Barebacking et homicide

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Que représente la transmission du virus du sida par barebacking pour vous?

Il s'agit clairement d'un homicide volontaire voire d'un assassinat ou d'un homicide involontaire selon que la personne séropositive ait connaissance ou non de son statut sérologique lors de rapports sexuels non protégés.
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Il ne s'agit pas d'un homicide et je vais le justifier dans les messages.
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babeil
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Barebacking et homicide

Message non lu par babeil » ven. 07 oct. 2005, 12:37

Le barebacking est une pratique sexuelle consistant à ce qu'1 personne refuse systématiquement et catégoriquement le port du préservatif et n'ait donc que des rapports sexuels non protégés réguliers et avec différents partenaires, pouvant aller jusqu'à l'éjaculation anale,buccale ou interne.Cette pratique est en constante augmentation dans la communauté gay.
Certains pratiquent le barebacking pour des raisons personnelles sans intention de nuire:le plaisir sexuel,l'inconscience,l'immaturité ou le manque d'informations.En revanche,d'autres,notamment dans la communauté gay,ont pour objectif de contaminer volontairement leurs partenaires ou de se faire contaminer.Cela peut paraître fou mais c'est la réalité.
Je ne me souviens plus des circonstances exactes,mais je sais qu'une association gay provinciale avait traîné en justice un barebacker.
Je me souviens aussi que lors du sidaction 1994,une jeune femme avait dit ne pas avoir poursuivi son petit ami en justice qui l'avait volontairement contaminée par le virus du sida.
Récemment encore,une association de femmes à Marseille "femmes positives" a intenté un procès à un homme qui avait contaminé l'une des militantes.
La contamination sexuelle par le virus du sida peut donc être 1 faute pénale dans certaines conditions.
Cependant,la législation est insuffisante et imprécise car les poursuites pour contamination par barebacking sont très rares et n'aboutissent qu'occasionnellement.La condamnation de ce crime relève le plus souvent de l'appréciation arbitraire des juges.
J'aimerais avoir votre avis sur cette pratique atroce,à savoir si pour vous,la transmission du virus du sida par barebacking est 1 homicide volontaire ou involontaire ou 1 assassinat et si la loi devrait être renforcée,notamment en introduisant le terme de barebacking et en l'assimilant à 1 homicide....

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monachorum
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Message non lu par monachorum » ven. 07 oct. 2005, 14:55

Je crois qu'il faut être clair sur cette question. Un individu qui contamine en toute connaissance de sa séropositivité son ou sa partenaire, est un acte d'homicide. Il n'y a aucune circonstances atténuantes. Ensuite que deux individus prennent délibérément ce risque en toute connaissance de cause est leurs problèmes à eux.

Christian
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Message non lu par Christian » ven. 07 oct. 2005, 16:10

Je partage l’avis de Monachorum. :) Du point de vue du Droit, un comportement pouvant entraîner la mort, pratiqué sciemment, est un homicide, et peut même être qualifié de meurtre si l’intention de tuer, et pas seulement la négligence coupable, peut être prouvée.

Dans le cas où le partenaire sain est pleinement au courant de la séropositivité de l’autre partenaire, mais accepte expressément le risque, le Droit n’a rien à dire. En revanche, la morale chrétienne et les morales humanistes prônant les valeurs de la vie, condamnent le suicide, or ce type de relation est bien suicidaire.

Voilà encore un cas où les domaines du Droit et de la morale ne coïncident pas. Le Droit doit se limiter à protéger les gens contre l’agression d’autrui, il ne doit surtout pas chercher à protéger les gens contre eux-mêmes. La morale, elle, vise à faire grandir l’humain, c'est-à-dire le divinisable, dans chacun de nous. Elle inclut le Droit, puisque l’agression d’autrui brise cette croissance individuelle, mais elle va bien au-delà. La tentation est vive dans nos sociétés de rendre juridique ce qui n’est que moral, et ce danger s’appelle le fondamentalisme.

Cordialement,
Christian

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Message non lu par shadow » ven. 07 oct. 2005, 20:14

Je suis d'accord, c'est clairement un acte d'homicide, si c'est fait en toute conscience. Il faudrait vraiment faire quelque chose (j'avoue que je ne suis pas très renseignée là-dessus, même si j'en avais entendu parler)

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Message non lu par monachorum » sam. 08 oct. 2005, 13:50

Au delà de l'homicide (puisque la question posée ne représente guère de divergence d'opinion), la question centrale est évidement comment agir avec sa sexualité. La se pose plusieurs problèmatiques interessantes.

D'un point de vue Chrétien, il est évidement que l'acte sexuel est porteur de vie et non porteur de mort. Dans cette logique, la relation sexuelle n'a de sens qu'a travers un acte d'amour. Amour que deux partenaires partagent dans le cadre du sacrement du mariage.

Maintenant le barebacking n'a rien à voir avec l'amour et donc par extenstion est fort éloigné du projet de porteur de vie que représente in fine la sexualité. On se trouve donc dans deux cas de figure. L'une n'est que l'expression de la sexualité dans sa plus simple expression à travers la recherche simple du plaisir (il y aurait beaucoup à dire d'un point de vue philosophique et théologique) et l'autre un acte délibéré de l'acte sexuel jouissant d'une modalité qui est le "risque". Risque de déclencher une contamination chez son ou sa partenaire et en toute connaissance de cause.

Quand on a des comportements à risques, il ne faut pas s'étonner non plus d'avoir un jour ou l'autre à payer les frais de ces mêmes comportements. Je ne dis pas que la contamination du HIV est un chatiment, mais juste l'expression in fine de ces actes désordonés.

Ensuite que des individus aient été contaminés (par transfusion par exemple) est une toute autre problématique.


Dans la paix du Christ rédempteur,

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Charles
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Message non lu par Charles » sam. 08 oct. 2005, 16:11

Christian a écrit :Dans le cas où le partenaire sain est pleinement au courant de la séropositivité de l’autre partenaire, mais accepte expressément le risque, le Droit n’a rien à dire. En revanche, la morale chrétienne et les morales humanistes prônant les valeurs de la vie, condamnent le suicide, or ce type de relation est bien suicidaire.
Une personne suicidaire est une personne affaiblie psychologiquement qui a besoin d'aide. Celui qui l'empoisonne est coupable de non-assistance à personne en danger et d'homocide volontaire.
Christian a écrit :Voilà encore un cas où les domaines du Droit et de la morale ne coïncident pas. Le Droit doit se limiter à protéger les gens contre l’agression d’autrui, il ne doit surtout pas chercher à protéger les gens contre eux-mêmes.
Bien sûr que si, le droit protège aussi les personnes contre elles-mêmes quand leurs facultés sont diminuées. C'est le même principe qui fait qu'on ne poursuit pas quelqu'un quand il est prouvé qu'il n'était pas responsable de ses actes, qu'il ait agi forcé par un autre ou en l'absence de ses pleines facultés mentales et qu'on place aussi sous tutelle les handicapés. Il est évident qu'une personne suicidaire est dans un état de souffrance et de détresse qui appelle bien plutôt un soutien de la part de la société que la justification des pulsions meurtrières de celui qui abuse de sa faiblesse.

C'est étonnant, Christian, comme votre libéralisme écrase les faibles.
Christian a écrit :La morale, elle, vise à faire grandir l’humain, c'est-à-dire le divinisable, dans chacun de nous. Elle inclut le Droit, puisque l’agression d’autrui brise cette croissance individuelle, mais elle va bien au-delà. La tentation est vive dans nos sociétés de rendre juridique ce qui n’est que moral, et ce danger s’appelle le fondamentalisme.
Je ne suis pas sûr que le fondamentalisme consiste à protéger les faibles et à leur porter secours.

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Message non lu par Christian » sam. 08 oct. 2005, 21:30

Charles
Bien sûr que si, le droit protège aussi les personnes contre elles-mêmes quand leurs facultés sont diminuées. C'est le même principe qui fait qu'on ne poursuit pas quelqu'un quand il est prouvé qu'il n'était pas responsable de ses actes, qu'il ait agi forcé par un autre ou en l'absence de ses pleines facultés mentales et qu'on place aussi sous tutelle les handicapés. Il est évident qu'une personne suicidaire est dans un état de souffrance et de détresse qui appelle bien plutôt un soutien de la part de la société que la justification des pulsions meurtrières de celui qui abuse de sa faiblesse.
Dans la mesure où le Droit et, par extension abusive, la législation sont des processus de légitimation de la violence (usage de la police et de la force armée), il faut qu’ils soient exprimés en termes clairs et précis. La « faiblesse » n’est simplement pas un concept utilisable juridiquement. Les adeptes de telles sectes ne sont-ils pas manifestement ‘faibles’ ? Les partisans de mes adversaires politiques ne démontrent-ils pas par cet engagement même leur ‘faiblesse’ d’esprit ? Ma tante richissime et fofolle n’est-elle pas ‘faible’ et bonne à placer sous ma tutelle intéressée ?

Il ne s’agit évidemment pas de nier l’existence de personnes dépressives et suicidaires. Mais sauf dans les cas extrêmes identifiés par un conseil de spécialistes nommés par des organismes différents et qui peut déclarer l’incapacité civile et l’irresponsabilité pénale, décisions gravissimes pour la personne, son entourage et ses victimes, le législateur n’a pas à se substituer à la famille, les amis, les associations, les prêtres, etc.

En déclarant qu’une personne en état de souffrance appelle un soutien de la part de la société, je suis d’accord avec vous ; mais, Charles, vous confondez la société et l’Etat.

Christian
Dernière modification par Christian le lun. 04 sept. 2006, 14:08, modifié 1 fois.

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Message non lu par babeil » lun. 10 oct. 2005, 15:49

Ensuite que deux individus prennent délibérément ce risque en toute connaissance de cause est leurs problèmes à eux.
Dans le cas où le partenaire sain est pleinement au courant de la séropositivité de l’autre partenaire, mais accepte expressément le risque, le Droit n’a rien à dire.
il ne doit surtout pas chercher à protéger les gens contre eux-mêmes.
Je ne suis pas d'accord.Je partage plutôt l'avis de Charles.
En effet,je dirais qu'une personne contaminée est seulement irresponsable en tant qu'adulte,qu'elle ait pris des risques ou qu'elle soit suicidaire.Elle va devoir assumer sa maladie et accepter la mort plus tôt que prévue.Mais étant libre de disposer de son corps,ça ne concerne qu'elle.
En revanche,ça n'enlève en rien la responsabilité pénale d'homicide volontaire du partenaire qui contamine,qu'il y ait eu consentement de la victime ou pas.
L'euthanasie consiste à donner la mort à une personne consentante,généralement souffrante physiquement,voire agonisante.Mais la justice condamne ce délit,malgré les circonstances atténuantes.
En comparaison,il n'y a donc pas de raison que la contamination sexuelle,qui inflige une mort lente et horrible à une personne consentante dont l'état de santé n'est pas systématiquement des plus dramatiques,soit légale.

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Message non lu par babeil » lun. 10 oct. 2005, 16:10

J'irais même plus loin.Cela va peut être choquer mais j'estime que toute contamination sexuelle est un homicide.En effet,lorsqu'un individu,qui n'est pas au courant de son propre statut sérologique,contamine ses partenaires,il y a homicide involontaire.
Parmi les accidents de la route,certains sont dûs à des négligences sans réelle intention de nuire (irrespect du code de la route),parfois même à des maladresses dont le conducteur n'a pas conscience du danger que cela peut provoquer.Pourtant,les auteurs sont condamnés.
C'est la même chose pour la contamination sexuelle.C'est un homicide volontaire lorsque l'acte a été commis volontairement,cad en toute connaissance de son statut sérologique,et involontaire,lorsqu'il a été commis involontairement,cad sans être au courant de son statut sérologique.

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Message non lu par Christian » lun. 10 oct. 2005, 17:08

Cela va peut être choquer mais j'estime que toute contamination sexuelle est un homicide.En effet,lorsqu'un individu,qui n'est pas au courant de son propre statut sérologique,contamine ses partenaires,il y a homicide involontaire.
Non. Cette position-là n’est pas choquante. Tout le monde est censé connaître aujourd’hui le danger des maladies sexuellement transmissibles et donc contaminer autrui par manque de précaution peut être assimilé à un homicide, notamment dans les cas de viol.

En revanche, cette phrase : « ça n'enlève en rien la responsabilité pénale d'homicide volontaire du partenaire qui contamine,qu'il y ait eu consentement de la victime ou pas » implique que le consentement n’a aucune valeur. Comment accepter qu’on tienne pour non avenu le consentement d’un adulte ?

Je ne peux répéter que ce que j’écrivais plus haut, la morale a raison de condamner certains actes que le Droit ne saurait interdire, par exemple l’euthanasie. En tous les cas, la charge de la preuve du consentement pleinement informé incombe à celui qui tue. C’est l’indispensable protection contre les abus.

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Message non lu par Deo Gratias » lun. 04 sept. 2006, 13:56

monachorum a écrit :Je crois qu'il faut être clair sur cette question. Un individu qui contamine en toute connaissance de sa séropositivité son ou sa partenaire, est un acte d'homicide. Il n'y a aucune circonstances atténuantes. Ensuite que deux individus prennent délibérément ce risque en toute connaissance de cause est leurs problèmes à eux.
Je suis entierrement d'accord avec notre ami.C'est un homicide,si le/la seropositif/ve,contamine sciamment son/sa partenairePar contre,si les deux personnes sont au courant et commettent l'acte en connaissance de cause...C'est leur problème
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Message non lu par Théophane » lun. 04 sept. 2006, 15:38

J'ai voté pour la réponse n°1. Je pense bien entendu qu'une personne séropositive qui a ce genre d'attitude se rend coupable d'un crime éventuel. Toutefois, l'autre partenaire est aussi concerné. Le SIDA ne frappe en majorité que ceux dont la vie n'est pas conforme à la morale de l'Eglise.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Re:

Message non lu par Fée Violine » mer. 11 avr. 2012, 23:43

Théophane a écrit :Le SIDA ne frappe en majorité que ceux dont la vie n'est pas conforme à la morale de l'Eglise.
!!!!! :?:

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Re: Barebacking et homicide

Message non lu par Jean-Mic » jeu. 12 avr. 2012, 0:08

Théophane a écrit :Le SIDA ne frappe en majorité que ceux dont la vie n'est pas conforme à la morale de l'Eglise.
Je pense que les époux ou épouses touché(e)s apprécieront ! Quel est leur péché ? De n'avoir pas entretenu la fidélité de leur conjoint(e) ? Attention, cher Théophane, aux affirmations trop péremptoires.

Fraternellement.
Jean-Mic



PS : Evidemment que j'ai voté "oui" à la question. Tout comme je crois évident que la dissolution des moeurs est une cause majeure de la propagation du SIDA et des IST en général.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Barebacking et homicide

Message non lu par Fée Violine » jeu. 12 avr. 2012, 0:45

Il est vrai que Théophane a écrit cela il y a 6 ans, il a donc eu le temps de s'informer! (je suis tombée sur cet ancien fil, en mettant de l'ordre dans le forum)

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