Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle

[Foxy]

J'ai pensé à Bernard PIVOT ??

[Fée Violine]

J'ai pensé à Bernard PIVOT ??

Non, c'est pas lui.
Bernard Pivot n'est pas le seul à défendre la langue française !

C'est étrange l'expression régiment prussien m'aurait fait penser à une personne plutôt fin 19ème début 20ème.

Eh bien, c'est quelqu'un de cultivé.
Mais on n'écrivait pas comme ça fin XIXe ou début XXe.

Est-ce un article de journal parlant de la langue française ou un extrait d'œuvre ? Je m'interroge.

C'est tiré d'un livre paru en 1989.
Mais... l'auteur était aussi journaliste.
Il est mort il y a quelques années.

Bon, j'ai déjà donné pas mal d'indices, non ?

[prodigal]

Journaliste, mort après 1989, et écrivain, soit.
C'est surtout l'idée qu'il est tout le contraire de d'Ormesson (qui a cependant les trois caractéristiques énoncées ci-dessus) qui me fait penser à quelqu'un que je n'ai jamais lu : Joseph Kessel.

[Fée Violine]

Joseph Kessel a écrit surtout des romans d'aventures, je ne pense pas qu'il ait écrit sur la langue française ? Mais sait-on jamais !
En tout cas, ce n'est pas lui !
D'ailleurs, il est mort en 1979.

Notre écrivain est mort en 2014.

[prodigal]

Comme le temps passe!
Toujours dans l'idée de m'éloigner le plus possible de Jean d'Ormesson, je propose Cavanna.

[Fée Violine]

Bravo !
C'est bien François Cavanna, "Mignonne, allons voir si la rose..."

à vous !

[prodigal]

Eclatante comme le soleil, sa lumière rayonne pour moi : celui qui m'a trahie était le plus pur de tous!...
Trompant l'épouse, fidèle à l'ami, de sa propre bien-aimée qui seule lui était chère, il s'est séparé par son glaive! ...
Nul n'a fait de serments plus loyalement que lui ; nul n'a respecté des traités plus fidèlement que lui ; nul n'a aimé plus intensément que lui : et pourtant, tous les serments, tous les traités et l'amour le plus fidèle, nul ne les a trahis comme lui!... Savez-vous comment tout cela fut possible?...
O vous, gardiens éternels des serments!... Abaissez vos regards sur l'épanouissement de ma souffrance, contemplez votre faute éternelle!... Ecoute ma plainte, Dieu suprême!...
Par son exploit le plus vaillant, et si conforme à ton souhait, tu l'as voué, lui qui l'avait accompli, à la malédiction qui pesait sur toi : il fallait que le plus pur me trahit, pour qu'une femme accédât à la connaissance!...
Sais-je à présent ce qui t'est profitable? Tout... tout... Je sais tout, et tout est clair à présent pour moi!...
J'entends frémir l'aile de tes corbeaux : je les envoie tous deux vers toi, porteurs du message désiré avec crainte...
Repose, repose, ô dieu!...

[Fée Violine]

C'est beau. On dirait une tragédie grecque.
Mais les corbeaux font plutôt nordique : une saga médiévale ?
Mais le langage est moderne (les répétitions, par exemple). Le lyrisme fait penser à Claudel, que je connais mal.

[prodigal]

J'ai essayé de changer un peu de registre.
Je trouve moi aussi que cela fait penser à Claudel mais ce n'est pas lui. Ce serait d'ailleurs plutôt Claudel qui se serait inspiré de notre auteur.

[Fée Violine]

Voyons, avant Claudel, et pour rester dans le genre nordique : peut-être Maeterlinck ?

[Foxy]

c'est comme une prière.

[prodigal]

Maeterlinck, une prière, si j'ose dire : vous brûlez! (c'est un indice!).
Bien sûr il reste à trouver l'auteur de cette quasi prière qui a probablement inspiré Maeterlinck, ou au moins a inspiré l’œuvre à laquelle on pense en premier quand on nomme Maeterlinck.

[Fée Violine]

Pelléas et Mélisande, donc (je suppose qu'il ne s'agit pas de "La vie des termites").
Quel rapport avec une prière ?

[Milla]

Le Crépuscule des dieux de Wagner si on doit faire le lien avec le feu et la prière ? C'est un opéra donc on change de registre, et il y a une histoire d'amour contrariée comme dans Pelléas et Mélisandre (quoique c'est sur le lien avec Maeterlinck que j'hésite : moi, la première œuvre qui me vient à l'esprit, c'est L'oiseau bleu).
Ce sont surtout les corbeaux qui me font tenter cette proposition (les deux corbeaux messagers d'Odin ?).

[Fée Violine]

Je n'avais pas pensé à Wagner mais ça me semble une bonne idée.
Brunhilde et le vaillant guerrier Siegfried, le côté saga médiévale nordique contrastant avec le langage moderne, le style grandiloquent ...