Breizh :
Enfin bref, tout ça pour dire l'importance de la place des femmes dans les Évangiles, et pour souligner
la petite révolution du christianisme par rapport aux sociétés du premier siècle, puisqu'elles sont considérées comme égales à l'homme (enfin!
).
Vous venez de le dire : le christianisme.
Le christianisme c'est le christianisme. Les apôtres ou l'Église primitive n'ont rien à voir avec cette construction idéologique de la fin du XIXe siècle et jusqu'à aujourd'hui et que l'on nomme «
le féminisme», ce système de représentation qui se propose d'être comme un levier pour enfin libérer les femmes, en soulevant la chape de plomb de la religion catholique surtout; et, pour ce faire : voulant déconstruire les murs de la prison qui sont dogmes, tradition, habitudes sociales héritées, morale ancienne, anthropologie des curés, sexisme, répression de l'instinct sexuel (freudisme), conformisme pour satisfaire le petit mari, les enfants, oubli de soi, etc.
Que le Christ sache comment traiter des femmes du Ier siècle d'une manière décente est une chose. Puis, là-dessus, l'évangile montrerait pareillement que même ce bon Joseph était capable de traiter sa Marie à lui promise en mariage, d'une façon décente. Mais on trouverait pas l'ombre de féminisme là-dedans.
Ni les catégories de pensée d'un Joseph ou de Jésus ne nous renverraient à une quelconque nécessité de libérer les femmes de la religion et en mettant de l'avant une toute aussi nécessaire transformation ou révolution complète des moeurs, avec abandon d'une morale biblique et redéfinition des rôles devant être ceux des uns et des autres (... pour qu'une femme puisse être évêque, tiens !; ou chef de famille en se passant de mari et pour entretenir sans complexe nuisible une liaison avec une autre femme au besoin, pour faire fi de la collectivité au profit de l'individualisme-roi, pour se venger du passé et venger ces générations de mères frustrées qui auront dû se contenter de servir dans les fers (cf. Rousseau: «L'humanité est libre mais partout l'homme est dans les fers»).
Le féminisme instruit le procès de la religion chrétienne ou de l'Église catholique. C'est comme le «
J'accuse !», le titre de la manchette du journal
L'Aurore relatif aux propos incriminants de Zola envers l'armée française et autres soutiens du régime et qui seraient en fait des artisans d'iniquité qui font souffrir des innocents. Le féminisme accuse l'Église, ceux qui la dirige, comme nombre de ses dogmes, ses enseignements.
Les féministes qu'il y a chez nous, toutes ses figures de proue, ses notabilités qui officient dans les médias : elles se prononcent toutes contre l'Église catholique et ses curés des siècles passés, contre les religieux catholiques qui tenaient les écoles encore il y a soixante ans au Québec. Et elles ne cessent pas de clamer qu'il fait meilleur depuis que l'on se sera collectivement débarrasser de la religion dans le pays ! Avec les religieux on avait droit à l'ère des ténèbres, depuis leur écrasement c'est la lumière !
Après bien sûr, il faut voir ce qu'on appelle féminisme...
Ce n'est pas plus difficile de définir le féminisme que le catholicisme, que le protestantisme, que le stalinisme, que le nazisme, que le scoutisme, que le scientisme ...
Il n'y pas 36 000 féminismes.
Et que des féministes ou des femmes tout simplement puissent manifester une variété d'opinions, il ne s'ensuit pas qu'il faille dissoudre les repères du féminisme et ses contours connus.
Qu'une bonne paroissienne croyante puisse chiper une idée véhiculée par des féministes ne fait pas non plus que le féminisme ne serait plus le féminisme «parce qu'une croyante ici ...» Non ! Il y a la mouvance officielle avec ses traditions, ses mythes, ses repères ... et il peut y avoir des personnes qui gravitent autour et en subisse l'influence tout simplement. Le mouvement officiel sert de moteur pour faire avancer la cause. Le moteur du féminisme se trouve à L'extérieur de l'Église.
Quand on regarde qui sont les pionnières historiques du féminisme en Occident, on ne trouve pas de «bonnes chrétiennes» parmi elles. Les Annie Besant, Margaret Sanger, etc. Les départements d'étude féministe dans les universités nord-américaines ne font pas la promotion de la foi chrétienne. Tout le contraire !