C'est un article de Bock-Côté paru le jeudi 29 juillet dernier. Le gars n'a que quarante ans et pourtant je crois qu'il exprimerait déjà le sentiment d'un bon paquet de ses aînés. En gros, il s'épanche sur le fait d'un sentiment d'aliénation qui serait le sien. Il dit ne plus se reconnaître du tout dans cette société qui serait sensée être la nôtre. Il est devenu un étranger.
Il écrit :
Plus loin :«J'ai quarante ans et je me sens déjà un étranger à mon époque. Ce qui l'enthousiasme m'indiffère, ce qui l'excite m'ennuie, ce qui la scandalise me laisse souvent perplexe.
Inversement, les causes qui me font vibrer sont jugées ringardes au mieux, odieuses, au pire. Cela ne date pas d'hier : Milan Kundera se demande dans un de ses livres comment vivre dans une époque avec laquelle on est en désaccord. Cette phrase lue il y a vingt ans me hante encore.»
https://www.journaldemontreal.com/2021/ ... -qui-vient
«[...]
Habité par le sentiment d’un changement d’époque, et convaincu d’appartenir au monde qui meurt davantage qu’à celui qui naît, je ne résiste pas à la tentation de citer les dernières lignes des Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand : « On dirait que l’ancien monde finit, et que le nouveau commence. Je vois les reflets d’une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu’à m’asseoir au bord de ma fosse ; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l’éternité. »