Le progressisme

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Léon
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Re: Le progressisme

Message non lu par Léon » dim. 29 mai 2022, 10:23

Bonjour Paulau,

pour ma part, je déplore ces carcans idéologiques "progressisme/conservatisme".
Ils consistent à s'enfermer dedans soi même et à y enfermer les autres aussi.
Nul n'est obligé de s'identifier à ces déterminations idéologiques binaires.
Autant dire que je rejette l'une comme l'autre, ainsi que toute forme d'idéologie, qui reste néfaste pour l'homme.
Les chrétiens devraient résister et se détacher de toute forme d'idéologie, pour vivre dans le réel et l'authenticité.
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Ombiace
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Re: Le progressisme

Message non lu par Ombiace » dim. 29 mai 2022, 16:42

paulau a écrit :
sam. 28 mai 2022, 18:51
Je suis un conservateur. Le progressisme me laisse dubitatif. Les progressistes aiment le changement quel qu’il soit et applaudissent à la transformation accélérée de la nation, de la famille, de l 'individu.
Bonjour Paulau
Je crois que le progressisme que vous décrivez se lance un défi :
Abolir l'altérité, au nom de la tolérance probablement..
et de l'échange au même niveau, supposé fraternel.
Je ne pense pas que Jésus vivait de ce "progressisme"-là.
S'Il rejoint le pécheur sur son lieu de perdition, ce n'est certes pas pour pécher avec lui. Il n'a pas non plus renié sa nature divine devant Pilate
paulau a écrit :
sam. 28 mai 2022, 18:51
Dès l'enfance l’interchangeabilité des sexes doit être totale
Ce n'est pas non plus en pratiquant la haine de Lui-même, j'entends, de sa nature masculine.. ni non plus des femmes..

D'ailleurs, le témoignage d'amour le plus authentique n'a t-il pas besoin de l'altérité de l'autre la plus totale, c'est à dire lorsque cet autre reste un autre à part entière ? Le véritable amour ne se déguise pas

Flos Faeni
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Re: Le progressisme

Message non lu par Flos Faeni » sam. 11 juin 2022, 18:38

paulau a écrit :
sam. 28 mai 2022, 18:51
Je suis un conservateur. Le progressisme me laisse dubitatif. Les progressistes aiment le changement quel qu’il soit et applaudissent à la transformation accélérée de la nation, de la famille, de l 'individu.


L’idéologie progressiste est mondialiste : les nations sont obsolètes. La liberté des échanges est la seule voie à explorer. Le progressiste est pour le CETA, l’accord UE/Mercosur, UE-Canada et tout autre accord commercial international. Cependant si des accords sont nécessaires, ils doivent être équilibrés pour ne pas mettre bas les économies nationales. La construction européenne, qui pourrait constituer l'opportunité de créer une vaste nation pouvant contrebalancer le pouvoir des multinationales, n 'est vue que comme une zone géographique dans laquelle transitent les marchandises et les individus.

L ' état-nation est nécessaire à l’épanouissement de l’humanité car l’homme isolé, même bardé de droits, n’a aucun pouvoir politique. L 'exercice de la démocratie est le fait de citoyens définis par rapport à une nation et nécessite donc l 'existence de frontières.

La déclaration des droits de l'Homme et du citoyen est liée à l’existence d’un État et de ses citoyens. Sans nation, plus de démocratie. Le citoyen du monde n 'existe pas.



Le progressisme fragmente aussi, sans fin, l’identité des individus en aspect et sous-aspects, pour y créer des catégories. Cela est particulièrement le cas pour les problèmes de genre : désormais nous sommes classés en hétérosexuel, homosexuel, bis sexuel, trans.
Le terme famille avait un sens précis : un homme, une femme et leurs enfants. Ce terme est désormais employé à d 'autres situations. On emploie l 'expression " famille monoparentale" au lieu de dire " femme seule avec enfants", on parle de famille homoparentale alors que l'une des caractéristique de l 'homosexualité se trouve être le fait d 'être incapable de faire un enfant, donc de " faire famille ".
La famille , la vraie, perd de ce fait de la visibilité. L'individu se retrouve un peu plus seul," sans famille".

Les protections qu’offraient la famille, les États et les systèmes sociaux deviennent autant d’entraves et l’individu doit affronter seul le risque : les chômeurs n’ont qu’à créer leur entreprise (Raymond Barre) ou traverser la rue (Emmanuel Macron).


Pour les progressistes il faut supprimer les frontières, mais toutes les frontières. La différence homme-femme est niée. Plus de rose pour les filles, plus de bleu pour les garçons. Dès l'enfance l’interchangeabilité des sexes doit être totale. Avec la PMA une femme peut avoir un enfant sans homme ; avec la GPA un homme homosexuel peut avoir un enfant en louant l'utérus d' une femme, mais il est sans femme, et le bébé sans maman.
Il faut ainsi casser les prescriptions d’une époque révolue, se libérer de la transmission des stéréotypes, se désaffilier, ouvrir les frontières du genre, jeter des passerelles vers un monde nouveau dans lequel la confusion règnera en maître.

Cette volonté d'abolir les frontières s 'applique à la définition même de l'Homme.
Les anti-spécisme ne veulent pas d'une frontière claire entre l'homme et l'animal. Sous leur pression on a changé, dans le code civil, la définition des animaux pour les rapprocher de celle de l'humain. Depuis 2015 l’animal est officiellement reconnu par le code civil comme « un être vivant doué de sensibilité » et non plus comme un « bien meuble ».
L'animal se rapproche de l'Homme ou, pour le dire autrement, nous progressons à rebrousse-poil vers l'animalité. Si l'Homme devient un animal comme un autre , c'en est fini des droits de l'Homme.


Pour compenser tout ce désordre on a promu la libération des mœurs : pilule, avortement gratuit utilisé comme moyen contraceptifs. La femme libre peut aider l'homme perdu à compenser la disparition de ses repères. La consommation endiablée de drogue et de psychotrope illustre cette volonté de fuir.
Fuir le progressisme qui lui est imposé, voilà le propre de l'Homme moderne.
Bonsoir Paulau,

Selon le dictionnaire de l'Académie française, le progressiste serait celui qui croit au progrès de l’humanité et veut réformer en profondeur la société au nom de l’égalité et de la justice sociale.

Soyez assuré que je me reconnais parfaitement dans cette définition, et que c'est justement en son nom que je m'oppose à tous les traités de libre-échange qui fragilisent les travailleurs au profit des classes dominantes.

Gaudens
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Re: Le progressisme

Message non lu par Gaudens » dim. 12 juin 2022, 14:21

En fait les définitions sont incertaines et varient selon les individus.
Paulau regroupe dans le mot "progressiste" tout ce qui est un repoussoir à ses yeux,ce qui fragilise sa définition bien qu'elle comporte beaucoup de traits communs à ce qu'on pourrait appeler le progressisme idéologique dans le monde occidental actuel.
La définition de FLos Faeni est à l'inverse marquée par un préjugé favorable.Mais sa conclusion montre bien qu'elle est également bancale: je me considère comme nullement progressiste et suis autant que lui hostile à ces traités de libre échange incontrôlé. Ce qui ,au passage, veut dire qu'un conservateur peut difficilement être aussi un libéral à tous crins,sauf imposture sur les termes.

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Re: Le progressisme

Message non lu par Flos Faeni » dim. 12 juin 2022, 14:39

Gaudens a écrit :
dim. 12 juin 2022, 14:21
En fait les définitions sont incertaines et varient selon les individus.
Paulau regroupe dans le mot "progressiste" tout ce qui est un repoussoir à ses yeux,ce qui fragilise sa définition bien qu'elle comporte beaucoup de traits communs à ce qu'on pourrait appeler le progressisme idéologique dans le monde occidental actuel.
La définition de FLos Faeni est à l'inverse marquée par un préjugé favorable.Mais sa conclusion montre bien qu'elle est également bancale: je me considère comme nullement progressiste et suis autant que lui hostile à ces traités de libre échange incontrôlé. Ce qui ,au passage, veut dire qu'un conservateur peut difficilement être aussi un libéral à tous crins,sauf imposture sur les termes.
Bonjour Gaudens,

Je suis bien d'accord avec vous pour dire que les forces progressistes ne sont pas les seules à s'opposer à une certaine forme de capitalisme.

Même si les motifs diffèrent, je conçois très bien qu'on puisse (au nom du conservatisme, voire de la réaction) critiquer la dérégulation de l'économie.

Dans le même temps, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait exister selon vous de conservateurs libéraux (ou dérégulateurs) sur le plan économique.

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Re: Le progressisme

Message non lu par Gaudens » dim. 12 juin 2022, 17:31

Bonjour Flos.
Historiquement dans l'histoire des idées et clairement au XIXè siècle,les Libéraux se sont opposés au Conservateurs.Leurs corps de doctrine s'opposaient fortement et ils ignoraient la séparation entre l'économie et la politique(ou la philosophie).Le libéralisme en tenait pour l'individualisme:il fallait libérer l'individu tant des contraintes politiques(à l'époque la monarchie absolue ou à tout le moins fortement active politiquement). En économie , il fallait s'affranchir u rôle le des corps intermédiaires et de l'intervention de l'Etat. Le conservatisme voyait tout cela comme une opposition à un ordre relativement harmonieux ,laissant sa place à chacun et voulu par Dieu.Albert de Mun, mobnarchiste conservateur du temps de la jeune IIIè République(libérale) prononça un jour l'adage fameux:"le libéralisme, c'est le renard libre dans le poulailler libre".
Aussi beaucoup de conservateurs furent-ils à l'origine d'initiatives sociales(regroupement d'ouvriers, 'caisses de secours et d'épargne ,etc....) ancêtres de nos lois sociales.
Le temps a passé mais les deux familles d'esprit demeurent.C'est sous l'influence des Etats- Unis qu'une incertaine idéologie se vouant à la fois conservatrice et libérale a vu le jour (une Marion Maréchal,avec quelques hésitations,est dans ce registre) mais je continue à u voir un véritable oxymore. Il y a une logique identiquement individualiste ,voire égoiste, dans le libéralisme (voir la théorie du "ruissellement " en économie,par exemple) qui n'est pas compatible avec une pensée conservatrice
Celle-ci verra par exemple encore le même processus destructeur de la société à l'oeuvre dans les idées de mai 68 avec pour preuve l'évolution de ses tenants vers un libéralisme qui les a bien servis.

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Re: Le progressisme

Message non lu par Altior » dim. 12 juin 2022, 18:23

Flos Faeni a écrit :
dim. 12 juin 2022, 14:39
je conçois très bien qu'on puisse (au nom du conservatisme, voire de la réaction) critiquer la dérégulation de l'économie.

Dans le même temps, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait exister selon vous de conservateurs libéraux (ou dérégulateurs) sur le plan économique.
Tout à fait d'accord avec vous. On a d'innombrables preuves sur le terrain. Par exemple, la société de nos jour, qui se réclame libérale, n'a jamais été si régulatrice économiquement (et même politiquement). Jamais dans l'histoire les lois (y comprenant les normatifs de toute sorte et niveau) n'ont été ni si nombreuses, ni si longues, ni si difficiles à comprendre. L'idée bruxelloise d'encadrer les cornichons selon longueur et calibre, ou bien de marquer chaque fruit mis en vente n'a pas traversé l'esprit d'aucun conservateur de l'Ancien Régime.

@Gaudens : Je définirais un progressiste comme quelqu'un qui croit dans l'axiome du caractère inexorable du progrès. Des énnoncés comme « la poubelle de l'Histoire », «on ne peut pas faire tourner une horloge en arrière », «le sens unique de l'Histoire» sont les marques de cette pensée.

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Re: Le progressisme

Message non lu par Gaudens » dim. 12 juin 2022, 19:54

Bonsoir Altior.
Il est certes évident que nos sociétés ,entre autres en Europe en raison des nombreuses interventions de la Commission dans des tas de domaines,sont corsetées de toutes les façons,plus que jamais.N'oubliez pas toutefois le credo de ladite Commission devant lequel tout et tous doivent plier: tout faire pour que soit respectée et mise en oeuvre une concurrence libre et non faussée (j'ai envie d'ajouter: et dans tous les domaines).C'est bien le credo du libéralisme économique,qui va de pair avec un progressisme sociétal non dissimulé même Commission.

Votre définition du progressisme me parait trop limitative mais,oui,vous avez raison:un progressiste pense presque toujours ainsi, expllcitement ou non.

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Re: Le progressisme

Message non lu par Altior » dim. 12 juin 2022, 21:27

Gaudens a écrit :
dim. 12 juin 2022, 19:54
N'oubliez pas toutefois le credo de ladite Commission devant lequel tout et tous doivent plier: tout faire pour que soit respectée et mise en oeuvre une concurrence libre et non faussée (j'ai envie d'ajouter: et dans tous les domaines).C'est bien le credo du libéralisme économique,
Chaque fois que je constate qu'encore une société vient d'avaler une autre, je n'en oublie pas. Par rapport au temps reculé de mon enfance, le nombre des sociétés sur n'importe quel segment du marché est beaucoup plus étroit. Les marques n'y sont qu'un trompe-oeil dans l'affaire, car de nombreuses marques ne sont que des façons de créer l'image faussée d'un concurence.

Vous vous souvenez de Talbot et de Simca ? On les voit encore pendant des fins des semaines quand il fait beau temps. Disparrues. Car vous ne souvenez pas de Amilcar, disparrue pendant nos grands-parents. Facel, la limousines des riches d'antan, vous pouvez la voir dans des photos en sépia. Pratiquement, il n'y a plus que deux constructeurs français qui vivottent encore sur le marché. Passons sur le fait qu'un des deux appartient à l'État, tendis que l'autre commence a être de plus en plus chinois (d'où, probablement, les phares obliques des uns des nouveaux modèles).

Mais cette élimination, d'une façon ou d'une autre, de la vraie concurence n'est pas une spécialité française. Les innombrables marques d'auto américains (Dodge, Oldsmobile, Buick, Cadillac, Pontiac, Chevrolet et j'an passe) ne sont plus, de nos jours, que les multiples visages d'un seul constructeur : General Motors.

Si quelqu'un dit que c'est une particularité de l'industrie auto, qui, par nature, demande de gros investissements et de gros moyens, alors on peut constater la même chose dans tous les domaines. Prenons la lessive, par exemple. Actuellement, au niveau mondial, il n'y a que trois sociétés qui fabriquent des lessives : l'américaine Procter and Gamble, l'anglaise Univeler et l'allemande Henkel.

Lors de mes études pendant le communisme en Roumanie on me gavait d'idéologie marxiste. Je me souviens d'une théorie présentée dans un des bouquins de la propagande sous le titre L'impérialisme monopliste d'État, phase ultime du capitalisme en putréfaction. À l'époque, je me moquais de toutes ces ingénieuries de la propagande post-stalinienne. Maintenant, je ne me moque plus, car je suis arrivé à leur donner, au moins partiellement, raison. Je dis "partiellement", car je leur donne raison sur le diagnostic, non pas sur le traitement.

Gaudens
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Re: Le progressisme

Message non lu par Gaudens » mar. 14 juin 2022, 13:44

Bonjour Altior,
Vous soulignez le fait que la concurrence tant prônée par la Commision européenne aboutit paradoxalement à une concentration toujours plus poussée, d'abord à l'échelle nationale,puis européenne,puis mondiale.Ce n'est pas niable.

Au sujet de la nature du progressisme,une pierre est apporté par l'article ci-dessous de Boulevard Voltaire. A méditer:

https://www.bvoltaire.fr/afrique-limper ... progresse/

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