Encore une fois, je vous trouve perspicace, cher LibremaxLibremax a écrit : ↑jeu. 01 juin 2023, 11:37Mais, son couronnement est sans aucun doute lié à son mérite ! Et c'est bien ce mérite qui lui vaut d'être couronnée.
Et comme je l'écrivais plus haut, je crois tout à fait que nous avons chacun des mérites qui nous ont propres, et Marie ne fait pas exception.
Il n'est pas du tout question de tenir nos mérites pour rien.
Ce n'est pas qu'ils s'effacent au profit de Dieu : c'est qu'ils ont leur source en Dieu.
Parce que, quoi qu'on dise, au final, Dieu est Créateur de toutes choses, de tout bien, y compris nos qualités, nos "dons", nos bonnes dispositions, qui sont autant de grâces. Evidemment, nous ne sommes pas des émanations du Divin, Dieu nous crée autre que Lui, mais notre position de créature nous emmène à reconnaître en Lui la source ineffable de ce que nous sommes, dans l'action de grâces.
C'est à cette condition que notre mérite est véritablement "mérite". Sinon, il devient tout bêtement orgueil. Et la "gloire" devient caricature d'elle même, elle devient honneurs, privilèges, hommages, pouvoir, et tout ce qui en découle.
Qu'est-ce qui est célébré dans le couronnement de Marie ? Sa puissance, l'efficacité de son intercession ? Sa pureté ? Sa victoire sur le mal ? Sa domination sur les anges ? Mais à l'évidence, tout ceci n'est possible que dans la mesure où Marie est sainte, c'est à dire absolument dévouée, consacrée, transparente vis à vis de Dieu, le seul Tout-Puissant.
Nous ne sommes pas annihilés, non en effet, mais je me demande malgré tout si un mérite subsiste, en dehors de celui qui consiste à "nous incliner humblement devant la gloire de Dieu".Libremax a écrit : ↑jeu. 01 juin 2023, 11:37Il faudrait imaginer vos châteaux, qui sont en effet si beaux, loin d'être balayés par la marée, s'imbibant au contraire de celle-ci pour pouvoir tenir, et ne tenir que par elle. Le mérite de nous incliner humblement devant la gloire de Dieu ne nous annihile pas. Au contraire, c'est ce qui nous fait exister et vivre pleinement.
En fait, j'ai trouvé ce qui me chiffonne : S'il nous faut nous incliner ainsi devant la gloire de Dieu, à quoi bon rapporter mines et talents au maître ?
Comment nous reconnaîtra t il la dignité de bons et fidèles serviteurs puisque nos mines et talents ne Lui seront pas restitués dans la discrétion de l'effacement, mais de manière publique, si j'en crois la parabole.
Cette publicité pourrait faire de l'ombre à la gloire de Dieu, n'est ce pas ?