Bonjour 3emeType ! Content de vous revoir, et de savoir que vous vous reposez en nous lisant !
Je vais donc tenter de vous répondre
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3emeType a écrit :
- Comment quelqu'un qui ne croit pas en Dieu peut être amené à faire ce parcours ? Quelle motivation peut le porter ?
Ce parcours est philosophique (c'est en fait la philosophie réaliste). Il débute par du concret, par les grandes expériences que peut faire une personne humaine : le travail, l'amitié, la vie en communauté. Donc athée ou pas tout le monde est concerné par ces expériences. Ces trois expériences supposent trois autres plus fondamentales : la matière (qu'est-ce que la matière), le vivant et finalement la personne humaine. A partir de là, la montée se fait dans l'obscurité, vers l'invisible, car le philosophe réaliste tente de remonter à la source de ces réalités, jusqu'à Dieu.*
Il y a deux gros écueils : le point de départ, et... l'arrivée.
Le point de départ de cette philosophie est la réalité, et non pas ce que je pense. C'est une grande difficulté pour notre esprit cartésien car l'on glisse très facilement vers des concepts qu'on module par la logique (on pense d'abord la réalité avant de la contempler avec des yeux neufs). Car cette philo on peut la lire comme une carte routière qui nous amène au sommet évoqué. Mais là, bof. C'est dommage. Ou bien on peut y aller à pied à partir de son expérience personnelle, de la réalité qui nous entoure, et là cette philo est vraiment réaliste, car on touche le réel, on s'y appuie un maximum. A ce moment, ce n'est plus une belle théorie parmi d'autres, mais une expérience de vie, du solide, non pas du possible.
Le point de départ, c'est donc de s'émerveiller devant la réalité avant de la penser. C'est se mettre à la deuxième place.
On peut la déguster par petits bouts, bien sûr. Par exemple ce qui est dit sur l'amour d'amitié, sur la volonté, la liberté m'a énormément apporté. Par exemple, un petit topo sur l'amour aidé un proche à faire un choix important, en toute connaissance de cause, sans pour autant qu'il se "convertisse".
L'arrivée est bien sûr Dieu, un être invisible qui nous dépasse. On ne
peut donc pas l'expérimenter comme un autre objet. La montée devient alors aride.
On atteint les limites humaines de notre intelligence. C'est pourquoi il est plus facile de savoir que Dieu existe avant de tenter cette dernière partie.
Par exemple vous vous avez eu un nuage qui s'est déchiré dans votre vie et qui a découvert le sommet de la montagne, puis le brouillard est revenu. Pour vous il est donc plus facile de savoir que la pointe existe, et d'y aller.
Mais pourquoi donc aller à pied à un endroit qu'on a déjà vu ? Pour fortifier notre connaissance de la réalité, de Dieu, et pour mieux comprendre la personne humaine dans cette lumière. Pour mieux aimer et rendre grâce à Dieu.
Pour terminer ce petit panorama, ce sommet est une fin intermédiaire, mais pas le but final. J'y reviendrai en essayant de répondre à votre deuxième question plus tard. (Mais c'est le sommet que l'on peut parcourir uniquement avec la raison, uniquement avec nos propres moyens.)
Bonne semaine, 3èmeType !
*Je ne fais que reprendre les propos du Père Marie-Dominique Philippe dans son sublime ouvrage "Lettre à un ami". S'il vous faut un seul auteur de philo réaliste, c'est lui.