Pylanalyste a écrit : ↑jeu. 17 nov. 2022, 0:09
j’ignore pourquoi une acclamation doit être réalisée debout et la PGMR ne me dit rien à ce sujet. Pourquoi est-ce ainsi ?
Je pourrais vous répondre que « c’est la tradition », mais c’est aussi très intuitif. L’acclamation païenne ou civile (qui est en train d’envahir les Eglises en certaines occasions, et c’est un signe inquiétant à la base, mais qui peut annoncer une mutation, laquelle est à surveiller…) se fait par des applaudissements, n’est-ce pas ?
Or quand on veut lui donner un « plus », ou bonus, ne se fait-elle pas debout ?
A l’Eglise, quand il est le temps d’une acclamation, cette position debout signifie que ce bonus est systématiquement requis pour Dieu, que c’est la moindre des choses, et le chant liturgique peut couronner le tout.
D’autres fois, la position debout signifie seulement la politesse. Elle est donc aussi la position de base, et plus interactive que les autres, celle des échanges. Une explication partielle serait de comparer à quand vous êtes invité chez quelqu’un : vous ne devriez pas vous asseoir avant d’y être invité.
La position assise (tant que j’y suis) signifie l’écoute. Elle est très importante face à Dieu et doit être orante, comme l’a bien exprimé et défendu Jean-Michel. Elle correspond à sa manière à un certain recueillement, mais moins que l’agenouillement qui est aussi curieusement plus actif ou intense, plus « solitaire » aussi – dans la prière de pas seulement l’adoration.
Jean-Mic a écrit : ↑mer. 16 nov. 2022, 19:02
Pendant les premiers siècles chrétiens,
Merci pour ce bref aperçu historique et récapitulatif
Kerygme a écrit : ↑mer. 16 nov. 2022, 10:10
Alors me vient naturellement cette réflexion : faut-il qu'il y ait des agenouilloirs pour se mettre à genoux ou est-ce la résultante de nos habitudes confortables ? (je pourrais même faire le parallèle avec le chauffage dans les églises).
Je m’étais posé cette question après les changements initiés par le concile. Mais comme vous le dites vous-même ensuite, j’avais l’exemple de ma grand-mère pour penser que :
Kerygme a écrit : ↑mer. 16 nov. 2022, 10:10
N'omettons pas non plus nos anciens dont les genoux ne plient plus pour des raisons mécaniques.
Et j’étais envoyé comme « éclaireur » pour réserver les places. L’ennui c’est que les autres familles faisaient pareil avec leurs enfants vaillants, et je vous laisse deviner la suite qui fit que des rangs d’agenouilloirs furent rajoutés par le clergé.
Aujourd’hui, suite à une chute, je fais partie de ceux qui ont besoin d‘un agenouilloir pour prendre la position sans dommage !
Il n’empêche que c’est exagérer quelque peu de penser que sans, c’est inoffensif. Vous pensez en homme avec pantalon et bien portant. Pensez-vous aux jupes et robes, aux toilettes féminines ? Imaginez le sol en période de pluie ou de neige ? Réellement, cela devient un acte de mortification et non plus d’adoration…
Kerygme a écrit : ↑mer. 16 nov. 2022, 10:10
Il ne faut pas généraliser.
Je retrouve bien là votre souci de défendre le concile, mais pour une fois que les tradis ne se manifestent pas dans une discussion dont ils pourraient profiter, soyons honnêtes : Il y a bien eu, de la part des évêques en retour d’une session de ce dernier concile, un enthousiasme inexplicable qui les conduisit à un comportement étrange autant qu’inexpliqué. Dans son livre « Dieu ou rien » le cardinal Sarah en parle lui-même (ce fut donc à portée internationale – ou « catholique »), qui ni le critique ni l’explique – pourtant, il connaissait bien l’évêque et en prendra la succession, j’en aurai donc attendu une de lui…
On peut deviner que l’explication en soit la nécessité de briser des habitudes, d’empêcher un « retour arrière » etc., moins l’enthousiasme qui leur fut donné dans la mise en œuvre de ces changements (sinon que le St -Esprit avait soufflé) mais le constat était quand même décoiffant et ne concerna pas que les agenouilloirs.
Si l’Alsace est « à part » pour certaines raisons historiques en catholicisme, j’ignore s’il faut y voir une différence en cela, mais la situation n’en est pas à ce que chacun ait son agenouilloir comme c’était le cas et ceux en voulant un (plus assez pour que ce soit encore vrai, certes, mais plus assez ne choisissent aussi cette attitude et préfèrent « l’option » de rester debout et s’incliner) doivent se livrer à ce jeu bien connu de « la chaise qui manque ».
Nous sommes tous d’accord que cette attitude n’a pas le monopole de ce qu’elle signifie et traduit, mais le fait d’avoir supprimé le matériau qui la permet et de continuer à la prôner comme la meilleure a quelque chose d’anachronique, comme si nous étions encore « en transitoire » (ce que je crois, mais cela devient trop long comme transition !)
Vous parlez d’un choc spirituel quand incroyant vous voyiez Lech Walesa s’agenouiller (et je m‘en souviens aussi) lors ne dédaignez pas celui d’un enfant catho de bonne famille allant se glisser dans la crypte de sa paroisse (devenue interdite d’accès ! Mais comme certains étaient réapparus « en haut », je voulais en avoir le cœur net…) pour la voir inutilisable car devenue l’entrepôt de tous ces agenouilloirs en chaos, décrétés tabous ou obsolètes.
Il est vrai que peu virent ce spectacle dont je n’oublierai jamais l’émotion qu’elle produisit en moi…