guelfo a écrit :Il me semble nettement plus réaliste et juste de combattre pour une vraie laïcité, c'est-à-dire contre la laïcité républicaine à la française qui est somme toute une idéologie, voire une religion officielle. En d'autres termes, il convient de combattre la propagation de l'athéisme par l'état, qui se doit d'être neutre en matières confessionnelles et philosophiques.
Cette "vraie laïcité" qui s'oppose à l'athéisme d'Etat se traduit, dans de nombreux pays d'Europe, par la reconnaissance du christianisme comme officielle. La neutralité de l'Etat en matières confessionnelles et philosophiques est une chimère. Pourquoi pas la neutralité politique pendant qu'on y est. ;-) C'est aussi crédible que le "journalisme objectif"...
La pseudo-neutralité religieuse consiste soit à verser dans le relativisme ( les religions se valent ), soit à verser dans le laïcisme ( la religion doit être cantonnée au domaine privé ). Deux positions incompatibles avec la DSE.
De la même manière que l'Eglise n'a pas à utiliser l'état à son profit, l'état n'a pas à tenter d'instrumentaliser l'Eglise, ni la Synagogue ou la Mosquée d'ailleurs.
Un Etat confessionnel n'est pas un Etat gallican. C'est un Etat qui reconnait qu'une religion est vraie, qu'une religion a une place particulière dans l'histoire et l'identité et la cohésion d'une nation. Donner une place privilégiée à la vraie religion ne s'oppose absolument pas à la tolérance des fausses religions. Reconnaître une religion d'Etat ne signifie pas que le souverain soit le chef d'une quelconque Eglise nationale. Il faudrait, si le catholicisme était reconnu religion officielle, garantir l'indépendance de l'Eglise vis-à-vis des institutions politiques, et réciproquement. Par exemple, je suis opposé à la disposition concordataire qui fait des ministres du culte des salariés de l'Etat.
Le sujet est complexe et les mots parfois insuffisants pour discourrir d'un sujet qui, assurément, mériterait que l'on s'y attarde.
Amitiés
Christophe