Effet du péché originel : nature inachevée ou déchue ?

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Trinité
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Re: Effet du péché originel : nature inachevée ou déchue ?

Message non lu par Trinité » ven. 07 janv. 2022, 23:52

Xavi a écrit :
ven. 07 janv. 2022, 22:10
Cher Trinité,

La réponse me semble donnée par le Christ lui-même : si vous aviez la foi comme un grain de sénevé...

Rien dans ce monde créé n'était impossible pour Adam et Ève en communion avec Dieu.


En effet!

Merci cher Xavi.

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Perlum Pimpum
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Re: Effet du péché originel : nature inachevée ou déchue ?

Message non lu par Perlum Pimpum » sam. 08 janv. 2022, 15:46

Bonjour David,

DavidB a écrit :
mer. 20 juil. 2011, 21:12
Bonjour à tous, je voudrais vous partager une réflexion.

C'est que je suis lent à comprendre, mais je pense que je viens de cliquer pourquoi il faut avoir la plus grande confiance en la Miséricorde Divine. Non pas pour se complaire dans le péché en se disant que Dieu pardonne, mais comprendre que si dieu pardonne, c'est pour renouveler en nous sa grâce, mais sa grâce est aussi miséricorde et le but de la miséricorde de Dieu est de nous faire marcher selon sa Justice.
C’est exact.


DavidB a écrit :
mer. 20 juil. 2011, 21:12
Malheureusement, toute ma parenté au complet et je ne sais plus combien de mes amis croient que la miséricorde de Dieu se résume au pardon de tout et pensent ainsi qu'ils ont plein droit au bonheur sur terre sans s'inquiéter...
Leur désillusion sera terrible, semblable à celle des vierges folles…


DavidB a écrit :
mer. 20 juil. 2011, 21:12
Autre chose que je trouve difficile à comprendre, par contre, c'est pourquoi est-il possible que l'homme puisse trouver une tranquillité intérieure dans le confort et l'accomplissement personnel et qu'ainsi il puisse avoir l'illusion tellement puissante d'être fait pour vivre dans ce monde qu'il en vient à oublier complètement celui qui vient?
Parce que sous couvert d’honorer la Miséricorde de Dieu, ils méprisent Dieu en méprisant la Justice de Dieu.


DavidB a écrit :
mer. 20 juil. 2011, 21:12
Pourquoi après nous avoir placé dans une création si attachante, doit-on nous en méfier comme d'une fosse au lion, de peur de nous y perdre? Nature déchue ou nature inachevée en attente de déification? La foi serait-il ce qui permet de dépasser cet état?
Les deux. La grâce n’est pas seulement un accident gratuitement et surnaturellement infus dans une nature déjà constituée selon ses éléments spécifiques. Elle était encore une partie intégrante quoique non-spécifique de la nature intègre (nature supralapsaire). La perte de la grâce fut donc une déchéance. Parce que la grâce ne relève pas des parties spécifiques de la nature humaine, sa perte ne rendit pas sous-humaine ou infra-humaine la nature déchue (nature infralapsaire). Mais parce qu’elle était une partie intégrante de la nature intègre, sa parte fut constitutive d’une abyssale déchéance, nous rendant « enfants de colère par nature » (Eph. II, 3). C’est par la grâce sanctifiante que la rénovation de la nature déchue s’opère.


DavidB a écrit :
mer. 20 juil. 2011, 21:12
Je ne cesse de lire ce passage de cette conversation de Notre Seigneur avec Marcel Van :
[+] Texte masqué
"Petit frère, ne sais-tu pas que je connais l'extrême faiblesse de l'homme ? Même si les hommes m'offensent délibérément et aussi gravement que tu puisses le supposer, leur péché n'est rien en comparaison d'une ombre de mon amour…
L'amour est infini et infini, dis-le bien aux hommes ; oui, infini et infini.
Ayez confiance en moi, et jamais, éternellement jamais, vous ne serez séparés de moi. Même le démon doit désespérer d'une âme en qui se trouve encore le mot « confiance ».

… Plus tard au ciel, on sera certainement bien surpris de voir au rang des saints et des saintes un grand nombre d'âmes que l'on croyait damnées…
L'amour aime infiniment, il est infiniment juste. Il suffit d'un simple regard de confiance jeté sur moi pour arracher les âmes pécheresses des griffes du démon. Même si une âme se trouvait déjà à la porte de l'enfer, attendant de pousser son dernier soupir pour y tomber ; si dans ce dernier soupir il y avait un tout petit peu de confiance en mon amour infini, cela serait encore suffisant pour que mon amour attire cette âme dans les bras de la Trinité ; c'est pourquoi je dis qu'il peut être très facile pour les hommes de monter au ciel, tandis qu'il peut leur être très difficile, et même infiniment difficile, de tomber en enfer. Car jamais l'amour ne peut souffrir qu'une âme se perde si facilement."
Mais je regarde autour de moi et je me demande, qui donc arrive à cette confiance en Notre Seigneur? J'angoisse tellement de ma situation et de celle des miens. j'ai recommencé à faire de l'insomnie, je ne suis plus capable que d'une chose, gémir après le nom de Jésus. Comment un tel frère peut-il ne pas réagir devant tant d'âme qui courent à leur ruine éternelle? Je suis horrifié, vraiment. Jésus est notre frère... Dieu est notre Père. Qui imaginent un Père et un Frère laisser se perdre dans une liberté mal éclairée autant d'âme... Je ne comprends pas...
La grâce nous est toujours offerte ici-bas, à charge pour nous d’y coopérer. Dieu nous tend la main pour nous sortir du bourbier de nos œuvres pécheresses, à charge pour nous d’accepter la main qu’il nous tend. La grâce est première, la libre coopération de la créature à la grâce est seconde.

Nos actes théologaux de foi, d’espérance et d’amour, posés sous l’influence d’une grâce que nous ne rejetons pas, sont notre manière d’accepter la main que Dieu nous tend. La grâce nous incite à de tels actes, mais nous devons coopérer à la grâce en acceptant d’exercer ces actes.

viewtopic.php?f=92&t=47196


DavidB a écrit :
mer. 20 juil. 2011, 21:12
J'essaies de me souvenir de Thérèse de Lisieux qui disait que si elle avait commis tous les crimes possibles elle garderait toujours la même confiance, car elle saurait que cette multitudes d'offenses n'est qu'une goutte d'eau dans un brasier ardent.
C’est exact. Elle espérait de Dieu qu’il Lui donne d’aimer Dieu. Et l’ayant fermement espéré de Dieu, elle reçu de L’aimer.

viewtopic.php?f=92&t=47196

Et L’aimant vraiment, nous nous détournons du péché, par amour de Lui. Elle réalisait ainsi ce que dit la parole : « Qui aime Dieu accomplit ses commandements ». Elle agissait conformément à la Loi, refusant de pêcher, parce qu’elle aimait le Dieu qu’elle espérait, raison pourquoi, coopérant fidèlement à la grâce lui donnant d’agir selon la Loi divine, elle agissait sans tomber dans les transgressions. À l’amour du péché et d’elle-même, elle préférait aimer Dieu. Comme l’explique saint Augustin, deux amours font deux cités. L’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu fait la cité des hommes, mais l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi fait la Cité de Dieu.


DavidB a écrit :
mer. 20 juil. 2011, 21:12
Les âmes se sentent bien dans le confort de ce monde... Pourquoi serait-ce péché? Un père qui prépare un lit douillet pour son enfant et qui voit son enfant préférer sa doudou à son bras chaleureux se sent-il offensé ou s'en trouve-t-il attendri? Pourquoi Dieu ne serait-il pas satisfait que les âmes soient satisfaites d'une création si attachante, puisque tout dans cette création témoigne de l'Amour de Dieu pour que la chair ne manque de rien, elle non plus?

Que je ne comprends pas la situation du monde... Que je ne la comprends vraiment pas. Ça m'est un abîme insondable...
Ne vous y trompez pas, l’Esprit Saint n’habite pas dans une âme tributaire du péché (Sg I, 4). Ou ignorez-vous que l’amour de la chair est inimitié contre Dieu (Rm VIII, 7) ?

De saint Grégoire le grand, Moralia, 1 c. 25, nn. 34-35 (leçons 4 et 5) :

« Il y a chez quelques-uns de la négligence à réformer leur vie. Tout à la passion des biens passagers, ignorant les bien éternels, ou, s’ils les connaissent, les dédaignant, ils sont insensibles à leur état et incapables d’un bon dessein. Sans regret des biens d’en haut qu’ils ont perdus, ils se félicitent, les malheureux! de posséder ceux d’ici-bas. Formés pour la lumière de la vérité, ils n’y élèvent jamais les yeux de l’âme; jamais un désir, un élan vers la contemplation de l’éternelle patrie. S’abandonnant aux jouissances où ils se sont jetés, ils affectionnent comme étant leur patrie un triste lieu d’exil; et au sein des ténèbres qui les empêchent de voir, ils sont tout joyeux, comme si une brillante lumière les éclairait. »

« Les élus, au contraire, aux yeux de qui les biens passagers n’ont aucune valeur, recherchent ceux pour lesquels leurs âmes ont été créées. Et comme, hors de Dieu, rien n’a pu les satisfaire, leur pensée, que le travail de cette poursuite a fatiguée, se repose dans l’espérance et la contemplation de leur Créateur; et le désir d’être réunis aux citoyens du ciel les enflamme. Retenu encore dans ce monde par les liens de la chair, chacun d’eux cependant se transporte en esprit au-delà de ce monde, déplore les misères de son exil, et ne cesse de tendre vers sa sublime patrie, s’excitant lui-même par les aiguillons de l’amour. A l’amère pensée que ce qu’il a perdu est éternel, il prend la résolution salutaire de mépriser ce qui passe avec le temps. Et plus s’affermit son dessein de rompre avec les choses qui périssent, plus s’augmente en lui la tristesse de ne pas jouir encore des choses qui demeurent. »
Dieu n’a créé le monde que pour l’ordonner à Lui comme à sa fin dernière surnaturelle et absolue. La finalité de la création c’est son union surnaturelle à Dieu, qui suppose que les créatures rationnelles soient en état de grâce pour être surnaturellement adoptées par le Dieu Père. Le péché y fait obstacle, et ceux qui s’y adonnent ne sont pas des enfants de Dieu.

Par son péché l’homme se préfère à Dieu, subvertit l’ordre du monde, se détourne de sa fin dernière surnaturelle. À mourir dans cet état, il subira le châtiment de sa désobéissance. Parce que nous sommes libres, nous sommes responsables de nos libres-choix, responsables du mésusage de notre liberté devant Dieu notre Juge. Nous sommes libres d’accepter ou de refuser Dieu. Nous avons jusqu’à notre dernier souffle (les ouvriers de la dernière heure) pour nous tourner vers Dieu dans la foi et l’espérance, afin de l’aimer en recevant de l’aimer. Si nous préférons les Ténèbres à la Lumière, nous hériterons des Ténèbres, en châtiment infligé par Dieu aux fils de la perdition (Eph II, 2).


DavidB a écrit :
mer. 20 juil. 2011, 21:12
Ce peut-il que notre nature soit davantage inachevée que déchue? Que les commandements et la Loi de Dieu soient des avertissement de ce qui nous retient dans cet inachèvement, nous rendant incapables de Dieu, et que les sacrements soient là pour récupérer et sauver ce qui des actes de survie nécessaire comme la reproduction (mariage), naissance (baptême) pour que les pulsions de vie en nous soient récupérées et assumées par Dieu comme acte nécessaire à l'humanité, les laissant donc être sans préjudices pour l'âme en la renvoyant à son animalité, que le péché soit l'obstruction de l'action de l'Esprit Saint qui désire déifier l'humain, que la grâce soit l'habitation par Dieu de tous les éléments de notre humanité pour en déifier l'animalité?
Les commandements de Dieu s’imposent à nous. Ils sont plus que des avertissements. Ils sont notre règle de vie. Et c’est en aimant Dieu (en quoi consiste la charité) que nous recevons de Dieu d’agir en Christ en pleine fidélité à la Loi de Dieu.

Dieu soit béni.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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