L'Education Nationale...

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sola
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Message non lu par sola » mer. 29 juin 2005, 14:41

c'est un scandale à plusieurs titres.

je suis socialo à la base (...mais lucide), mais quand jospin a créé les iufm, il aurait mieux fait de rester couché. j'étais étudiante et je me destinais à être prof. j'ai vécu tout ça de l'intérieur. j'ai échoué 3 fois à l'oral du capes. je le dis sans aucune aigreur car je suis très heureuse de ces échecs. je suis maintenant cadre, je gagne autant voire plus que si j'étais prof, et dans un travail moins dangereux nerveusement.

ce que j'ai vu, ce sont des espèces de "pédagogues" casés là miraculeusement (euh...), et qui n'avaient pas enseigné depuis des années... ou bien des profs de fac qui refaisaient là leurs éternels cours (aucun rapport avec la pédagogie), ou encore, des directeurs d'écoles primaires!!! pour former des profs de collège et lycée!!! (nous avons eu une ancienne institutrice de saint cloud qui nous enseignait que "les petits enfants adôôôôôrent la lecture".......) surréaliste! :sick:

j'ai eu ce traitement de faveur 3 ans de suite, j'ai essuyé les plâtres certes, mais je n'ai vu aucune amélioration par la suite.

les futurs profs n'ont aucune réponse à leurs questions: comment "tenir" une classe, comment se comporter devant un élève en grave difficulté (violence, autisme, crise de nerfs...), faut-il mettre les élèves en rang, pas en rang... comment réagir face à une menace personnelle? il y a 1000 questions concernant les relations maître-élève, la discipline, la psychologie de l'enfant et de l'ado... mais aucun cours là-dessus. quand on pose une question de cet ordre à un formateur, il répond qu'il s'agit de la poser à quelqu'un d'autre car son cours ne porte pas là-dessus.

en revanche les futurs profs doivent ingurgiter un jargon dont on ne PEUT se faire une idée, qui me fait venir les larmes aux yeux rien que d'y repenser. et je suis sérieuse. j'ai vécu ce lavage de cerveau comme une très grande violence.

ce jargon, où tous les mots sont renommés scrupuleusement, est extrêmement déstabilisant et humiliant (pour l'apprendre, il est nécessaire de désapprendre tout ce qu'on savait, même en ayant bac + 5, ces années à engranger des connaissances ne valent plus rien). il rabaisse la valeur de toute culture, et partant, peut très bien servir à vérifier la malléabilité des individus... au capes, il y a une épreuve de "pédagogie" qui consiste uniquement à répéter le lexique appris... on a des mots du jargon à expliquer, attention, en utilisant exclusivement le jargon! si des mots intelligibles vous échappent malgré vous (des mots interdits comme "verbe", même au détour d'une phrase anodine...), vous êtes saqué.

un futur prof qui prétendait devant ses formateurs continuer à employer un langage intelligible, était repéré immédiatement. les niais ingurgitaient tout ce programme de "pédagogie" sans se poser de questions. j'ai vu des gens avec bac + 5 accepter de faire des exercices de livres de lecture d'école primaire, sans faire aucune erreur évidemment, et de subir la "correction" soigneuse ligne par ligne de ces exercices pendant 1h... sans fulminer aucunement. mais mes meilleurs "collègues", les plus brillants, ont joué double jeu tout le temps de cette formation: "on leur sert leurs conneries, et ensuite, on fera ce qu'on voudra".

ces mêmes étudiants brillants sont maintenant la proie des inspecteurs d'académie, qui les saquent violemment parce qu'ils prennent l'avenir des élèves au sérieux et cherchent à leur apprendre des choses utiles.

les pédagogues de l'éduc'nat, qui sont quasiment tous des gens qui ont fui la classe mais imposent aux autres comment la faire, sont lancés dans une course en avant pour créer sans cesse de nouveaux mots, de nouveaux concepts visant à détruire sans cesse les connaissances acquises, simplement pour justifier leur salaire mensuel. franchement quand je les ai subis, je me suis dit "c'est pas possible... on a dû créer les iufm pour donner du boulot à ces gens-là", c'était tellement criant qu'ils ne servaient à rien! et maintenant, ils ont le pouvoir.

de l'intérieur, aucune plainte, aucun recours n'est possible. de l'extérieur, je ne crois pas non plus: pour créer ce jargon atroce, qui déstabilise et fait vaciller tout le monde, enseignants, parents, élèves, ces "pédagogues" ont sué des années. ils ne laisseront personne dire que c'était pour rien, et encore moins que c'était nuisible.

et l'éduc'nat c'est autant "la grande muette" que l'autre, vous pouvez me croire... :(
*sola*
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Christophe
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Message non lu par Christophe » mer. 29 juin 2005, 19:18

[align=justify]Bonsoir Sola

Je suis un peu sidéré de ce que vous m'apprenez là. :blink:

Avez-vous des exemples concrets de la novlangue de l'éducation républicaine ? Faut-il par exemple dire " pédagogue " au lieu de maître, instituteur ou professeur ? C'est consternant ce lavage de cerveau dont sont victimes les formateurs de notre jeunesse.

Cependant, comme me le disait récemment un ami qui nous lira peut-être et se reconnaîtra, c'est aussi notre chance : le retour du catholicisme pourrait bien passer par l'éducation. En effet, vu les sommets de médiocrités atteints par l'éducation nationale, l'école libre a un boulevard ouvert devant elle.


Pax Christi.
Christophe[/align]
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Message non lu par Platecarpus » mer. 29 juin 2005, 22:15

Christophe a écrit :Avez-vous des exemples concrets de la novlangue de l'éducation républicaine ? Faut-il par exemple dire " pédagogue " au lieu de maître, instituteur ou professeur ?
Il existe un dictionnaire IUFM/français - sur le mode humoristique - assez édifiant en la matière :-x

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Message non lu par ihvh » jeu. 30 juin 2005, 9:53

Cher Guy1,

Non seulement vous m'envoyez un message privé totalement hors de sujet (à quel message de ma part faites-vous allusion????), mais je crois que vous jugez mal de notre capacité de réaction. En tant que professeur agrégé, j'ai aussi eu droit à la formation IUFM (pour laquelle, je vous rassure, personne n'est dupe), et je partage votre appréciation quant aux conséquences destructurantes de ce langage.

Mais je vous assure que ce jargon est l'apanage exclusif de certains IPR ou de certains formateurs IUFM, car la plupart de mes collègues n'en font pas usage. Nous sommes en effet souvent confrontés à la réalité et nous nous plions à ses contraintes, loin de toute idéologie.

Quant au sujet sur l'IVG, je continue à manifester mon étonnement que des collègues tiennent ce discours (peu de professeurs de SVT sont de fanatiques pro-avortement), mais il est vrai que la réaction des IG de cette discipline me surprend par son contenu assez pédago-go et finalement peu scientifique. Les IG d'Histoire, à quelques exceptions notables près (dont le très sectaire doyen Dominique Borne), se concentrent davantage sur les enjeux scientifiques de la matière. Maintenant, peut-être direz-vous que je suis naïf?

Cordialement
Stéphane T.

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sola
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Message non lu par sola » jeu. 30 juin 2005, 14:14

:) oui, ihvh les profs intelligents savent jouer le double jeu (attendant peut-être que cette "mode" passe?) mais le pouvoir, ce sont bien ces mauvais-là qu'ils l'ont, pour le moment en tout cas... :(
non seulement leurs lavages de cerveau sont violents, mais ces gens ont la possibilité de nuire très concrètement, par le biais de la notation (bon, elle ne joue pas sur les carrières énormément mais symboliquement, on comprend très bien ce qu'une mauvaise note représente...) :(
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Message non lu par elisseievna » mar. 05 juil. 2005, 23:45

Sola svp,
existe il des ouvrages sur ce jargon et sur les theories de l'IUFM (des ouvrages rediges par des profs d'IUFM, ou des "poly" ou autres), reels et non humoristiques, qui permettraient de connaitre les theses de ces profs ?

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Message non lu par elisseievna » jeu. 07 juil. 2005, 7:34

Merci Guy,

Alain Finkielkraut revient regulierement depuis des années sur ce theme de la pédagogie des IUFM et en general, dans son emission de France Culture "Répliques".

MB
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Message non lu par MB » dim. 11 sept. 2005, 13:21

Il faut lire le numéro de printemps du Débat qui se concentre sur les nouveaux programmes de l'enseignement du français. C'est édifiant.

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