Vu dans le site fides-ratio.com qui comporte un dictionnaire :
FILS
FILS : “Premier né d’une multitude de frères”. Les mots « fils de » indiquent dans le langage biblique une appartenance, une participation et non pas seulement un lien de filiation réelle. Désigne le messie dans le Judaïsme puis Jésus-Christ- (Fils de l’homme). ”Le Père a envoyé son Fils, le Sauveur du monde ». « C’est Dieu qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés ».
Fils de l'homme : personnage céleste qui reçoit de Dieu pouvoir sur le monde. Jésus se désigne ainsi.
Une entrée qui me semble assez exhaustive :
http://www.samizdat.qc.ca/vc/theol/fils_rb.htm#*
dont :
L'ORIGINE DE L'EXPRESSION “LE FILS DE L'HOMME” ET SON USAGE À L'ÉPOQUE NÉO-TESTAMENTAIRE
À première vue, il semble assez aisé de pouvoir expliquer la signification du titre de “Fils de l'homme”. Ainsi, dès le deuxième siècle, l'Église voit dans cette expression l'humanité de Jésus-Christ. Il en sera de même pour Calvin qui aura fait le même raisonnement que ses prédécesseurs. Hare, citant Calvin, l'explique: “For it is just as apropriate to refer the fact that he is called “Son of God” to his divine nature, as it is to refer the fact that he is called “Son of man” to his human nature”(30). Cette interprétation est donc uniquement basée sur une similitude lexicale entre deux termes, sans égard à un contexte plus large. Dans ce qui suit, nous essayerons donc de découvrir s'il existait dans l'Ancien-Testament un usage défini de l'expression. Par la suite, les recherches se déplaceront à l'époque de Jésus afin de discerner quelles connotations celle-ci pouvait avoir aux oreilles de ses contemporains.
A. Le contexte vétéro-testamentaire
Est-ce que l'expression “le Fils de l'homme” a été utilisée dans l'Ancien-Testament? Oui, plus de 140 fois dans dans au moins huit livres différents (Jb :3, Ps :25, Pr :3, Ec :10, Es :3, Ez :93, Dn :3, Jl :1). Dans nombre de ces passages, surtout dans les psaumes et dans Ezéchiel, “le Fils de l'homme” est clairement associé à l'humanité. On souligne ainsi le contraste entre le Dieu de gloire et la faiblesse humaine. Cependant, ces versets ne se présentent pas dans un contexte messianique. En fait, c'est dans le passage de Daniel 7.13-14 que ce contexte apparaît clairement:
“Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme; il s'avança vers l'ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit”.
Plus tard, cet être semblable à un fils de l'homme sera identifié comme étant les saints du Très-Haut qui auront été opprimés par un roi (une des dix cornes des quatre bêtes de la vision de Daniel).
En analysant ces passages, il est possible de déduire plusieurs aspects messianiques pouvant s'appliquer au ”Fils de l'homme” de Jésus-Christ. Voici en bref les principaux:
1. Il n'est pas fait mention d'un fils de l'homme mais de quelqu'un de semblable à un fils de l'homme. Ceci est important car comme le dit Tödt: “The word “like” (a human being) of the vision hints not only at the similatity to men but even more at a mysterious dissimilarity” (23). Il ne semble donc pas que l'on parle ici d'un être humain.
2. En effet, sa provenance semble indiquer une origine céleste: il est venu “sur les nuées des cieux”. On lui donna même la domination (éternelle), la gloire et le règne. Ces fonctions sont normalement attribuées à Dieu seul.
3. Un autre aspect de ressemblance avec Jésus-Christ concerne l'identification de ce “fils de l'homme” avec le peuple de Dieu, les saints du Très-Haut. En prenant une forme humaine, Jésus s'est effectivement identifié aux hommes.
4. Finalement, le fait que les saints du Très-Haut aient été opprimés par un roi pointe subtilement vers le Christ souffrant.
En résumé, ces passages renferment effectivement un caractère messianique très fort qui pourrait s'appliquer au “Fils de l'homme” de Jésus-Christ. Cependant, Burkett apporte un élément important qui nous garde de toute conclusion hâtive. Il souligne ceci: “The phrase “one like a son of man” is not a title, but a description of a manlike figure which is contrasted whith the four beastlike figures of the vision” (). De ce fait, l'adéquation n'est peut-être pas aussi évidente à faire entre un concept prophétique et un expression qui sera utilisée quelque 600 ans plus tard. En conséquence, il y a tout lieu de s'interroger sur la connotation qu'aura l'expression “le Fils de l'homme” à l'époque de Jésus-Christ.
B. Le contexte néo-testamentaire
Même si le Nouveau-Testament a été écrit en grec, la langue que Jésus parlait était l'araméen. C'est pourquoi il faut puiser dans les racines de cette langue pour connaître le sens premier que reçoivent les gens lorsqu'ils écoutent Jésus. En ce qui concerne “le Fils de l'homme”, Carson cite: “According to Vermes, “son of man” or “the son of man” in arameic was used in Jesus' day to refer generically to man or as a circumlocution by which a speaker might refer to himself”(210). Ceci semble laisser bien peu de place pour une transposition messianique du “fils de l'homme” de Daniel 7. Stevens renchérit même en disant: “If the title had been understood as a synonym for Messiah, this use of it would have been equivalent to a declaration of his messiahship”(43).
Cependant, la mémoire et les attentes du Peuple de Dieu débordent l'usage courant des mots. Ainsi selon Preiss, “il est impossible de contester que le Fils de l'Homme ou “l'Homme” désigne, dans la littérature juive apocalyptique du temps de Jésus, aussi un être céleste, préexistant, appeler à juger le monde et à régner sur ce monde”(16). Il semblerait donc que le concept messianique de Daniel 7 ait passé au travers les siècles pour se confondre au titre même qu'utilisait Jésus, le Fils de l'homme.
Faut-il en conclure qu'à chaque fois que Jésus utilisait l'expression “le Fils de l'homme”, le peuple juif y voyait une revendication messianique? Cette question sera répondue plus explicitement dans les prochains chapitres. Mais dans le contexte néo-testamentaire, il est bon de rappeler quelle était l'attente du peuple de Dieu. Augstein explique: “On se représentait le Messie comme un guerrier: sans la violence, il ne pourrait édifier le règne de la paix. C'est la raison pour laquelle il était si important qu'il descendît du plus prestigieux roi-guerrier d'Israël (Fils de David)”(63).