"S'anesthésier" avec un médicament

[Repentie75]

Bonjour à tous,

On m'a prescrit il y a quelques mois du Tramadol, un antalgique assez connu, contre des douleurs modérées. Au fil du temps, je me suis aperçue que je ne prenais plus ce médicament pour son indication première, mais pour anesthésier mes émotions, oublier mes problèmes (qui sont insolubles pour l'instant), voire planer. Certes, je pourrais prier pour lutter contre mes problèmes, chercher l'aide de Dieu mais je commence - depuis quelques jours seulement - à y renoncer à cause de mon état de péché mortel : je fréquente un homme depuis ma séparation (je suis mariée à l'église) et suis incapable de mettre un terme à cette situation. Je n'ai même pas de réels repentirs, donc impossible d'aller me confesser / de retourner à l'église.

Depuis dimanche, j'ai arrêté le Tramadol car d'une part, je suis peut-être enceinte (pas de mon mari, bien sûr), et d'autre part, j'ai des scrupules quant à mon utilisation de ce médicament.

Vu mon état de vie, je pourrais me dire que je n'en suis pas à un péché près , mais je me demandais : Dieu considère-t-il que je me drogue, si je reprends du Tramadol pour de mauvaises raisons / pour ne plus souffrir psychiquement ?

Merci par avance pour vos réponses.

[elisabeth]

Bravo de reconnaître votre probleme.
Vous pouvez toujours demander un entretien avec un prêtre ( c'est un peu de discussion qui restera sous le sceau de la confidentialité)
Ce ne serait pas trop de voir un médecin, les effets secondaires de l'arrêt brutal du tramadol ( j'en prends) peuvent être très violents quand votre corps aussi fini de purger l'intégralité de la chimie du médicament.)
Pour votre potentiel grossesse je vous conseille de faire une prise de sang, il faut savoir que parfois le tramadol chez certaines femmes troubles les cycles voire les supprime ( à titre personnel je peux rester des mois sans avoir mes menstrues)

Vous pouvez aussi vous présente au urgences psychiatriques les plus proches de chez vous, où ils pourront vous aider.
Je connais que trop bien ce que vous décrivez sur l'usage des médicaments pour "s'anesthésier"

De plus vous pouvez toujours aller vous confesser, le prêtre pourra toujours vous aider et peut être vous donnez des pistes de réflexions.
Les prêtres sont là aussi pour nous guider. Si vous avez les moyens de vous déplacer, allez dans une église où l'on ne vous connait pas.
La premier chose à faire est de savoir si vous êtes enceinte ou non ce qui changera de beaucoup la prise en charge médicale.
et merci d'avoir eu le courage de poster votre message

[Jean-Mic]

Comme le suggère Elisabeth, avant d'aller rencontrer un prêtre, allez voir votre médecin !
Le Tramadol® est un médicament aussi efficace que pas-anodin. Sa prise doit être faite sous contrôle médical, ... et son arrêt (sevrage) aussi !
Dans votre cas, il y a urgence à le faire !

[Kerniou]

je suis d'accord avec l'intervention d'Elisabeth et Jean Mic et leurs conseils.
Je me permettrais d'ajouter que si vous avez besoin de vous " anesthésier" c'est que vous êtes en souffrance. Consulter un prêtre est une bonne chose mais, je dirais, dans un deuxième temps. En premier lieu ou en même temps mais cela me semblerait compliqué, il vous faut vérifier votre grossesse et vous faire aider dans un service psy. En effet, votre état de santé me paraît prioritaire. D'ailleurs, le vieil adage ne nous dit_il pas:
_ " un esprit sain dans un corps sain"...
la Providence nous a donné un corps et une âme et nous devons prendre soin des deux. Et pour ce faire, vous avez besoin d'aide.
Vous n'y faites pas allusion, mais avez_vous dans votre entourage de personnes sur lesquelles vous pourriez compter ?
C'est en quoi, votre rattachement à un service où vous retrouverez les mêmes soignants ou une même équipe qui vous connaît est importante.
La solitude, à mon avis, est peu recommandée dans votre situation où vous avez besoin d'être entourée.
Bon courage à vous et soyez assurée de mes prières.
Et surtout, n'hésitez pas à nous donner de vos nouvelles ...

[Fleur de Lys]

Bonjour Repentie75

Contente de vous revoir parmi nous mais triste de vous savoir souffrante.
Je ne vais pas répéter ce qu'ont si justement dit les autres mais je voulais juste rebondir sur, dites-vous, votre "absence de repentir".

Vous n'allez pas bien, physiquement et moralement, et quand on souffre ainsi on ne peut réfléchir sereinement. Alors se repentir pensez-donc!
Pas de pression inutile et chaque chose en son temps.

Mais ne soyez pas gênée de retourner à l'Eglise ou de parler à un prêtre. Pas besoin d'attendre le repentir ou d'avoir une vie parfaite. L'Eglise ouvre ses portes à tout le monde!
(C'est juste la communion qui n'est pas possible mais déjà quel bonheur d'être là!).

[MarianneR]

Bonjour Repentie,

tout d'abord : vous avez tout mon soutien le plus fraternel et aussi mes pensées les plus réconfortantes. Il est bien difficile de porter certain parcours de vie, encore plus lorsque la maladie (sous toutes ses formes) s'en mêle !

Je n'ai pas grand chose à ajouter aux messages précédents : la priorité, c'est votre santé. Cela tombe bien, Dieu nous a fait Homme donc avec une âme, un cœur, un esprit et un corps ! Vous avez, de toute évidence, besoin d'une aide médicale solide et sérieuse. Je ne peux que vous conseiller, humblement, de commencer par là. Comme on vous l'a dit très justement : quand le corps nous lâche et que le mental suit, il n'est guère possible de discerner convenablement et d'allers vers la droiture. Au-delà de la notion de péché : vous restez un être humain, avec des besoins affectifs et physiologiques. Bien sûr, rien de bon ne peut sortir de cela en l'état : est-ce une raison, pour autant, pour vous abandonner vous-même en vous jugeant si mal ?
Seul Dieu juge le cœur des Hommes. Aucun prêtre n'applaudira des deux mains certaines de vos décisions ; mais aucun prêtre n'a à vous juger à la place de Dieu. Si vous en connaissez un fiable et valable, franchement foncez ! Le Christ est un consolateur et porte les croix avec/pour nous.

Courage, courage, courage !
N'hésitez pas à écrire, autant que vous en ressentez le besoin.

Amicalement,

Manon

[Repentie75]

Bonsoir à tous,

Merci pour vos interventions et tous vos conseils, souvent pertinents ! on m'a déjà conseillé d'aller voir un psy (-chologue ou -chiatre), voire un addictologue (ça, à la limite, ça ne me dérangerait pas, mais j'en ai plus qu'assez des psychiatres et surtout les psychologues, qui ont souvent fait plus de mal que de bien dans ma vie). Merci aussi pour votre soutien et le conseil d'aller voir un prêtre, ces personnes m'inspirent bien plus confiance que des psy ou même des médecins généralistes.

Finalement , je ne suis pas enceinte et après l'avoir cru pendant quelques jours seulement, je suis maintenant très déçue, malgré les origines adultérines de cet "enfant". A cause d'une contrariété au travail aujourd'hui même (qui n'est même pas vraiment grave, à priori), j'ai repris du Tramadol - alors que je n'ai aucune douleur physique - donc j'ai décidément bien du mal à m'en passer réellement ; seule la perspective d'une grossesse m'avait fait stopper ce traitement, ce n'était pas un réel choix : ceci explique sans doute cela... en général, quand j'arrête, c'est rarement de ma propre initiative.

Quant à cet homme, je le fréquente toujours - difficile d'envisager l'été sans sa présence rassurante et son affection - mais renonce à la fornication, et ma foi, ce sera déjà bien assez pour le moment !

[Repentie75]

Oui, j'ai des personnes autour de moi, comme mes parents - même si le sujet des médicaments reste épineux - ma soeur (qui a ses propres problèmes en ce moment, la pauvre), mon fils de 4 ans dont la présence même épisodique m'aide beaucoup (je n'en ai pas la garde principale pour l'instant) et cet homme qui s'inquiète aussi de me voir utiliser le Tramadol comme une béquille chimique et non plus comme un antalgique.

Etant donné que ce médicament m'aide beaucoup à prendre du recul sur une situation personnelle désastreuse (et c'est fou comme le sommeil est réparateur avec le Tramadol), il m'est difficile de l'arrêter de mon propre chef pour l'instant.

Je pense que la religion a un rôle à jouer dans cette dépendance, car quand on est séparée / en instance de divorce et qu'on aime un autre homme, on peut vite voir le 6e commandement comme un carcan. La religion catholique me pèse énormément et Le Tramadol me rend un peu la liberté que j'ai perdue - oui, c'est triste mais c'est ainsi que je vois les choses. Au moins, Dieu ne condamne pas les médicaments, alors qu'il condamne l'impureté et l'adultère.