À propos du pseudo-mariage homosexuel

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Charles
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Message non lu par Charles » mar. 06 sept. 2005, 19:34

Les caricatures pathétiques des deux photos précédentes ont leur pendant pour ce qui est de la virilité. Ce n'est pas seulement en femme que se travestissent les homosexuels, mais souvent et d'abord en homme :

Image

Des hommes se travestissent en homme. Plus précisément, ils se déguisent en ce que devrait être un homme selon la mythologie contemporaine de la virilité : cow-boy, ouvrier, policier, apache, blouson noir, militaire. Comme si leur identité individuelle nue était insuffisante pour exister selon elle seule et qu'il fallait se revêtir d'une autre identité abstraite et générale (le militaire, le motard...), s'identifier à un archétype impersonnel. Le travestissement de tel homme en un modèle de l'homme, en un archétype de masculinité, montre à quel point l'homosexualité est une aliénation et une aspiration apparemment impossible à satisfaire, de vivre non pas une identité sexuelle autre, mais sa propre hétérosexualité individuelle.

Le mariage homosexuel est un sale cadeau que fait la société aux homosexuels, car elle sanctionne leur détresse et leur aliénation, les y enfermant encore un peu plus par leur juridicisation.
Dernière modification par Charles le mer. 07 sept. 2005, 1:03, modifié 1 fois.

shadow
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Message non lu par shadow » mar. 06 sept. 2005, 23:05

Alors, le débat continue.
Je prends la responsabilité de ces paroles que vous citez parce qu'elles sont de moi. Je vous demande pardon tout de suite si elles vous ont blessé.
Non, je vous rassure, elles ne m'ont pas vraiment blessé, j'y suis habitué. La premiere fois que je l'ai entendu, elles m'ont surtout choquées. Pour moi, c'est comme un argument d'autorité du genre "Dieu l'a dit et c'est tout" qui, à mon sens bloque la réflexion.
Plutôt que de ressortir des arguments, je vous invite à lire le texte qui suit (il est un peu long mais il en vaut le peine de le lire entièrement...allez ! Courage !
Bon, alors on est parties ;-)

Alors, pour l'histoire de l'inné ou de l'acquis, mon avis se situe entre les deux. Je pense qu'a la naissance, on est plus ou moins déterminé sexuellement, et qu'ensuite la culture, l'éducation oriente plus ou moins cela. Mais ce qui est troublant, c'est que dans toutes les époques et toutes les cultures, il y a un pourcentage constants d'homosexuels.

Pour la psychologie, j'ai tendance à ne pas trop croire aux théorie de Freud, et cela avant même de découvrir mon homosexualité.Cependant, je vous rassure, mon père a toujours été là depuis ma naissance, il n'a jamais été dénigré par ma mère (au contraire lol), et je n'ai jamais eu d'attouchement ou autre chose du même genre.

Quand a la recherche du "même", en fait je me suis sentie en réelle paix avec moi même que en m'assumant, donc je ne sais pas...Et puis, dans toutes les cultures, il n'y a pas forcement "papa-maman", il y avait des tribus ou les enfants étaient éduqué par tous (qui ne s'en portaient pas plus mal).

Comme ce comportement ne peut pas compenser le manque subi dans la petite enfance, la personne est condamnée à chercher toujours plus loin la relation idéale qui pourrait la satisfaire, sans jamais la trouver. Ce qui explique l’instabilité des couples homosexuels, hommes ou femmes.
Ah bon ? J'ai entendu dire que les couples les plus stables en ce moment, c'était les lesbiennes (vive nous :P ) :blink:
De plus, l’enfant en quête de l’affection du parent de même sexe, considère le manque qu’il endure comme une injustice; ce qui suscite en lui non seulement une colère impuissante, mais aussi de la haine envers le parent déficient, et bien sûr une immense culpabilité devant ces sentiments inavouables.
Euh ben, de la culpabilité, oui au début, parce que la société présente le modèle hétéro comme le seul (enfin, quand j'étais petite je connaissais pas du tout l'homosexualité), donc pour moi j'étais limite un monstre. Par contre, j'ai jamais ressentie de haine envers ma mère (ni mon père), la pauvre !
Ce conflit intérieur entretien un mal être profond, qui peut se trahir dans des crises d’angoisse, de violence ou de désespoir paroxystiques.
Je suis violente ? :blink: Faut que je le dise à mes amis, elles disent que je suis trop gentille :P Angoisse ? Non, plus maintenant. désespoir ? Euh oui, quand je vois l'homophobie (grave) aujourd'hui.

Pour ce qui est de la bible, je ne suis pas croyante donc je peux pas vraiment débattre. Une chose cependant : dans la bible, il y a clairement écrit "homosexuel" ? Parce que j'avais vu une autre traduction, "effeminé" ou quelque chose comme ça. Mais peut etre est ce la même chose dans ce cas précis ? (pourquoi les effeminés sinon ? :-x )
L’expérience de nombreux groupes de cheminement le prouve : l’homosexualité peut être surmontée.
Ah bon ? Ben, j'ai entendu dire que les personnes "retombaient" à un moment ou à un autre. Mais enfin, je suppose que ça dépend de qui parle, personne n'est objectif, on va dire que pour moi la question de ces groupes reste en suspend. :)
« Les personnes homosexuelles sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie » en revenant à une vie chaste (CEC, 2359). Si elles sont chrétiennes, elles sont invitées « à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition » (CEC, 2358).
Euh oui bien sur, c'est très facile. Mais j'ai déjà eu cette optique au collège : finir toute seule, avec plein d'amis mais toute seule sentimentalement. Résultat ? Déprime de tous les instants ou presque :-x

Ouf, voila, fini ! Bon, la suite de vos messages...
Jésus condamnait et rejetait le péché mais pas le pécheur...Il l'aime...Il voit plus loin...
Voila une chose qui ne m'a jamais convaincu, mais je veux bien croire que c'est votre intention.

Pour la question trans :

Le mariage est un homme et une femme. Mais les trans, comment sont ils considéré ? Leur sexe à la naissance ? Mais ils en veulent pas, de ce sexe. Alors ?
Et eux, c'est quoi leur "probleme" ? Ils pensent être un esprit d'homme/femme dans un corps de femme/homme.

Au fait, les trans c'est pas seulement des hommes qui se déguisent en femme, mais aussi des femmes qui se déguisent en homme :P

Charles
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Message non lu par Charles » mer. 07 sept. 2005, 1:29

Bonsoir Shadow,
shadow a écrit :finir toute seule, avec plein d'amis mais toute seule sentimentalement
Qu'est-ce qui prouve que tu serais restée seule sans qu'un garçon finisse par t'aimer ? Il y a des quantités de personnes qui doutent de trouver quelqu'un qui puisse les aimer, et qui ne sont pas pour autant homosexuelles, et un jour elles finissent par trouver.

On dirait que tu présentes les choses d'une façon assez "économique", comme si le "marché" des partenaires possibles était plus ouvert d'un côté que de l'autre, comme si l'homosexualité avait été comme une assurance de trouver quelqu'un ou plutôt une moins grande probabilité de "finir seule". En tout cas c'est l'impression que ton explication me donne.
shadow a écrit :Pour la question trans (...) ils pensent être un esprit d'homme/femme dans un corps de femme/homme.
Il est très loin d'être évident que ces choses, un "esprit d'homme", un "esprit de femme" existent réellement. La part de notre vie psychique qui est le plus sexuée est justement celle qui dépend le plus du corps : émotions, passions, imagination, tempérament... Un corps de femme déterminant une vie psychique de femme, dans cette partie là du psychisme. Mais pour ce qui est de l'esprit, il n'y a aucune différence entre hommes et femmes, qui ont les mêmes capacités intellectuelles, spirituelles, morales, volontaires... comme l'ambition, le désir de réussir et d'être heureux, la soif de pouvoir, l'égoïsme, la générosité, etc.
shadow a écrit :Au fait, les trans c'est pas seulement des hommes qui se déguisent en femme, mais aussi des femmes qui se déguisent en homme
Oui, parfaitement. Et cela poursuit aussi ce que je viens de dire : les schémas de désir, de bonheur, de réussite ou d'échec, etc. sont exactement les mêmes. Proust transpose son expérience du désir, alors qu'il était homosexuel, sur des femmes. Ses personnages sont des femmes : Gilberte, Albertine, la duchesse de Guermantes et les autres. Et extraordinairement, il n'y a aucune incohérence, aucun décalage. Proust se trouve dans les mêmes situations, à vivre les mêmes émotions, les mêmes histoires que n'importe quel autre homme hétérosexuel. Et même que n'importe quelle autre femme, homo ou hétérosexuelle. S'il y avait une identité sexuelle séparée du corps, de telles transpositions seraient absolument impossibles.

Bien à toi

Charles

PS : Au sujet de ton pseudo, de qui penses-tu être l'ombre ?
Dernière modification par Charles le mer. 07 sept. 2005, 5:27, modifié 1 fois.

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Hélène
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Message non lu par Hélène » mer. 07 sept. 2005, 4:01

Bonjour Shadow :cool:
shadow a écrit :Non, je vous rassure, elles ne m'ont pas vraiment blessé, j'y suis habitué. La premiere fois que je l'ai entendu, elles m'ont surtout choquées. Pour moi, c'est comme un argument d'autorité du genre "Dieu l'a dit et c'est tout" qui, à mon sens bloque la réflexion.
Je ne vois pas bien en quoi dire que l'homosexualité est une blessure qui s'enracine dans le refus de l'altérité serait un argument d'autorité qui bloque la réflexion...au contraire, je crois que cela ouvre une nouvelle perspective de dialogue et de compréhension. Encore faut-il comprendre de quoi il s'agit lorsqu'on parle d'altérité...
shadow a écrit :Alors, pour l'histoire de l'inné ou de l'acquis, mon avis se situe entre les deux. Je pense qu'a la naissance, on est plus ou moins déterminé sexuellement
À mon humble avis, c'est plus que moins déterminé...si on s'en tient au niveau somatique. Il s'agit de regarder le sexe de l'enfant pour voir clairement la détermination sexuelle naturelle ! ;-) Mais si on parle au niveau psychique (quoique pas encore au stade de développement personnel, l'enfant étant encore en fusion avec la mère), je crois, comme le dit Charles, que l'être féminin est féminin et l'être masculin est masculin dans tout son psychisme. Savez-vous qu'une personne qui a reçu une information négative quant à son identité sexuelle (même à l'époque intra-utérine) peut enregistrer dans son subconscient et développer un refus d'être ce qu'elle est ? Par exemple, une maman qui désire un garçon et fait sentir sa déception, fusse au moment de la naissance alors que l'enfant ne comprend pas les paroles, l'enfant reçoit cette information et elle est inscrite au fond de lui ? Beaucoup d'études tendent à reconnaître ces blessures transmises dès le sein maternel et au-delà (pensons aux ouvrages de Nelly Astelli Hildalgo et de Simone Pacot).
shadow a écrit :Pour la psychologie, j'ai tendance à ne pas trop croire aux théorie de Freud, et cela avant même de découvrir mon homosexualité.Cependant, je vous rassure, mon père a toujours été là depuis ma naissance, il n'a jamais été dénigré par ma mère (au contraire lol), et je n'ai jamais eu d'attouchement ou autre chose du même genre.
Ce n'est pas forcément l'absence du père ni sa violence qui conduit l'enfant à devenir homosexuel. Le texte le dit bien. C'est un des scénario le plus répété mais ce n'est pas forcément la seule explication. Il parle également de la relation à la mère...il faut oser aller voir au fond, faire anamnèse et demander la Lumière de l'Esprit Saint (si on est chrétien), si possible se faire accompagner par les personnes compétentes, pour pouvoir mettre le doigt sur les lieux où nous nous sommes installés, soit par rapport au complexe d'oedipe, soit dans une peur de l'autre, soit dans un refus d'aller plus loin, etc.
shadow a écrit :Quand a la recherche du "même", en fait je me suis sentie en réelle paix avec moi même que en m'assumant, donc je ne sais pas...
Je vais vous faire une confidence personnelle pour exprimer mon point de vue concernant cette "réelle paix" avec soi-même avec pour exemple le phénomène de "déversion" : Avant de vivre ma grande conversion, j'ai été athée durant de longues années, non seulement athée mais en bras de fer contre Dieu, j'avais tout rejeté...la foi de mon enfance. L’indifférence est devenue un jour révolte contre Dieu et phénomène de "déversion" (contraire de conversion) : c’est un moment qui arrive subitement qui nous fait rejeter Dieu et tout ce qui va avec et dont on ressent une pseudo-libération et un bien-être incroyable. C’est un moment très fort et vraiment libérateur – c’est ce qu’on croit au moment où cela se passe – mais hélas, c’est à peu près le même phénomène que lorsque Saint-Jean dit de Judas : « il sortit et il faisait nuit » (Jean 13:30). Sur le coup, on se croit libre mais alors commence le combat du Seigneur pour nous ramener à la vie (combat dans lequel vous vous trouverez sûrement en venant sur un site catholique...). La Bonne Nouvelle est qu'Il a gagné dans mon cas...Il a gagné mon coeur. :wub:
shadow a écrit :Ah bon ? J'ai entendu dire que les couples les plus stables en ce moment, c'était les lesbiennes (vive nous :P ) :blink:
Entendre dire ne vaut pas grand chose scientifiquement...on a des preuves de cette statistique gratuite ?
shadow a écrit :
De plus, l’enfant en quête de l’affection du parent de même sexe, considère le manque qu’il endure comme une injustice; ce qui suscite en lui non seulement une colère impuissante, mais aussi de la haine envers le parent déficient, et bien sûr une immense culpabilité devant ces sentiments inavouables.
Euh ben, de la culpabilité, oui au début, parce que la société présente le modèle hétéro comme le seul (enfin, quand j'étais petite je connaissais pas du tout l'homosexualité), donc pour moi j'étais limite un monstre.
Êtes-vous honnête avec vous même de vous convaincre que si vous avez senti de la culpabilité, c'est à cause de la société (qui loin de présenter le modèle de l'hétérosexualité exclusivement dans nos médias, dans nos écoles, nous présente toutes les formes de pratiques de la sexualité comme acceptables, un choix parmi les autres qui se valent) ? Cette culpabilité avait peut-être quelque chose à vous dire...de ne pas franchir le pas...mais au contraire, la société vous dira, alors que vous êtes en questionnement : suis ton instinct, tant que tu es vrai avec toi-même, tant que tu vis ce que tu as a vivre...même si cela conduit dans un chemin de mort...
shadow a écrit :Je suis violente ? :blink: Faut que je le dise à mes amis, elles disent que je suis trop gentille :P Angoisse ? Non, plus maintenant. désespoir ? Euh oui, quand je vois l'homophobie (grave) aujourd'hui.
Le passage ne parlait pas de vous personnellement...il peint un portrait général. Si la violence habite mon coeur...êtes-vous dans une illusion sur vous-même de ne pas voir que cette violence habite le vôtre ? "Pauvre homme que je suis, dit saint Paul, je fais le mal que je ne veux pas faire et le bien que je veux faire et qui est à ma portée je ne le fais pas !"
shadow a écrit :Pour ce qui est de la bible, je ne suis pas croyante donc je peux pas vraiment débattre. Une chose cependant : dans la bible, il y a clairement écrit "homosexuel" ? Parce que j'avais vu une autre traduction, "effeminé" ou quelque chose comme ça. Mais peut etre est ce la même chose dans ce cas précis ? (pourquoi les effeminés sinon ? :-x )
Comme le dit l'article, il serait sureprenant de trouver le mot "homosexuel" dans la Bible puisqu'il aurait été inventé au XIXe siècle. L'homosexualité existe depuis la nuit des temps mais pas le terme. La Bible parle en effet d'effeminés (j'imagine pour saint Paul qu'il s'agissait des hommes païens de son époque...c'est pourquoi il ne mentionne peut-être pas la femme homosexuelle quoique la Lettre de saint Paul aux Romains en fait explicitement mention, parlant "des femmes qui ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature"). Je vous invite à lire l'Épitre de saint Paul aux Romains, chapitre 1, 2 et 3 (si vous possédez une Bible ou un Nouveau Testament) où l'apôtre, avec un zèle fraternel, met en garde contre le péché des nations païennes en faisant mention explicitement de l'homosexualité et dont les propos sont criant d'actualité dans notre société néo-païenne.
shadow a écrit :Ah bon ? Ben, j'ai entendu dire que les personnes "retombaient" à un moment ou à un autre.
Et Jésus est tombé par trois fois pour les relever de ces chutes...s'ils Le laissaient les relever par sa toute-puissance recréatrice...dans l'espérance que rien n'est jamais perdu ou trop loin pour le Bon Berger. Le chemin est ardu...on ne se le cachera pas...mais rien n'est impossible à Dieu et à quiconque croit.
shadow a écrit :Euh oui bien sur, c'est très facile. Mais j'ai déjà eu cette optique au collège : finir toute seule, avec plein d'amis mais toute seule sentimentalement. Résultat ? Déprime de tous les instants ou presque :-x
La solitude n'est pas si pire que cela...et puis on n'est jamais seule...jamais plus. À condition d'avoir en Jésus un ami...un frère...un Sauveur et Libérateur.
shadow a écrit :
Jésus condamnait et rejetait le péché mais pas le pécheur...Il l'aime...Il voit plus loin...
Voila une chose qui ne m'a jamais convaincu, mais je veux bien croire que c'est votre intention.
"C'est le premier pas de foi qui coûte" disait le saint curé d'Ars...oui, c'est mon intention qui est celle de Jésus (du moins, autant que ma pauvre nature humaine se laisse conduire par Lui !).
shadow a écrit :Mais les trans, comment sont ils considéré ? Leur sexe à la naissance ? Mais ils en veulent pas, de ce sexe. Alors ?
Et eux, c'est quoi leur "probleme" ? Ils pensent être un esprit d'homme/femme dans un corps de femme/homme.

Leur sexe à leur naissance est celui qui leur est donné, Dieu ne s'est pas trompé. La sexualité est un don de Dieu...c'est un don qu'ils refusent. Refus d'eux-mêmes et refus de Dieu...c'est profondément souffrant pour eux...et pour Dieu...
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

shadow
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Message non lu par shadow » mer. 07 sept. 2005, 10:25

Qu'est-ce qui prouve que tu serais restée seule sans qu'un garçon finisse par t'aimer ? Il y a des quantités de personnes qui doutent de trouver quelqu'un qui puisse les aimer, et qui ne sont pas pour autant homosexuelles, et un jour elles finissent par trouver.

On dirait que tu présentes les choses d'une façon assez "économique", comme si le "marché" des partenaires possibles était plus ouvert d'un côté que de l'autre, comme si l'homosexualité avait été comme une assurance de trouver quelqu'un ou plutôt une moins grande probabilité de "finir seule". En tout cas c'est l'impression que ton explication me donne.
ben, qu'un garçon m'aime, je dis pas que c'est pas possible, ça m'est déjà arrivé. Ce dont je doute moi, c'est que MOI je ne puisse pas l'aimer. Bien sur, je ne peux pas présumer de l'avenir, j'ai vu une fille parfaitement hétéro tomber amoureuse d'une fille (et qui est depuis un an avec elle ^^), pourquoi pas l'inverse ? Mais disons que je ne suis nullement attirée par les garçon. Je les aime beaucoup...en tant qu'amis.
Ensuite, je me garderais bien de voir les autres comme uniquement des "copines" (pour les filles) potentielles lol, je préfère les voir comme amies potentielles :roll:
Enfin, ce n'est pas que l'homosexualité offre une plus grande assurance de trouver quelqu'un (c'est presque l'inverse, vu le pourcentage d'homo), encore que dans mon cas. Explication : pour trouver quelqu'un, il faut être aimer...mais aussi aimer, et je n'ai aimée que des filles jusque là.
Il est très loin d'être évident que ces choses, un "esprit d'homme", un "esprit de femme" existent réellement. La part de notre vie psychique qui est le plus sexuée est justement celle qui dépend le plus du corps : émotions, passions, imagination, tempérament... Un corps de femme déterminant une vie psychique de femme, dans cette partie là du psychisme. Mais pour ce qui est de l'esprit, il n'y a aucune différence entre hommes et femmes, qui ont les mêmes capacités intellectuelles, spirituelles, morales, volontaires... comme l'ambition, le désir de réussir et d'être heureux, la soif de pouvoir, l'égoïsme, la générosité, etc.
Leur sexe à leur naissance est celui qui leur est donné, Dieu ne s'est pas trompé. La sexualité est un don de Dieu...c'est un don qu'ils refusent. Refus d'eux-mêmes et refus de Dieu...c'est profondément souffrant pour eux...et pour Dieu...
Ben, pour la question tran, je vous demandais votre avis, mais perso, comme je me vois bien comme une fille dans ma tête et dans mon corps, je ne sais pas trop quoi dire, je n'ai jamais connu cela et je n'ai pas une bonne connaissance sur ce sujet, a part qu'en étant de leur sexe (à la naissance), ils en souffrent. Mais bon, moi aussi j'écris (bon c'est pas du Proust :P ) sur des relation hétérosexuelles (les deux en fait), et quand je parle du héros masculin je ne pense pas à un garçon absolument, mais simplement à une personne que j'aimerais.


Je ne vois pas bien en quoi dire que l'homosexualité est une blessure qui s'enracine dans le refus de l'altérité serait un argument d'autorité qui bloque la réflexion...au contraire, je crois que cela ouvre une nouvelle perspective de dialogue et de compréhension. Encore faut-il comprendre de quoi il s'agit lorsqu'on parle d'altérité...
Bien, admettons. De quoi parlez vous quand vous parler d'altérité ?
Parce que, que voulez vous que je vous dise ? Comme je le disais plus haut, moi, les garçons, je les refuse pas, c'est simplement que je ne me sens pas attirée par eux. Un "refus d'altérité", je trouve ce terme un peu....violent.
À mon humble avis, c'est plus que moins déterminé...si on s'en tient au niveau somatique. Il s'agit de regarder le sexe de l'enfant pour voir clairement la détermination sexuelle naturelle !
pas si évident : il ya une zone de plaisir un peu après l'anus.
Mais si on parle au niveau psychique (quoique pas encore au stade de développement personnel, l'enfant étant encore en fusion avec la mère), je crois, comme le dit Charles, que l'être féminin est féminin et l'être masculin est masculin dans tout son psychisme. Savez-vous qu'une personne qui a reçu une information négative quant à son identité sexuelle (même à l'époque intra-utérine) peut enregistrer dans son subconscient et développer un refus d'être ce qu'elle est ? Par exemple, une maman qui désire un garçon et fait sentir sa déception, fusse au moment de la naissance alors que l'enfant ne comprend pas les paroles, l'enfant reçoit cette information et elle est inscrite au fond de lui ? Beaucoup d'études tendent à reconnaître ces blessures transmises dès le sein maternel et au-delà (pensons aux ouvrages de Nelly Astelli Hildalgo et de Simone Pacot).
Non, j'avoue je ne savais pas. Mais dans ce cas, pourquoi être homosexuelle et pas trans ? Parce que si on rejette son sexe, on devrait vouloir devenir l'autre non ?
Ce n'est pas forcément l'absence du père ni sa violence qui conduit l'enfant à devenir homosexuel. Le texte le dit bien. C'est un des scénario le plus répété mais ce n'est pas forcément la seule explication. Il parle également de la relation à la mère...il faut oser aller voir au fond, faire anamnèse et demander la Lumière de l'Esprit Saint (si on est chrétien), si possible se faire accompagner par les personnes compétentes, pour pouvoir mettre le doigt sur les lieux où nous nous sommes installés, soit par rapport au complexe d'oedipe, soit dans une peur de l'autre, soit dans un refus d'aller plus loin, etc.
Ben là, je vois pas pourquoi je le suis. J'ai eu une enfance normale je pense, j'ai rien vécu quelqu'un chose de spécifiquement différend de mes deux soeurs, qui sont hétéro.
Je vais vous faire une confidence personnelle pour exprimer mon point de vue concernant cette "réelle paix" avec soi-même avec pour exemple le phénomène de "déversion" : Avant de vivre ma grande conversion, j'ai été athée durant de longues années, non seulement athée mais en bras de fer contre Dieu, j'avais tout rejeté...la foi de mon enfance. L’indifférence est devenue un jour révolte contre Dieu et phénomène de "déversion" (contraire de conversion) : c’est un moment qui arrive subitement qui nous fait rejeter Dieu et tout ce qui va avec et dont on ressent une pseudo-libération et un bien-être incroyable. C’est un moment très fort et vraiment libérateur – c’est ce qu’on croit au moment où cela se passe – mais hélas, c’est à peu près le même phénomène que lorsque Saint-Jean dit de Judas : « il sortit et il faisait nuit » (Jean 13:30). Sur le coup, on se croit libre mais alors commence le combat du Seigneur pour nous ramener à la vie (combat dans lequel vous vous trouverez sûrement en venant sur un site catholique...). La Bonne Nouvelle est qu'Il a gagné dans mon cas...Il a gagné mon coeur.
Ben, j'ai connu l'inverse : des gens qui disaient qu'ils se sentaient vraiment bien quand ils étaient dans l'Eglise catholique, mais qu'après ils ont perdu la foi et qu'ils ont, pour eux, "ouvert les yeux" sur l'Eglise. A ce niveau là, on peut tout renverser, parce que ça dépend des personnes.
Entendre dire ne vaut pas grand chose scientifiquement...on a des preuves de cette statistique gratuite ?
j'avoue que je serais bien incapable d'apporter des preuves, c'est du bouche à bouche et donc, peut fiable (d'ou le "j'ai entendu dire"). Cepdendant, je n'ai jamais vu non plus de statistique comme quoi les hétéro étaient plus stables (surtout de nos jours, avec 1 divorce sur 2). Et puis, j'ai l'exemple de mon amie dont j'ai raconter l'histoire plus haut, qui me dit que si, on peut rester longtemps avec la même personne et être homo (j'avais lu d'autre témoignage du style, mais là c'est quelqu'un que je connais personnellement).
Êtes-vous honnête avec vous même de vous convaincre que si vous avez senti de la culpabilité, c'est à cause de la société (qui loin de présenter le modèle de l'hétérosexualité exclusivement dans nos médias, dans nos écoles, nous présente toutes les formes de pratiques de la sexualité comme acceptables, un choix parmi les autres qui se valent) ? Cette culpabilité avait peut-être quelque chose à vous dire...de ne pas franchir le pas...mais au contraire, la société vous dira, alors que vous êtes en questionnement : suis ton instinct, tant que tu es vrai avec toi-même, tant que tu vis ce que tu as a vivre...même si cela conduit dans un chemin de mort...
Ben écouter, j'ai pas fait faire ma psychanalise là dessus, mais quand j'ai tenté d'en parler avec ma mere, j'ai eu droit à "ce serait un échec d'avoir un enfant homo" (elle n'était pas encore au courant), "c'est une maladie psychique", "j'ai rien contre eux mais c'est pas normal", enfin bref, ça m'a pas aidé (même si je lui reproche rien, c'est aussi son éducation). Et puis au college, les garçons s'amusent à imiter les "tantouse", pareil ça aide pas. Depuis, la culpabilité a disparue, donc j'en ai déduie que la cause était tout cela. Maintenant, il est difficile d'apporter des preuves.
Le passage ne parlait pas de vous personnellement...il peint un portrait général. Si la violence habite mon coeur...êtes-vous dans une illusion sur vous-même de ne pas voir que cette violence habite le vôtre ? "Pauvre homme que je suis, dit saint Paul, je fais le mal que je ne veux pas faire et le bien que je veux faire et qui est à ma portée je ne le fais pas !"
Lol, bien sur que je sais que je peux être violente, comme tout le monde ! Tout le monde a une part de noir en lui, c'est normal. Ce que je voulais dire, c'est que je ne le suis pas plus qu'un autre.
Comme le dit l'article, il serait sureprenant de trouver le mot "homosexuel" dans la Bible puisqu'il aurait été inventé au XIXe siècle. L'homosexualité existe depuis la nuit des temps mais pas le terme. La Bible parle en effet d'effeminés (j'imagine pour saint Paul qu'il s'agissait des hommes païens de son époque...c'est pourquoi il ne mentionne peut-être pas la femme homosexuelle quoique la Lettre de saint Paul aux Romains en fait explicitement mention, parlant "des femmes qui ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature"). Je vous invite à lire l'Épitre de saint Paul aux Romains, chapitre 1, 2 et 3 (si vous possédez une Bible ou un Nouveau Testament) où l'apôtre, avec un zèle fraternel, met en garde contre le péché des nations païennes en faisant mention explicitement de l'homosexualité et dont les propos sont criant d'actualité dans notre société néo-païenne.
Ok ok. Par contre, j'ai entendu à plusieurs reprise que la bible n'avait pas été bien traduite, pouvant induire des erreurs d'interpretation (pas forcement dans ce passage, de toutes façons j'y crois pas :p). Et là, même Werber cite une difference (que je n'ai plus en tete, mais que vous retrouverez dans ses bouquins)
shadow a écrit:
Ah bon ? Ben, j'ai entendu dire que les personnes "retombaient" à un moment ou à un autre.
Et Jésus est tombé par trois fois pour les relever de ces chutes...s'ils Le laissaient les relever par sa toute-puissance recréatrice...dans l'espérance que rien n'est jamais perdu ou trop loin pour le Bon Berger. Le chemin est ardu...on ne se le cachera pas...mais rien n'est impossible à Dieu et à quiconque croit.
Lol, ben du coup ça m'exclut, vu que j'y crois pas :p Enfin, Dieu je veux bien y croire moi, mais l'Eglise, non. Je suis pas athée, plutot agnostique (j'avoue mon ignorance concernant les religions).
La solitude n'est pas si pire que cela...et puis on n'est jamais seule...jamais plus. À condition d'avoir en Jésus un ami...un frère...un Sauveur et Libérateur.
Il y a des choses que Jésus ne peut pas remplacer, et je ne parle pas de sexualité. La solitude, je l'ai connu, et moi je l'ai très mal vécu. Quand à Jésus, je n'y crois plus.
PS : Au sujet de ton pseudo, de qui penses-tu être l'ombre ?

Je n'étais pas l'ombre de quelqu'un, mais l'ombre de moi même à l'époque :unsure: Mais j'ai garder ce pseudo parce que je l'aime bien, et que, sans me focaliser dessus, je ne veux pas oublier le passé.

MB
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parenthèse

Message non lu par MB » jeu. 08 sept. 2005, 17:12

Charles a écrit :Les caricatures pathétiques des deux photos précédentes ont leur pendant pour ce qui est de la virilité. Ce n'est pas seulement en femme que se travestissent les homosexuels, mais souvent et d'abord en homme :

Image

Des hommes se travestissent en homme. Plus précisément, ils se déguisent en ce que devrait être un homme selon la mythologie contemporaine de la virilité : cow-boy, ouvrier, policier, apache, blouson noir, militaire. Comme si leur identité individuelle nue était insuffisante pour exister selon elle seule et qu'il fallait se revêtir d'une autre identité abstraite et générale (le militaire, le motard...), s'identifier à un archétype impersonnel. Le travestissement de tel homme en un modèle de l'homme, en un archétype de masculinité, montre à quel point l'homosexualité est une aliénation et une aspiration apparemment impossible à satisfaire, de vivre non pas une identité sexuelle autre, mais sa propre hétérosexualité individuelle.

Le mariage homosexuel est un sale cadeau que fait la société aux homosexuels, car elle sanctionne leur détresse et leur aliénation, les y enfermant encore un peu plus par leur juridicisation.
Bonjour Charles !
Je crois que tu interprètes mal la photo.

1° référence à un groupe musical, dont la présentation humoristique et auto-caricaturale est assez banale : il est courant qu'un groupe se travestisse, alors soit en motard, soit en "gothique", soit en pseudo-marginal façon "Pano Negra" (je parle du sketch des Inconnus, qui sous ce rapport n'a pas vieilli !), etc. Ce déguisement en vaut un autre, et il ne saurait être interprété nécessairement comme tu le fais.

2° Ce travestissement, ce fait de jouer avec les clichés les plus réducteurs de ce qui est considéré comme "viril", est une critique sous-jacente qui me paraît évidente. Seulement elle est faite sous le mode parodique, au 5ème degré, ce qui est non une caractéristique de la culture homo, mais de la culture post-moderne (je te recommande une fois de plus la lecture de Lipovetsky).
Pourquoi faire une critique ? C'est que ces modèles sont abslument débiles. Je rejoins ici le salon que j'aurais voulu voir plus étoffé sur la question du "genre". Un exemple de raccourci stupide entre "virilité" et "genre" : des missionnaires mormons m'ont offert un jour le grand livre de leur secte. Il y avait des illustrations : c'était les tribus perdues d'Israël, etc. Une chose m'avait frappé : les bonshommes qui étaient sur ces images étaient incroyablement musclés, ils avaient de très, très gros bras. Normal : la lecture inconsciente de ces images était que "ben forcément qu'ils ont des gros bras, parce que c'est des vrais mecs, ce sont des hommes droits et pieux" ! A l'inverse, si l'illustrateur avait peint une "crevette", elle n'aurait pas inspiré confiance : on aurait supposé que c'est le traître de service...

Pourquoi ce détour ? Parce que je crains qu'en parlant de l'homosexualité en général, on ne contamine le débat avec des considérations pas forcément bienvenues sur les genres et sur ce qui fait un "vrai mec" et sur le "féminin".

Cordialement
MB

MB
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Message non lu par MB » jeu. 08 sept. 2005, 17:50

Bonjour Hélène !

Vos contributions ont toujours un grand intérêt, mais il y a des points qui soulèvent mon interrogation.
J'en reprends quelques-uns, pas à pas.

1° Je vous cite : "Je ne vois pas bien en quoi dire que l'homosexualité est une blessure qui s'enracine dans le refus de l'altérité serait un argument d'autorité qui bloque la réflexion...au contraire, je crois que cela ouvre une nouvelle perspective de dialogue et de compréhension. Encore faut-il comprendre de quoi il s'agit lorsqu'on parle d'altérité..."

J'aimerais bien en savoir un peu plus sur la notion d'altérité, que je trouve intéressante, mais qui gagnerait à être précisée. Car si l'on y tient, tout est altérité ; OK, un homme qui aime une femme (et vice-versa, bien sûr !) s'ouve à l'altérité. Mais un homme qui aime un homme, une femme qui aime une femme, s'ouvrent également à une altérité : une autre personnalité, une autre manière de voir les choses, un autre corps. Vous me direz que je joue avec le mot d'altérité, et vous aurez raison. Mais entre nous, c'est un peu de votre faute : je ne sais pas vraiment ce que vous voulez dire par là... en trichant un peu, on pourrait vous reprocher de ne pas vous ouvrir à l'altérité parce que, dirait-on alors, vous souhaitez que les homos fassent "comme tout le monde"... (bon c'est de bonne guerre :cool: )
Vous remarquerez aussi que parler ainsi à un(e) homo ne fait pas beaucoup avancer les choses : "ce n'est pas bien, ce que tu fais, parce qu'à travers ton comportement tu fais preuve d'un refus de l'altérité". Avouez que, dit ainsi, ça fait une belle jambe à votre interlocuteur.
Mais nous avons encore le temps d'en parler, et je crois que vous avez commencé à le faire dans un autre salon.

2° Je vous cite encore : "Êtes-vous honnête avec vous même de vous convaincre que si vous avez senti de la culpabilité, c'est à cause de la société (qui loin de présenter le modèle de l'hétérosexualité exclusivement dans nos médias, dans nos écoles, nous présente toutes les formes de pratiques de la sexualité comme acceptables, un choix parmi les autres qui se valent) ? Cette culpabilité avait peut-être quelque chose à vous dire...de ne pas franchir le pas...mais au contraire, la société vous dira, alors que vous êtes en questionnement : suis ton instinct, tant que tu es vrai avec toi-même, tant que tu vis ce que tu as a vivre...même si cela conduit dans un chemin de mort... "
Bien sûr que "c'est à cause de la société", car c'est à travers un groupe social que des valeurs, y compris chrétiennes, sont transmises. Vous mélangez plusieurs points : si l'on regarde le pays médiatique, l'homosexualité y est, sinon valorisée, du moins tout à fait acceptée et revendiquée. Ici, point de culpabilisation. Mais si vous regardez le pays réel, il sera évident que l'homosexualité n'est absolument pas acceptée (je ne dis pas qu'elle doive l'être, ce n'est pas l'objet de mon post) ; il y a des gens qui l'acceptent, mais "pas avec mes enfants" ; d'autres qui ne l'acceptent pas, d'autres qui ont des réactions violentes ("sale p...", "les p.... au bûcher" etc.), et je pense que l'ensemble de ces personnes constitue la majorité de la population, ou du moins une bonne partie. Donc il est tout à fait logique que la première réaction, quand on se découvre homo ou bi ou à "vocation" trans, soit une réaction générale de culpabilité dans le milieu qui nous entoure.
Et il est tout à fait naturel de ne pas se sentir 100 % honnête avec soi-même quand on se dit "c'est la faute des autres, c'est eux qui me rendent coupable" ; car cela suppose un déchirement avec le milieu qui vous a vu grandir, une sorte de "mort à soi" sociale. Ce qui n'est certainement pas agréable.

- et faites attention quand vous dites "cette culpabilité avait certainement des choses à vous dire". Certes, mais on pourrait lier cette culpabilité à n'importe quel sentiment qui ne rencontre pas les habitudes du groupe, et dont la manifestation entraîne potentiellement l'exclusion de celui-ci. Que dirait-on, mettons, d'un Saoudien se sentant une vocation à la conversion chrétienne ? outre le risque juridique qu'il prend (la peine de mort), il lui faudrait se retrancher de sa famille, de ses amis, quitter son pays pour avoir la vie sauve, ou alors mener une double vie... doit-il faire son coming out chrétien ? ne se sent-il pas coupable de trahir le monde qui lui a donné la vie et l'a fait grandir ? Cette culpabilité "n'a-t-elle pas quelque chose à lui dire ? " Vous me direz : ce n'est pas pareil de se sentir homo et de se sentir chrétien. Dans un pays musulman fanatique, sociologiquement si, c'est pareil.
Faites donc attention, je le répète : ce n'est pas la réaction du groupe qui doit guider nos sentiments moraux. Sinon, nous plongeons dans le conformisme.

3° Enfin, prenons avec des pincettes les explications psychanalytiques... mais c'est un autre débat.

Bien à vous !
MB


:)

Charles
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Message non lu par Charles » jeu. 08 sept. 2005, 22:14

Bonjour MB,

Il serait étonnant que les Village People aient eu une intention parodique ou au 5° degré. Leur travestissement est au 1° degré, ils sont un groupe pop, faisant de la musique et de la "culture " pop, c'est-à-dire simple, au premier degré. Ils ne sont pas Leonard Cohen... Ce qu'ils expriment est assez immédiat et le moins au monde secondaire ou réflexif. Et bien sûr, il furent un des premiers groupes musicaux à afficher ouvertement son homosexualité.

Je voulais te citer un film d'un réalisateur homosexuel mais je ne retrouve pas son nom. Il me semblait que c'était Fassbinder mais impossible de retrouver le film. Je n'en avais vu qu'un court extrait, une scène dans des toilettes de bar : un torrero en habit avec sa muletta et qui torrée un motard sur sa machine. Le vaincu satisfaisant le vainqueur. Ca ressemblait beaucoup à l'esthétique de Querelle pour les couleurs et en plus trash pour la qualité de l'image.
Dernière modification par Charles le mar. 21 mars 2006, 17:59, modifié 1 fois.

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Message non lu par Hélène » sam. 10 sept. 2005, 5:14

Allez, je me lance sur la question d’altérité :

Si Adam se reconnaît comme Ish c’est parce qu’il a reconnu, par une sortie de lui-même vers l’autre (qui n’est pas lui et qui est différent…entendons existentiellement, somatiquement et psychiquement), Isha au préalable. C’est seulement après avoir reconnu la différence de l’autre qu’il trouve son identité personnelle et qu’il naît à lui-même, qu’il naît à la dimension personnelle : « Elle sera appelée Isha, parce qu’elle est née de Ish » Il se nomme (naissance à la dimension personnelle, il devient quelqu’un) après avoir nommé Ève en la voyant distincte de lui... Alors que Dieu pose devant lui tous les animaux, Adam ne se reconnaît dans aucune créature, il n’est jamais comblé et n’a pas encore d’identité personnelle. Il n’a pas la parole jusque là. La prise de parole est signe d’une identité, d'une nouvelle création (« Dieu dit : et cela est »). C’est seulement lorsque Dieu le pose devant cet autre, ce « tu » - qui est un autre lui-même mais différent et complémentaire – que son « je », dimension personnelle, s’exprime (s’exprime : sort de lui-même) dans un cri d’émerveillement : « celle-ci est vraiment la chair de ma chair et l’os de mes os ! » Avant cela, il n’a pas la parole.

S’exprimer, sortir de soi vers l’autre (le différent) conduit à une naissance, une identité personnelle et c’est la seule condition de l’Amour (le vrai, celui qui se livre et non pas la caricature, càd la convoitise, la possessivité, l’amour propre, le repli sur soi, l’autosatisfaction, le besoin de reconnaissance, le « j’aime le sentiment d’être aimé », qu’on nous sert à toutes les sauces aujourd’hui). Jésus, qui est l’expression parfaite de Dieu (et « Dieu est Amour » nous dit saint Jean) sort de Lui-même sur la Croix, Il ne s’appartient plus, « les bras ouverts dans une éternelle étreinte universelle » (dixit P.J.M.), Il se livre. Il est tellement hors de lui-même qu’Il fait naître l’Église et y transmet sa Vie : la chair de sa chair et l’os de ses os, son Épouse. « Il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie »… et « qui perd sa vie la gagne » nous dit Jésus. Se perdre pour l’autre (ou l’Autre), c’est naître, c’est vivre…par lui, avec lui et en lui. Voilà qui exprime bien la vocation de tout parent (et tous époux) : perdre sa vie en la transmettant, en la donnant. Je ne suis pas sûre que ce soit l’objectif visé des couples formées de personnes homosexuelles (ni des hétérosexuelles d’ailleurs…à moins d’être profondément conscients de la vocation et la grandeur du Sacrement du mariage qui sur terre est appelé à reproduire cette Image de l'Amour).

Pour l’altérité, il s’agit de mettre face à face un « Tu » et un « je ». Ce n’est d’ailleurs qu’en sortant de lui-même que le chrétien peut faire la rencontre avec le Tout-Autre (par exemple dans la louange qui est un geste totalement gratuit et sans retour sur soi). Reconnaître l’abîme ontologique qui me sépare, moi petite créature, du Créateur, voilà qui est un pas vers la compréhension de la notion d’altérité. Tant que je me prends pour un petit dieu, que Dieu est mon égal, qu’Il est un bon pote, que je m'autosuffis et que Lui reste loin là-haut dans son Ciel ou que ma prière tourne autour de moi-même, de mes besoins personnels, je ne découvre pas cette dimension essentielle pour vivre une vraie relation d’Amour avec mon Sauveur et mon Dieu.

Au niveau humain, c’est pareil. Tant que je ne sors pas de moi-même pour oser aller vers l’autre (l’autre différent de moi…et non pas l’identique fût-il une autre personne, du même sexe comme vous dites) pour le découvrir, m’émerveiller de la différence qui nous sépare mais de la possibilité de l’Amour qui nous uni dans la communion de nos différences, je reste seule avec moi-même…je ne nais pas…ou pire, je régresse dans un replis narcissique.

Certes vous me direz que la relation homosexuelle comporte une dimension tout autant valable de l’amour. C’est une forme d’amour, oui…ou plutôt une forme d’amitié particulière, tout au plus, un balbutiement de l’amour. Mais c’est un amour qui s’arrête en chemin et qui s’installe dans une phase qui aurait dû être surpassée : celle de la peur de l’autre, de la peur du différent…l’autre sexe (on peut appeler cela une non attirance, mais ça reste toujours une peur cachée…bien enfouie). C’est un amour qui ne va pas plus loin parce qu’il n’est pas fécond, parce qu’il s’arrête, parce qu’il conduit à la mort (ces mots vont me valoir quelques taloches…). Allez relire le mythe de Narcisse. Comment finit-il ce cher Narcisse ? Fasciné, il se contemple lui-même dans l’eau qui lui renvoie son reflet (symbole de la recherche de soi dans l’identique) et il est tellement occupé à se mirer (il tombe même amoureux de sa propre image !) qu’il refuse les avances de Nymphe (qui semble-t-il n’était pas le genre de créature à refuser :woman: ). Dépendamment des versions, il tombe dans l’eau et se noie ou il est changé en nénuphar…conclusion : c’est la mort ou la vie végétative. C’est une impasse…un cul-de-sac. Bien sûr, c’est un mythe mais ça dit bien ce que ça dit. À méditer… Ce n’est pas au nom de ce que vivent les personnes homosexuelles que l’Église dit non, c’est au nom de ce qu’elles ne vivent pas…c’est un amour qui ne va pas jusqu’au bout. C’est un amour qui s’installe dans une phase qui aurait dû être dépassée à l’adolescence (l’homophilie latente…qui habite confusément tout ado. L’homosexualité n’est toujours que le passage à l’acte de l’homophilie).

Dieu crée, Dieu se donne, Dieu sort de Lui-même, Dieu est Amour Dieu est Vie. On dit qu’Il est tellement pauvre Dieu qu’Il ne peut qu’aimer. Nous, on peut jalouser, haïr, convoiter… Lui, le Pauvre des pauvres, ne peut qu’aimer. L’acte homosexuel (tout comme l’avortement ou encore la contraception) est une dé-création de l’œuvre de Dieu, le contraire de ce qu’Il est (Vie) et le contraire de ce pourquoi Il nous a crée (la Vie) : pour être à son Image. C’est une atteinte à Dieu : allez méditer les passages de Genèse (Gn 19, 1-12) où il est question des habitants de Sodome qui veulent abuser des Invités de Loth (il s’agit du Seigneur accompagné de deux anges comme le mentionne la note 18.2 de la TOB) : « Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous pour que nous les connaissions » (Gn 19, 5). Notez que le mot « connaître » dans la Bible est au sens fort existentiel « Adam connût Ève et elle enfanta »…on parle de relation charnelle. Notre cher et sympathique Loth préfère leur donner ses deux filles pour qu’ils abusent d’elles (pas très gentil pour les femmes, ses filles en plus. L’hospitalité judaïque nous étonnera toujours) que de laisser les messagers de Dieu (des Anges, la Trinité Elle-même…) se faire abuser par les habitants de Sodome. Tout ceci est pour dire que Dieu est directement affecté par ce péché (eh oui…le méchant mot !)…On peut voir combien Dieu est touché par ce péché…sur la Croix.

Pour conclure, je trouve dommage que les personnes tiennent à se définir comme « homosexuelle, ou lesbienne ou gaie ». Elles sont toujours des personnes avec une identité d’enfant de Dieu. « Je suis homosexuel » est réduire la personne à sa seule dimension charnelle à partir de son orientation sexuelle. La personne est plus que cela. Elle est plus que son corps, elle est plus que son être sexué…
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

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Message non lu par Hélène » sam. 10 sept. 2005, 5:26

MB a écrit :Car si l'on y tient, tout est altérité ; OK, un homme qui aime une femme (et vice-versa, bien sûr !) s'ouve à l'altérité. Mais un homme qui aime un homme, une femme qui aime une femme, s'ouvrent également à une altérité : une autre personnalité, une autre manière de voir les choses, un autre corps. Vous me direz que je joue avec le mot d'altérité, et vous aurez raison.
Ce n'est pas jouer avec les mots c'est de les détourner de leur sens profond...c'est-à-dire, les pervertir ou si vous préférez...relativiser, leur donner le sens subjectif que l'on veut bien leur donner : réductionnisme. Le mot ne veut finalement plus rien dire...tout est altérité. :doh:

Altérité : n.f. (du lat. alter, autre). Caractère de ce qui est autre. (Dictionnaire Larousse) C’est trop simple ? Vous avez mentionné ailleurs à Zefdebruz que vous n’appréciez pas l’étymologie…je vais alors vous en servir à toutes les sauces ! :lol: C'est de bonne guerre comme vous dites...mais dites ? Qui est en guerre ?
MB a écrit :en trichant un peu, on pourrait vous reprocher de ne pas vous ouvrir à l'altérité parce que, dirait-on alors, vous souhaitez que les homos fassent "comme tout le monde"...

Vous me prêtez des intentions que je n'ai pas...peut-être qu'après ce long post vous verrez que vous trichez pas mal un peu trop beaucoup...
MB a écrit :Vous remarquerez aussi que parler ainsi à un(e) homo ne fait pas beaucoup avancer les choses : "ce n'est pas bien, ce que tu fais, parce qu'à travers ton comportement tu fais preuve d'un refus de l'altérité". Avouez que, dit ainsi, ça fait une belle jambe à votre interlocuteur.
Encore une fois, vous me prêtez des intentions que je n'ai pas...décidément, ça devient une habitude. Où ai-je prononcé de telles paroles je vous prie ? Je crois que Shadow a bien reçu ce que je disais (même si elle ne se reconnaît pas dans ce profil) et a bien saisi mes intentions bienveillantes de dialoguer avec elle dans le respect. J'ai le plus haut respect pour sa personne parce qu'elle n'a pas été agressive et je la trouve très courageuse de venir s'exprimer sur un forum catholique pour tenter de comprendre ce que nous croyons et d'expliquer ce qu'elle vit. Je la vois non pas comme "une homo" comme vous dites mais comme une personne à part entière...pour qui Jésus a versé son Sang autant que pour moi.
2° Bien sûr que "c'est à cause de la société", car c'est à travers un groupe social que des valeurs, y compris chrétiennes, sont transmises. Vous mélangez plusieurs points : si l'on regarde le pays médiatique, l'homosexualité y est, sinon valorisée, du moins tout à fait acceptée et revendiquée. Ici, point de culpabilisation. Mais si vous regardez le pays réel, il sera évident que l'homosexualité n'est absolument pas acceptée (je ne dis pas qu'elle doive l'être, ce n'est pas l'objet de mon post) ; il y a des gens qui l'acceptent, mais "pas avec mes enfants" ; d'autres qui ne l'acceptent pas, d'autres qui ont des réactions violentes ("sale p...", "les p.... au bûcher" etc.), et je pense que l'ensemble de ces personnes constitue la majorité de la population, ou du moins une bonne partie.

Je ne peux parler pour la population en France mais, ici au Québec, l'ouverture aux personnes homosexuelles est telle que les hétérosexuelles sont culpabilisées de l'être ! La police des idées a finalement eu raison des "rétrogrades homophobes de l'Église Catholique" (et je ne vous parle pas de la haine contre Celle-ci). Le Canada est le 3e pays au monde à avoir légalisé le mariage entre conjoints de même sexe et Montréal, après San Francisco, est reconnue mondialement pour son ouverture: village gay, restaurants gay (la nourriture est différente que celle des hétérosexuels ?), jeux olympiques gays, puissant lobby, fierté gay. Je ne m'appuie pas sur le pays médiatique comme vous dites pour affirmer ceci, mais sur le pouls pris sur le terrain, chez Monsieur et Madame Tout'l'monde. Ici, c'est de se déclarer chrétien qui est dangereux ! Je le sais, je le vis quotidiennement : les railleries, le mépris, les attaques.
Donc il est tout à fait logique que la première réaction, quand on se découvre homo ou bi ou à "vocation" trans
Voilà deux mots qui ne se marient pas : "vocation trans"...depuis quand quelqu'un ressentirait un appel à devenir trans ? Car ce mot vocation vient du latin vocatio, de vocare, appeler. Personne n'a été appelé par Dieu à la vocation trans. En tout cas, si appel il y a, ce n'est pas la voix de Dieu qui se fait entendre.
Et il est tout à fait naturel de ne pas se sentir 100 % honnête avec soi-même quand on se dit "c'est la faute des autres, c'est eux qui me rendent coupable"
Comme disent les anglais: the devil made me do it...c'est bien commode. Du coup, ça nous déresponsabilise et ça jette le tort sur un autre...tiens, tiens...ça sonne comme une histoire qui m'est familière : "ce n'est pas moi c'est la femme (Adam accuse la femme de l'avoir séduit)...que tu as mise à côté de moi (maintenant il accuse Dieu d'avoir mis cette créature à côté de lui...on est loin des grands élans de Genèse 1)" ! "Ce n'est pas moi c'est le serpent" (Ève accuse le serpent de l'avoir séduite...heureusement que le serpent se tait et qu'on en fini là, on se demande jusqu'où cette escalade de déresponsabilisation serait descendue...ah oui ! Jusqu'à la Parousie...il ne s'épuise pas de recommencer son manège sans fin : N'est-il pas l'Accusateur de l'homme et de Dieu celui-là ? :twisted: )...
car cela suppose un déchirement avec le milieu qui vous a vu grandir, une sorte de "mort à soi" sociale. Ce qui n'est certainement pas agréable.
Vous avez raison...ce n'est pas agréable...mais c'est salutaire ! Il faut entendre saint Paul exhorter les communautés fraîchement converties de faire disparaître de leur vie, emportement, excès de colère, ivrognerie, débauche, etc. Il y a effectivement un moment de rupture avec le passé, avec le vieil homme en nous pour accueillir l'homme nouveau, recréé à l'image de Dieu dans le Christ...on ne s'en sort pas.
- et faites attention quand vous dites "cette culpabilité avait certainement des choses à vous dire". Certes, mais on pourrait lier cette culpabilité à n'importe quel sentiment qui ne rencontre pas les habitudes du groupe, et dont la manifestation entraîne potentiellement l'exclusion de celui-ci. Que dirait-on, mettons, d'un Saoudien se sentant une vocation à la conversion chrétienne ? outre le risque juridique qu'il prend (la peine de mort), il lui faudrait se retrancher de sa famille, de ses amis, quitter son pays pour avoir la vie sauve, ou alors mener une double vie... doit-il faire son coming out chrétien ? ne se sent-il pas coupable de trahir le monde qui lui a donné la vie et l'a fait grandir ? Cette culpabilité "n'a-t-elle pas quelque chose à lui dire ? " Vous me direz : ce n'est pas pareil de se sentir homo et de se sentir chrétien. Dans un pays musulman fanatique, sociologiquement si, c'est pareil.
Pas besoin d'être saoudien pour souffir de la part de nos proches lors d'un comming out chrétien ! Mais mieux vaut plaire à Dieu que plaire aux hommes. S'il s'agit d'une réelle conversion, rien n'arrêtera le chrétien de proclammer la Bonne Nouvelle (pas même la mort). Si les martyrs donnent leur vie pour annoncer le Christ par amour pour Lui et pour ses frères, je ne crois pas qu'une personne homosexuelle convaincue en fera autant pour sa cause...elle optera (hélas) pour le désespoir...parfois conduisant au suicide. Un meurt par amour (ce n'est pas un choix délibéré...mais il accepte en toute liberté) et l'autre meurt de désespoir (dans un choix dont la liberté est aliénée). Tant qu'à frôler les extrêmes...un saoudien qui devient chrétien... :unsure:
Faites donc attention, je le répète : ce n'est pas la réaction du groupe qui doit guider nos sentiments moraux. Sinon, nous plongeons dans le conformisme.

Merci de me ramener dans le droit chemin...
3° Enfin, prenons avec des pincettes les explications psychanalytiques... mais c'est un autre débat.

Pourquoi donc des pincettes ? Vous avez quelque chose contre la psychanalyse ? Certes, elle a peut-être dit des bêtises mais aussi des vérités sur la personne humaine dans sa dimension psychique. À moins que ce ne soit pas avec la psychanalyse que vous ayez un problème mais avec le fait de relier le problème de l'homosexualité à la dimension psychologique de la personne ? Oui, c'est un autre débat qui pourrait faire l'objet d'un nouveau fil.

Cordialement :) ,
Hélène
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Message non lu par shadow » sam. 10 sept. 2005, 22:44

eh bien, le débat devient bien compliqué, et je suis pas sur de pas dire de bêtise :roll:
perdre sa vie en la transmettant, en la donnant. .Je ne suis pas sûre que ce soit l’objectif visé des couples formées de personnes homosexuelles (ni des hétérosexuelles d’ailleurs…à moins d’être profondément conscients de la vocation et la grandeur du Sacrement du mariage qui sur terre est appelé à reproduire cette Image de l'Amour).
effectivement, je pense pas que les gens pensent à perdre leur vie en la transmettant :lol:
Nan sérieux, moi pour moi l'amour vrai doit prendre en compte cette dimension, et pour quelqu'un que j'aime, j'espere que je serais prête à tout, mais je ne peux pas dire étant donner que je ne l'ai jamais vécu (devoir tout donner)

Reconnaître l’abîme ontologique qui me sépare, moi petite créature, du Créateur, voilà qui est un pas vers la compréhension de la notion d’altérité. Tant que je me prends pour un petit Dieu, que Dieu est mon égal, qu’Il est un bon pote, que je m'autosuffis et que Lui reste loin là-haut dans son Ciel ou que ma prière tourne autour de moi-même, de mes besoins personnels, je ne découvre pas cette dimension essentielle pour vivre une vraie relation d’Amour avec mon Sauveur et mon Dieu.
Euh, je comprend pas, ça veut dire qu'il faut être croyant pour comprendre l'altérité ? Moi c'est pas un bon pote, c'est juste que je me dis "je sais pas s'il existe, si oui tant mieux, si non tant pis"
Au niveau humain, c’est pareil. Tant que je ne sors pas de moi-même pour oser aller vers l’autre (l’autre différent de moi…et non pas l’identique fût-il une autre personne, du même sexe comme vous dites) pour le découvrir, m’émerveiller de la différence qui nous sépare mais de la possibilité de l’Amour qui nous uni dans la communion de nos différences, je reste seule avec moi-même…je ne nais pas…ou pire, je régresse dans un replis narcissique.
Mais je ne refuse pas d'aller vers les garçons, c'est pas ça, c'est juste qu'il ne m'interesse pas sentimentalement parlant, comme vous avec les femmes. Donc pour cela, je suis condamnée à ne pas naitre ou a regresser dans un replis narcissique ? Charmante perspective !
Certes vous me direz que la relation homosexuelle comporte une dimension tout autant valable de l’amour. C’est une forme d’amour, oui…ou plutôt une forme d’amitié particulière, tout au plus, un balbutiement de l’amour
Je suis désolé de dire ça, mais comment pouvez vous le savoir alors que vous ne l'avez jamais ressenti ? Comment peut on juger une sentiment de balbutiement de l'amour sans l'avoir jamais vécu ? Ne me parlez pas de psychanalise, j'aimerais du concret.


Mais c’est un amour qui s’arrête en chemin et qui s’installe dans une phase qui aurait dû être surpassée : celle de la peur de l’autre, de la peur du différent…l’autre sexe (on peut appeler cela une non attirance, mais ça reste toujours une peur cachée…bien enfouie).
Hum, si on admet cela (bien que je ne sois pas d'accord), je ne vois vraiment pas ce qui provoquerais ça, en tout cas chez moi. Je n'ai jamais eu de probleme particulier avec les garçons.
C’est un amour qui ne va pas plus loin parce qu’il n’est pas fécond, parce qu’il s’arrête, parce qu’il conduit à la mort (ces mots vont me valoir quelques taloches…).
Mdrrr, c'est une maniere originale de suicide on dirait :lol: M'enfin, il conduit à la mort de quoi ? Parce que perso, si je me serais pas assumé, je serais probablement effectivement morte.
Allez relire le mythe de Narcisse. Comment finit-il ce cher Narcisse ? Fasciné, il se contemple lui-même dans l’eau qui lui renvoie son reflet (symbole de la recherche de soi dans l’identique) et il est tellement occupé à se mirer (il tombe même amoureux de sa propre image !) qu’il refuse les avances de Nymphe (qui semble-t-il n’était pas le genre de créature à refuser ). Dépendamment des versions, il tombe dans l’eau et se noie ou il est changé en nénuphar…conclusion : c’est la mort ou la vie végétative. C’est une impasse…un cul-de-sac. Bien sûr, c’est un mythe mais ça dit bien ce que ça dit. À méditer…
Ben, vous aussi alors on peut dire que vous allez vers un autre vous-même, puisque vous allez vers un autre être humain :P Moi, ça n'est pas du sexe de l'autre dont je tombe amoureuse, mais d'une personne. Il se trouve que ce sera forcement une fille (enfin jusqu'ici), mais ça n'est pas parce que c'est une fille que je l'aime (bon c'est pas très clair lol)
n’est pas au nom de ce que vivent les personnes homosexuelles que l’Église dit non, c’est au nom de ce qu’elles ne vivent pas…c’est un amour qui ne va pas jusqu’au bout. C’est un amour qui s’installe dans une phase qui aurait dû être dépassée à l’adolescence (l’homophilie latente…qui habite confusément tout ado. L’homosexualité n’est toujours que le passage à l’acte de l’homophilie).
Entre les narcissique, les suicidés originaux et les adolescents retardés, on a une jolies image dites moi ;-) Mais vous savez, si on ramene ça à une moindre échelle : mes amis voulaient me faire faire les montagnes russe, que je connaisse ça dans ma vie. Moi, je ne voulais pas, j'en étais malade rien que de regarder. Eh bien, libre à moi de ne pas y aller non ? Il ne vont pas me forcer pour que je le vive contre mon gré, c'est stupide. Et ça ne sert à rien non plus de faire la morale, à part à créer des tensions.
Pour conclure, je trouve dommage que les personnes tiennent à se définir comme « homosexuelle, ou lesbienne ou gaie ». Elles sont toujours des personnes avec une identité d’enfant de Dieu. « Je suis homosexuel » est réduire la personne à sa seule dimension charnelle à partir de son orientation sexuelle. La personne est plus que cela. Elle est plus que son corps, elle est plus que son être sexué…
ça c'est vrai, d'ailleurs avec des amis on s'est définit comme homosensuels ou homosentimentaux :cool: Ben ouai, c'est pas que le sexe l'homosexualité, c'est l'amour. Et l'homosexualité, c'est pas que ça la personne.
Je ne peux parler pour la population en France mais, ici au Québec, l'ouverture aux personnes homosexuelles est telle que les hétérosexuelles sont culpabilisées de l'être !
ça, c'est franchement stupide... :-x
Je le sais, je le vis quotidiennement : les railleries, le mépris, les attaques.
Les roles sont inversé quoi lol, avant c'était les homo qui se faisaient railler, maintenant, c'est ceux qui sont cataloguer "contre les homo" :s
ar ce mot vocation vient du latin vocatio, de vocare, appeler. Personne n'a été appelé par Dieu à la vocation trans. En tout cas, si appel il y a, ce n'est pas la voix de Dieu qui se fait entendre.
Ben, d'après eux ça vient du plus profond d'eux même. Je l'ai pas vécu, je peux pas le dire, mais je répète ce que j'ai entendu.
Mais mieux vaut plaire à Dieu que plaire aux hommes.
J'ai un probleme à vous soumettre. Quand je nis être attirée par les filles "naturellement" (=qui correspond à ma propre nature), je me hais moi même. Au contraire, maintenant que je m'assume, sans avoir une confiance absolue en ma personne, je m'aime bien. Mieux vaut il plaire à Dieu ou à soi même ? Peut on se plaire à soi même sans plaire à Dieu ?
Si les martyrs donnent leur vie pour annoncer le Christ par amour pour Lui et pour ses frères, je ne crois pas qu'une personne homosexuelle convaincue en fera autant pour sa cause...elle optera (hélas) pour le désespoir...parfois conduisant au suicide. Un meurt par amour (ce n'est pas un choix délibéré...mais il accepte en toute liberté) et l'autre meurt de désespoir (dans un choix dont la liberté est aliénée).
ah oui, c'est vraiment dans les extremes...M'enfin, c'est bête de mourir comme ça, si on vit, on pourra faire plus de choses pour aider les gens non ? Mais là entre la notion de symbole, qui fait qu'on peut faire plus bouger les choses en étant mort. Bien compliqué tout ça. Mais si vous voulez des martyr, je penserais à cette femme qui a crée la 1ere association d'homo en afrique (!), qui n'a pas renoncer malgré les menace de mort, et qui à finit assassinée.

MB
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Message non lu par MB » dim. 11 sept. 2005, 13:16

Bonjour Hélène... à l'heure où j'écris, vous n'êtes peut-être pas encore réveillée, mais ce n'est pas une critique ! :)

J'ai lu votre post sur la notion d'altérité, et je ne sais pas si j'ai la compétence pour vous reprendre point par point. En fait, ce que vous dites est assez convaincant, et même très éclairant pour la compréhension de certaines Ecritures, mais je ne vois pas le rapport automatique avec les questions sexuelles. Altérité = caractère de ce qui est autre. C'est la définition pure et simple, et vous avez raison de la rappeler. Pourquoi la réduire à des questions de sexe ? Ne me dites pas, je vous en prie : "l'être féminin et l'être masculin sont différents, etc. et qu'ils représentent le type même de différence, etc". cela ne me convainc pas du tout, et entre nous, je trouve que c'est une imposture qui empêche la compréhension mutuelle de bien des gens.
Mais c'est un problème de positions générales, il faut le reconnaître : je n'admets pas que dans une discussion portant sur des choses générales et intellectuelles une femme commence sa réflexion en disant "moi, en tant que femme, je pense que". C'est un scandale intellectuel ; j'admets ce genre de remarques portant sur des expériences biologiquement féminines - règles, pratique sexuelle féminine, grossesse, accouchement, allaitement. Mais pour le reste, c'est inacceptable ; ou bien on réfléchit, et dans ce cas on n'a plus de sexe, ou bien l'on ne réfléchit pas.
Une fois de plus, je ne comprends pas pourquoi vous faites de la différence sexuelle la pierre de touche de la notion d'altérité. Finalement, quand j'y pense, au moment où je vous ai parlé de plein de types d'altérité, j'ai eu tort de dire que je jouais sur les mots. Ce qui est autre que moi, de quelque manière que ce soit, montre de l'altérité ; pourquoi s'arrêter au sexe ? Franchement, c'est un peu primaire.

Pour le reste, je vous cite, en commençant par des choses mineures.
- " Voilà deux mots qui ne se marient pas : "vocation trans"...depuis quand quelqu'un ressentirait un appel à devenir trans ? Car ce mot vocation vient du latin vocatio, de vocare, appeler. Personne n'a été appelé par Dieu à la vocation trans. En tout cas, si appel il y a, ce n'est pas la voix de Dieu qui se fait entendre. " Je n'ai pas écrit "vocation trans", mais "vocation" trans, soulignant par là le fait que j'admettais que ce mot n'allait pas, et que je l'utilisais faute de mieux, ou plutôt pour mieux faire ressortir la similitude sociologique de ces tendances (il faut s'abstraire du monde dans chaque cas)... Il faut faire attention à l'endroit où sont placés les guillemets ! :P

- Je vous cite de nouveau, reprenant un de mes passages :

" MB a écrit:
Vous remarquerez aussi que parler ainsi à un(e) homo ne fait pas beaucoup avancer les choses : "ce n'est pas bien, ce que tu fais, parce qu'à travers ton comportement tu fais preuve d'un refus de l'altérité". Avouez que, dit ainsi, ça fait une belle jambe à votre interlocuteur.

Encore une fois, vous me prêtez des intentions que je n'ai pas...décidément, ça devient une habitude. Où ai-je prononcé de telles paroles je vous prie ? Je crois que Shadow a bien reçu ce que je disais (même si elle ne se reconnaît pas dans ce profil) et a bien saisi mes intentions bienveillantes de dialoguer avec elle dans le respect. J'ai le plus haut respect pour sa personne parce qu'elle n'a pas été agressive et je la trouve très courageuse de venir s'exprimer sur un forum catholique pour tenter de comprendre ce que nous croyons et d'expliquer ce qu'elle vit. Je la vois non pas comme "une homo" comme vous dites mais comme une personne à part entière...pour qui Jésus a versé son Sang autant que pour moi."


La petite phrase que je vous prête imaginairement correspond pourtant au sentiment qui naît de votre lecture. Mais ce sentiment est peut-être limité à ma seule personne, et dans ce cas, si je suis le seul, toutes mes excuses.
J'ai dit aussi "une homo" par simplicité, et en effet ça ne convient pas. Comme le fait l'Eglise avec justesse, on doit dire "les personnes homosexuelles", ou autre chose, mais qui fasse avant tout ressortir la notion de personne (le sexe n'étant pas tout dans la vie).
Les autres malentendus sont mineurs : de fait, il faut dialoguer dans le respect comme vous savez si bien le faire (avec "pudeur et délicatesse", comme le dit joliment le CEC). Et je crois que c'est le problème en ce qui concerne les réactions liées à l'homosexualité. Beaucoup de gens qui condamnent celle-ci le font sans charité, sans respect, sont coupables de scandale et poussent les personnes homos au désespoir. Mais dans ce cas, le plus grand péché est du côté des "homophobes". Il est probable que la virulence de beaucoup d'associations homosexuelles soit à relier à cette habitude du rejet violent. Dieu merci, ce n'est pas votre cas, et si vous avez cru, en me lisant, que je le pensais, je me suis mal exprimé !

Reprenons :
- "Pas besoin d'être saoudien pour souffir de la part de nos proches lors d'un comming out chrétien ! Mais mieux vaut plaire à Dieu que plaire aux hommes. S'il s'agit d'une réelle conversion, rien n'arrêtera le chrétien de proclammer la Bonne Nouvelle (pas même la mort). Si les martyrs donnent leur vie pour annoncer le Christ par amour pour Lui et pour ses frères, je ne crois pas qu'une personne homosexuelle convaincue en fera autant pour sa cause...elle optera (hélas) pour le désespoir...parfois conduisant au suicide. Un meurt par amour (ce n'est pas un choix délibéré...mais il accepte en toute liberté) et l'autre meurt de désespoir (dans un choix dont la liberté est aliénée). Tant qu'à frôler les extrêmes...un saoudien qui devient chrétien... Unsure "
Certes... mais je préférerais que le Saoudien en question 1° ne souffre pas (des mauvais moments en moins), 2° ne meure pas assassiné : car cela ferait un meurtrier de moins ! Le premier objet de notre sollicitude doit parfois être le pécheur et pas sa victime.
Sinon, ce que vous dites sur la personne homo "annonçant" sa cause est purement gratuit, car il y a des gens qui font ainsi (et qui, comme l'a rappelé Shadow en citant un cas, peuvent choisir d'affronter la mort). Il y a des homos qui meurent de désespoir ; il y en a d'autres qui vivent. Et il faudrait prouver que ceux qui meurent de désespoir ne meurent pas en raison du rejet de leur société (et dans ce cas, les vrais pécheurs sont du côté de ceux qui les rejettent, ou qui les critiquent de manière si peu charitable que leur attitude s'apparente à un rejet).
Je ne vois d'ailleurs pas ce que vous voulez dire en écrivant : "Tant qu'à frôler les extrêmes...un saoudien qui devient chrétien..." il y en a, et beaucoup plus qu'on ne le croit, seulement il est interdit d'en parler sur place, pour les raisons que vous imaginez. C'est une des choses qui me font dire que le monde musulman est beaucoup plus chancelant qu'on ne croit.

- Pour en revenir à cette réaction au sujet du Saoudien, quelque chose me gêne dans votre discours. Vous dites : oui, mais le chrétien a raison, et la personne homo a tort. Vous dites : le chrétien meurt par amour, et l'homo par désespoir. Certes ; mais on ne peut pas se contenter de dire cela. Ce qui me fait penser à une remarque de J. Locke, dans son traité sur la tolérance : il reprend les différentes Eglises qui se chamaillent, et note que chacune d'elle dit "oui, mais c'est moi qui ai raison"... comment faire, dans ce cas, si ceux d'en face disent qu'ils ont raison eux aussi ? Dans les affaires d'ordre général, on ne peut pas se contenter de la persuasion que l'on est dans le bon camp et ceux d'en face dans le mauvais, et se donner toute licence d'agir en raison de cette seule persuasion. Cela mène au pur rapport de force. Enfin, je glisse hors du sujet...


- En ce qui concerne les questions de psychanalyse, je développe un tout petit peu ma réponse, mais sans en rajouter (ce n'est pas le débat) : ce qui se passe dans le cerveau est le produit de phénomènes physico-chimiques (hypothèse qui, contrairement à ce qu'on croit, n'exclut pas les hypothèses chrétiennes) ; or le cerveau est un organe mal connu, le plus mal connu. Avant donc de parler d'inconscient, de Ca, de Surmoi etc., on doit aller chercher comment fonctionnent les lobes, les neurones, etc. Si l'inconscient existe, alors il se manifeste dans des phénomènes internes au cerveau, que l'on n'a pas encore décryptés.
Qu'on cherche à expliquer des situations particulières par des problèmes psychologiques, cela tombe sous le sens ; mais ces explications ne doivent pas forcément faire appel à l'hypothèse de l'inconscient, de l'Oedipe, etc.
Enfin (et j'en resterai là), la psychanalyse est un savoir qui a des fortes tendances à l'idéologie repliée sur elle-même, qui rejette l'idée d'expérimentation et de preuve scientifique (sauf pseudo-preuve issue de telle'"expérience clinique"). Il est vrai qu'il y a des psys honnêtes, cela dit.

A bientôt !
MB

[La question sur l'Eglise au Québec est le premier message d'un fil ouvert dans le sous-forum "Vie de l'Eglise". Charles]

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Message non lu par Charles » dim. 11 sept. 2005, 13:54

ImageImage

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Ces deux images sont très intéressantes. D'abord dans celle de gauche, c'est l'idéalisation que je retiens. Aucun marin réel n'a jamais ressemblé à ce marin idéal, céleste même, qui semble trôner dans un ciel d'un pur azur. Si l'on a une telle vision de l'homme et de la virilité, alors on suppose aussi cette virilité inaccessible. C'est quasiment une virilité séparée au sens platonicien. Personne ne peut l'égaler tout simplement parce qu'elle est idéale, désincarnée, inhumaine. J'écris cela parce qu'en relisant le sujet, j'ai été frappé par le rapprochement entre cette image et la photo de Charles de Foucauld qui me sert d'avatar. C'est d'une part une humanité dont la condition limitée et faillible est complètement assumée et de l'autre, un modèle d'humanité idéalisé et parfait. Et la défaillance par rapport à la perfection de ce modèle du marin est inévitable. Elle est inscrite dès l'origine dans la relation à lui qui n'est rien d'autre que ce qu'on appelle idolâtrie. Le torero en habit de lumière, scintillant, brillant, dominateur et armé de son épée... c'est exactement la même chose dans le film dont je parlais. On peut toujours diviniser un homme, ça ne nous coûte rien, mais pour tâcher de lui ressembler, c'est impossible, nous ne serons jamais des olympiens. La défaillance quand elle n'est pas assumable prend les dimensions de la catastrophe, de l'effondrement, de l'anihilation de la personnalité. Si j'ai besoin pour être heureux de ressembler à ce dieu, si j'ai besoin de posséder cette virilité divino-céleste, c'est-à-dire absolue, alors je suis condamné au malheur, alors je meurs intérieurement dans ma défaillance, je renonce à tout espoir de jamais être un homme et d'être heureux. Bref, l'icône de la virilité (et là je te rejoins sur la débilité des modèles, sauf qu'ils ne seraient rien s'il n'y avait personne pour leur rendre un culte) est une machine à broyer les personnalités, même chose pour les icônes de la féminité. Il n'est en réalité nul besoin de ressembler à Pierce Brosnan pour rendre une femme heureuse, ni de ressembler à Nicole Kidman pour rendre un homme heureux...

L'image de droite est une superbe illustration du désir et de la rivalité mimétiques à l'oeuvre dans le phénomène de l'homosexualité selon Girard. Inutile de revenir là-dessus mais c'est tellement criant, que je ne pouvais pas omettre de le signaler.
Dernière modification par Charles le lun. 12 sept. 2005, 23:14, modifié 3 fois.

Charles
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Message non lu par Charles » dim. 11 sept. 2005, 20:22

Cher MB,

je ne comprends pas que tu ne comprennes pas ce que comprend Hélène... au sujet de l'altérité.

Il n'y a pas de rencontre possible sans accueil de l'altérité. Et dans le cas de la rencontre amoureuse, la différence sexuelle démultiplie l'étrangeté de l'autre. La rencontre amoureuse est une rencontre particulière de ce domaine plus vaste des rencontres, avec les hommes, avec Dieu. Or il est très possible de refuser la rencontre. C'est ce que fait le renard avec le Petit Prince dans le livre de Saint-Exupéry. Le renard demande a être apprivoisé, il veut devenir domestique, il veut être un animal familier. Ce sont précisément des exigences qui s'opposent à la rencontre. Car on ne peut rencontrer que des être libres, avec qui la familiarité est à jamais impossible. Quand je dis familiarité c'est dans le sens de l'appartenance, de la possession : voilà, Untel est entré dans mon monde, il lui est compatible et lui appartient désormais pour toujours. Ce sentiment de familiarité ignore complètement les dimensions de liberté, d'étrangeté et de non-domestication de la personne, qu'elle soit humaine ou divine. Pour dire les "bêtes sauvages", la langue espagnole a une belle expression "fieras", les fières... La familiarité oublie complètement la sauvage étrangeté de la personne, et que c'est une grâce qui nous est faites que d'avoir des amis et d'être aimé.

Le refus de la rencontre n'est pas seulement une idée qu'on peut trouver dans le Petit Prince. Socialement, on observe des phénomènes de ghettoïsation volontaire. Des groupes, des "tribus", tournent en vase clos. Ce sont toujours les mêmes personnes, les mêmes lieux... J'ai participé à un concours de dîner cette année, sur l'invitation d'une amie. A chacun de ces dîners de six personnes, les organisatrices avaient choisies des convives qui ne se connaissaient pas auparavant. Seulement le premier souci était de s'assurer qu'en fait, on se connaissait déjà soit directement (Ah Blandine tu es là aussi !) ou indirectement (Ah toi aussi tu connais Pierre !)... des fois qu'on risquerait de faire une rencontre... mais non tout va bien... on est entre nous... pas de danger. Je connais aussi une bande dont les membres se sont fréquentés exclusivement jusqu'à la nausée et l'éclatement. Pour un étranger à leur groupe s'y insérer était quasiment impossible vu l'étroitesse des liens déjà tissés, cela eût été comme prendre en cours de route un film à cent à l'heure tourné dans une langue étrangère. A la fin, ça donnait l'impression de criquets dans un bocal. Et il y a aussi des phénomènes mimétiques dans l'amitié ou l'amour où l'un des deux se comporte comme un caméléon qui copie servilement les vêtements, les goûts, les façons de parler de l'autre... et là c'est ce caméléon qui tend à rendre impossible une relation fondée sur la rencontre, non pas en refusant l'altérité de l'autre mais en niant la sienne propre.

Le rapport de l'altérité et de la sexualité est que la différence sexuelle est comme un catalyseur ou un démultiplicateur de la différence tout court qui fait que nous pouvons faire des rencontres, c'est-à-dire aimer. Ce n'est pas par hasard si l'union conjugale de l'homme et de la femme est la métaphore théologique de l'amour entre Dieu et l'humanité. Tu noteras la rupture avec Aristote pour qui l'égalité est condition de l'amitié ce qui explique selon lui l'amitié impossible entre les hommes et les dieux. Il n'y a pas d'amour si l'on n'admet pas qu'il y a en l'autre un part d'étrangeté qui nous est et sera à jamais inaccessible. Dans le cas de la différence sexuelle, cette étrangeté est inscrite dans les corps. Et c'est une merveille.
Dernière modification par Charles le lun. 12 sept. 2005, 17:56, modifié 1 fois.

MB
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Message non lu par MB » lun. 12 sept. 2005, 2:34

Salut Charles !

Grâce à toi je vois mieux, et je te remercie. Comme je fatigue un peu en ce moment (l'heure est tardive...) je ne pourrai pas te répondre tout de suite.

Sinon, au sujet des réactions de "la société" par rapport aux personnes homosexuelles, un témoignage édifiant, que je viens de lire sur le site du Monde :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 537,0.html

Je crois, à supposer que ce témoignage soit représentatif, qu'il n'y pas grand-chose à ajouter sur la question de la "culpabilité". Les coupables en l'occurrence, s'il y en a, ne sont pas forcément ceux qu'on croit.

A bientôt !

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