Une douleur à la jambe, à moins qu'on vous l'ait arrachée, n'est pas une "souffrance" intolérable. En tout cas pas le tiraillement qui survient après une bonne journée de marche et qui vous dit qu'il est temps de vous reposer. Cela n'est en rien comparable à la souffrance qu'il y a à être torturé, à voir son fils crucifié, ou ses enfants noyés dans un tsunami, ou à être méprisé ou à mourir de faim."Soyons logiques, si je ressens de la douleur à une jambe c'est automatique qu'elle va me faire souffrir!
Donc, dans le Paradis terrestre Adam et Ève n’auraient pas pu éprouver de la douleur parce qu’ils en auraient souffert!!"
D'ailleurs, si Adam et Eve ne pouvait éprouver aucune douleur musculaire, comment faisaient-ils donc pour savoir qu'il était temps d'arrêter de marcher et de se reposer à l'ombre d'un des grands arbres que Dieu mettait à leur disposition ?
Vous me direz "et bien, ils sentaient que leur corps devait se reposer" ; et bien, je vous répondrai que oui, et que cela se fait par ces sensations de "douleur" musculaire.
C'est comme si vous me disiez qu'Adam et Eve ne connaissait pas la sensation de faim, sous prétexte que mourir de faim est une chose horrible qui ne pouvait pas arriver dans le paradis terrestre : mais ce n'est pas la sensation de faim en soi qui est mauvaise, si on a toujours à disposition de quoi y répondre ; dans ce cas elle n'est qu'un message naturel du corps pour tenir au courant de son fonctionnement et de ses besoins, exactement comme la sensation de fatigue. Ce qui est mauvais c'est de n'avoir rien pour se nourrir, et que le corps dépérisse, et que la sensation de faim devienne une souffrance.
Mais le terme de "douleur" ayant, comme vous le faites remarquer, de nombreux sens, peut-être le terme médical est-il finalement plus approprié : la nociception.
C'est bien exclusivement de cette sensation là dont je parle, celle qui est strictement un message du corps participant à son fonctionnement. Sans doute même que la plupart du temps on ne l'appelle même pas "douleur". Mais c'est bien de cela dont il était question, dans la question initiale.