Bonjour Fernand Poisson,
Fernand Poisson a écrit : ↑lun. 09 sept. 2019, 12:02
Ce que je conteste en revanche (mais je crois que nous sommes d'accord), c'est qu'on puisse faire prévaloir cette lecture symbolique
contre le sens historique ou littéral, ce qui reviendrait à dire que seule une fiction peut être symbolique. Or dans la conception chrétienne, les mystères centraux (l'Incarnation, la Passion, la Résurrection) sont tout à la fois des événements historiques et des symboles. Autrement dit, les symboles ne tiennent pas seulement à l'agencement du récit et à l'art du conteur, mais à l'histoire elle-même telle qu'elle s'est produite. Ce n'est pas parce qu'on explore le symbolisme extrêmement riche de la Croix par exemple, qu'il faut considérer comme secondaire sa réalité historique.
Votre parole est vraie. Je n'ai rien à lui opposer.
Si je force le trait au sujet de l'interprétation symbolique, c'est parce que la lecture strictement littérale des évangiles est très présente sur ce forum. Il est facile d'affirmer la définition d'un mot, contrairement à sa valeur poétique. Pour certains, la "réalité" religieuse doit pouvoir se toucher. Ils ont foi dans la chair, le bois de la croix, le tombeau du Christ, tout ce qui rattache les textes bibliques au concret, au palpable. Mais les réalités spirituelles sont d'une toute autre nature. Pour croire au Ressuscité, il faut sauter dans le vide, l'indicible et "renaître d'en-haut".
Matthieu 12 ; 39 :
« Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe,
mais, en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas."
Pour revenir à notre sujet, je crois que les trois présents sont hautement symboliques. Si les mages avaient offert d'autres cadeaux en plus, je pense que Matthieu s'en serait tenu à trois et à ceux-là particulièrement : l'or, la myrrhe et l'encens. Parce qu'ils annoncent de façon voilée ce que Pierre affirmera plus tard (Matthieu 16 ; 15). C'est bien ce que représente la fête de l'Épiphanie : la manifestation de Jésus comme Messie, Fils de Dieu et Sauveur. La visite extraordinaire d'astrologues orientaux est "prétexte" à cette annonce théologique.
Je n'affirme pas qu'il y avait plus de cadeaux, moins de cadeaux, visite ou non de mages. Mais vous savez comme moi que certains contestent l'évènement, puisqu'il n'y a pas d'équivalence inter-testamentaire. Pourtant, peu m'importe ! Qu'il y ai eu des mages ou des bergers, je reconnais dans ces visites une vérité de foi. Et cela me suffit. Je ne chercherai pas à découvrir si un astre s'est véritablement "levé" à l'époque. Même si c'est vraisemblable... Ça ne sera jamais une preuve, mais un des nombreux "signes de Jonas".
Voyez donc ces mages, étrangers à la terre d'Israël et à son Dieu, offrir au Nouveau né trois présents.
De la même manière, l'Église des Nations lui a reconnu trois noms, caché dans l'acronyme ICHTHUS.
Nous sommes les mages.
Nous remettons entre Ses mains le Règne, la Puissance et la Gloire.