pour l'homme, non la vie en société.
En effet, je vois de manière générale la vie en société comme un acte collaboratif : je ne veux pas de mal à mon voisin car j'attends qu'il agisse de même avec moi. Dieu n'entre pas pour tous dans cette relation.

Alors qu'il est demandé au chrétien de poser un acte de charité : parce que Dieu aime mon voisin comme moi-même, alors je me dois aussi de l'aimer; même s'il me cause des soucis. Cela m'est possible parce que Dieu est mon référentiel et ma nécessité pour poser cet acte d'amour; car parfois il est plus simple et rapide de pencher vers la loi du Talion.
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Carolus » sam. 12 déc. 2020, 19:17

Invité a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 16:40
Invité :
Carolus a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 14:55
Carolus :

Notre frère Honorat parle de la possibilité « d'agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque », n’est-ce pas ? :oui:

Je réponds non car l'attente du jugement à l'issue de notre vie terrestre fait que nous serons jugés sur nos actes et notre foi.
Merci de votre réponse, cher Invité. :)
Rm 6, 16 Ne le savez-vous pas ? Celui à qui vous vous présentez comme esclaves pour lui obéir, c’est de celui-là, à qui vous obéissez, que vous êtes esclaves : soit du péché, qui mène à la mort, soit de l’obéissance à Dieu, qui mène à la justice.
Notre liberté consiste à faire le bon choix, n’est-ce pas ? :oui:

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Kerygme » sam. 12 déc. 2020, 20:44

Re Invité,
Invité a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 16:40
La notion de grâce me met mal à l'aise pour deux raisons :

- Elle impliquerait que la foi soit réservée à une minorité d'hommes appelés à la recevoir. Or, la volonté de Dieu est que tout homme soit sauvé.

- Le Christ ressuscité a missionné les Apôtres pour évangéliser Jérusalem et les nations. La conversion est donc la disposition personnelle à accueillir la parole prêchée par les Apôtres. Cela rejoint totalement la parabole du Semeur où la parole tombée dans un cœur disposé (la bonne terre) portera du fruit tandis que chez beaucoup, elle sera sans effet.
Il semblerait que la réponse au premier point vous la donniez dans le second.
Je crois donc pour ma part que la foi est un processus strictement personnel influencé par ses dispositions intellectuelles et émotionnelles. Si elle devait être une grâce, alors cela signifierait très clairement que je ne l'ai pas reçue.
Tout comme un cadeau on peut le recevoir, encore faut-il être dans les dispositions pour accepter ce cadeau. J'espère ne pas faire un impair, mais si vous êtes cet invité de la rubrique Apologétique, peut être y faites vous quelque part obstacle ? Ne serait-ce pas un cadeau que vous trouveriez contraignant, liberticide ou toute autre possibilité ? Je ne fais que spéculer bien entendu.
La capacité de persuasion de certain peut éloigner du centre. Mais je pense que sur le forum, quand un internaute expose son point de vue et ses interrogations, une réponse catholique s'impose. Plus que la censure.
Toute comme la capacité d'auto persuasion.

Je ne suis pas la modération mais envisagez vous que la défense de "vos" pensées puisse avoir un côté blessant pour autrui ? Possiblement non puisque vous êtes dans une démarche intellectuelle et qu'on ne peut blesser un concept, ce pourrait être bien différent le jour où vous vivrez la relation.
Si vous êtes toujours cet "invité" auquel je pense, et qui s'exprimait sur la divinité du Christ, je vais procéder à un exemple plus personnel. Si demain vous prétendez que ma mère ne l'est pas vraiment, cela peut me blesser mais pas autant que vous ne le penseriez; alors qu'en ce qui concerne Dieu cela touche à une telle intimité que je le vis comme une profonde injustice.
Tout comme je ne peux vous prouver par forum interposé du degré relationnel avec un parent je ne le peux pour Dieu; cela relève de la relation vécue et de la disposition intérieure, cela s'explique même à nos proches qui nous connaissent.
Comme je l'ai exprimé ci-dessus, je suis l'exact opposé de vous car ma conversion a été réalisée au moyen de l'Écriture par la rencontre avec le Christ dans le sermon sur la montagne. Il est vrai que je suis dans une foi intellectuelle avec une soif de connaissance et d'appropriation.
Une véritable rencontre ne peut relever que du sensible. L'intellect lui ne fait qu'être touché par la conceptualisation ou l'idée du Christ.
On ne se lance pas dans une relation (même humainement amoureuse) par l'intellect uniquement, il est nécessaire d'aller au delà : confiance, exposition, et peut être même déception.
Je demeure assez prudent sur la conversion spontanée de fidèles foudroyés par la foi. Car quelle est leur foi ? J'y vois davantage une croyance qu'une foi enracinée dans la connaissance. Car foi et connaissance vont de paire. Or, il est à mon sens impossible par une conversion foudroyante de connaître subitement les fondamentaux de la foi chrétienne. La Trinité, le salut, la justification, etc. ne sont accessibles que par un cheminement intellectuel.
Je peux comprendre cela mais, au risque de paraître linéaire, c'est que quelque part vous décidez que Dieu ne puisse agir qu'intellectuellement. Il arrive qu'il se révèle personnellement à certaines personnes et cela provoque une conversion immédiate. Une seconde avant : non croyant, la seconde d'après : l'inverse. Et croyez moi ou pas, je sais de quoi je parle.

Quant à leur foi personne ne peut en juger. Ni par leur apparence, ni par leur pratique ou autre. Mais comme cela change une vie, c'est là que leur témoignage peut devenir le plus sensible; surtout dans leur entourage qui les connaissait avant.
Je réponds non car l'attente du jugement à l'issue de notre vie terrestre fait que nous serons jugés sur nos actes et notre foi. L'homme peut librement décider de la conduite de son existence mais sa destinée éternelle est entre les mains de Dieu. Le salut ou la damnation. Par conséquent, notre liberté est toute relative ainsi que je l'ai exprimé en page précédente.
C'est de l'ordre de la progression logique, celle de la connaissance de Dieu à partir de sa Loi et je n'y ai pas fait exception : un Dieu comptable des fautes et qui donne court à Sa Justice. Mais le jour où on saisit qu'Il est Miséricorde et que Sa Justice est comprise dans sa Miséricorde alors la relation devient toute autre. Alors on se met à aimer Dieu non par crainte, non par devoir ... mais d'amour; un amour certes limité à nos capacités humaines mais annonciateur de ce que nous vivrons plus tard et qui nous terrasserait immédiatement si nous le vivions avec nos cœurs humains.

Je n'ai pas prétention à vous convaincre de quoi que ce soit et mon témoignage n'aura d'intérêt que celui que vous lui donnerez. Mais demain je vais répondre à l'appel de mon Dieu de communier avec Lui, et c'est mon cœur qui va répondre au besoin vital de cette relation ... pas mon intellect ou la crainte d'être foudroyé si je ne le faisais pas.
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Invité » sam. 12 déc. 2020, 21:15

Honorat a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 17:59
L'homme n'est pas, par essence, un être sociable. Ceci est une définition naturaliste qui ignore l'anthropologie chrétienne et la nature essentielle de l'homme, qui est de vivre en relation, en communion avec Dieu qui l'a créé à son image et à sa ressemblance. La nature essentielle de l'homme n'est pas de vivre en société, mais de vivre en relation avec Dieu, et partant, avec le monde entier. Pour les chrétiens, l'homme est un être relationnel qui se réalise pleinement lorsque ses choix révèlent sa nature essentielle, c'est-à-dire lorsqu'ils sont ordonnés à la volonté divine. C'est la vie en Dieu qui est une nécessité pour l'homme, non la vie en société.
Il faut être précis avec la terminologie, alors je vais éclaircir ma pensée qui n'est pas trop éloignée de la vôtre. L'homme n'est pas fait pour la société mais la société est faite pour l'homme. Elle est la mise en commun nécessaire des compétences qui contribue au progrès technique et à l'amélioration matérielle de nos conditions de vie. Mais considérer que la vie en société serait l'essence de l'homme, serait une grave erreur.

Par l'utilisation du mot "sociable" pour définir l'essence de l'homme, j'entends qu'il n'existe pleinement que dans sa relation aux autres. Je suis homme parce que j'aime et que je suis aimé. L'homme a naturellement besoin de la présence des autres, il n'est pas fait pour la solitude. L'existence de la société, si elle est une nécessité pour le développement de l'homme, résulte aussi de notre nature sociable. Et chacun aspire naturellement à fonder une famille et à faire grandir ses enfants dans l'amour. Et pour ceux qui choisissent de rentrer dans les ordres, leur vie est entièrement tournée vers les autres.

L'Église comporte une dimension collective incontestable en tant qu'assemblée des croyants. La prière que le Christ nous a transmis en atteste formellement dans sa formulation : Notre Père. Et dès ses origines, l'Église a été constituée autour de la mise en commun des ressources et des volontés.

Comme vous, je pense que la finalité de la vie est de cheminer vers Dieu, de l'aimer et d'aspirer à le rencontrer au terme de notre vie terrestre. Mais cette vocation de l'homme ne prend son sens que si elle est en communion avec les autres. Il ne s'agit donc pas d'avoir l'esprit tourné uniquement vers le ciel et de vivre en ermite mais de poser son regard vers les hommes en faisant preuve d'amour et de charité dans nos vies. L'amour envers Dieu commence par celui envers les hommes. Et envers soi, ne l'oublions pas.
Honorat a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 6:54
Non, ce ne sont pas les faits et gestes qui seront appréciés par Dieu, ce sera le cœur. C'est pourquoi il est important d'accepter sa miséricorde et son pardon.
Objectivement, nous sommes en présence de deux théologies distinctes dans le Nouveau Testament. L'une qui met l'accent sur les œuvres, l'autre sur la foi. Le jugement dernier de chez Matthieu repose entièrement sur les œuvres. Mais je conçois tout à fait que les œuvres soient la traduction d'une foi vivante, comme le souligne à juste titre Jacques. Mais il me semble nécessaire de souligner que des non-croyants peuvent réaliser ces mêmes œuvres sans la foi. Le salut est-il possible sans la foi, espérons-le.
Kerygme a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 17:59
Une véritable rencontre ne peut relever que du sensible. L'intellect lui ne fait qu'être touché par la conceptualisation ou l'idée du Christ.
On ne se lance pas dans une relation (même humainement amoureuse) par l'intellect, il est nécessaire d'aller au delà.
Je suis cet invité auquel vous faites référence.
Vous avez entièrement raison bien sûr, la foi se vit avec le cœur, pas avec le cerveau. Mais elle repose tout de même sur la Bible.

Trouvant que l'Ancien Testament est davantage une œuvre de réflexion qu'une véritable révélation divine, ma foi en pâtit malheureusement. Car l'avènement du Christ, son action et son message découlent entièrement de l'Ancien Testament. On pourrait même dire que les Évangiles sont presque la réécriture de l'Ancien Testament dans sa version spirituelle. Car l'Ancien Testament est essentiellement tourné vers des préoccupations humaines, et donc très terrestres.

Et je dois être particulièrement endurci, mais hormis dans les coups durs, je ne ressens pas le besoin de prier.
Kerygme a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 6:54
C'est de l'ordre de la progression logique, celle de la connaissance de Dieu à partir de sa Loi et je n'y ai pas fait exception : un Dieu comptable des fautes et qui donne court à Sa Justice. Mais le jour où on saisit qu'Il est Miséricorde et que Sa Justice est comprise dans sa Miséricorde alors la relation devient toute autre. Alors on se met à aimer Dieu non par crainte, non par devoir ... mais d'amour; un amour certes limité à nos capacités humaines mais annonciateur de ce que nous vivrons plus tard et qui nous terrasserait immédiatement si nous le vivions avec nos cœurs humains.
La Bible interprète la relation de l'homme à Dieu (et inversement) comme une alliance qui par nature comporte des obligations et des sanctions pour manquements. La notion de Loi, de péché, de rédemption, de jugement, etc. découlent entièrement de cette conception qui m'interpelle de plus en plus. Donc ce sont des pans entiers de la foi qui désormais me rendent interrogatif.

Peut-être devrais-je ouvrir un sujet spécifique sur la notion d'alliance.

Honorat
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Honorat » sam. 12 déc. 2020, 23:29

Kerygme a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 18:47
En effet, je vois de manière générale la vie en société comme un acte collaboratif : je ne veux pas de mal à mon voisin car j'attends qu'il agisse de même avec moi. Dieu n'entre pas pour tous dans cette relation.

Alors qu'il est demandé au chrétien de poser un acte de charité : parce que Dieu aime mon voisin comme moi-même, alors je me dois aussi de l'aimer; même s'il me cause des soucis. Cela m'est possible parce que Dieu est mon référentiel et ma nécessité pour poser cet acte d'amour; car parfois il est plus simple et rapide de pencher vers la loi du Talion.
Oui, de manière générale, la vie en société est fondée sur le principe de ne pas nuire au prochain, et le respect de la liberté d'autrui est présenté comme la base de la morale. Si, en effet, ce principe empêche de faire du mal au prochain, en revanche, il n'impose pas l'obligation de lui faire du bien, et encore moins de l'aimer. Cela donne pour conséquence logique l'indifférence et l'égoïsme dans la société. Assurément, il en est tout autrement pour les chrétiens qui, dans leurs actes, cherchent à se conformer à la volonté de Dieu, et sont donc portés à faire du bien au prochain et à l'aimer.
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Kerygme » dim. 13 déc. 2020, 15:12

Invité a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 21:15
Vous avez entièrement raison bien sûr, la foi se vit avec le cœur, pas avec le cerveau. Mais elle repose tout de même sur la Bible.
Nous ne sommes pas des Protestants (avec les 5 Solas puisqu'est abordé également la Sola Fide un peu plus haut) alors : pas que ...

Nous ne considérons pas que la Bible soit l'unique moyen de la Révélation, très important certes mais pas unique.
Les voies de cette Révélation pour l'Eglise catholique passent par :

- l'Écriture sainte.
Mais nous ne sommes pas une religion du livre - comme on le dit à tort - mais une religion du Verbe : la Parole a été première puis elle a été écrite (par nécessité d'en préserver la transmission), non l'inverse.

- La Tradition
Laquelle rassemble les interprétations scripturaires des Pères de l’Église, lesquels jouissent d’une autorité particulière en raison de leur proximité de l’événement fondateur, de la sainteté de leur vie et de leur orthodoxie.

- Le Magistère
Lequel jouit du charisme de discernement et a reçu de l’Esprit Saint autorité pour actualiser la Parole tout au long de l’histoire de l’Église.
A chaque époque ses saints, il ne s'agit donc pas faire de la reconstitution pour tenter de les imiter mais de suivre leurs pas : en vivant les vertus évangéliques dans le monde qui est le nôtre, de façon adaptée et parlante aux hommes qui nous entourent.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Honorat » dim. 13 déc. 2020, 18:56

Invité a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 21:15
L'homme n'est pas fait pour la société mais la société est faite pour l'homme. Elle est la mise en commun nécessaire des compétences qui contribue au progrès technique et à l'amélioration matérielle de nos conditions de vie. [...]

Comme vous, je pense que la finalité de la vie est de cheminer vers Dieu, de l'aimer et d'aspirer à le rencontrer au terme de notre vie terrestre. Mais cette vocation de l'homme ne prend son sens que si elle est en communion avec les autres. Il ne s'agit donc pas d'avoir l'esprit tourné uniquement vers le ciel et de vivre en ermite mais de poser son regard vers les hommes en faisant preuve d'amour et de charité dans nos vies. L'amour envers Dieu commence par celui envers les hommes. Et envers soi, ne l'oublions pas.
Oui, la finalité de la vie est de cheminer vers Dieu, et donc la société humaine, pour être véritablement une société, doit être tout entière orientée vers cette finalité. Voici un extrait de la Lettre encyclique Sapientae Christianae du pape Léon XIII :
Mais ce qui est vrai de l'homme, considéré individuellement, l'est aussi de la société, tant domestique que civile. En effet, si la nature elle-même a institué la société, ce n'a pas été pour qu'elle fût la fin dernière de l'homme, mais pour qu'il trouvât en elle et par elle des secours qui le rendissent capable d'atteindre à sa perfection. Si donc une société ne poursuit autre chose que les avantages extérieurs et les biens qui assurent à la vie plus d'agréments et de jouissances, si elle fait profession de ne donner à Dieu aucune place dans l'administration de la chose publique et de ne tenir aucun compte des lois morales, elle s'écarte d'une façon très coupable de sa fin et des prescriptions de la nature. C'est moins une société qu'un simulacre et une imitation mensongère d'une véritable société et communauté humaine.
« Celui qui a mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jn 14, 21)

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