Balbutiements poétiques
Publié : sam. 30 janv. 2021, 22:39
Voici les poèmes que j'ai écrit depuis les derniers mois. Ce ne sont que des modestes débuts. Je me doute bien de leur imperfection et des manquements à la forme, sans parler du style, dont je suis encore à la recherche. Mais je les aime comme étant sortis de moi et évoquant des expériences, des images, qui ne sont pas littérature mais instants de ma vie. J'espère que vous les aimerez avec moi et qu'ils sauront vous toucher. Je termine ici ma présentation pour ne pas vous ennuyer plus longtemps. Je suis d'avance reconnaissant aux lecteurs ainsi qu'aux personne qui prendront le temps de me laisser ici leur appréciations, leurs conseils et leurs critiques (le premier n'est pas rimé; c'est une prose que j'ai ensuite mise en vers).
La Quête
A la nuit tombante, une ombre
Quitte discrètement le temple.
C'est un disciple de Saïs,
Cachant son visage triste,
Et s'enfonçant dans la ténèbre,
A mille lieues de ses amis.
Où va t'il ce cœur en peine ?
Jaugeant la haute montagne,
Il en initie l'ascension,
Dans l'espoir de trouver remède.
Languissant il pénètre
Au sein des entrailles de la terre.
Parti en quête, plein d'ardeur
Et de désir, il demande :
« Qu'as tu à offrir, riche Nature ? ».
Alors les fleurs et les pierres
Se pressent fièrement devant lui,
Donnant un ravissant spectacle.
Mais son âme ne s'en émeut pas.
Fermée à ces réjouissances,
Elle aspire à d'autres joies,
Elle a faim d'autres aliments
Et soif de nouveaux breuvages,
Mais ne trouve rien pour la combler.
Il marche longtemps esseulé,
Tendu vers l'inaccessible :
Périple douloureux d'un cœur
Rempli d'une profonde anxiété,
La crainte de ne jamais contempler
De ses pauvres yeux la beauté véritable.
Il l'attend, tremblant, pleurant,
Résigné à mendier toujours,
Qu'elle veuille bien se manifester
A un misérable comme lui.
Et c'est à la cime du désespoir,
Qu'elle se présente et se laisse voir.
Purifiés par de douces larmes,
Ses yeux fixent amoureusement
Cette agate objet de son désir.
Et lui-même est regardé d'elle,
De telle sorte que son bel éclat
Illumine le visage du jeune homme.
Oh délicieuse extase !
Tu rends aux cœurs toute leur chaleur,
Et l'heureuse âme qui se perd en toi,
Retrouve, après tant d'égarements,
Les chemins de l'originelle vie,
Fruit exquis du divin amour.
« Bénie est la joie de mon cœur,
Et béni soit ce don ineffable,
Qui m'a fait cette révélation :
La beauté existe, je l'ai vue !
Dans ses yeux je l'ai vue, et j'ai compris
Qu'elle triomphait de tout le mal ».
Le disciple, enfin soulagé,
Remercia le Ciel de cette rencontre.
Il se savait indigne de ce joyau,
C'est pourquoi il le laissa là,
Emportant toutefois son souvenir
Qui remplira son cœur d'amour et de bonté,
Pour les siècles des siècles.
Regrets imbéciles
T’aimer en étant à cent mille lieues de toi
Est un bonheur au goût amer quelquefois.
Comme un enfant privé de voir les étoiles,
La ferveur en moi, aussitôt, est déçue.
C’est en étant las que j’avance sous la nue,
Une belle fleur à la main dont j’arrache les pétales.
Pourquoi regretter ce que je n’ai jamais eu ?
Comment être libre de cette soif de posséder ?
T’aimer pour toi-même, quand tu es loin de ma vue,
Quand tu es loin de mes bras ; quand même t’aimer !
Prier, aimer en vue de l’amour, c’est si beau…
D’un tel amour il n’y en aura jamais trop.
Le papillon
Fuir loin des hommes, c’est le remède d’un cœur chagrin.
Son départ n’est pas dû à l’infâme lâcheté,
Car il est brave ; mais parce qu’il exècre le mondain,
Chérit la solitude et cherche la vérité.
A l’abri de la tour Saint-Michel tout est calme.
Nulle agitation, seule la paisible nature.
L’âme troublée, accablée, s’y renouvelle,
Recevant le don des larmes, une conscience pure.
La grâce manifeste sa miraculeuse vertu :
Le malade attend patiemment l’œuvre de guérison,
Le pauvre se débarrasse de ses derniers écus,
Le pécheur se prépare pour la Sainte Communion.
Le cœur chagrin, oublié de ses familiers,
Voir un joli papillon venir le visiter.
Tout beau, orangé, il se pose sur son pied.
Et, joyeux, d’un coup d’ailes, sur son nez vient danser.
Soirée d’octobre
J’ai connu le désert en son aridité,
La solitude en sa profonde difficulté,
Le manque d’attention et la soif d’être aimé,
Les tristes larmes que personne n’a consolées.
J’ai connu l’impérieux besoin de tendresse,
Le désir ardent de recevoir des caresses,
Les doux souhaits d’amour qui dans le cœur naissent,
Les cris à la recherche d’un peu de délicatesse.
L’attente fut longue mais pleine d’espérance,
Un jour tu l’as récompensée par une danse :
Inoubliable mouvement de grâce, intense.
Les désirs se sont tus, mon être en silence.
Étreinte
Aux jeunes amants il faut la solitude.
Pour se murmurer à l’oreille les promesses
De joie, de félicité, de plénitude,
Et s’échanger une commune tendresse.
C’est hors du temps qu’est né l’amour que j’ai pour toi,
Lorsque nos corps se sont serrés dans une étreinte
Dont l’ivresse m’est plus douce que l’absinthe.
C’est exister, c’est aller au-delà de soi,
Et trouver son bonheur chez l’être aimé.
Puisque je suis ton élu, ton préféré,
Prends donc mon cœur, dépose-le aux côtés du tien,
Pour qu’ils soient toujours ensemble, et heureux sans fin.
A mon aimée
Pour que je sois à toi, que je t’appartienne,
Il suffit seulement pour cela que tu m’aimes.
Alors les élans de mon cœur vers toi m’amènent,
Pour te le donner et que tu en sois la reine.
Fin du voyage
Après une nuit paisible, au petit matin,
J’ai reçu visite de mon ange gardien.
Affichant, jovial, sa tête de poupin,
Annonça que ma mission touchait à sa fin.
Ce fut tout d’abord un profond soulagement :
Terminé l’épuisant travail journalier !
Fini d’avoir le sommeil chaque fois écourté !
Enfin le repos bienfaiteur, plus précieux que l’argent.
Aussitôt, mon âme est envahie de tristesse
A l’idée de quitter ce lieu et tous les amis.
L’aventure achevée, reste la mélancolie,
Et le doux souvenir des jours de liesse.
Mais peu après, la joie véritable est retrouvée.
Par la contemplation de cet unique voyage
Dont chaque instant fut un moment de bonté.
Le cœur content, je souris, et tourne la page.
Innocence
Mortellement blessé, je ne te connais plus.
Mes actes portent tous le poids de la faute.
Je suis un misérable et ne te vois plus,
Car tu es sainte et, pour moi, trop haute.
En vain je me justifie, moi le criminel.
Ma conscience demeure dans l’intranquillité,
Privée de toutes les réjouissances du ciel,
Ne pouvant qu'attendre d'être délivrée.
A genoux devant l'autel je me lamente,
Demandant à Dieu de prendre pitié
Du pauvre pécheur qui souffre une mort lente,
Causée par la maladie que l'on nomme péché.
Au divin appel, Adam s'est dérobé.
Comme lui, pris de peur, j'ai voulu me cacher.
Mais une douce enfant vers moi s'est approchée,
Arborant un admirable air de piété.
Étant toute à Dieu elle ignore ce qu'est le mal.
N'aimant que Dieu elle rayonne de sa lumière.
Pour l'être humain la pureté est vitale,
Et transforme notre cœur en cœur de chair.
Nos regards se croisent et je suis attendri.
Elle sourit; son indulgence est immense.
Elle me rappelle qu'en Dieu l'amour est infini,
Me renvoie à la simplicité de l'enfance.
Cette petite fille à la tête ronde,
M'a donné la grâce d'une confirmation.
Remerciant, je pousse une mèche blonde,
Et dessine le signe de Croix sur son front.
Debout
Le crépuscule parfois semble bien long,
Où gisent torpeur, déprime, vague à l'âme.
Confus, avançant péniblement à tâtons,
L'homme marche en ayant perdu la trame.
Égarement dans lequel la vie s'épuise
Sans joie, livrée à l'usure dévorante.
Mais si l'espoir ne s'éteint pas, elle y puise
Le courage d'une aurore approchante.
Tel Horus vaincu chaque nuit par la ténèbre
Pour en triompher sûrement tous les matins,
L'homme tombé sous les coups de forces funèbres
Est appelé à se relever ; noble destin.
A la nuit tombante, une ombre
Quitte discrètement le temple.
C'est un disciple de Saïs,
Cachant son visage triste,
Et s'enfonçant dans la ténèbre,
A mille lieues de ses amis.
Où va t'il ce cœur en peine ?
Jaugeant la haute montagne,
Il en initie l'ascension,
Dans l'espoir de trouver remède.
Languissant il pénètre
Au sein des entrailles de la terre.
Parti en quête, plein d'ardeur
Et de désir, il demande :
« Qu'as tu à offrir, riche Nature ? ».
Alors les fleurs et les pierres
Se pressent fièrement devant lui,
Donnant un ravissant spectacle.
Mais son âme ne s'en émeut pas.
Fermée à ces réjouissances,
Elle aspire à d'autres joies,
Elle a faim d'autres aliments
Et soif de nouveaux breuvages,
Mais ne trouve rien pour la combler.
Il marche longtemps esseulé,
Tendu vers l'inaccessible :
Périple douloureux d'un cœur
Rempli d'une profonde anxiété,
La crainte de ne jamais contempler
De ses pauvres yeux la beauté véritable.
Il l'attend, tremblant, pleurant,
Résigné à mendier toujours,
Qu'elle veuille bien se manifester
A un misérable comme lui.
Et c'est à la cime du désespoir,
Qu'elle se présente et se laisse voir.
Purifiés par de douces larmes,
Ses yeux fixent amoureusement
Cette agate objet de son désir.
Et lui-même est regardé d'elle,
De telle sorte que son bel éclat
Illumine le visage du jeune homme.
Oh délicieuse extase !
Tu rends aux cœurs toute leur chaleur,
Et l'heureuse âme qui se perd en toi,
Retrouve, après tant d'égarements,
Les chemins de l'originelle vie,
Fruit exquis du divin amour.
« Bénie est la joie de mon cœur,
Et béni soit ce don ineffable,
Qui m'a fait cette révélation :
La beauté existe, je l'ai vue !
Dans ses yeux je l'ai vue, et j'ai compris
Qu'elle triomphait de tout le mal ».
Le disciple, enfin soulagé,
Remercia le Ciel de cette rencontre.
Il se savait indigne de ce joyau,
C'est pourquoi il le laissa là,
Emportant toutefois son souvenir
Qui remplira son cœur d'amour et de bonté,
Pour les siècles des siècles.
Regrets imbéciles
T’aimer en étant à cent mille lieues de toi
Est un bonheur au goût amer quelquefois.
Comme un enfant privé de voir les étoiles,
La ferveur en moi, aussitôt, est déçue.
C’est en étant las que j’avance sous la nue,
Une belle fleur à la main dont j’arrache les pétales.
Pourquoi regretter ce que je n’ai jamais eu ?
Comment être libre de cette soif de posséder ?
T’aimer pour toi-même, quand tu es loin de ma vue,
Quand tu es loin de mes bras ; quand même t’aimer !
Prier, aimer en vue de l’amour, c’est si beau…
D’un tel amour il n’y en aura jamais trop.
Le papillon
Fuir loin des hommes, c’est le remède d’un cœur chagrin.
Son départ n’est pas dû à l’infâme lâcheté,
Car il est brave ; mais parce qu’il exècre le mondain,
Chérit la solitude et cherche la vérité.
A l’abri de la tour Saint-Michel tout est calme.
Nulle agitation, seule la paisible nature.
L’âme troublée, accablée, s’y renouvelle,
Recevant le don des larmes, une conscience pure.
La grâce manifeste sa miraculeuse vertu :
Le malade attend patiemment l’œuvre de guérison,
Le pauvre se débarrasse de ses derniers écus,
Le pécheur se prépare pour la Sainte Communion.
Le cœur chagrin, oublié de ses familiers,
Voir un joli papillon venir le visiter.
Tout beau, orangé, il se pose sur son pied.
Et, joyeux, d’un coup d’ailes, sur son nez vient danser.
Soirée d’octobre
J’ai connu le désert en son aridité,
La solitude en sa profonde difficulté,
Le manque d’attention et la soif d’être aimé,
Les tristes larmes que personne n’a consolées.
J’ai connu l’impérieux besoin de tendresse,
Le désir ardent de recevoir des caresses,
Les doux souhaits d’amour qui dans le cœur naissent,
Les cris à la recherche d’un peu de délicatesse.
L’attente fut longue mais pleine d’espérance,
Un jour tu l’as récompensée par une danse :
Inoubliable mouvement de grâce, intense.
Les désirs se sont tus, mon être en silence.
Étreinte
Aux jeunes amants il faut la solitude.
Pour se murmurer à l’oreille les promesses
De joie, de félicité, de plénitude,
Et s’échanger une commune tendresse.
C’est hors du temps qu’est né l’amour que j’ai pour toi,
Lorsque nos corps se sont serrés dans une étreinte
Dont l’ivresse m’est plus douce que l’absinthe.
C’est exister, c’est aller au-delà de soi,
Et trouver son bonheur chez l’être aimé.
Puisque je suis ton élu, ton préféré,
Prends donc mon cœur, dépose-le aux côtés du tien,
Pour qu’ils soient toujours ensemble, et heureux sans fin.
A mon aimée
Pour que je sois à toi, que je t’appartienne,
Il suffit seulement pour cela que tu m’aimes.
Alors les élans de mon cœur vers toi m’amènent,
Pour te le donner et que tu en sois la reine.
Fin du voyage
Après une nuit paisible, au petit matin,
J’ai reçu visite de mon ange gardien.
Affichant, jovial, sa tête de poupin,
Annonça que ma mission touchait à sa fin.
Ce fut tout d’abord un profond soulagement :
Terminé l’épuisant travail journalier !
Fini d’avoir le sommeil chaque fois écourté !
Enfin le repos bienfaiteur, plus précieux que l’argent.
Aussitôt, mon âme est envahie de tristesse
A l’idée de quitter ce lieu et tous les amis.
L’aventure achevée, reste la mélancolie,
Et le doux souvenir des jours de liesse.
Mais peu après, la joie véritable est retrouvée.
Par la contemplation de cet unique voyage
Dont chaque instant fut un moment de bonté.
Le cœur content, je souris, et tourne la page.
Innocence
Mortellement blessé, je ne te connais plus.
Mes actes portent tous le poids de la faute.
Je suis un misérable et ne te vois plus,
Car tu es sainte et, pour moi, trop haute.
En vain je me justifie, moi le criminel.
Ma conscience demeure dans l’intranquillité,
Privée de toutes les réjouissances du ciel,
Ne pouvant qu'attendre d'être délivrée.
A genoux devant l'autel je me lamente,
Demandant à Dieu de prendre pitié
Du pauvre pécheur qui souffre une mort lente,
Causée par la maladie que l'on nomme péché.
Au divin appel, Adam s'est dérobé.
Comme lui, pris de peur, j'ai voulu me cacher.
Mais une douce enfant vers moi s'est approchée,
Arborant un admirable air de piété.
Étant toute à Dieu elle ignore ce qu'est le mal.
N'aimant que Dieu elle rayonne de sa lumière.
Pour l'être humain la pureté est vitale,
Et transforme notre cœur en cœur de chair.
Nos regards se croisent et je suis attendri.
Elle sourit; son indulgence est immense.
Elle me rappelle qu'en Dieu l'amour est infini,
Me renvoie à la simplicité de l'enfance.
Cette petite fille à la tête ronde,
M'a donné la grâce d'une confirmation.
Remerciant, je pousse une mèche blonde,
Et dessine le signe de Croix sur son front.
Debout
Le crépuscule parfois semble bien long,
Où gisent torpeur, déprime, vague à l'âme.
Confus, avançant péniblement à tâtons,
L'homme marche en ayant perdu la trame.
Égarement dans lequel la vie s'épuise
Sans joie, livrée à l'usure dévorante.
Mais si l'espoir ne s'éteint pas, elle y puise
Le courage d'une aurore approchante.
Tel Horus vaincu chaque nuit par la ténèbre
Pour en triompher sûrement tous les matins,
L'homme tombé sous les coups de forces funèbres
Est appelé à se relever ; noble destin.