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par Xavi » jeu. 21 sept. 2017, 15:29
La nouvelle formulation de la sixième demande du Notre Père, entérinée depuis 2014, pour la liturgie en langue française, par la Congrégation pour le culte divin du Vatican, sera officiellement d’application à partir du 3 décembre prochain, au début de la nouvelle année liturgique, et elle a déjà commencé à être appliquée dans certaines paroisses.
Ce changement peut dérouter. Les explications peuvent paraître assez compliquées et la nouvelle formule est bien loin du langage courant.
En 1966, on a changé la formule antérieure « Ne nous laisse pas succomber à la tentation » par la formule « Ne nous soumets pas à la tentation ».
Aujourd’hui, cela devient « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».
On reprend ainsi la traduction habituelle des paroles de Jésus dans le jardin des Oliviers : « Priez pour ne pas entrer en tentation » (Mt 26,41).
Pourquoi toutes ces hésitations ? Parce qu’il faut combiner deux vérités : ce n’est jamais Dieu qui nous tente, mais Dieu vient au secours de notre foi insuffisante pour la faire grandir et il le fait parfois au moyen d’épreuves lors desquelles notre foi grandit par les difficultés qu’elle franchit.
L’épreuve franchie victorieusement en communion avec Dieu fait grandir la foi. Mais, la tentation peut aussi susciter un renoncement à la communion avec Dieu et provoquer la chute.
Tout évènement peut constituer une épreuve pour la foi dans laquelle deux chemins s’ouvrent devant celui qui est éprouvé : avancer avec Dieu ou sans Dieu.
La tentation n’est qu’un des choix possibles dans toute épreuve qui confronte l’homme à un choix par rapport à sa relation avec Dieu. L’épreuve, c’est la rencontre d’un évènement qui m’invite à un choix de faire ou non confiance à Dieu. Ce n'est pas négatif en soi : l’évènement qui est ressenti comme une épreuve, est aussi ce qui manifeste notre liberté, notre possibilité d’aimer, de partager la vie d’amour de Dieu. En tous temps, des évènements font surgir un choix dans lequel un « non » est possible (c’est la tentation) de même que le « oui » (c’est la conversion vers Dieu, le choix de vivre en communion d’amour avec lui).
L’épreuve n’est pas un mal et elle est même un bien en ce qu’elle ouvre un possible « oui » à Dieu. L’épreuve propose un chemin de grâces qui peut être librement choisi.
Mais, certes, elle permet aussi un choix différent : c’est la tentation d’un « non » à Dieu.
L’épreuve n’est d’ailleurs pas nécessairement un évènement particulier ou difficile. Tout ce que nous vivons peut être une épreuve, dès lors que notre liberté humaine y trouve un choix d’avancer avec ou sans Dieu, en communion ou non avec Lui.
Au coeur de chacun des évènements de notre vie qui nous présente une possibilité de deux chemins différents, nous pouvons entrer dans le chemin avec Dieu ou entrer dans la tentation de prendre un chemin différent.
Exactement, comme dans le jardin d’Eden, lorsque Satan présente une telle possibilité : avancer dans le chemin avec Dieu qui dit de ne pas manger le fruit de l’arbre de la connaissance ou avancer dans le chemin de la tentation qui propose, au contraire, de le manger.
La nouvelle formule du Notre Père nous situe à cette croisée des chemins présente chaque jour de notre vie, à de multiples reprises. Car chaque jour, d’innombrables évènements, petits ou plus grands, se présentent sur notre route. Chacun nous permet de le vivre dans la foi, en communion avec Dieu, mais chacun nous fait aussi rencontrer le Tentateur qui nous propose d’entrer dans un autre chemin.
Ne nous laisse pas entrer en tentation !