Pour et contre l'avortement : à l'étranger

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Dúbida
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par Dúbida » sam. 09 mai 2009, 21:33

zélie a écrit :[...] n'apparaît pas non plus la douleur de celui qu'on écartèle, car l'embryon, j'espère qu'à la suite de ces images vous l'admettrez, a un système nerveux qui fonctionne et ne l'exonère en rien de la douleur la plus atroce.
Je ne suis pas allée voir les vidéos proposées (ou plutôt, j'ai cliqué sur la première mais je n'ai pas continué à visionner car ça m'avait l'air plutôt "gore"), mais ce que vous dites là me fait vraiment réfléchir ! On (l'enseignement de bio au collège et au lycée surtout) nous présente l'embryon comme une "chose" complètement insensible. Or vous êtes en train de dire, si j'ai bien compris, qu'un embryon de 12 semaines ou moins a un système nerveux tout à fait opérationnel ? Quand ce dernier commence t-il à se développer ? Un embryon sent-il réellement la douleur ?

zélie
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par zélie » dim. 10 mai 2009, 8:10

echo 3D d'un bébé (quel gros mot, pardon foetus! euh... chose) à 12 semaines de vie utérine:
Image
A vous de voir ce que vous avez envie de voir! Parce que plus que la réalité, c'est bien de ce que l'on a envie ou pas de voir qu'il s'agit, dans le débat sur l'avortement, non?

Sur la formation du cerveau/moelle épinière/système nerveux:

http://www.anatomie-humaine.com/Subdivi ... vraxe.html

http://www.embryology.ch/francais/vcns/vesicule01.html

http://www.embryology.ch/francais/vcns/vesicule02.html

http://www.embryology.ch/francais/vcns/ ... ese01.html



Sur le développement de l'embryon et du foetus

L'embryon
La période embryonnaire couvre les soixante premiers jours de la vie intra-utérine.
Pendant le premier mois, à partir de la cellule unique initiale, résultat de la fusion des deux gamètes, des divisions successives par mitose vont former des cellules de deux types : les cellules périphériques se développeront en annexes (placenta, cordon...), les cellules centrales vont constituer l'embryon.
Pendant le premier mois, on va assister à l'individualisation de l'embryon au sein de l'oeuf.
Au 6° jour, quand il commence sa nidation, l'oeuf comporte déjà les cellules embryonnaires, qui sont réunies à un pôle.

Le 7° jour, le bouton embryonnaire se compose de deux catégories de cellules, constituant deux feuillets : l'ectoblaste et l'endoblaste. L'ectoblaste va former l'épiderme, les ongles, l'émail des dents, le tissu nerveux (cerveau, moelle épinière, une partie de l'oeil et de l'hypophyse) et les membranes de l'oeuf. L'endoblaste donne les glandes digestives et l'épithélium qui tapisse le tube digestif et les voies respiratoires.

Au 10° jour, l'oeuf mesure 0,4 mm; l'amnios apparaît dans l'épaisseur de l'ectoblaste.
Au 13° jour, l'oeuf mesure environ 1,5 mm de diamètre ; il a une forme de sphère. L'embryon est un disque de deux feuillets, d'environ 0,15 mm de diamètre.
Au 17° jour, le tube neural apparaît.
Au 18° jour, l'embryon mesure 1 mm.
Au cours de la 3° semaine, un troisième feuillet va apparaître, le mésoblaste.

Au 22° jour, l'embryon mesure 2 mm et on devine les ébauches optiques et auditives. Quelques vaisseaux embryonnaires se sont réunis en réseaux qui fusionnent en un tube : c'est l'ébauche cardiaque qui est animée de contractions rythmiques.
Au 26° jour (4° semaine), l'embryon mesure 4 mm. Les membres supérieurs se développent ainsi que les reins. Un bourgeon annonce le foie et la vésicule biliaire. L'intestin primitif est formé. Le tube neural, ébauche du futur système nerveux, s'organise. Au niveau de la face, les cupules optiques apparaissent ainsi que les cellules de l'olfaction.
La circulation se met en place.

Au 32° jour (1 mois), l'embryon mesure 5 à 7 mm. Les membres inférieurs se développent. Les cavités cardiaques se creusent. Les premières hématies foetales sont formées. La thyroïde, les parathyroïdes, le thymus, l'estomac, le pancréas se développent. La trachée apparaît avec deux bourgeons pulmonaires. Les nerfs et les ganglions se forment. Le tube neural se développe en avant et constitue le cerveau primitif. L'utérus a la taille d'une mandarine.

Pendant le 2° mois, les principaux organes se forment, c'est l'organogénèse ; le modelage de l'aspect extérieur s'affine, c'est la morphogénèse.
A 5 semaines, l'embryon baigne dans un sac rempli de liquide amniotique. Il mesure 7 mm. Il est relié au placenta par le cordon ombilical :
A 6 semaines, la face est plus détaillée. Les gonades indifférenciées sont en place. Les quatre cavités cardiaques sont bien délimitées. Les lobes pulmonaires, la rate, les mains, l'intestin sont bien différenciés. Le cerveau continue son développement et les deux hémisphères cérébraux se constituent. Le pancréas apparaît. De nombreuses condensations tissulaires préfigurent les futures pièces osseuses. L'embryon mesure17 mm.
A 7 semaines, la bouche se développe. Les reins continuent de se former. Les glandes sexuelles se différencient selon le sexe en testicules ou ovaires. Les doigts et les orteils sont individualisés. Les 110 pièces osseuses qui constitueront le squelette sont en place. Les gros vaisseaux sanguins sont visibles. Les bronches se ramifient. Les premiers muscles se forment. La moelle épinière se forme. L'embryon mesure 27 mm.

A 8 semaines, les yeux, les paupières, les oreilles et les os des membres se forment. Toutes les pièces cartilagineuses des membres sont en place. Les premiers points d'ossification apparaissent au niveau des vertèbres. Le foie et le coeur sont bien développés. La langue est formée d'une ébauche unique médiane. Les lèvres sont bien séparées des lames dentaires. Le larynx est bien constitué. L'estomac prend sa forme et sa place définitives. Le rectum est nettement séparé de l'ensemble vessie-urètre. Les tubules rénaux se forment. A 51 jours de vie, l'embryon mesure 28 mm.
A la fin du 2° mois (8/9semaines), il y a une rotation des membres qui se fait en sens contraire aux membres supérieurs et inférieurs : ainsi sera permise la flexion des coudes et des genoux. L'embryon mesure 3 cm et pèse 11 g.
Les premiers mouvements actifs apparaissent. L'utérus a la taille d'une orange.


A partir du 3° mois, l'embryon poursuit son développement et devient foetus.

Le foetus

Jusqu'à la naissance, la croissance et la maturation des structures précédemment mises en place vont se dérouler parallèlement.

Durant le 3° mois, les membres deviennent harmonieux. Les ongles se forment. Les premiers poils apparaissent. Le visage est déjà humain : les yeux sont rapprochés et recouverts des paupières. La bouche est bien dessinée. Les cordes vocales se forment. Les bronches se divisent. Le foie paraît énorme : il occupe presque tout l'abdomen. L'intestin s'allonge, s'enroule et s'enrichit de plexus nerveux qui vont lui assurer sa motricité. Les reins définitifs sont en place. Le sexe de l'enfant peut être connu. A la fin du 3° mois, le foetus mesure 10 cm et pèse 45 g. Il commence à bouger mais ses mouvements, pas encore perçus par la mère, ne sont détectés qu'à l'échographie. L'utérus a la taille d'un pamplemousse.
Durant le 4° mois, les premiers cheveux apparaissent ainsi qu'un fin duvet sur tout le corps (lanugo). La peau est très fine et laisse voir par transparence les vaisseaux sanguins. Le squelette s'ossifie. L'activité cardiaque, qui existait depuis le 1° mois, est maintenant audible grâce aux ultra-sons (140-150 pulsations/mn). Les reins fonctionnent et le foetus urine dans le liquide amniotique. L'intestin se remplit d'une substance noir verdâtre produit du métabolisme du foie : le méconium. Il mesure 15 cm et pèse 200 g. L'utérus a la taille d'une noix de coco. La hauteur utérine est de 16 cm. La mère peut sentir bouger son bébé.

Faites-vous votre idée.

Pour moi elle est faite, vous vous en doutez. Et quand je lis que la petite de 12 ans est récupérée, alors que sa mère et sa prof sont pro-choix, (étaient pro-choix...), et que devant un tel problème, celui de l'avortement, il ne faut pas y mêler les ados! Non seulement ils ne sont pas bêtes, ont un cerveau et des idées dedans, mais si à cet âge on a encore quelque chose à leur cacher coté grossesse, c'est parce que c'est indicible et ça nous fait honte. Toutes les autres pâmoisons sont de l'hypocrisie: on tue nos bébés, on le sait tous, quoi qu'en dise qui vous voulez. Jamais personne ne pourra nier que si on interrompt pas une grossesse, ça donnera un bébé fini, et que ce bébé, c'est normal de lui donner un temps pour se former.

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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par elisseievna » dim. 10 mai 2009, 9:27

Calmez-vous Zelie, et lisez-moi au lieu de vociférer - Franck (merci de demeurer polie à l'avenir).

Je n'ai pas du tout dit qu'il faut lui cacher quelque chose à elle, j'ai dit qu'utiliser cette vidéo est abusif.
Dernière modification par FMD le dim. 10 mai 2009, 14:23, modifié 2 fois.
Raison : Majuscules & traits d'union
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par elisseievna » dim. 10 mai 2009, 9:28

Avez vous regardé ma vidéo ?
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zélie
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par zélie » dim. 10 mai 2009, 12:35

Dúbida a écrit :On (l'enseignement de bio au collège et au lycée surtout) nous présente l'embryon comme une "chose" complètement insensible. Or vous êtes en train de dire, si j'ai bien compris, qu'un embryon de 12 semaines ou moins a un système nerveux tout à fait opérationnel ? Quand ce dernier commence t-il à se développer ?
Chère Dubida,
ce qu'il faut toucher du doigt dans le problème de l'interruption volontaire de grossesse, c'est que c'est une problématique qui déborde du cadre biologique, scientifique. C'est pas tant quand?, où?, comment?, que qui?, pourquoi?, que pose la problématique de l'IVG. On pourrait s'en tenir à la preuve si c'était un problème dénué d'affect.

D'abord parce qu'il n'y a rien de moins figé que la science; elle évolue, et en plus, bien plus vite que la loi, bien plus vite que son assimilation par tous, bien plus vite alors aussi que notre éthique. De plus, la démarche scientifique, fondement de la connaissance scientifique, est une démarche qui part d'une hypothèse, élabore des expérimentations pour corroborer ou infirmer l'hypothèse, et conclut à partir de ces éléments. Vous comprenez bien toute la subjectivité et la marge d'erreur d'un tel tâtonnement. En fait, c'est la multiplicité de tâtonnements d'origines diverses mais convergents dans leur conclusion qui "fait" l'évolution scientifique. La science est donc une recherche, pas forcément une exactitude, et en cela elle nécessite un cadre philosophique, éthique, idéologique pour l'accompagner.
D'autre part, comme je pense vous avez pu le constater, il est des problèmatiques où la mauvaise foi se taille la part du lion, où les évidences se perdent dans le vécu des cas particuliers, où... des tas de facteurs humains interviennent dirons-nous pour faire simple. Là aussi on touche à un cadre pensant, fait de convictions et d'idéologies.

L'interruption de grossesse pose la question du statut du foetus et du statut de la mère dans notre société. Il n'y a pas si longtemps, lorsque l'IVG n'était pas légalisé, on vivait dans une société possédant beaucoup moins de connaissances scientifiques, mais le statut du foetus n'était pour autant pas un problème, puisque les femmes n'étaient jamais qu'enceintes de leurs enfants. Lorsque les choses ont changé, elles ont changé pour des motifs éthiques, idéologiques (sort des femmes avortant clandestinement), pas pour des motifs scientifiques, même si des justifications scientifiques ont été récupérées en cours de route -justifications aujourd'hui totalement dépassées, cela va sans dire, mais qui n'ont pas débouché sur une révision de la position idéologique, remarquez-le bien, et pire, qui quoi qu'elles prouvent aujourd'hui n'y déboucheront jamais!-.

Quand bien même "on" vous prouverait un quand?, un où? et un comment? qui sonnerait l'existence ou la non-existence du système nerveux et de l'humanisation de l'embryon, terme en deça duquel toute intervention serait possible, et terme en delà duquel on aurait un bébé[*], ce n'est pas cela qui devrait oblitérer vos choix (même si ça les guide, les influencent) ; ce sont vos convictions sur la question.
Certes sur un plan personnel se situer dans une foi peut apparaître comme un aboutissement de sa réflexion, et aider pour s'orienter pour pas mal de choses. Mais pour quelqu'un extérieur à vous, et répondant à un autre système de valeurs, une position croyante peut apparaître comme une lâcheté abritée derrière un dogmatisme catastrophique.
C'est pour toutes ces raisons, que plutôt que d'attendre hypothétiquement que la mauvaise foi des pro-choix tombe ou ne tombe pas pour se décider à être contre ou pour, il vaut mieux se positionner en raisonnant par soi-même hors des sphères d'influence trop flêchées, se renseigner, relire les réponses de Raistlin, qui formule les choses bien mieux que moi, faire des études sérieuses, aller voir la réalité d'un avortement par exemple, aller entendre les arguments des pro/vie/choix dans des débats, -quitte à intégrer une sphère d'influence ensuite-, -quitte à constater la mauvaise foi de ceux qui ont influencé les programmes scolaires aussi-.



[*]terme à jamais indéfinissable qui pose la question des intervalles mathématiques, au passage.

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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par Dúbida » dim. 10 mai 2009, 14:07

Bonjour zélie.
zélie a écrit :(quel gros mot, pardon foetus! euh... chose)
Je savais bien que j'allais me faire attraper sur le terme et j'ai hésité à l'écrire... Je n'ai pas dit qu'un embryon/un fœtus était une chose, mais qu'il était parfois présenté comme tel. Personnellement, je ne pense pas que ce soit une "chose" (d'où les guillemets). Mais bon, je conçois parfaitement que le mot vous ai fait réagir.

Merci pour les informations scientifiques. Ce qui m'amène à ceci :
zélie a écrit :ce qu'il faut toucher du doigt dans le problème de l'interruption volontaire de grossesse, c'est que c'est une problématique qui déborde du cadre biologique, scientifique.
Je le sais. Mais je ne pense pas que ce soit pour à exclure. Par exemple, je ne savais pas qu'un embryon de moins de douze semaines pouvait souffrir durant un avortement, et ça me choque, d'où mes questions orientées vers le côté plus scientifique de la chose.
zélie a écrit :il vaut mieux se positionner en raisonnant par soi-même hors des sphères d'influence trop flêchées, se renseigner, relire les réponses de Raistlin, qui formule les choses bien mieux que moi, faire des études sérieuses, aller voir la réalité d'un avortement par exemple, aller entendre les arguments des pro/vie/choix dans des débats,
Mais j'essaie ! Je pense que j'ai lu, sur ce forum, la plupart des sujets consacrés à ce thème (et donc les réponses de Raistlin, qui en effet sont bien formulées).
Comme vous l'avez signalé plus haut, c'est dur de trouver des avis assez objectifs. Si un site pro-vie présente des photos "chocs" d'embryons avortés, un site pro-choix va venir dire que ce sont des photos prisent beaucoup plus tardivement et après une fausse couche etc.
Mes questionnements (lol, c'est un grand mot...) ne vont sans doute pas vous intéresser, mais j'ai commencé à m'interroger sur l'IVG quand j'ai su qu'en France on pouvait avorter jusqu'à douze semaines mais que dans certains cas (ex : malformation) ou d'autres pays (ex : en Grèce, la limite est de 19 semaines en cas de viol sur mineure), la législation était différente. Si il n'y a pas un consensus clair autour de la date limite en dessous de laquelle un embryon n'est pas un "vrai" être humain ou qu'elle change selon les cas, pour moi, c'est soit :
- qu'un embryon est un être humain dès la conception;
- que c'est une date "probable" mais qu'on n'en est pas sûr (pas très clair ce que je viens d'écrire) et là, normalement, principe de précaution;
- que c'est du pur flou artistique.
Et comme on ne peut prendre le risque de tuer un être humain, je suis plutôt contre l'IVG.
Enfin bref, ce que je dis là, on s'en moque ! C'est juste pour vous dire que j'essaie (et peut-être que je m'y prend mal) d'y voir un peu plus clair et de mieux cerner le problème. Mais ce n'est pas facile.

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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par elisseievna » dim. 10 mai 2009, 15:10

Pour Zelie :

Revoici le lien direct avec "ma" vidéo :

http://www.youtube.com/verify_age?&next ... %3Drelated
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par elisseievna » dim. 10 mai 2009, 15:24

Oui, mais il est facile de le faire ... puisque je l'ai fait.

J'insiste lourdement parce que je crois que ce reportage répond justement au reproche de Zelie disant que le "vécu" des gens n'est pas montré.

Or justement ce film montre le sentiment d'une femme médecin qui pratique à regret des avortements tardifs, et le manque d'information d'une jeune fille qui s'étonne, apres avoir avorté, de voir que son foetus de quelques vingt semaine est deja comme un bébé.
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par zélie » dim. 10 mai 2009, 15:45

Dúbida a écrit :
zélie a écrit :(quel gros mot, pardon foetus! euh... chose)
Je savais bien que j'allais me faire attraper sur le terme et j'ai hésité à l'écrire... Je n'ai pas dit qu'un embryon/un fœtus était une chose, mais qu'il était parfois présenté comme tel. Personnellement, je ne pense pas que ce soit une "chose" (d'où les guillemets). Mais bon, je conçois parfaitement que le mot vous ai fait réagir.
Je vous rassure, j'ai tenu compte de votre âge :fleur: , j'y suis allée doucettement... sans gueuler!
Merci pour les informations scientifiques.
De rien. Prenez le temps de bien comprendre de quoi on parle dans les liens sur le système nerveux central, la formation du névraxe. C'est le genre de choses à ne pas survoler si on veut que la graine germe dans nos petites têtes hermétiques.
Si il n'y a pas un consensus clair autour de la date limite en dessous de laquelle un embryon n'est pas un "vrai" être humain ou qu'elle change selon les cas, pour moi, c'est soit :
- qu'un embryon est un être humain dès la conception;
- que c'est une date "probable" mais qu'on n'en est pas sûr (pas très clair ce que je viens d'écrire) et là, normalement, principe de précaution;
- que c'est du pur flou artistique.
Là vous vous posez une vraie question.
Les deux premières propositions reposent sur le système des intervalles: allez voir votre prof de math, et demandez-lui de définir un intervalle autour d'un nombre décimal, vous allez comprendre (pour moi, j'avoue c'est vieux).
En bref, l'instant où un embryon "devient" humain ne peut pas exister. Il est humain d'emblée ou ne l'est pas, simplement parce que la seconde-clé où il n'est pas encore humain juste avant et où il est enfin humain juste après est un espace divisible à l'infini. Cet instant ne peut pas exister.
Quand on comprend cela, ça oblige à se positionner en dehors de la science, des maths, de la philo (en tant qu'argumentation simplement): où on accueille l'enfant, où on ne l'accueille pas, mais on ne peut plus argumenter si on le tue que c'est parce qu'il n'est pas humain jusqu'à péremption de son animalité, de son absence de douleur ou de son absence de place sociétaire. On ne tue les enfants que parce qu'on leur refuse d'assumer une sexualité responsable, et parce qu'on préfère notre liberté, notre confort et nos sous à notre propre chair.

Au passage, en ce qui concerne la douleur, imaginez que votre voisin tue d'une injection létale de potassium votre "chat-chéri d'amour-bébé à maman", et qu'après il vienne vous dire "ah mais il n'a pas souffert, alors ma faute est atténuée, voire inexistante".
Vous ne le mettez pas en pièces dans l'instant le voisin?
Moi si, et après lui sa baraque.
Alors aller exhumer du fond de sa pitié le fait que tuer un bébé non sensible à la douleur atténue ou annule le meurtre dans l'acte d'avortement... il y a de quoi faire "gueuler" une Zélie, et encore, vaut mieux pas être à ma portée.

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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par elisseievna » dim. 10 mai 2009, 15:50

Alors Zélie, avant de tout casser, regardez ma vidéo, et écoutez les questions que pose cette femme médecin sur les souffrances des enfants nés, étant donné les conditions dans lesquelles ils vivront.

Personnellement je pense que ce film est un appel désespéré, car je doute que la Russie n'ait pas de quoi élever decemment ses enfants, et je doute que les femmes russes aient envie d'endurer ces "opérations", si elles avaient vraiment , vraiment, le choix.
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par Dúbida » dim. 10 mai 2009, 16:04

Vous ne m'engueulez pas parce que j'ai 17 ans ? Great :>

Je vais effectivement prendre le temps de lire et essayer (qu'est-ce que je l'utilise ce verbe ne ce moment) de bien comprendre. Déjà définir certains mots !
zélie a écrit :Alors aller exhumer du fond de sa pitié le fait que tuer un bébé non sensible à la douleur atténue ou annule le meurtre dans l'acte d'avortement...
Cette partie, elle m'est adressée ou non ? Dans le doute, je précise que même si on me prouve qu'un embryon ne souffre pas, ce n'est pas pour ça que l'IVG me semblera une bonne chose. Je vois plus ça comme une circonstance aggravante (limite sadique quoi, parce que celui qui pratique l'intervention, logiquement, ne peux l'ignorer).

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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par zélie » dim. 10 mai 2009, 16:43

Dúbida a écrit :
zélie a écrit :Alors aller exhumer du fond de sa pitié le fait que tuer un bébé non sensible à la douleur atténue ou annule le meurtre dans l'acte d'avortement...
Cette partie, elle m'est adressée ou non ?
Ce que je critique, c'est la position, qui ne vous est pas personnelle je vous rassure, parce qu'elle est largement reprise par le public. D'une façon générale, c'est l'idée que je cherche à démonter, à corriger ou à encourager. Je suis passionnée ici parce qu'une mauvaise foi telle que celle des pro-choix ça me hérisse, c'est un sommet de la luxure humaine: tuer ses enfants pour continuer à jouir égoïstement des dons de Dieu, c'est un comble!!!

Je ne remets pas les personnes en cause pour elles-mêmes (je ne me le permettrais pas) parce que leur questionnement, à partir du moment où il est sincère, n'est que le témoin du stade de leur évolution. Moi aussi j'évolue, moi aussi je me plante 100 fois avant de dégager des lignes plus sensées dans mes pensées, je ne suis en rien au-dessus des autres. Et avec moi aussi il faut toute la patience et la pédagogie des Raistlins, des Charles, des Coeurderoy et des Virgiles, -pour ne citer que ceux-là, mais ils sont nombreux, et pas que sur le forum-, pour m'amener à un peu plus de jugeotte sur certains sujets.

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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par elisseievna » dim. 10 mai 2009, 16:56

"tuer pour jouir égoistement"

vous résumez vraiment en simplifiant Zélie.
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par elisseievna » dim. 10 mai 2009, 17:01

zélie a écrit :[ en ce qui concerne la douleur, imaginez que votre voisin tue d'une injection létale de potassium votre "chat-chéri d'amour-bébé à maman", et qu'après il vienne vous dire "ah mais il n'a pas souffert, alors ma faute est atténuée, voire inexistante". .
La question ne se pose pas en ces termes, mais le plus souvent sous la forme d'un dilemne : si je laisse vivre cet être humain qui grandit, dans quelle "galere" ou pire, vais je l'amener, au lieu de le laisser partir.
Autant on peut interroger avec sévérité des sociétés "riches" qui laissent des femmes devant ce dilemne, autant pour la femme à un moment donné de sa vie, ce dilemne est tout à fait terrible.
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Re: Lutte contre l'avortement par une fillette de 12 ans

Message non lu par Cgs » dim. 10 mai 2009, 20:34

elisseievna a écrit : La question ne se pose pas en ces termes, mais le plus souvent sous la forme d'un dilemne : si je laisse vivre cet être humain qui grandit, dans quelle "galere" ou pire, vais je l'amener, au lieu de le laisser partir.
Autant on peut interroger avec sévérité des sociétés "riches" qui laissent des femmes devant ce dilemne, autant pour la femme à un moment donné de sa vie, ce dilemne est tout à fait terrible.
Bonsoir,

Ce type d'argument relève de la foule d'arguments choquants et dangereux qui justifient les pires pratiques : la conception du projet parental, de l'enfant pour soi en arguant faussement de ses difficultés futures, de l'eugénisme, etc.

Voici quelques exemples strictement équivalents à ce que vous décrivez :

1) Mon fils Hector de 5 ans a du mal à l'école, il ne comprend rien malgré ses efforts. Il ne pourra que faire chômeur ou RMiste, donc il sera un poids pour la société, et ne fera rien de bon dans la vie. Autant le supprimer, plutôt qu'il connaisse les affres du chômage

2) Mon fils Aldebaran est un vrai petit monstre à 7 ans. Il fume, commence à fréquenter des voyous, à commettre de petits délits. Ca va de pire en pire, et il est fort probable qu'il finisse en prison, ou tué par la pègre. Donc il vaut mieux le supprimer pour lui éviter la prison et la vie de débauche à laquelle il est promis.

Je le rappelle, le commencement de la vie d'un être humain se situe dès la conception, quand les gamètes mâles et femelles se rencontrent pour former la cellule-oeuf. Aucun scientifique sérieux ne contredit ce résultat fondamental de la génétique. Donc rien ne différencie un embryon de l'humain qu'il deviendra 9 mois, 1 an, 10 ans, 50 ans après. Partant de là, imaginez ce que l'on fait aujourd'hui à l'embryon que l'on ne ferait pas à un enfant de 3 mois. Cela fait froid dans le dos.

Ensuite, vous décrivez le fait que certaines femmes ne peuvent pas garder leur enfant pour des tas de raisons. C'est vrai. Mais il ne faut pas perdre de vue l'essentiel : l'acte sexuel a toujours été, et reste, inséminateur. Donc cet acte et ses conséquences ne sont pas anodins ! Donc avant de poser un tel acte, il faut réfléchir à l'éventuelle grossesse qu'il peut engendrer, de façon à pouvoir assumer la venue d'un enfant.

Il est inadmissible que dans les pays industrialisés, dits "riches et éduqués", on ait encore besoin d'avoir recours à un avortement. Si les personnes comprennent bien les enjeux de la sexualité, s'ils sont bien formés en la matière, l'avortement n'a plus lieu d'être. Mais au lieu de favoriser une sexualité épanouie, on préfère des solutions plus radicales pour se débarrasser du gêneur qu'est devenu l'enfant.

Dans les pays pauvres, il est vrai qu'un réel effort de formation à la sexualité est à faire. Mais la promotion de l'avortement ne règle en rien le problème. Il est bien plus épanouissant pour les personnes des pays pauvres d'apprendre à mieux maîtriser leur sexualité. Il y a un travail énorme à faire pour transformer la conception préhistorique de la sexualité que nous promeut les médias...

Bien à vous,
Cgs
Mes propos qui apparaissent en vert comme ceci indiquent que j'agis au nom de la modération du forum.

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