Tout à fait, il y a toujours risque avec création d'être libres. On est d'accord.ChristianK a écrit : ↑sam. 20 janv. 2024, 19:53En un sens oui, mais c’est un peu imprécis. De toute facon Dieu n’est jamais amour car tout mot est analogique en Dieu, il est , sttrictement parlant, COMME amour (ou volonté, c’est synonyme). Il est aussi, strictement également intellection. Il doit connaitre et comprendre ce qu’il veut (aime).
Faux. La perfection de la créature est dérivée et relative, jamais absolue. Donc Il y a toujours risque avec création d’êtres libres.Je vous l'ai déjà dit mais s'il s'agissait de l'ordre des choses tels que vous me les présentez alors il n'y aurait pas eu de création.
Pourquoi ?
Mais parce si l'intelligence ne reposait pas sur l'amour, amour qui est l'être, alors cette intelligence parfaite n'aurait admise la création de quelque chose de faillible.
Perfection et échec prévisible ça ne va pas ensemble.
Perfection et risque ça ne va pas ensemble.
La Perfection voudrait que ne soit créé qu'un objet dont la réussite, le succès soit absolument certain.
C'est bien pourquoi je dis qu'un être qui soit intelligence infiniment parfaite et non substantiellement amour ne pourrait valider, créer ce type de création.
Or, que Dieu ai pu créer des êtres libres est selon moi ce qui exprime justement que Dieu est substantiellement amour.
L'amour de Dieu pour la créature est-il don gratuit ou possession ?ChristianK a écrit :Non, ca signifie simplement que l’amour de Dieu pour Dieu est total et premier, l’amour pour les créatures est dérivé; il aime les créatures pour lui-même, pour sa gloire, et la fin des créatures est sa gloireMais au fond, c'est finalement bien à cela que renvoie votre conception de l'amour centré, fermé, de Dieu pour Dieu.
C'est votre réponse qui est incohérente avec l'objet de la réponse. Je vous parle de salut, ce qui renvoie à la notion d'êtres libres (qui est d'ailleurs l'objet du développement), et vous me parlez d'arbres et d'hydrogène !?ChristianK a écrit :Faux et incohérent. Une intelligence parfaite proportionne son amour pour ce qui n’a que perfection relative; elle aime les arbres, l’hydrogène, mais pas du même amour qu’elle-mêmeCapable de sauver car capable d'avoir compassion de ce qui n'est pas parfait, chose impossible à une intelligence parfaite qui ne soit pas essentiellement amour.
Un arbre est-il faillible, doté d'une volonté raisonnable, capable de pécher ?
Non, ce n’est pas parce que par endroit est enseigné que Dieu est pur esprit infiniment parfait qu'il y a erreur.ChristianK a écrit :Alors la caté (« pur esprit infiniment parfait ») s’est trompée pendant des siècles. Inacceptable.Non, vraiment je ne vois pas comment si Dieu était substantiellement intelligence infiniment parfaite comment cela pourrait aboutir à l'union avec le créé. Cela serait totalement impensable, totalement indécent, inadéquat selon cet ordre.
Dieu est bien pur esprit infiniment parfait et le catéchisme d'aujourd'hui ajoute comme précision que cet être-même est amour.
Donc non, je ne vois pas où serait l'erreur. Par contre, retirer cet élément "amour" à ce qu'est Dieu, c'est bien dire que le catéchisme s'est trompé pour le coup.
Non, l'analogie a bien ses limites ici.ChristianK a écrit :En un sens oui mais seulement en un sens. Dieu est pure intellection et volonté puisque c’est un esprit en pure actualité (sans être en puissance, donc sans « facultés ») . Mais puisque cette analogie est tirée de notre nature, il est plus précis de dire qu’il est intellect et volonté que intellection et volition (n.b. volition est plus précis que amour pour éviter l’émotivité cuculisante)
C'est-à-dire que l'analogie a ses limites ici. Il y a une différence entre ce qui est créé et ce qui est incréé.
Vous ne pouvez comparer ce qui a caractère de source, origine, cause première avec ce qui est produit, cause seconde. Vous ne pouvez comparer ce qui est substantiel avec ce qui est accidentel.
En tout cas, pas pour ce dont il est question.
Je suis d'accord pour dire que c'est contemporain. Mais réellement en ce qui me concerne pour le coup.ChristianK a écrit :Exact mais la volition divine, son amour, ne peut être antérieure à son intellection, c’est rigoureusement contemporain. Sinon aimer un chien et un homme serait identique car leurs concepts seraient les mêmes dans l’esprit divinEt quelque part, concernant l'homme, si pour aimer il faut être, il y a que pour être il a d'abord fallu être aimé/voulu par Dieu, l'homme comme un être/amour car qui tient l'être de l'amour divin.
C’est exactement le contraire, en un certain sens subtil. Dieu aime pcq c’est un de ses actes, comme l’intellection. Dieu est amour pcq il est toujours en acte. Mais il ne peut être plus amour qu’intellection, ou être. Tout ca va ensemble et est contemporain. Sauf que pour l’analogie, être passe avant le reste pcq dans notre monde les susbtances sont toujours logiquement et métaphysiquement antérieures à leurs actes.Ensuite, pour Dieu je pense que l'on peut dire que l'amour est l'expression de son être. Dire qu'il faille qu'il soit pour aimer, l'amour n'étant plus que la validation seconde de ce que l'être/intelligence présente à la volonté, c'est ne plus faire de l'amour la source. Autrement dit, Dieu n'est plus amour mais plutôt Dieu aime...
Et je ne suis pas sûr qu'un tel réajustement soit très orthodoxe.
Or, de manière subtile l'approche que vous présentez sort l'amour de la substance. Comme si l'être pouvait être autre chose qu'amour.
Je reprends le cas du péché. Qu'est-ce que le péché ? C'est un néant, et en cela une absence d'être. Et comment cette absence d'étre est-elle produite ? Par un manque d'amour...
Dire que c'est par manque d'être qu'on péche sans l'identifier à l'amour, j'avoue que je ne vois pas trop quel sens cela peut bien avoir.
L'être, la vie, l'amour me semble être une même chose. L'amour comme force vitale. L'amour comme étant premier, substance. L'intelligence ne peut surgir que de ce qui est, ce qui est vivant. Il faut bien la vie premièrement pour faire surgir l'intelligence.
L'amour, la vie pour animer l'intelligence.
Sans quoi on se retrouve face à une intelligence artificielle, mécanique.
Et j'avoue que je ne vois pas bien ce qui distinguerait Dieu d'une I.A forte.
Vous tendez à identifier l'être à l'intelligence. Mais une machine (surtout avec l'I.A) peut avoir une intelligence. Pourtant, est-elle vivante ? A-t-elle l'être ?
Qui plus est, si l'amour n'est pas au fondement de l'intelligence pour ordonner, définir ce qui est bon, alors l'intelligence n'a pas de direction.
Ce n'est pas l'intelligence qui définit l'amour mais c'est l'amour qui donne cohérence à l'intelligence.
Et si la vie n'est pas amour alors quelle vie ? La vie pourrait aussi bien être dans le péché. Et le péché devient vivant et on comprends mieux alors pourquoi on attribue trop souvent des qualités au péché qui ne correspondent qu'à Dieu.
Mais c'est parce que la vie est amour que le péché, le mal est néant.
Votre conception est l'éloge, l'adoration de l'intelligence, au point de la placer avant l'amour. On comprend mieux certaines conceptions.
L'amour ordonne, l'amour éclaire, l'amour vitalise, l'amour est bon, l'amour est juste.
Dieu EST amour. Il ne s'agit pas de quelque chose de secondaire mais de nature.
Est-ce du cœur ou de la tête que vient l'amour ?
N'est-il qu'un concept ? N'est-il qu'une modalité de l'intelligence ?
Lorsque je suis confronté à votre conception, je me dis que l'on ne devrait pas parler de sacré cœur pour exprimer l'amour divin mais de sacré tête ou de sacré cerveau.
Or, qu'est-ce que le cœur si ce n'est ce qu'il y a de plus essentiel ? On parle du cœur comme siège des émotions, sentiments, mais aussi des pensées, de la volonté, de l'intelligence.
Le cœur aussi et surtout comme symbole de l'amour.
N'est-ce pas le signe que c'est le cœur, l'amour qui oriente la volonté, qui ordonne l'intelligence ?
N'est-ce pas significatif qu'il soit parlé du cœur comme source plutôt que de tête ?
N'est-ce pas le signe que c'est l'intelligence qui procède de l'amour et non pas l'amour qui procède de l'intelligence ?
La Trinité, Dieu pluriel ne nous enseigne-t-elle pas également le caractère essentiel de l'amour ?
Si Dieu n'était pas essentiellement amour alors Dieu ne serait certainement pas pluriel.
Vous voyez, j'aurais la même impression mais dans l'autre sens. À savoir que préférer parler de charité plutôt qu'amour, c'est risquer de le réduire à un acte, à un exercice de l'intelligence, de la volonté. On comprendra bien des perversions qui tout en haïssant se défendent d'aimer de par leurs actes, leurs œuvres de "charité".ChristianK a écrit :Exactement. J'ajoute un détail: charité est mieux que amour car dans le vocabulaire contemporain la première est davantage compatible avec le devoir et surtout le central "pour l'amour de Dieu" et surtout pas de la seule créature. Comme le paraconcile dysfonctionne surtout par omission (cryptogamie), ce qui la rend difficile à détecter (la fsspx est très utile pour ca malgré ses erreurs), La formule Dieu est amour est risquée ou erronée pastoralement en 2024 car dévie spontanément vers l'amour est Dieu (comme le dit le prof de philo Ferry). L'amour émotionnel prend toute la place dès qu'il peut en contexte consumériste médiatique. Or la charité, sans être un devoir sec, n'est pas d'abord une émotion.
Or, "Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien." (1 Corinthiens 13 : 1-3)
Cela veut bien dire ce que ça veut dire..., que la charité ne se réduit pas simplement à des actes ni à l'intelligence.
" Croire est un acte de l’intelligence adhérant à la vérité divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de la grâce "ChristianK a écrit :Non , le don se fait à l’intelligence sous la motion de la volonté. C’est dogmatique, Caté 155, citant Vatican I; « " Croire est un acte de l’intelligence adhérant à la vérité divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de la grâce " (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 2, 9 ; cf. Cc. Vatican I : DS 3010). »Je ne sais pas si j'ai bien compris ce que vous dites mais je ne suis pas convaincu que la foi soit de nature intellectuelle, du moins en son préambule. Car la sagesse de Dieu est folie pour les hommes. Et l'ordre des choses est souvent inversé entre nos représentations humaines et ce qui a trait à Dieu.
Certes, par la foi nous parvenons à ordonner la raison humaine. Mais je ne pense pas que l'intellect soit premier ici.
Dieu nous fait don de la foi et par là nous donne l'intelligence des choses divines.
Il faut croire pour comprendre et non pas comprendre pour croire. Car sinon, la foi viendrait de nous-même et ne serait plus don. C'est un peu l'adulation de la raison, de l'intelligence humaine.
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L’idée de folie ne réfère pas à l’irrationnel mais à ce qui dépasse la raison démonstrative, par argument d’autorité.
Le don se fait à l’intelligence sous la motion de la volonté oui, mais de la volonté mue par Dieu au moyen de la grâce.
Le don de la foi fait peut-être bien suite à l'intelligence mais qui fait suite à la grâce qui l'oriente, qui l'éclaire.
C'est pourquoi la foi ne vient pas de nous-même mais est don de Dieu. On voit trop bien où l'intelligence non mue par Dieu peut conduire.
Alors oui, de mon côté il n'est peut-être pas tout à fait correct l'affirmation "il faut croire pour comprendre ". Et en même temps, étant donné que c'est la grâce qui permet de comprendre, il faut bien l'ouverture à cette grâce (qui est déjà une forme de "croire") pour comprendre. L'ouverture est déjà un "oui" fait à la grâce, fait à Dieu...
Si je comprends bien le sens que vous donnez à ça, je dirais qu'elle n'est pas non plus vraiment médicinale pour les autres car concrètement elle ne guérie rien en elle-même. Elle est plutôt répressive et a pour vocation de choquer pour cadrer et tourner vers Dieu.ChristianK a écrit :Non. Il faut distinguer punition médicinale et vindicative. Et les points de vue : la punition vindicative pour le damné est médicinale pour les autres.
Mais je tendrais à penser que plus l'autre avance vers la guérison, plus il s'ouvre à l'amour et laisse l'amour faire son œuvre en lui et plus la souffrance de l'autre doit lui être pénible en vertu de la nature unitaire, solidaire de Dieu.
Je doutes profondément que la souffrance des autres soit réjouissance pour soi, en tout cas d'une manière saine.
Oui, si on veut.ChristianK a écrit :Pas la meilleure distinction car ca ne s’oppose pas strictement.Elle apparaît donc être pour Dieu.
Deux cas de figures :
- elle est voulue par Dieu car c’est juste.
Ou
- elle est nécessaire à Dieu.
Ce qui est nécessaire est voulue par Dieu et est juste. Mais ce qui est voulue par Dieu car juste n'est pas forcément nécessaire. C'est sur ce point que je voulais faire la distinction.
En fait, je n'ai pas tant de souci avec l'idée de vengeance en soi et je ne suis pas certain que l'on soit si en désaccord sur ce point.ChristianK a écrit :Contresens. Le terme du caté est compris comme le sens moderne, pas au sens de S. Thomas, sens qui dit que tous les tribunaux quels qu’ils soient sont vindicatifs car ils rééquilibrent les choses (les dé-compensent). S. Thomas distingue le vice de vindicte (vendetta) et la vertu de vindicte.- Est-elle voulue par Dieu car c'est juste ?
Que la justice humaine puisse être ainsi peut se comprendre dans ce qu'elle vise à combler, à compenser, à réparer, à satisfaire des êtres manquants. C'est pourquoi s'adressant à des hommes, il a pu être approprié de leur donner une telle justice.
Mais ce qui convient à l'homme ne convient pas nécessairement à la divinité.
Or, que nous dit le Nouveau Testament ?
On voit le Christ lui opposer la loi supérieure de l'amour en Matthieu 5 afin "que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux", concluant d'un "Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait".
Confirmation faite dans le catéchisme qui condamne la vindicte.
La bible dit aussi « A moi la vengeance ».
https://articles.fandom.com/wiki/Dieu_v ... atholiques
Vous savez, vous commencez à devenir un peu fatiguant avec vos termes dénués de toute finesse, discernement et que vous assénez gratuitement à tout bout de champ et à toutes les sauces. Vous finissez par tomber dans la facilité à visiblement fuir toute tentative d'effort de saisir l'opinion de l'autre.ChristianK a écrit :La damnation, vérité dogmatique infaillible, est une con-dam-nation, c’est évident. Et l’oppositon relève de la cuculisation pasto, du dieu polnareffien.Il semble bien ici que la justice divine ne soit pas la condamnation, avec laquelle elle est justement mise en opposition. Or, s'il n'est pas question de condamnation, elle semble bien plutôt consister à justifier, à rendre juste.
Il vous plairez peut-être que lorsque vous parlez d'une certaine approche, on vous balance systématiquement un terme comme "cela relève de la bourrinisation pasto ", insinuant sans finesse et respect que vous n'êtes qu'un gros bourrin avec une théologie de bourrin ?
En quoi faire du mal sans que cela ne serve un bien peut-il donc être nécessaire ?ChristianK a écrit :Exactement. Sauf que « nécessaire » n’implique aucunement besoin, mais seulement nécessité ontologique : Dieu est impuisant à créer des cercles carrés, un autre dieu égal, ou une créature qui n’aurait pas lui-même comme fin dernière devant être aimée (voulue).- Est-elle nécessaire à Dieu ?
Le problème qui m'apparaît ici est que cette idée de Justice vindicative visant à satisfaire Dieu laisserait à penser que justement l'amour de la créature est nécessaire à Dieu et qu'alors, il se retrouverait à devoir punir pour que cette punition satisfasse ce que le désamour lui retirerait !?
Le bien de la justice ?
Mais la justice n'est pas quelque chose d'extérieur à Dieu. Donc elle ne peut viser à rendre à la justice/Dieu, à réparer ce qui n'est pas "cassé", perdu en Dieu, en lui-même.
Encore une fois, la seule chose qui soit perdue en Dieu c'est la création. Si donc la justice vise à rendre à Dieu quelque chose, c'est bien sa création. Ce qu'une justice qui rend juste viserait.
Une justice qui rend juste ne rend pas juste d'un claquement de doigt (même si cela serait possible à Dieu) mais par des peines. Or, ces peines peuvent atteindre leur but si la créature s'ouvre. Mais si la créature ne s'ouvre pas alors ces peines ne font que souffrir et demeurent stériles.
Mais pas stériles du fait de Dieu qui ne voudrait que faire du mal pour le mal dans une dynamique de vindicte de vice, mais du fait de la créature qui ne s'ouvre pas à cette justice.
Si la justice humaine vise souvent à rendre le mal pour le mal, le Nouveau Testament nous apprend que la justice de Dieu ne rend pas le mal pour le mal (Romains 12)
Je ne suis pas si certain qu'au fond on soit si en désaccord que ça sur le sujet au vu de ce que vous semblez par moment exprimer.
Mais concernant les fins dernières, en quoi ce maintien de la peine éternelle pourrait-il donc être encore médicinale pour des justes déjà sauvés et donc être revêtu du bien pour la création que vous semblez lui accorder ?!ChristianK a écrit :Non car le maintien dans l’être implique le maintient de la peine éternelle. Le bien visé est le bien global de la création, e.g.par la peur de péché chez les justes ou les cheminants (c’est L’aspect médicinal global de la justice vindicative particulière)Si cette peine n'est pas nécessaire à Dieu et que Dieu aime éternellement la créature (signifié par son maintient dans l'être), alors cette peine semble viser le bien de la créature et à faire disparaître le désamour que Dieu abomine.
En fait, je suis d'accord lorsqu'il est question de peines découlant de la nature du péché comme l'exprime le catéchisme.ChristianK a écrit :Non, car elle est méritée, indépendamment de toute médication. Il est bon en soi que le mal de peine soit infligé au mal de faute. Ca n’équivaut pas à rendre le mal de faute pour le mal de faute. ON voit ici la confusion causée par la cuculisation pastoSans quoi, cette peine devient insensée, n'apportant rien à rien. Une peine stérile, une justice sans vie...
1472 Pour comprendre cette doctrine et cette pratique de l’Église il faut voir que le péché a une double conséquence. Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s’appelle la " peine éternelle " du péché. D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on appelle la " peine temporelle " du péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de l’extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché. Une conversion qui procède d’une fervente charité, peut arriver à la totale purification du pécheur, de sorte qu’aucune peine ne subsisterait (cf. Cc. Trente : DS 1712-1713 ; 1820).
C'est ce qu'on pourrait qualifier de pure justice, d'une justice qui se "contente" de prendre fait. Elle pourrait s'apparenter à une justice de respect, de conséquence, une justice qui prend acte.
L'homme a péché, a refusé Dieu, il est donc séparé de Dieu. Et ceci pour toujours. Pourquoi ? Parce que par lui-même l'homme s'est perdu et l'homme ne peut se sauver lui-même.
Il souffre la peine du dam qui est le tourment d'être séparé de toute source de vie, de joie, de bonheur, de relation, de tout ce qui bon. Et tourmenté car séparé de ce qui est sa raison même.
Justice de respect car ne sauve pas l'homme sans respect de sa volonté ni sans respect de Dieu.
En fait, c'est surtout dans cette forme de justice où la personne souffre surtout des conséquences du péché qu'il me semblerait pour le coup le plus inadapté de parler de vengeance. *
Ce serait bien plutôt lorsque la peine est infligée par Dieu mais en tant que purificatrice, justifiante, qu'elle vise à venger le bien.
Qu'est-ce qui rend justice au bien si ce n'est le bien ?
Comment faire du mal peut-il en soi réparer ? Concrètement ?
Comment faire du mal peut il en soi faire du bien, produire du bien ?
Qu'est-ce qui peut bien accomplir la justice si ce n'est faire ce qui est juste ? Et qu'est-ce qui est juste si ce n'est ce qui est bon ?
Qu'est-ce qui peut bien faire honneur au bien, satisfaire le bien si ce n'est faire du bien ? Et donc qu'est-ce qui peut bien venger le bien si ce n'est tourner le mal en bien, si n'est accomplir ce qui est en accord avec le bien et donc rendre juste, si ce n'est que Dieu soit aimé ?
Oui, là le bien est veritablement vengé car il ne laisse pas subsister l'injustice du mal. Il ne se contente pas de peines mortes qui satisfairaient en apparence le bien mais tout en laissant perdurer le mal, l'offense, l'alimentant même.
La vengeance en tant que rendre le mal pour le mal est un cercle vicieux, mortifère et destructeur dont seul le pardon peut faire sortir.
Une réparation du mal pour le mal n'est qu'illusoire, davantage un apaisement, une rustine, superficielle car qui ne répare pas réellement le mal. Et pour cause, c'est le mal qui a causé la blessure, le mal ne peut pas réparer ce qu'il a causé. D'ailleurs, le mal ne peut rien réparer en soi, par lui-même puisque ça n'est pas dans sa nature, destructrice.
Faire le bien, voir faire un mal pour un bien est source de vie.
Quoi ? Cela semble injuste et insensé ? C'est pourtant l'enseignement de la croix. Le Christ a fait une œuvre d'amour pour sauver ses ennemis. Et en même temps c'est juste car l'amour seul accompli la justice. Appliquer la vengeance en foudrayant tous ses ennemis aurait paru juste. Pourtant ça n'aurait pas été une œuvre d'amour...
C'est certainement pourquoi Dieu est pardon car il n'est pas atteint par le mal.
Si donc il punit c'est dans une autre visée que celle d'obtenir réparation pour Lui-même.
On parle souvent de justice lésée pour justifier la peine. Pourtant vous admettez que Dieu n'est pas lésé par le péché tel que cela lui retirerait quelque chose.
Mais la justice est-elle autre que Dieu, telle une entité distincte, tel un principe extérieur à Dieu pour pouvoir être lésée sans que Dieu ne le soit ? Tel un principe auquel il devrait se soumettre ? C'est Dieu, sa nature qui définit ce qu'est la justice.
La justice est lésée lorsque demeure quelque chose d'injuste, de mal.
La justice est accomplie lorsque le mal est vaincu, mais vaincu intrinsèquement.
* Et en même temps, en y réfléchissant on peut d'une certaine façon penser que Dieu se venge même dans la pure justice (celle qui pose les conséquences) en ce que c'est Dieu en nous, ce qui vient de Dieu, l'être, la vie, qui entre en souffrance au contact du péché. Mais alors ce n'est pas vraiment Dieu qui fait souffrir comme par des peines surajoutées mais c'est bien le péché qui fait souffrir la vie en nous. Dieu se "venge" en ce que notre infidélité à avoir laissé entrer le péché en nous provoque souffrance, mais souffrance de réaction, de la non-cohabitation du péché et du bien, de ce que les deux ne peuvent s'unir, s'harmoniser, de ce que le bien de Dieu ne se compromet pas avec le péché et entre en souffrance avec lui.
Vengeance en ce que l'on n'est pas fidèle à Dieu et avec soi-même. Et comme tout ce que l'on est nous le tenons de Dieu, lorsque l'on ne se respecte pas alors ce que l'on est fondamentalement se rappele à nous d'une certaine façon en nous le faisant "payer" par les souffrances engendrées.
Dieu jaloux car qui n'entend rien céder au péché. Céder entièrement la créature au péché serait le retour de celle-ci au néant. Aussi, je pense que dans ce qu'il ne cède pas la créature au néant, davantage qu'une vengeance vice voulant maintenir sa créature pour la faire infiniment souffrir, se perçoit surtout l'amour éternel que Dieu porte à sa créature et qui ne peut faillir.
En fait, il semble y avoir comme deux sortes de justices :
- celle sans la croix et qui est la pure justice, la justice de conséquence, qui prend acte, comptable, où Dieu "n'intervient pas" d'une certaine façon.
- celle de la croix qui est la justice de Dieu, de vie, d'amour. Une justice qui sauve en justifiant, en rendant juste, qui vainc le mal en établissant ce qui est juste, que Dieu qui aime soit aimé.
"Partiellement" ?ChristianK a écrit :Justice et amour ce sont pas la même chose, même s’ils sont en lien. Comme la vindicte est un bien elle est forcément bienveillante (pour le tout et pour Dieu); et partiellement seulement pour les damnés, punis moins qu’en stricte justice.L'amour n'est pas juste un mot. S'il y a amour il y a bienveillance. Comment donc si justice et amour sont la même chose (de votre point de vue), la justice ne serait pas bienveillante ?
Vous vous rendez bien compte de la maladresse de la tentative de justification ici ?
Ce n'est pas parce qu'il y a moins de châtiment que ça fait que le châtiment n'en est pas un et devient quelque chose de bienveillant pour le damné.
Je serais d'accord avec l'idée que Dieu ne veuille réordonner un être qui le hait mais alors d'une haine absolue.ChristianK a écrit :Non, car elle réprime le péché des autres (aspect médicinal pour le tout) , elle rééquilibre le désamour en lui donnant son juste salaire, elle reflète la haine du mal en Dieu, coextensif nécessaire de son amour du Bien. Dieu est impuissant à réordonner un être qui le hait car il l’a créé nécessairement pour être aimé de lui; donc il n’a pas le choix de ne pas damner. D’ailleurs L’enfer éternel est dogmatique.Le mode vindicatif pourrait rendre à Dieu l'amour qui lui est dû si Dieu avait subi une perte, et on pourrait parler de réordonnement.
Mais cela n'étant pas le cas, cette justice ne mène au final à rien, puisque ne rendant rien ici qui serait perdu en Dieu *, et ne réordonnant pas l'injustice mais la perpétuant en enfermant la créature dans le désamour. Cette Justice ne combat pas l'injustice mais au contraire l'alimente, la perpétue !?
Mais j'ai de sérieux doutes quant à la possibilité de l'absolue d'une haine d'un être.
Je serais par contre moins d'accord avec l'idée d'impuissance à réordonner un être qui le hait
La haine absolue me semblerait être le péché pur, sans l'être. Et là, j'imagine fort bien que cela ne puisse être réordonné.
Je perçois toujours ici la tendance à confondre l'être et le péché.
Il me semblerait pouvoir être d'accord ici.ChristianK a écrit :Le caté ne dit pas ca : il dit seulement « vengeance infligée de l’extérieur », et il n’inclut pas les peines du sens, il ne parle que du dam et du purgatoire (la séparation) ; il admet donc la vindicte de l’intérieur, et c’est logique puisque Dieu n’annihile pas le damné, et il crée le damné de telle sorte qu’il souffre dans sa nature (au contraire des arbres).Si cette justice ne vise ni à réordonner ni à rendre à Dieu ce qu'il n'a pas perdu en soi, alors quoi ? On se retrouve face à un concept de justice vide et insensé. Pire, face à une violence gratuite. Si l'amour de la créature n'est pas nécessaire à Dieu, le châtiment ne l'est pas non plus Ce n'est pas pour rien que le catéchisme le précise (art.1472
L’amour de la créature pour Dieu est de nécessité métaphysique, pas de nécessité de besoin
Mais qui dicte le rythme ici, qui impose sa loi ?ChristianK a écrit :Donc la vindicte aussi, justementCe qui offense Dieu c'est le péché, le désamour. On pourra tourner les choses dans tous les sens, le châtiment ne résout en rien l'offense, ne la fait en rien disparaître. Ici, on met juste un pansement sur une plaie béante, on cache la saleté sous le tapis. Mais le désamour demeure et l'offense subsiste...
On pourrait se dire que dans la vindicte, Dieu ne souffre pas. Pourtant, en vertu de l'incarnation et de la solidarité du Christ avec tout homme, cela semble moins évident.
En vertu de la volonté salvifique de Dieu, ça l'est encore moins.
Je peux le croire pour une justice humaine faite pour des hommes. Hommes finis, blessés par le mal, atteint en eux-mêmes.ChristianK a écrit :Grossier contresens. La dé-compense est un mal pour un bien, car le point de vue est différent.Mais la vindicte est juste vous dites ? Il est donc juste de faire du mal non nécessaire, un mal non motivé par un bien.
Le bien de la justice ? Le bien de la justice consiste donc à faire du mal.
Oui, et c'est bien ces traits de vengeance vice qu'il me semble trop souvent percevoir. Mais peut-être est-ce un malentendu.ChristianK a écrit :On voit pleinement l’erreur ici : si la vengeance est émotive c’est la vendetta, la vengeance-vice, pas la vertu de vindicte de ST ThomasLa vengeance n'a trait qu'à ce qui est créé, manquant, changeant.
Vous ne cessez de parler de l'immuabilité, l'impassabilité divine mais dont tout votre développement aboutit à une divinité émotive, pouvant être atteinte, changeante car nécessitant vengeance.
Oui, cela paraît correct.ChristianK a écrit :C’est incomplet car c’est non seulement l’amour divin (manqué) qui fait souffrir dans cet état mais la causalité divine sur la nature humaine qui cause que cet état est souffrant (c’est Dieu qui cause l’existence de la nature humaine ainsi, par opposition à la nature des arbres, qui ne souffrent pas de ce manque).Toutes peines ajoutées ne me semblent pas viser à faire souffrir inutilement, mais seraient plutôt l'amour divin qui fait souffrir dans cet état. Si les peines sont stériles, ce n’est pas du fait de Dieu qui est vie et qui ne saurait faire souffrir des peines stériles, mortes. Mais c'est du fait de l'obstination de la créature dans son refus qui par là fait échec aux peines.
Et pcq la nature humaine est créé ainsi, elle souffre. Et Dieu ne l’annihile pas, lui impose une souffrance éternelle.
Pourtant, c'est bien la personne du pécheur qui est aimée en tant qu’existant (puisque c’est sa personne qui est maintenue dans l'être) et c'est bien la personne du pécheur qui est haïe en tant que peccamineux (puisque c’est sa personne qui subie et souffre la peine).ChristianK a écrit :Non, la distinction est faite : le damné est aimé en tant qu’existant, hai dans son aspect peccamineux. Allez maudits, dit l’Evangile…
En tant qu’elle est créée, elle est aimée de Dieu créateur. En tant qu’elle est pécheresse, elle est haïe de Dieu vengeur. La vindicte divine ne s’exerçant pas sur les biens que la créature spirituelle tient de Dieu, Dieu ne l’annihile pas mais la maintient dans l’être.
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Cela ne veut rien dire et n'a jamais voulu rien dire. Le problème demeurant dans la confusion faite entre la personne et le péché en la personne. L'indistinction conduisant à parler de haine et d'amour de Dieu pour le même objet : la personne du pécheur.
Et pourquoi ? Parce que la distinction n'est pas faite entre la personne et le péché.
Il y a confusion entre ce qui est de Dieu : la personne
Et
Ce qui n'est pas de Dieu : le péché en la personne.
D'où le fameux "Dieu hait le péché mais aime le pécheur".
Oui, là on repart sur la question complexe du libre-arbitre qui est un vaste sujet tout à lui.ChristianK a écrit :Objection stimulante et profonde. Elle n’est pas fonction de l’homme temporellement. Dieu voit tout de toute éternité, y compris les damnés, mais comme sa volonté est aussi intemporelle, elle damne sans « attendre » la volonté libre et mauvaise des damnés. Ils sont damnés « à l’avance » (pure facon de parler, à notre point de vue) , et ils restent totalement libres cependant, car tout est vu « d’avance » . Il n’y a donc pas dépendance de la volonté divine; l’objection , bien compréhensible, est anthropomorphique. Volonté antécédante et conséquente ne sont pas chronologiques. Comme le voit bien Olivier :La volonté salvifique n’est universelle que de volonté antécédente. De volonté conséquente elle n’est pas universelle, puisque sont de nombreux damnés.
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Vous parlez de volonté antécédente et de volonté conséquente chez Dieu. La volonté de Dieu est-elle donc fonction de l'homme ?
PS : désolé, la réponse est peut-être un peu longue mais je pense que certains sujets méritent plus que de simples " faux !", "erreur !", "non"...