DavidB a écrit :Saint Paul se trompe-t-il de dire que les non baptisés répondrons de la loi naturelle, et en définitive est-ce que le sacrifice du Christ vaudrait absolument moins, en quantité, que la faute d'Adam?
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Les limbes ont-ils déjà été définit comme étant un concept à croire, révélé par Dieu? Est-il absolument impossible de laisser tomber certains points de doctrine? la doctrine est-elle définitivement verrouillée? En tel cas ne nous reste-t-il plus qu'à nous mettre en mode "robot" et suivre le programme? Baptiser les enfants non pas par reconnaissance du don de Dieu, mais par peur de l'enfer, car l'enfer, c'est tout ce qui compte et c'est ce que nous devons éviter à tout prix?
David
Mon cher David, je me joins à toi dans tes paroles !
Si nous faisons de la théologie, c'est pour mener vers l'avant le genre humain et non l'inverse.
Je suis d'une nature calme, mais je m'insurge vraiment lorsque je lis des propos où nous (humains) sommes enchaînés dans un carcan de règles et de lois soi-disants intouchables !
Certes, il y a là 15 siècles de théologie derrière nous, mais il est possible de les discuter et de se positionner contre. Par le passé, la race humaine a commis bien des erreurs ou des fautes involontaires, mais que nous essayons de réparer aujourd'hui. Et cela dans tous les domaines. Je ne vois pas pourquoi, aujourd'hui, dans le monde théologique, il n'y aurait pas de place à la reconstruction et à la réédification de normes.
Lorsque nous nous plaçons dans un carcan de lois et règles intouchables (je ne dis pas par-là qu'elles sont inutiles, loin de moi de penser cela ! Mais il faut toujours garder un esprit critique et toujours voir l'envers de la médaille), cela nous empêche justement d'être critique vis-à-vis celles-ci. Nous devons nous permettre de comprendre et de discuter le tout.
Ces lois ne sont pas infaillibles !
- « Pour les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel ou avec le seul péché originel, elles descendent immédiatement en Enfer, où elles reçoivent cependant des peines inégales. » Concile Œcuménique de Lyon II, Profession de foi, Dz 858.
- « Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel ou avec le seul péché originel descendent immédiatement en Enfer où elles reçoivent cependant des peines différentes en des lieux différents. » Jean XXII, lettre « Nequaquam sine dolore », Dz 926.
Suite à ces propos, est-ce que je me répète en disant que nous condamnons beaucoup de gens en pensant cela ? Et que le Christ est venu justement pour les plus pauvres parmi les pauvres, les opprimés et non pour les justes !
Si l'on reprend la parabole de l'enfant prodigue, le cadet quitte son père pour partir vers la débauche. Une fois qu'il est rendu le plus bas qu'il peut être (garder des porcs -inadmissible pour un juif), il décide de retourner chez son père et se prépare un beau discours afin que celui-ci l'accueil sans pouvoir dire quoi que ce soit (Lc 15, 18). Le fils n'a pas le temps de placer une phrase que son père le couvre de tout son amour, même plus, il lui fait une fête grandiose !
Alors, maintenant, qu'est-ce qu'on comprend ?
Que malgré nos fautes, nos faiblesses humaines, Dieu nous aime ! Cet enfant n'était pas sincère en entrant chez son père (il avait préparer tout un discours manipulateur!). Pourtant, ce n'est pas ça qui comptait pour ce père : retrouver son fils importait beaucoup plus que ses fautes !
Il en est de même dans ce cas-ci (les limbes, entre autres et les lois): Dieu sait oublier nos fautes si on se tourne vers Lui. Le reste viendra par lui-même. L'amour d'un Père sait changer bien des voies ! Le jugement ne revient qu'à Dieu seul. Ne nous prenons pas pour ce que nous ne sommes pas !
Je sens que nous biffurquons de la pensée initiale de la mort des enfants non baptisés, mais comprenez-vous ce que je veux dire ? Que ce soit la question théologique des enfants non baptisés morts prématurément ou de n'importe quelle autre question, oui il y a des positions fausses (ce que nous appelons des hérésies), mais je crois qu'il n'y a pas qu'une seule bonne explication ou règle. Le magistère est là pour nous guider, certes, mais nous y avons aussi notre place (non pas à son sein) dans la communion avec le Christ, le Père et le Saint-Esprit.