Problèmes moraux
Publié : sam. 26 oct. 2019, 18:30
Bonsoir,
Tout d'abord, merci beaucoup pour toutes les réponses que j'ai déjà obtenues sur ce forum. Il y a encore quelques mois, j'étais devenue quasiment amorale et maintenant, je reconnais que je veux tendre vers l'amour et vers le bien. Mais je m'interroge sur les moyens d'y parvenir, et c'est pour cela que j'ouvre ici ce sujet.
Première question : Je suis prise de sérieux doutes sur certains points centraux du christianisme, et notamment sur l'intérêt du combat spirituel. Faut-il combattre ses envies de pécher, ses pulsions ? Ne vaut-il pas mieux ne pas réagir face à ces tendances, les laisser passer (sans pour autant y consentir) pour ne pas les aiguillonner ? Prenons l'exemple d'un chien furieux. Plus on tirera sa laisse pour l'empêcher de se dégager et d'aller mordre quelqu'un, plus stimulé par cet aiguillon, il deviendra agressif et dangereux ; si on maintient fermement la laisse sans tirer dessus néanmoins davantage que si le chien était calme et serein, si l'on choisit donc de ne pas réagir et de ne pas changer notre attitude de celle que nous avons l'habitude d'avoir, n'obtient-on pas des résultats plus efficaces ? N'en est-il pas de même pour le péché ?
Deuxième question : le fait de se dire "coupable" ne nous enlaidit-il pas moralement ? Une action faite avec culpabilité n'est-elle pas plus laide qu'une action faite sans culpabilité ? Ne vaut-il pas mieux se considérer comme "bon" pour l'être effectivement ? Prenons l'exemple de quelqu'un qui vole une pomme. Si sa conscience l'accuse pendant qu'il le fait, son vol sera considéré comme odieux ; si au contraire, il se sent justifié dans son for intérieur ("J'ai le droit de me nourrir comme tout le monde", "La nourriture devrait être gratuite pour tout le monde" se dit-il), fait-il vraiment le mal ?
Troisième question : y a-t-il des choses qui sont mauvaises dans l'absolu ? n'est-il pas imprudent de définir une loi morale absolue ? Si je tue quelqu'un pour sauver la vie d'une personne qui se fait agresser par la première, est-ce mal ? Si j'avorte parce que je sais que j'ai une maladie horrible qui a 50% de chance d'être transmise à mon enfant, est-ce mal ? Si j'apostasie pour sauver la vie d'autres personnes (comme dans le cas du film Silence), est-ce mal ? Peut-on vraiment définir des interdits absolus en matière de morale ? quel est le danger du relativisme moral ? en quoi ce dernier est-il problématique ?
Quatrième question : est-on vertueux si l'on commet un mal par obéissance à son père spirituel ?
Le catholicisme continue de m'interpeller (bien que je sois protestante) et cette question le concerne plus particulièrement.
Cinquième question : a) l'amour exige-t-il vraiment le sacrifice ? Ne peut-on pas aimer l'autre tout en gardant l'amour de soi et son petit égoïsme ? Faut-il que le bien fait à autrui soit une privation faite à nous-même pour être réellement un bien ? b) en quoi les pénitences sont-elles importantes et font-elles partie de l'amour chrétien ?
Sixième question : la certitude que les pauvres et les malades sont grandement soutenus par les anges et placés très hauts dans le Royaume des cieux ne risque-t-il pas de nous aveugler sur leurs souffrances et de les minimiser ? et de ne pas chercher à y remédier mais au contraire de nous faire tomber dans un dolorisme aveugle ? Penser que la souffrance élève l'homme vers Dieu ne risque-t-il pas de nous faire manquer de compassion envers les souffrances de notre prochain ? connaître une vérité absolue ne risque-t-il pas de nous déshumaniser ?
Septième question : Connaître une vérité absolue ne risque-t-il pas de nous rendre intolérant et moins ouvert d'esprit ?
Voilà mes questions... Je suis désolée de m'en poser autant, mais je suis toujours en recherche actuellement.
Bonne soirée à vous,
Quejana
Tout d'abord, merci beaucoup pour toutes les réponses que j'ai déjà obtenues sur ce forum. Il y a encore quelques mois, j'étais devenue quasiment amorale et maintenant, je reconnais que je veux tendre vers l'amour et vers le bien. Mais je m'interroge sur les moyens d'y parvenir, et c'est pour cela que j'ouvre ici ce sujet.
Première question : Je suis prise de sérieux doutes sur certains points centraux du christianisme, et notamment sur l'intérêt du combat spirituel. Faut-il combattre ses envies de pécher, ses pulsions ? Ne vaut-il pas mieux ne pas réagir face à ces tendances, les laisser passer (sans pour autant y consentir) pour ne pas les aiguillonner ? Prenons l'exemple d'un chien furieux. Plus on tirera sa laisse pour l'empêcher de se dégager et d'aller mordre quelqu'un, plus stimulé par cet aiguillon, il deviendra agressif et dangereux ; si on maintient fermement la laisse sans tirer dessus néanmoins davantage que si le chien était calme et serein, si l'on choisit donc de ne pas réagir et de ne pas changer notre attitude de celle que nous avons l'habitude d'avoir, n'obtient-on pas des résultats plus efficaces ? N'en est-il pas de même pour le péché ?
Deuxième question : le fait de se dire "coupable" ne nous enlaidit-il pas moralement ? Une action faite avec culpabilité n'est-elle pas plus laide qu'une action faite sans culpabilité ? Ne vaut-il pas mieux se considérer comme "bon" pour l'être effectivement ? Prenons l'exemple de quelqu'un qui vole une pomme. Si sa conscience l'accuse pendant qu'il le fait, son vol sera considéré comme odieux ; si au contraire, il se sent justifié dans son for intérieur ("J'ai le droit de me nourrir comme tout le monde", "La nourriture devrait être gratuite pour tout le monde" se dit-il), fait-il vraiment le mal ?
Troisième question : y a-t-il des choses qui sont mauvaises dans l'absolu ? n'est-il pas imprudent de définir une loi morale absolue ? Si je tue quelqu'un pour sauver la vie d'une personne qui se fait agresser par la première, est-ce mal ? Si j'avorte parce que je sais que j'ai une maladie horrible qui a 50% de chance d'être transmise à mon enfant, est-ce mal ? Si j'apostasie pour sauver la vie d'autres personnes (comme dans le cas du film Silence), est-ce mal ? Peut-on vraiment définir des interdits absolus en matière de morale ? quel est le danger du relativisme moral ? en quoi ce dernier est-il problématique ?
Quatrième question : est-on vertueux si l'on commet un mal par obéissance à son père spirituel ?
Le catholicisme continue de m'interpeller (bien que je sois protestante) et cette question le concerne plus particulièrement.
Cinquième question : a) l'amour exige-t-il vraiment le sacrifice ? Ne peut-on pas aimer l'autre tout en gardant l'amour de soi et son petit égoïsme ? Faut-il que le bien fait à autrui soit une privation faite à nous-même pour être réellement un bien ? b) en quoi les pénitences sont-elles importantes et font-elles partie de l'amour chrétien ?
Sixième question : la certitude que les pauvres et les malades sont grandement soutenus par les anges et placés très hauts dans le Royaume des cieux ne risque-t-il pas de nous aveugler sur leurs souffrances et de les minimiser ? et de ne pas chercher à y remédier mais au contraire de nous faire tomber dans un dolorisme aveugle ? Penser que la souffrance élève l'homme vers Dieu ne risque-t-il pas de nous faire manquer de compassion envers les souffrances de notre prochain ? connaître une vérité absolue ne risque-t-il pas de nous déshumaniser ?
Septième question : Connaître une vérité absolue ne risque-t-il pas de nous rendre intolérant et moins ouvert d'esprit ?
Voilà mes questions... Je suis désolée de m'en poser autant, mais je suis toujours en recherche actuellement.
Bonne soirée à vous,
Quejana