Alors un lieu ou un état? à moins que l'état soit "comme" de se trouver dans un lieu? une impression réelle? une sorte de cauchemar qui serait trop vrai? allez donc savoir ...
Extrait :
- [+] Texte masqué
- Vision de l'enfer
«... un jour, étant en oraison, il me sembla que je me trouvais subitement, sans savoir comment, transportée tout entière en enfer ...
«L'entrée me parut semblable à une ruelle très longue et très étroite, ou encore à un four extrêmement bas, obscur et resserré. Le fond était comme une eau fangeuse, très sale, infecte et remplie de reptiles venimeux. A l'extrémité se trouvait une cavité creusée dans une muraille en forme d'alcôve ou je me vis placée très à l'étroit ...»
«Quant à la souffrance que j'endurai dans ce réduit, il me semble impossible d'en donner la moindre idée; on ne saurait jamais le comprendre. Je sentis dans mon âme un feu dont je suis impuissante à décrire la nature, tandis que mon corps passait par des tourments intolérables ...»
«De plus, je voyais que ce tourment devait être sans fin et sans relâche. Et cependant toutes ces souffrances ne sont rien encore auprès de l'agonie de l'âme. Elle éprouve une oppression, une angoisse, une affliction si sensible, une peine si désespérée et si profonde, que je ne saurai l'exprimer. [...]»
«Dans ce lieu si infect d'où le moindre espoir de consolation est à jamais banni, il est impossible de s'asseoir ou de se coucher, l'espace manque; j'y étais enfermée comme dans un trou pratiqué dans la muraille; les parois elles-mêmes, objets d'horreur pour la vue, vous accablent de tout leur poids; là, tout vous étouffe; il n'y a point de lumière, mais les ténèbres les plus épaisses. Et cependant chose que je ne saurais comprendre malgré ce manque de lumière on aperçoit tout ce qui peut être un tourment pour la vue»
«... la torture du feu de ce monde est bien peu de chose en comparaison du feu de l'enfer. Aussi, je fus épouvantée; malgré les six ans écoulés depuis lors, ma terreur est telle en écrivant ces lignes qu'il me semble que mon sang se glace dans mes veines ici même où je me trouve.»[/color][/list]
L'extrait est tiré de «Oeuvres complètes de Thérèse d'Avila, édition du Seuil, 1980» et dont la référence se trouve dans des notes de cours portant sur «la vie intérieure».
Dans les notes :
- [+] Texte masqué
- Aujourd'hui le Démon ne s'est pas gêné pour semer sur terre une timidité qui fait qu'on a peur de parler de Dieu, on a peur de parler de la Grâce, peur de parler du péché, peur de parler du Démon et on a peur de parler de l'enfer. C'est pourquoi beaucoup semble y aller tête baissée.
Malheur éternel
Sainte Thérèse dit à ce sujet : «Il n'y a rien ici bas qui mérite le nom de mal si ce n'est le péché, puisqu'il engendre des maux dont la durée sera sans fin. Sachez donc que si vous mourrez dans cet état, vous ne pourrez jamais jouir de la lumière de ce soleil divin», qui est Dieu.
L'âme est fixée dans son malheureux choix, dans son éloignement de Dieu. Expliquons un peu cet aspect de l'éternité. C'est un sujet un peu dur, mais il faut vraiment le considérer. Ça nous donne un coup de fouet, presque un coup de pied.
Dans l'éternité Dieu seul peut combler l'âme. Notre âme a été crée par Dieu, pour Dieu. Sur la terre, Dieu nous donne tellement de bienfaits qu'on peut l'oublier, Lui, pour s'accrocher à ces bienfaits. Mais dans l'éternité les bienfaits et les joies de la terre n'existent plus. Alors l'âme, de toute sa puissance , se précipite vers Dieu qui est «sa fin». Le pécheur reste donc dans le vide entre Dieu qu'il n'a pas choisi et ne peut plus avoir, et la terre qu'il a préférée et dont la mort maintenant le sépare ...
Comme le déclare Vatican II, «Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son principe, l'homme a, par le fait même, brisé l'ordre qui l'orientait à sa fin dernière, et, en même temps, il a rompu toute harmonie, soit par rapport à lui-même, soit par rapport aux autres hommes et à toute la création» (GS 13)
Pas une goutte de boisson, c'est dur pour qui aime trop la boisson, pas une once de drogue, c'est un supplice pour ceux qui ont pris l'habitude d'en avoir; rien à manger, c'est terrible pour les gourmands; aucun ami ... J'ai connu quelqu'un qui m'a dit un jour «J'aime mieux aller chez le diable, tous mes chums sont là!!! S'il est rendu là aujourd'hui, il doit être déçu car il n'y en a plus d'amis, il n'y a que des ennemis, car l'amitié ne peut plus exister parce que l'amitié est un bien.
Dans l'éternité, quand on est pas avec le Grand Bien qui est Dieu, il n'y a plus de bien pour personne; aucun plaisir sensible, sexuel ou autres. S'il y en a qui ont fixé leur vie de ce côté-là, pour eux ça va être un martyr affreux de ne plus rien avoir. Ils n'auront pas Dieu et n'auront pas les plaisirs de la terre. Pas d'armes non plus ... pour ceux qui ont le goût de tuer, comme on en connaît dans la pègre. Ils ne pourront plus se débarrasser de leurs ennemis, ils vont les avoir sur le dos continuellement. C'est là une manière d'expliquer les choses, mais c'est réellement ça.
Les puissances faites pour trouver leur repos et leur nourriture en Dieu, qui est leur fin, souffrent de ne plus pouvoir l'atteindre. Elles souffrent dans ce vide d'une faim incroyable qui ne peut plus être assouvie : c'est la privation de Dieu, c'est la «peine du dam», c'est à dire propre aux damnés. C'est déjà effrayant!
Une fillette entendant ce mot pour la première fois, dit : «Comme ça les damnés ont toujours mal aux dents?» ... Pas seulement aux dents, mais partout, partout, partout, surtout dans leur coeur, dans leur âme. Se sentir fait pour Dieu de toutes ses forces et n'être jamais capable d'y arriver parce qu'on n'a pas voulu le choisir à temps, c'est ça la peine du dam. Elles souffrent aussi, ces âmes perdues, de la peine du feu, dont on ne veut pas parler de nos jours, un feu qui fait souffrir sans consumer, un feu intelligent qui mesure ses ardeurs à la gravité des péchés commis, au genre de péché, faisant souffrir là où le péché a été commis, parce que c'est un feu de punition.
Pour ceux qui doutent du feu, lisez l'Évangile. Comptez le nombre de fois où Jésus parle explicitement de l'enfer et du feu de l'enfer; vous allez en trouver plus d'une douzaine dans chaque évangile. J'en ai compté quinze dans un des évangiles.
On essaie de trouver toutes sortes de prétextes pour dire que ça ne se peut pas, que le Bon Dieu est trop bon pour ça! Oui, le Bon Dieu est bon. Il t'offre le salut, mais si tu ne veux pas le prendre quand c'est le temps, alors c'est toi qui te retire, comme Lucifer. Et tous ceux qui font le même choix, c'est bien malheureux, mais il n'y a pas d'autres solutions. On ne peut imaginer autre chose. C'est l'astuce du diable de faire croire qu'il pourrait y avoir autre chose.