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par stephlorant » ven. 01 juil. 2011, 21:39
Dans le Monde, ce soir :
La libération surprise de Dominique Strauss-Kahn, à l'issue d'une brève audience au tribunal de New York, vendredi 1er juillet, a suscité de nombreuses réactions au Parti socialiste avec en toile de fond l'hypothèse, évoquée par certains, d'un incroyable retour dans le jeu politique à un an de la présidentielle.
François Hollande a ainsi déclaré n'avoir "aucune réserve par rapport à l'idée de reporter la date de clôture du dépôt des candidatures", initialement prévue le 13 juillet, après la remise en liberté sur parole de Dominique Strauss-Kahn. Si DSK était innocenté lors de la prochaine audience, le 18 juillet, cela lui permettrait "d'avoir toute liberté pour prendre une décision" par rapport à la primaire, a affirmé M. Hollande, prêt à un report à "fin juillet, voire même fin août".
Moins enthousiaste à l'idée de modifier le calendrier, Arnaud Montebourg, lui-même candidat à la primaire socialiste, estime au contraire que les modalités et le calendrier de la primaire "n'ont, en l'état, aucune raison de changer".
Depuis Lille, Martine Aubry s'est félicitée que la "vérité progresse" en faveur de Dominique Strauss-Kahn, tout en souhaitant qu'elle "avance encore plus vite". La candidate à la primaire a en revanche refusé de répondre aux questions sur les conséquences de ce rebondissement pour la primaire socialiste.
Harlem Désir, le premier secrétaire par intérim du PS, a estimé lui aussi qu'il n'y avait "aucune raison de revenir sur le calendrier" de la primaire.
Le Parti socialiste, par la voix de son porte-parole Benoît Hamon, a fait part de son "intense soulagement". Aux yeux de Benoît Hamon, "le fait le plus important de cette journée, c'est que le procureur reconnaît désormais qu'il existe un doute fort sur la parole de la plaignante". "Nous retenons une leçon de cet épisode : c'est que plutôt que l'emballement, la réserve et la sagesse sont de bien meilleures conseillères", a conclu le porte-parole lors d'une conférence de presse.
Michèle Sabban, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France, évoque "un grand espoir qui a éclairci le ciel de New York". "Quand je vois que les accusations qui étaient portées étaient basées sur le mensonge, je me dis que quand j'ai parlé de manipulation ou piège, je n'étais pas loin de tout cela", a-t-elle réagi.
Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, a estimé sur RTL que la remise en liberté sur parole de Dominique Strauss-Kahn constituait "une étape décisive dans la manifestation de la vérité" et espéré qu'il puisse "tenir un rôle tout à fait important" dans la présidentielle.
"Quand tout cela sera dernière nous, on imagine et on souhaite tous que Dominique Strauss-Kahn évidemment, parce qu'il a le sens des responsabilités vis-à-vis de notre pays, vis-à-vis des Français, sera présent d'ici quelques semaines à nos côtés et que, dans la bataille des élections présidentielles de 2012, il pourra tenir un rôle tout à fait important", a-t-il ajouté.
Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a souhaité vendredi que la "vérité soit rapidement établie afin que Dominique Strauss-Kahn puisse définitivement laver son honneur". Evoquant DSK et ses proches, il déclare : "Leur épreuve paraît d'autant plus terrible à la lumière des événements récents, qui soulignent plus que jamais l'importance fondamentale de la présomption d'innocence et du respect de la dignité des personnes", a estimé M. Delanoë.
Les réactions étaient en revanche plutôt discrètes à droite. Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, s'est ainsi refusé à tout commentaire, observant "la plus grande retenue" sur les derniers rebondissements de l'affaire. "Il ne fera donc aucun commentaire", a indiqué son entourage.
Interrogée à son tour, une autre source UMP a déclaré : "C'est inouï. On est un peu sonné, on ne dit rien parce qu'on regarde attentivement la suite. Avec un peu d'inquiétude tout de même". "Tout est possible et DSK peut revenir", a ajouté cette source.
Parmi les rares personnalités non socialistes à s'être exprimées après la libération de DSK, Marine Le Pen, présidente du Front national, a déclaré que la justice américaine avait montré "la vérité sur la victime" et qu'il lui restait maintenant à "faire la vérité sur les faits".
Interrogée sur Europe 1 sur un possible retour de DSK dans la compétition présidentielle, la présidente du FN a affirmé ne pas y croire : "Hélas, j'ai perdu là mon meilleur adversaire." Pour Mme Le Pen, ce qui change aujourd'hui, "c'est qu'il apparaît que la candidature de Martine Aubry et de François Hollande apparaissent peut-être encore plus qu'avant comme des candidatures par défaut et que c'est incontestablement un affaiblissement pour la suite de leur campagne présidentielle".
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)