Simone Veil à l'Académie Française [l'avortement]

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par papillon » lun. 22 mars 2010, 17:30

jeanbaptiste a écrit :Papillon, si vous m'aviez lu vous sauriez que je vous crois lorsque vous me donnez ces exemples de femmes qui ont refusés d'avorter. Vous sauriez que je suis d'accord avec vous lorsque vous me dites que l'on peut être contre l'avortement et ne pas croire au Christ.

Vous le sauriez car c'était exactement mon cas il y a de cela plus de 9 ans alors que je ne croyais pas au Christ, alors que je ne savais même pas que l'Église catholique était contre tellement j'étais ignorant des choses du monde.
Oui jeanbaptiste, je vous ai lu et je savais cela, mais ça ne semblait pas peser lourd dans votre façon de voir les choses, alors je l'ai rappelé.
jeanbaptiste a écrit : il y a deux points, deux points uniquement, mais qui sont fondamentaux, que vous ne comprenez pas. Je suis sincèrement désolé de vous le dire aussi abruptement.
Je vous en prie....comme on dit chez nous j'ai vu passer "les gros chars" et je suis capable d'en prendre. :-D
jeanbaptiste a écrit :Il ne s'agit pas de légiférer sur tous les aspects de la vie, il s'agit pour cette société de reconnaître que l'avortement est un crime ce qui le classe de facto parmi les actes criminels.
C'est que perso je ne crois pas que le fait que la 'société' classe l'avortement parmi les actes criminels changera quoi que ce soit à ce que les gens, individuellement, en pensent et feront suite à ce qu'ils en pensent. Cela se situe à un autre niveau.
jeanbaptiste a écrit :Nous ne légiférons pas sur tout, nous légiférons sur ce qui est critique. Les crimes sont prohibés dans le monde entier, "tu ne tueras point" est une loi fondamentale de tous les pays, voudriez-vous retirez cette loi sous prétexte qu'elle semble faire de nous des zombies ? Je ne crois pas que ce soit dans vos intentions.
Non, bien sûr que non. Mais je crois (me trompe-je?) que ces lois visent d'abord et avant tout à assurer que le monde soit "vivable", que les sociétés fonctionnent, que les institutions puissent jouer leur rôle et être respectées, et non à former notre sens moral, ce qui est une autre histoire. Vous le dites vous-même plus loin, les lois structurent le contexte social, et je reconnais leur efficacité dans ce sens.
Si je suis en colère contre mon voisin, mais que pour autant je ne l'attaque pas à la machette, ce peut être pour différentes raisons:
-je n'ai aucun respect pour sa vie et quant à moi il pourrait bien crever, mais je ne veux pas aller en prison.
(efficacité de la loi, mais pas toujours)
-je suis en colère, mais je ne peux envisager de blesser ou tuer quelqu'un, car je respecte la vie d'autrui et la vie tout court, et comprend aussi que ma liberté s'arrête où commence celle de l'autre.
(Principes inculqués par l'éducation et la réflexion et plus sûrs quant à l'efficacité)

Je vois une totale inefficacité de la loi à empêcher les avortements, à moins qu'on menace les femmes qui avalent une pilule abortive de passer leurs vacances estivales en prison...

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par jeanbaptiste » lun. 22 mars 2010, 17:48

Mais je crois (me trompe-je?) que ces lois visent d'abord et avant tout à assurer que le monde soit "vivable"
Il y a un peu plus que cela dans les lois. Mais oui, entre autre chose, elles servent à cela.

Et elles pourraient servir à ce que le monde soit, pour les embryons, un peu plus "vivable", justement.

Je n'ai jamais prétendu que la pénalisation de l'avortement réglerai ce problème définitivement. Les meurtres en général ont toujours existé, malgré les lois. Mais je crois qu'une telle loi, parce qu'elle serait le fruit d'une société qui reconnaît la criminalité de l'avortement, pourrait au moins permettre d'en sauver un certains nombre. Et c'est déjà énorme.

Je vous invite à relire les interventions de Pneumatis, elles me semblent très claires, plutôt que de vous arrêter à vos croyances concernant la loi.

Et voici une instruction de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1987 au sujet du respect de la vie humaine naissante :
Donum Vitae III.8 a écrit :Le droit inviolable à la vie de tout individu humain innocent, les droits de la famille et de l'institution matrimoniale, constituent des valeurs morales fondamentales, car elles concernent la condition naturelle et la vocation intégrale de la personne humaine; en même temps, ce sont des éléments constitutifs de la société civile et de sa législation.

Pour cette raison, les nouvelles possibilités technologiques, qui se sont ouvertes dans le champ de la biomédecine, appellent l'intervention des autorités politiques et du législateur, car un recours incontrôlé à ces techniques pourrait conduire à des conséquences imprévisibles et dangereuses pour la société civile. La référence à la conscience de chacun et à l'autodiscipline des chercheurs ne peut suffire au respect des droits personnels et de l'ordre public. Si le législateur, responsable du bien commun, manquait de vigilance, il pourrait être dépouillé de ses prérogatives par des chercheurs qui prétendraient gouverner l'humanité au nom des découvertes biologiques et des prétendus processus d'"amélioration" qui en dériveraient. L'"eugénisme" et les discriminations entre les être humains pourraient s'en trouver légitimés: ce qui constituerait une violence et une atteinte grave à l'égalité, à la dignité et aux droits fondamentaux de la personne humaine. (1987 Donum Vitae 8)
Notez bien la phrase en gras.

Au passage je vous invite à nouveau à lire mon article sur la question de la conscience, je continue de croire que toute votre argumentation repose sur une conception erroné de cette chose dont les racines sont à trouver dans le libéralisme moderne, et non dans le catholicisme :

La conscience erronée justifie-t-elle ?
à moins qu'on menace les femmes qui avalent une pilule abortive de passer leurs vacances estivales en prison...
Dans l'état actuel des chose, cette "menace" comme vous dites, est impensable, tout simplement parce que les auteurs d'avortements (hommes ou femmes) sont dans une situation d'homicide involontaire, n'ayant pour la plupart pas de conscience manifeste de l'acte qu'ils commettent.

Dans un monde qui reconnaîtrait aux embryons le droit de vivre, la chose ne serait pas absurde, puisqu'elle entrerai ni plus ni moins que dans le cadre du meurtre.

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par papillon » lun. 22 mars 2010, 21:22

Bonjour jeanbaptiste,
j'avais posté la suite de mon post qui précède le vôtre (j'écris en aveugle et c'est pas reposant), mais je ne la retrouve pas sur le fil, j'ignore pourquoi, peut-être ai-je oublié d'envoyer mon "aperçu".
Je vous l'envoie de nouveau, puisque j'avais pris la peine de l'écrire , même si dans l'intervalle vous m'avez répondu.
Croyez-bien que je prends en compte votre réponse.
jeanbaptiste a écrit :Avez-vous lu Hannah Arendt ? Avez-vous étudiez le nazisme, le communisme stalinien ? Vous comprendriez qu'une population, qui avait pourtant les meilleures intentions du monde et qui, au sortir de la guerre, prendra conscience des horreurs qu'elle a commise, a soutenue en grande majorité les crimes les plus atroce étant entraîné dans un contexte social renversant complètement les lois de morales fondamentales. Dans le régime nazi le "tu ne tueras point" était devenu "tu tueras".

C'est un cas extrême mais qui dit beaucoup sur la nature humaine. L'homme est bon, mais il est aussi pécheur.
Non, je n'ai pas lu Hannah Arendt. Mais ce que vous écrivez, ne l'avons-nous pas tous constaté et compris, rien qu'à voir ce qui s'est passé? Où voulez-vous en venir?
N'y avait-il pas, au préalable des lois sociales bien établies qui n'ont pas réussi à empêcher ça?
Vous écrivez que la population a soutenu ces crimes "en grande majorité". En effet, il y a eu, dans ces populations, des hommes et des femmes qui n'ont pas 'suivi', qui se sont objectés, qui ont protesté, qui ont résisté, par leurs convictions et leur force morale.
N'est-ce pas cela seulement et non les lois, qui aurait pu empêcher les autres d'être entraînés dans le dérapage général?
Bien sûr que Joseph a défié la loi, bien sûr que le Christ à fait de même !

Et que croyez-vous que nous faisons nous-mêmes lorsque nous disons ne pas reconnaître la légitimité de la loi légalisant l'avortement ?
C'est aussi ce que font ceux qui ne reconnaissent pas la criminalisation de l'avortement. On n'en sort pas...
M'avez-vous seulement lu ?

«Et bien non, elle a posée des dogmes que chacun est amené à réfléchir et à penser, mais qui sont des articles de foi que tout catholique se DOIT d'accepter.»

Il s'agit ici d'humilité : nous pouvons penser les dogmes, penser notre foi, c'est très recommandé même, mais devons reconnaître que ces dogmes nous dépassent étant le fruit de la Révélation. Dès lors si notre raison a du mal avec eux, il faut continuer à les penser, mais nous ne devons pas entrer dans une posture orgueilleuse et les refuser sous prétexte que nous les comprenons pas. C'est cela que je voulais dire.
Je vous reconfirme que je vous ai lu. :-D
Et j'ai très bien compris que nous étions invités à penser 'dans le cadre du dogme'.
Mais que voulez-vous, j'ai toujours eu un problème avec les cadres et les dogmes. Et l'autorité cléricale.
J'essaie d'être catholique, mais ça marche pas fort... :oops:

Mais ça, c'est une autre histoire...


p.s. Je relirai Pneumatis. ;)

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par jeanbaptiste » lun. 22 mars 2010, 22:10

Je vous avais préparé une longue réponse, mais elle était insuffisante.

Allons à l'essentiel :
Saint Paul -- Épître aux Romains VII a écrit :Qu'est-ce à dire? Que la Loi est péché? Certes non! Seulement je n'ai connu le péché que par la Loi. Et, de fait, j'aurais ignoré la convoitise si la Loi n'avait dit: Tu ne convoiteras pas! 8 Mais, saisissant l'occasion, le péché par le moyen du précepte produisit en moi toute espèce de convoitise: car sans la Loi le péché n'est qu'un mort. 9 Ah! je vivais jadis sans la Loi; mais quand le précepte est survenu, le péché a pris vie 10 tandis que moi je suis mort, et il s'est trouvé que le précepte fait pour la vie me conduisit à la mort. 11 Car le péché saisit l'occasion et, utilisant le précepte, me séduisit et par son moyen me tua. 12 La Loi, elle, est donc sainte, et saint le précepte, et juste et bon. 13 Une chose bonne serait-elle donc devenue mort pour moi? Certes non! Mais c'est le péché, lui, qui, afin de paraître péché, se servit d'une chose bonne pour me procurer la mort, afin que le péché exerçât toute sa puissance de péché par le moyen du précepte.
14 En effet, nous savons que la Loi est spirituelle; mais moi je suis un être de chair, vendu au pouvoir du péché. 15 Vraiment ce que je fais je ne le comprends pas: car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais. 16 Or si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais, d'accord avec la Loi, qu'elle est bonne; 17 en réalité ce n'est plus moi qui accomplis l'action, mais le péché qui habite en moi. 18 Car je sais que nul bien n'habite en moi, je veux dire dans ma chair; en effet, vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l'accomplir: 19 puisque je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas. 20 Or si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui accomplis l'action, mais le péché qui habite en moi. 21 Je trouve donc une loi s'imposant à moi, quand je veux faire le bien; le mal seul se présente à moi. 22 Car je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l'homme intérieur; 23 mais j'aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m'enchaîne à la loi du péché qui est dans mes membres. 24 Malheureux homme que je suis! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort? 25 Grâces soient à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur!
Étudiant le nazisme, Hannah Arendt n'a pas dit autre chose :
Eichmann à Jérusalem, Folio p.278 a écrit :« Et de même que dans les pays civilisés, la loi suppose que la voix de la conscience dise à chacun : « tu ne tueras point », même si l’homme a, de temps à autre, des désirs ou des penchants meurtriers, de même la loi du pays de Hitler exigeait que la voix de la conscience dise à chacun : « tu tueras » (...) Dans le IIIe Reich, le mal avait perdu cet attribut par lequel la plupart des gens le reconnaissent généralement — l’attribut de la tentation. De nombreux Allemands, de nombreux nazis, peut-être l’immense majorité d’entre eux, ont dû être tentés de ne pas tuer, de ne pas voler, de ne pas laisser leurs voisins partir pour la mort (...) Mais Dieu sait s’ils ont vite appris à résister à la tentation. »
L'essentiel de la question de la loi, de son rôle se trouve ici.

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par Anne » mar. 23 mars 2010, 2:07

Re-pénaliser l'avortement, en pensant que cette seule mesure est suffisante, est utopique. On ne peut nier que la santé de plusieurs femmes, pour ne pas dire leur vie, à été préservée. On a aussi mentionné le fait que l'avortement semble être devenu, pour certaines, une forme acceptable de contraception...

Il faudrait tout un 'filet de sécurité" qui offrirait des alternatives aux femmes enceintes (je radote, mais j'aime ça: je suis prof! ;) ).

* aide financière pour mener la grossesse à terme;
* aide à celles qui travaillent ou qui sont étudiantes pour leur permettre de continuer ou de reprendre après l'accouchement;
* des lieux sécuritaires pour celles qui sont contraintes de recourir à l'avortement;
* la possibilité d'offrir l'enfant à l'adoption (ce qui nous amène au financement d'une partie de ses frais: les parents qui paient déjà des fortunes pour aller chercher des enfants en Chine ou ailleurs).

Et, en aval:

* l'éducation pertinente offerte autant aux garçons qu'aux filles;
* de l'information non-biaisée sur les effets de l'avortement (quitte à montrer les images dérangeantes)
* une reconnaissance de la valeur du foetus;
* une revalorisation du don de la vie;
* une reconnaissance du travail des femmes qui désirent rester au foyer.

Gros programme...
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par jeanbaptiste » mar. 23 mars 2010, 8:31

Re-pénaliser l'avortement, en pensant que cette seule mesure est suffisante, est utopique.
Personne n'a dit le contraire. La discussion s'est juste cristallisée sur ce seul point.
On ne peut nier que la santé de plusieurs femmes, pour ne pas dire leur vie, à été préservée.
Et ça justifie quoi ?
Il faudrait tout un 'filet de sécurité" qui offrirait des alternatives aux femmes enceintes (je radote, mais j'aime ça: je suis prof! ;) ).
Bien sûr, tout comme il aurait fallu qu'à l'époque des avortements clandestins on en finisse avec l'oppression sociale qui touchait les femmes ayant un enfant avant le mariage, d'un adultère, d'un viol etc.

La méchanceté, la crainte d'être socialement exclue, bref le manque de charité, est l'une des causes principale de l'avortement clandestin qui a mené peu à peu à sa légalisation.

Bien sûr que ce travail doit être fait, c'est évident, il reste que le plus gros scandale c'est que l'on tue des milliers d'êtres humains, et c'est cela qui doit être compris.

Si je ne me trompe pas, dans l'Antiquité romaine, la pratique qui consistait à donner ses nourrissons aux cochons était, chez les personnes pauvres qui ne pouvaient pas s'en occuper, assez fréquente.

Imaginons que la chose revienne. Que diriez-vous ? Qu'il est utopique de croire qu'interdire la pratique suffirait, qu'il faudrait mettre des barrières de sécurité, qu'il y a un long et gros travail à faire, que ça va être très difficile, et puis que ça a permis de préserver la vie de certaines familles ?

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par Luciphoros » mar. 23 mars 2010, 13:30

AnneT a écrit :Re-pénaliser l'avortement, en pensant que cette seule mesure est suffisante, est utopique.

Bien d'accord!!! D'autant que ça aurait comme effet de rétablir les faiseuses d'anges, l'herbe des anges et l'oreiller compatissant.

On ne peut nier que la santé de plusieurs femmes, pour ne pas dire leur vie, à été préservée.

Oui et c'est pour ça, même si je suis opposé à l'avortement, que je reste favorable à la loi Veil.

On a aussi mentionné le fait que l'avortement semble être devenu, pour certaines, une forme acceptable de contraception...

Ca c'est in-acceptable car tous les moyens de contraception sont disponibles y compris la pillule du lendemain... sans oublier le préservatif pour les messieurs.

Il faudrait tout un 'filet de sécurité" qui offrirait des alternatives aux femmes enceintes (je radote, mais j'aime ça: je suis prof! ;) ).

* aide financière pour mener la grossesse à terme;
* aide à celles qui travaillent ou qui sont étudiantes pour leur permettre de continuer ou de reprendre après l'accouchement;
* des lieux sécuritaires pour celles qui sont contraintes de recourir à l'avortement;
* la possibilité d'offrir l'enfant à l'adoption (ce qui nous amène au financement d'une partie de ses frais: les parents qui paient déjà des fortunes pour aller chercher des enfants en Chine ou ailleurs).

Et, en aval:

* l'éducation pertinente offerte autant aux garçons qu'aux filles;
* de l'information non-biaisée sur les effets de l'avortement (quitte à montrer les images dérangeantes)
* une reconnaissance de la valeur du foetus;
* une revalorisation du don de la vie;
* une reconnaissance du travail des femmes qui désirent rester au foyer.

Gros programme...

Avec lequel je suis entièrement d'accord. Sans oublier d'appliquer la loi telle qu'elle a été écrite.

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par Pneumatis » mar. 23 mars 2010, 13:53

Luciphoros a écrit :On a aussi mentionné le fait que l'avortement semble être devenu, pour certaines, une forme acceptable de contraception...

Ca c'est in-acceptable car tous les moyens de contraception sont disponibles y compris la pillule du lendemain... sans oublier le préservatif pour les messieurs.
Pardon, mais la pilule du lendemain est abortive et tout aussi condamnable que l'avortement et pour les mêmes raisons : elle cause la mort d'une vie humaine. Pour le reste, je ne suis pas d'accord avec vos positions, mais vous en trouverez l'explication dans les commentaires précédents. Je suis en revanche d'accord avec Anne sur le fait qu'il faut un système de prévention, d'éducation, d'alternatives et d'accompagnement vraiment très poussé. Mais il faut aussi et parallèlement faire en sorte que la loi légalisant l'avortement soit abolie, à terme.
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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par Cgs » mar. 23 mars 2010, 14:01

Pneumatis a écrit :Mais il faut aussi et parallèlement faire en sorte que la loi légalisant l'avortement soit abolie, à terme.
Plus exactement, qu'elle ne conserve qu'un seul article : le premier !
le premier article de la loi Veil de 1975 a écrit : La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi.
(et encore, on ne peut garder que la première phrase, qui est aujourd'hui, au vu de ce qui suit, d'une hypocrisie sans nom)

Bien à vous,
Cgs
Mes propos qui apparaissent en vert comme ceci indiquent que j'agis au nom de la modération du forum.

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par Damas Drive » mar. 23 mars 2010, 22:36

Bonsoir Pneumatis et vous tous du fil de cette discution,
Je lis vos propos sur ce sujet (intronisation à l'académie française... qui a tourné à un débat sur l'avortement) et bien que je ne sois pas d'accord avec vous tous en général, par respect à votre foi (moi qui suis agnostique), je ne veux pas vous faire part de l'étonnement que me cause vos positions qui me paraissent d'une autre époque... Par contre, lire que la pilule du lendemain cause la mort d'un être humain... je n'en crois pas mes yeux. Excellent, génial, comme observation ! ! ! Je ris aux éclats (surtout ne soyez pas vexé, mon but n'est pas de contrarier)...
Que des croyants avec des convictions et des dogmes ou même des athées ayant le respect de la vie soient contre l'avortement... je peux comprendre... mais là, le "sommum" est atteint avec "la pilule du lendemain"... vu que c'est justement le lendemain, où est le fétus ??? Je pense que dans ce cas on parle du fétus d'un extra-terrestre qui peut naitre au bout de deux ou trois mois de gestation.... David Vincent avait raison, les envahisseurs sont déjà parmi nous !
Pour être plus sérieux, si je poursuis votre raisonnement, la pilule contraceptive cause donc aussi la mort d'un humain ?
Donc si j'ai bien compris, vous êtes contre l'avortement, la pilule du lendemain, la pilule contraceptive, le stérilet (car lui aussi c'est un tueur de futurs hommes) et vous devriez condamner aussi votre méthode ...browning, belling, ou je ne sais plus comment... car elle aussi si vous cherchez bien peut être vu comme une éventuelle tueuse... moi, à mon avis, vous devriez changer le nom de cette méthode et la nommer "prédator"
Bonne soirée à vous tous et bonne continuation (je ne dis plus rien sur ce sujet, je vous laisse débattre entre vous en espérant que vous allez un peu me transmettre de votre foi à moi l'agnostique qui voudrait bien pouvoir vous comprendre)

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par MB » mar. 23 mars 2010, 22:48

Bonsoir

Vous faites exprès de ne pas nous lire.
- "opinions d'un autre âge". Et alors ? On ne doit pas déterminer son opinion selon qu'elle passe pour branchouille ou non ; ce qui compte, c'est qu'elle soit vraie ou fausse.

- eh oui, nous croyons que l'avortement est un meurtre, et que le foetus, l'embryon, sont des êtres humains. Et comme nous croyons que ce sont des êtres humains dès l'instant de la fécondation, eh bien forcément nous pensons que la pilule abortive est responsable de leur mort.

- Je vous recommande entre outre de ne pas confondre pilule abortive d'une part, et moyens contraceptifs d'autres part (qu'ils consistent en pilule contraceptive, en capote, en méthode Billings, etc.). La pilule abortive détruit la vie qui s'est formée ; les méthodes contraceptives empêchent la fécondation, ce qui n'est pas pareil. Dans un cas il y a meurtre, dans l'autre non. Alors arrêtez de vous emmêler les pinceaux, vous n'avez pas l'air bien informée (ou alors de très mauvaise foi).

Amicalement quand même
MB

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par jeanbaptiste » mar. 23 mars 2010, 22:59

Damas Drive, jouer de l'ironie est une chose heureuse lorsque l'on sait de quoi on parle.

La pilule du lendemain est potentiellement abortive. Pourquoi ?

Cette pilule agit sur trois points :

1) Blocage de l'ovulation par empêchement de maturation des ovocytes

2) Blocage de la progression par modification de la composition de la glaire cervicale

3) Arrêt de la nidation de l'œuf par modification des parois de l'uterus.

Si la fécondation a eu lieu (si 1. et 2. ont été réalisés trop tard), alors l'arrêt de la nidation provoque un avortement.

C'est clair ?

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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par jeanbaptiste » mar. 23 mars 2010, 23:07

Au passage ma chère Damas Drive, vous qui êtes si soucieuse de "penser moderne" et d'éviter les propos "d'une autre époque", je tiens à vous rappeler que le rapport à l'homme que sous-tend la légalisation de l'avortement est le même que celui de l'Antiquité préchrétienne...

Alors voyez-vous le "progrès" n'est peut-être pas là ou l'on croit.

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ti'hamo
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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par ti'hamo » mer. 24 mars 2010, 0:44

@ Papillon
. Pour dire qu'il faut s'attaquer au fond du problème, plutôt que de se contenter de déclarations de principe ("je suis contre l'avortement", youpi), là-dessus nous sommes d'accord.

. Pour dire que, dans l'état actuel des mentalités, changer du jour au lendemain la loi ne changerait rien (voire ferait plus de mal que de bien : on ne ferait que créer un raidissement, un rejet, et de reculer d'autant la possibilité d'évolution des mentalités) (voire est de toute façon complètement illusoire) (...ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas de partis ou d'association qui militent pour ce changement de loi : il en faut, puisque cela participe du mouvement plus vaste de remise en question de cette loi et des principes qui la sous-tendent),
nous sommes d'accord.

. Par contre, j'aimerais savoir comment d'après vous on peut éviter le "discours moralisateur" quand justement la question de fond c'est de rappeler qu'éliminer un enfant, c'est mal. Vous aurez beau le présenter sous toutes les formes, on sentira de toute façon le fond de ce que vous voulez dire ; or, il ne faut pas se leurrer, le rejet violent du "discours moralisateur" n'est pas du tout un rejet de la forme, mais un rejet du fond.
Donc, quelle que soit la forme sous laquelle vous présentez ça, dès qu'ils comprendront ce que vous voulez dire, la plupart décréterons que votre discours est "moralisateur". Simplement par réflexe, pour pouvoir rejeter votre discours déplaisant sans avoir à rien argumenter.

Il faut aussi arrêter de partir du principe que les gens sont naturellement et majoritairement de bonne foi, et que lorsqu'ils se plaignent que le discours catholique les blesse c'est vraiment que le discours catholique les blesse…

Éviter les attaques inutiles et l'agressivité, soit. Ménager les gens à n'importe quel prix, non.
Mettre une société face ses responsabilités, ça a forcément un côté moralisateur, et c'est très certainement de toute façon culpabilisant.



. D'autre part : s'il y a bien une position facile et confortable sur le sujet, c'est bien celle qui consiste à dire que l'on est "contre", mais que personne ne peut juger, et que la poursuite d'une grossesse non désirée doit rester une décision personnelle libre et non imposée ; tout y est :
> on se dit contre, donc quand même on se donne la caution morale de ne pas encourager l'avortement, c'est plus valorisant ;
> dans le même temps, on se donne la posture morale à la mode qui est de "ne pas juger" : c'est valorisant aussi, en fait ; ce qui fait 2 positions valorisantes pour le prix d'une (et à peu de frais : comme on dit "ne pas juger", ça n'engage à rien)
> on ne porte aucun jugement sur l'acte, donc on n'a aucune position à assumer, c'est tout de même plus confortable ;
> on récite (oui, on récite : quand c'est tout le temps la même phrase mot pour mot, répété par tout le monde de toutes conditions sociales et de tous bords, ça s'appelle une récitation) que "cela doit rester une décision personnelle", etc… autrement dit on conclue tout de même que chacun fait comme il l'entend…
…ce qui revient bien, en pratique, à ne pas être contre.

(moi, quand je suis "contre" quelque chose, alors je ne dis pas que chacun peut le faire comme il l'entend ; si je n'aime pas quelque chose et que c'est juste une affaire de goût personnel, alors d'accord ; mais dans ce cas, je ne dis pas que je suis "contre", je dis que je n'aime pas. Par exemple, je ne suis pas contre le chou-fleur, c'est juste que j'aime pas ça : ça ne me dérange pas s'il y a des gens qui en mangent).

> On parle de "poursuivre une grossesse", là où il s'agit de savoir si oui ou non on jette un embryon humain à la poubelle : l'euphémisme qui permet de ne pas désigner directement l'être visé mais le remplace par le phénomène biologique qui manifeste extérieurement sa présence (comme si je parlais de "réduction de voisinage" pour désigner le meurtre de mon voisin de palier), c'est tout de même un peu ne pas réellement assumer sa position, ou chercher à l'édulcorer.
En fait on cherche là à conserver la posture morale valorisante construire par les 2 premières lignes, en restant dans le flou quant à la nature réelle de l'acte évoqué.

> Encore et toujours ce "non désiré" qui évoque par derrière tous ces principes selon lesquels un enfant ne serait heureux que désiré, et un enfant désiré serait forcément heureux.
Il ne semble venir à l'esprit d'aucune des personnes qui invoquent ces principes absurdes que soumettre un enfant aux désirs de ses parents n'est pas franchement la meilleure marque de respect qu'on puisse lui donner… :siffle:

En résumé, les propos de l'amie que vous citez sont d'une banalité affligeante, et n'apportent strictement rien (sinon, pour celui ou celle qui se les récite, un petit chatouilli au cœur en se donnant à ses propres yeux un petit air d'avoir réfléchi intensément à de grandes questions de société et de pouvoir donner un avis (ça, c'est important) sans juger personne (faudrait pas se faire mal voir non plus).


Je partage donc certaines de vos remarques, mais certainement pas votre optimisme.


. Maintenant, rappelons quand-même que si vous "refusez de croire que la décriminalisation de l'avortement va automatiquement se traduire par sa banalisation, des avortements 'at large' et le 'je m'en foutisme' général", alors vous refusez tout simplement de croire… à la réalité du monde dans lequel nous vivons.
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]

Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.
[Konrad Lorenz]
Extrait de L'Agression

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ti'hamo
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Re: L'intronisation à l'Académie Française de ce jour

Message non lu par ti'hamo » mer. 24 mars 2010, 0:45

"Deux belles filles, d'excellentes familles, plantées là par leurs amants ne voulant pas s'encombrer de moutards."
Oui, au fait, c'est ce que je remarque : on raille l'Église quand elle promeut la chasteté et la fidélité et le mariage, on lui rit eu nez et lui rétorque que la jeunesse c'est fait pour "vivre"…
…et en même temps on juge et on condamne les "sales types" qui s'autorisent à coucher à droit et à gauche sans vouloir assumer.

Faudrait savoir ce que veut cette époque : faire ou ne pas faire la morale ?
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
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