Bonjour Françoise !
Je découvre ce fil à l'instant !
La méthode d'apprentissage de la lecture a longtemps été mon cheval de bataille ! J'ai trois enfants : une fille de 32 ans, un fils de 23 ans, un garçon de 15 ans. Aucun des trois n'entrait dans le "moule scolaire" pour différentes raisons
Enfant, j'ai bénéficié de l'enseignement libre (catholique) et de l'enseignement laïque d'état. Il m'en était resté que le niveau du laïque était supérieur au privé.
J'ai donc, en toute logique, inscrit ma fille en laïque. La méthode de lecture était la
méthode globale. Ca a été une catastrophe ! Elle a accumulé les retards et s'est désintéressée de l'école jusqu'à en faire une phobie. Quand on est une jeune maman il est difficile d'avoir de bons conseils. Dans ces cas là, on entend de tout ! En CM1, elle lisait très mal. Elle a suivi des cours d'orthophonie bien qu'elle ne soit pas dyslexique. Chaque fois que j'allais trouver son institutrice, je la voyais prendre une mine compassée et n'arrivais pas vraiment à savoir ce qui se passait en classe. En désespoir de cause, j'ai décidé de prendre les choses en main, de lui faire "l'école à la maison" et de l'inscrire à des cours par correspondance dont j'avais entendu parler : "le Cours Hattemer". C'est grace à ça qu'elle a su lire !
J'ai inscrit Paul dans une maternelle communale me promettant de l'inscrire au cours Hattemer dès le CP. Paul était très différent de sa soeur. Il était intéressé par tout et avait une grande soif d'apprendre. A trois ans, il connaissait son alphabet et l'écrivait en grosses lettres. Je suis allée trouver la directrice de sa maternelle qui était une femme très sympathique pour lui demander s'il y avait une technique particulière pour faire passer un jeune enfant des lettres majuscules aux lettres rondes. Elle a réagi de manière très ironique en me disant qu'on n'apprenait pas l'alphabet aux enfants, qu'ils commençaient de suite à repérer les lettres dans des textes simples. C'était l'époque de la
méthode semi-globale. J'ai eu un choc, j'ai revu passer le spectre de l'échec scolaire d'Alexandra ! Je suis donc partie, illico, prendre des renseignements pour l'inscription de Paul au Cours Hattemer
Le directeur m'expliqua qu'on utilisait la
méthode syllabique, qu'on apprenait le calcul avec un boulier, que les enfants faisaient un vrai CP en dernière année de maternelle (5 ans) mais, s'ils en avaient l'aptitude, ils pouvaient y entrer à 4 ans ! Ca m'a paru complètement farfelu et raisonnablement, j'ai décidé que pour lui ce serait 5 ans
Bien mal m'en a pris ! Paul s'était lassé de s'ennuyer et de ne rien apprendre, avait pris le pli de s'agiter et a passé le temps qui lui restait en maternelle laïque à "fiche le bazar"
Changement total au Cours Hattemer ! Une fois par semaine, il y avait ce que l'on appelait "le grand cours" : une sorte de contrôle avec vérification des acquis de la semaine qui durait toute la matinée en présence de l'institutrice, de la directrice....et des mamans installées au fond de la classe. Là, pas besoin d'explication ni de rendez-vous, on voyait le comportement de son enfant en classe ! Les enseignants vouvoyaient les enfants en les qualifiant de mademoiselle ou monsieur untel, les enfants étaient sommés de faire de même et repris s'ils ne le faisaient pas, ce qui mettait une certaine distance entre les adultes et eux donc un respect
Je dois dire que j'ai été médusée par le calme et l'atmosphère studieuse. Les enfants étaient inlassablement repris quand il le fallait et les difficultés expliquées jusqu'à ce qu'elles soient intégrées. Je revois encore, en particulier, une petite fille de 4 ans appelée au tableau, si petite que pour atteindre avec sa craie le bas du tableau, elle devait se hisser sur la pointe des pieds
Les enfants n'étaient pas plus intelligents qu'ailleurs mais l'enseignement efficace. Le méthode était très progressive mais régulière. A la fin du "grand cours", on distribuait à chacun une feuille qui comportait les leçons de la semaine suivante qui avaient été rapidement dégrossies pour permettre aux mamans d'avoir une base pour suivre les devoirs et les leçons. Un travail d'équipe en somme, une collaborations parents/enseignants
A la fin de l'année tous les enfants savaient lire et écrire, capables de "décortiquer" n'importe quel texte difficile avec un vocabulaire inconnu. Ils maitrisaient les 3 opérations et avaient abordé la division.
Donc à 5 et 6 ans en fin d'année !
Quand j'aurai des petits enfants, je conseillerai à leurs parents de ne pas attendre le CP pour apprendre à lire comme il convient. Il est vrai que j'ai tout conservé (livres, polycopiés et boulier)
Pour le petit dernier, autre problème : il était muet, du moins, je le croyais ! Aucun son, aucun babillage, Pierre observait tout avec ses grands yeux bleus sans émettre un son. Affolés, nous sommes allés trouver un pédopsychiatre lyonnais réputé (nous sommes parisiens) qui nous a rassurés : il n'était ni muet, ni sourd, ni autiste. Il nous a conseillé de le mettre le plus vite possible en collectivité. Nous l'avons donc inscrit au Cours Hattemer, lui aussi, en maternelle à deux ans. Ce n'était pas qu'une cour de récréation. Là, aussi, il y avait un encadrement, une discipline, des activités qui préparaient à la lecture et l'écriture.
Pierre a articulé son premier mot à 3 ans ce qui laissait présager une mise en route scolaire plus lente. Avec une attention plus grande de l'institutrice, il a fait un CP méthode syllabique + boulier en dernière année de maternelle et en fin d'année (6 ans) il lisait couramment comme toute la classe.
Vous avez compris que mon témoignage n'avait pour but qu'encourager les parents à être exigeants quant à la méthode de lecture et ne pas hésiter à préparer leurs enfants avec des manuels (méthode Boscher par exemple)