Cinci a écrit : ↑dim. 26 févr. 2017, 1:18
Xavi,
Vous m'étonnez grandement avec ces remarques. Il me semble que vous voyez beaucoup de choses, plusieurs aussi dont je ne pas sûr que cela devrait faire partie de mes idées,
Je ne me reconnais pas dans ce portrait. Là, vous avez perdu le contact avec la réalité de vos interlocuteurs.
Bonjour Cinci,
Désolé de vous attribuer des idées qui ne sont pas les vôtres ou dont vous n’est pas sûr !
Je corrige immédiatement mon message en cause pour en supprimer ce qui vous attribue personnellement une pensée dans laquelle vous ne vous reconnaissez pas.
La réalité de mon interlocuteur est difficile à cerner lorsque le dialogue s’éloigne de la réalité concrète et historique. J’ai compris que vous recevez le récit de la Genèse comme une allégorie ou un mythe en considérant que Adam et Eve ne sont que des figures hors du temps et de l’espace qu’il serait erroné de chercher dans la réalité concrète du monde présent.
Mais, cette compréhension de votre point de vue ne correspond peut-être pas à la réalité.
Dans quelle réalité imaginez-vous la création de l’humanité ? Je l’ignore, mais ma réflexion concerne le monde présent, la réalité historique concrète, l’action de Dieu dans ce monde et dans cette réalité, même si la réalité de Dieu et de son action est infiniment plus étendue. Même si la réalité spirituelle ne peut jamais être omise, ni séparée.
Dans le fil de ce forum, on retrouve les trois opinions répandues dans la chrétienté quant à la survenance de l’humanité dans notre monde concret, dans le temps et l’espace, après le Big Bang des astrophysiciens : par rapport à Adam et Eve, il y a ceux qui pensent « tout d’un coup », ceux qui pensent « ancêtres biologiques » et ceux qui pensent « pas de réalité historique ».
C’est bien parmi ces derniers que j’ai cru pouvoir vous situer Cinci, mais peut-être à tort ou avec des nuances qui m’échappent.
Trebla rejette les ancêtres biologiques en affirmant que « ce n’est pas biblique », ce que je conteste.
Il me semble que nous devons chacun éviter de nous attribuer l’Ecriture Sainte en considérant notre propre compréhension de l’Ecriture Sainte comme étant la Parole de Dieu elle-même.
L’intelligence de la foi, dans l’Eglise catholique, consiste à lire l’Ecriture en Eglise en communion avec le magistère de Pierre que le Seigneur nous a laissé pour que notre foi ne défaille pas.
Sans l’Eglise, nous risquons de confondre nos propres opinions avec la Parole de Dieu.
Chacun peut avoir sa perception du récit de la Genèse et de la création, dans les limites de la foi de l’Eglise s’il y est attaché par sa foi catholique ou, du moins, dans les limites de sa compréhension,.
Nos échanges nous permettent à chacun d’enrichir nos réflexions et méditations.
Même si Trebla est d’un autre avis, je pense que c’est la création « tout d’un coup » qui n’est pas conforme au récit biblique. Cette approche me semble provenir d’une ancienne tradition catéchétique dans un contexte de connaissances scientifiques beaucoup moins étendues.
Aucun verset du récit biblique ne parle d’une création « tout d’un coup ». Aucun verset du récit biblique ne rejette une généalogie biologique normale dans l’histoire terrestre de l’humanité.
Au contraire, le récit biblique nous indique que les « âmes vivantes » sont produites par les eaux et la terre (Gn 1, 20 et 24) ce qui est compatible avec des processus évolutifs, sans mentionner une exception pour l’humain qui, comme les animaux, est aussi qualifié d’ « âme vivante » (Gn 2, 7). Cette exception ne se déduit pas de sa création à l'image de Dieu, ni du fait que Dieu l'a façonné.
L’affirmation que le corps humain est façonné avec la « poussière du sol » (Gn 2, 7) ne contient aucune affirmation d’une réalisation « d’un seul coup ».
C’est au sujet d’Adam et Eve qu’il est considéré que l’homme quitte « son père et sa mère » (Gn 2, 24) ce qui n’a aucun sens pour Adam et Eve eux-mêmes s’ils avaient pas de géniteurs biologiques.
Caïn s’est enfui au loin et y a eu une descendance (Gn 4, 16-17). Il faut donc qu’il y ait rencontré une mère de ses enfants dans une population biologiquement similaire au corps terrestre de Caïn. L’affirmation qu’il aurait eu une sœur qui l’aurait accompagné ou rejoint pour devenir sa femme n’a aucune base biblique : c’est une supposition parmi d’autres.
La Genèse nous raconte aussi que des fils de Dieu (les descendants d’Adam et Eve créés à l’image de Dieu) ont eu des enfants avec des fils de l’adame (Gn 6, 1-4), ce qui suppose aussi d’autres êtres de la même espèce biologique. L’affirmation que ces fils de Dieu auraient été des anges n’a aucune base biblique : c’est une supposition parmi d’autres.
On peut en discuter, mais rien ne permet d’affirmer que l’opinion du « tout d’un coup » pourrait seule prétendre à une base biblique. Rien ne permet davantage d’affirmer que l’opinion contraire admettant des « ancêtres biologiques » n’aurait pas de base biblique.
Nous essayons, par un partage de nos modestes moyens d’intelligence de la foi, de réfléchir à la réalité concrète de la création sur la base du texte biblique et de l’enseignement du magistère de l’Eglise.