Silica a écrit :Mais si moi je n'ai pas envie d'avoir un enfant tout de suite, qui êtes-vous pour me dire que j'ai tord ?
Je ne sais pas qui serait celui qui vous donnerait tort, mais l'Eglise vous donne raison.
CEC, article 2368
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P81.HTM
(et a fortiori si vous n'êtes pas mariée
).
Qui êtes-vous pour me dire que mes rapports sexuels ne devraient pas être protégés pour accueillir ces "dons de dieu" ou ne pas être ?
L'Eglise ne vous dit pas ce que vous devez ou ne devez pas faire comme ça, dans le vide, mais dans la perspective du rapport à Dieu. Ou plus exactement, l'Eglise vous invite non pas à faire, mais à être : à être enfant de Dieu. A être disciple de Jésus. A être membre du corps du Christ. Et nos actes témoignent de ce que l'on est, il révèlent ce que nous avons dans le coeur (un peu comme dans un roman, quand on apprend à connaître un personnage à travers sa manière d'agir).
Et si vous croyez en Dieu, qui a pris chair et habité parmi nous sous le nom de Jésus, alors vous ne pouvez pas nier que Jésus a lui-même demandé à ses disciples, c'est à dire l'Eglise, d'enseigner à toutes les nations.
Si vous ne croyez pas en Dieu, ou si vous ne croyez pas en Jésus, ma foi, faites comme vous voulez. Mais ne soyez pas étonnée de ne pas avoir part au salut
Sans compter qu'il y a aussi des gens qui n'ont pas envie d'avoir des enfants tout court. Ils n'ont pas le droit ?
Si, bien sûr.
Ils n'ont donc pas droit au sexe selon vous ?
Ah, du coup, non : la possibilité qu'il y ait un enfant à accueillir, ça va avec.
Doit-on être esclave de cet impératif reproducteur ?
Non, bien sûr ! Rien n'oblige à avoir des relations sexuelles (sinon, ça s'appelle un viol).
S'y plier coûte que coûte ? Au nom de quoi ?
Ah, mais vous avez parfaitement le droit de refuser Dieu : un don, c'est pas obligatoire. J'ai un peu de mal à comprendre comment on peut préférer les petits plaisirs éphémères de la fornication à la joie que Dieu nous offre, mais rien ne vous oblige à accueillir Dieu : vous êtes libre. Dieu vous veut libre. Sans la liberté, il n'y a pas d'amour véritable.
La vision moderne de la parentalité me convient beaucoup mieux, car elle implique de décider d'avoir des enfants ce qui est une forme d'engagement plus forte que de le faire parce que c'est comme ça et pas autrement.
Forcément, quand on ne veut pas d'enfant, que cela soit temporaire ou définitif, que voulez-vous qu'on dise ?
Mais rien ne vous oblige à vouloir des enfants ! Au contraire, l'Eglise est parfaitement d'accord avec vous, elle invite à être responsable. Je vous renvoie toujours au n° 2368 du Catéchisme de l'Eglise.
C'est complètement arbitraire de dire "puisque vous voulez avoir des rapports sexuels, vous devez accepter l'idée d'avoir une progéniture". Le but dans la vie n'est plus uniquement la famille, c'est tout un ensemble de choses : le cercle d'amis, l'épanouissement professionnel, personnel, dans le couple, les luttes politiques diverses, le temps, la famille déjà là, les voyages...
Quand on croit en Dieu, on sait que le but de la vie, c'est d'être en communion avec Dieu. Tout le reste est conditionné à ce but.
Et cela ne contredit pas le cercle d'amis, l'épanouissement professionnel et personnel, la vie de couple, la lutte politique, tout ça... Au contraire !
Cela me gêne que vous qualifiez ce vocabulaire d'athée, parce que déjà je ne suis pas athée et qu'en plus cela sous-entend que les athée n'aiment pas les enfants par nature, trouvent que ce sont des soucis dispensables.
Non, cela sous-entend que les athées ne croient pas en Dieu, et donc n'en font pas la finalité de leur vie (en cela, ils sont logiques).
Si vous n'êtes pas athée, alors quelle part donnez vous à Dieu dans votre vie ?
Il ne suffit pas d'être chrétien pour être une bonne personne, il ne suffit pas d'être athée pour en être une mauvaise.
Mais il ne s'agit pas d'être une bonne ou une mauvaise personne ! Il n'y a pas de mauvaise personne : tous les êtres humains sont des enfants de Dieu.
Je trouve au contraire qu'aujourd'hui on accorde plus d'importance à l'enfant. On s'en occupe beaucoup plus qu'avant, les parents qui continuent à travailler comme des fous et les laissent en nounou ne sont pas considérés comme de bons parents (alors qu'avant, soit par obligation (classes populaires) soit par classe sociale (noblesse où allaiter son propre enfant était impensable) on ne passait pas tellement de temps avec eux, surtout quand on en avait dix).
On a fait une véritable place à l'enfance et à l'adolescence avec les avancées de la psychologie. On est précautionneux, on attache de l'importance aux pleurs, au développement des premières facultés. Parce que (en France du moins) ils sont plus choisis et attendus que résultats d'une probabilité plus ou moins crainte, on a à mon avis des enfants globalement plus heureux et plus chéris.
Mais tout cela est vrai et bon, où est-ce que l'Eglise le contesterait ?