Le néo-sultan d'Ankara

« Par moi les rois règnent, et les souverains décrètent la justice ! » (Pr 8.15)
Cinci
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Le néo-sultan d'Ankara

Message non lu par Cinci » sam. 13 févr. 2021, 6:00

Bonjour,

Je me contenterai de faire circuler ici un article vu dans un périodique de "résistants" au mondialisme et à la presse "politiquement correcte" subventionnée.


Ici :

Le néo-sultan d'Ankara


La Turquie ne cesse de faire parler d'elle depuis quelques années, avec un jeu géopoliique pour le moins trouble, son implication directe en Syrie, son appuie à l'Azerbaïdjan dan son attaque contre l'Arménie et sa fronde en règle contre notre cousine la France, suite au meurtre de l'enseignant Samuel Paty, ainsi que les menaces qu'elle fait peser continuellement contre la Grèce.

Pour comprendre le jeu turc, il faut d'abord s'intéresser à son président actuel, Recep Tayip Erdogan, l'homme fort d'Ankara, qui bénéficie de l'appui de plus de 50% de la population turque, ce qui lui permet de régner sans trop s'inquiéter de sa réélection.

Erdogan, malgré son jeu trouble, demeure un allié de l'Oncle Sam dans cette région hautement stratégique. Bien vu de l'élite mondialiste, on lui a octroyé pas moins de 12 doctorats honoris causa et 25 décorations étrangères depuis son arrivée au pouvoir. Pourtant, cet homme ne représente plus, comme ce fut le cas par le passé, un islam tolérant et ouvert sur le monde, à l'image de celui professé par les jeunes turcs du siècle dernier. Depuis un certain temps, Erdogan a pris conscience de la force turque, mais aussi de l'aplaventrisme des nations occidentales, qui craignent par-dessus tout un affrontement avec la Turquie ou tout autre pays moyennement puissant et qui sont prêts à tous les renoncements pour éviter la violence.

Ainsi, à Ankara, malgré un chômage élevé et la menace d'une récession, Erdogan s'est pris à rêver d'un nouvel empire ottoman, de rétablir la fierté turque en redressant la tête et en tentant de relancer cet empire que les européens n'oseront endiguer. Sans en revendiquer le titre, il agit comme un néo-sultan dirigeant une puissance en pleine expansion. Mais pour asseoir son autorité, il a aussi troqué un islam occidentalisé pour un islam plus rigoriste, envoyant des messages clairs au reste du monde musulman, à la manière d'un néo-calife rassemblant derrière lui le peuple de Mahomet.

C'est dans cette optique qu'il attaqua violemment Emmanuel Macron, mais la France aussi par le fait même, suite au meurtre de Paty qui ramenait à l'avant-plan la question des caricatures de Mahomet et le droit d'heurter la sensibilité des musulmans, eux qui ne se gênent pas dans leur pays pour restreindre les droits de ceux qui ne suivent pas LA religion de paix. Pour Scipion de Salm (Rivarol, 18 novembre 2020), avec de tels discours, "il s'adresse en fait, dans une langue simple, à ses électeurs islamistes turc, qui sont absolument ravis, et, au-delà, au public populaire musulman du monde entier, du Maroc à l'Indonésie, et qui l'apprécie - dans l'importante communauté musulmane immigrée, bien au-delà des seuls Turcs." Le monde musulman étant morcelé selon différentes appartenances religieuses (chiites et sunnites notamment) et ethniques, il devient un peu le porte-parole des uns et des autres, au-delà des clivages.

Dans ce même article (Rivarol), on pouvait lire : "Une rupture marquée a eu lieu durant l'année 2012, avec un engagement clair en faveur des rebelles islamistes syriens opposés au gouvernement officiel de Damas. Depuis, Erdogan n'a cessé de mener une politique interventionniste de plus en plus agressive, et ce dans un espace large, au-delà des voisins immédiats de la Turquie, de la Libye à la Somalie, en passant par le Qatar. Erdogan poursuit une grande politique turque, à la fois nationaliste et néo-ottomane."

Cette politique put être mise de l'avant et consolidée à l'intérieur du pays grâce au fameux coup d'État de juillet 2016 et l'épuration qui en découla. Ce qui aurait pu le renverser lui donna paradoxalement la chance d'asseoir davantage son pouvoir.

Aujourd'hui, la Turquie est présente sur trois fronts distincts, soit la Somalie, le Qatar et la Libye. Mais à ces trois théâtres d'opération s'ajoute celui de l'Azerbaïdjan. [...] envahie à l'automne par les forces azerbaïdjanaises [enclave contrôlée par des Arméniens chrétiens], le président IIham Aliev n'aurait pas bougé sans l'accord explicite d'Ankara.

Ce n'est que le 9 novembre qu'un cessez-le-feu fut conclu suite aux pressions de Moscou, mais déjà l'armée azerbaïdjanaise avait réussi à prendre le contrôle de la région, la dépeuplant de ses habitants légitimes, orchestrant ainsi un véritable nettoyage ethnique, émulant dans sa façon de faire la Turquie qui avait fuir les populations grecques de l'île de Chypre en 1974. L'Europe n'avait pas réagi à cette agression ni même l'Otan, dont fait pourtant partie la Turquie. Force est de constater que la Turquie comprit la leçon. Erdogan mise sur cette inaction européenne et sur la lâcheté des occidentaux en général. Rien n'a changé depuis Chypre et il le sait fort bien. Ne s'était-il pas permis de déclarer en 2008 à Cologne en Allemagne, devant 20 000 Turcs rassemblés, que "l'assimilation est un crime contre l'humanité." Cela aurait dû susciter une crise diplomatique, surtout qu'à l'époque on parlait encore de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, projet fort heureusement mort au feuilleton. Ce manque de réaction de Berlin et des autres capitales le poussèrent à aller encore plus loin et à se faire le maître-chanteur de l'Europe, se servant des migrants comme d'une arme de submersion. Et puis force est de constater que la Grèce est aujourd'hui abandonnée face au géant ottoman, le reste de l'Europe détournant honteusement le regard lorsque la Turquie viole son territoire. Il y a un an, le conseiller d"Erdogan Ygit Bulut donnait l'heure juste en clamant haut et fort "pouvoir écraser la Grèce en trois ou quatre heures".


Chypre

Lancées sur l'île chypriote, en juillet 1974, les forces turques, comptant entre 30 000 et 40 000 hommes, appuyés par des blindés et de l'aviation, envahirent le nord de l'île, repoussant au passage les citoyens grecs qui formaient la majorité. Dans ce nettoyage ethnique moderne, duquel est issue la République turque de Chypre du Nord, ce sont plus de 200 000 Hellènes qui fuirent devant le rouleau compresseur turc qui ne s'arrêta qu'après avoir pris possession du tiers du pays, balafrant l'île en deux avec une immense ligne verte. La justification de ce crime toujours impuni : défendre la minorité turcophone qui, à l'époque, comptait pour moins de 20 % de la population. Le Nord était à 80% grec et présentait l'avantage de représenter la zone la plus riche et près de 70% des terres cultivables.

Alors que les dirigeants modernes ne cessent de fondre en excuses pour un passé souvent déformé, la Turquie continue d'occuper illégalement un territoire européen "non cédé", pour reprendre une expression souvent galvaudée. Alors que l'on parle d'indemniser tel et tel descendant d'un crime quelconque, les Chypriotes grecs qui furent spoliés de leurs terres en 1974 et sur lesquelles vivent aujourd'hui de colons turcs chargés d'islamiser et de turquifier le Nord de l'île, ne reçurent ni excuses, ni compensations.

Pour saisir le drame chypriote, on ne peut s'en tenir qu'à Chypre elle-même. le géant turc, qui refuse de céder un pouce, mérite qu'on s'y attarde. Jean-Claude Rollinat offre une section plus qu'étoffée sur la "Porte sublime", d'hier à aujourd'hui , dans son ouvrage Chypre, l'épine turque dans le talon européen., Éditions des Cimes, 2020, 233 p.

Recep Tayip Erdogan, ancien élève des écoles coraniques, bien décidé de rompre avec le passé laïc de la Turquie, leg de Mustapha Kemal Attaturk : il a déjà bien entamé le processus de réislamisation du pays, qui espère toujours entrer dans l'Union européenne. Il rêve d'un empire ottoman ressuscité de ses cendres, d'un sultanat 2.0. Avec une armée capable de rappeler 20 millions d'hommes, un certain contrôle sur le flot de migrants et une diaspora turque relativement nombreuse et unie, il pourrait bien avoir les moyens de ses ambitions.

Jérémie Plourde et Rémi Tremblay, "Le néo-sultan d'Ankara" dans Le harfang, vol, 9, numéro 3, février 2021/mars 2021

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Re: Le néo-sultan d'Ankara

Message non lu par Cinci » sam. 13 févr. 2021, 14:40

En complément ...

"C'est dans les années 1920 que la région à majorité arménienne est annexée à l'Azerbaïdjan. Comme pour les Balkans, le paradis soviétique insensible aux particularismes ethniques a joué à l'apprenti sorcier. Ainsi, il prépare des conflits en état de latences par la seule force de la coercition communiste. La situation ne changeât guère et il fallut attendre la chute de l'Union soviétique pour que les Arméniens du Haut Karabagh aperçoivent une lueur d'espoir. Effectivement, ce n'est que sous la perestroïka que les indépendantistes arméniens commencèrent à manifester leur désir de se rattacher à leur mère patrie, l'Arménie.

L'Azerbaïdjan libéré, lui aussi, du joug soviétique se rapprocha de la Turquie et du rêve d'unité turcophone. Seul problème pour ce rêve d'un nouvel empire ottoman : le peuple arménien occupe l'espace entre les deux pays. Si l'Arménie subit la haine des Turcs, c'est surtout dans la région du Haut Karabagh que les Arméniens furent le plus touché dans les dernières décennies. Pogroms et violation du droit des peuples à l'autodétermination donnent le ton à cette répression.

Depuis 1992, le territoire du Haut Karabagh a déclaré son indépendance sans la reconnaissance de l'ONU et ses rêves d'États multiculturels mondiaux. Un conflit armé durera de 1991 à 1994 avant qu'un cessez-le-feu ne soit conclu, avec plus de 30 000 morts selon le bilan arménien. Un accord très faible d'ailleurs puisque les escarmouches aux frontières sont monnaie courante.

En 2016, un conflit ouvert est déclenché par l'Azerbaïdjan qui durera quatre jours. Depuis, les conflits à la frontière n'ont cessé d'augmenter jusqu'à tout récemment. Le 27 septembre dernier [2020] , les forces azéries ont bombardé la ville de Stepanakert, appuyés par Erdogan et son rêve d'empire ottoman. L'heure est critique et tout notre aide doit être dirigé vers le peuple arménien.

Mentionnons aussi que le président turc Erdogan refuse toujours de reconnaître le génocide ottoman perpétré contre les populations arméniennes d'Anatolie et grec pontique. On estime le nombre des victimes de la haine islamo-turque entre 1 200 000 et 1 500 000 Arméniens et environ 350 000 Grecs.

Mais quelle importance l'Arménie peut-elle représenter pour nous ? L'Arménie est le bouclier qui protège la civilisation européenne contre les aspirations ottomanes des peuples turcophones d'Azerbaïdjan et de Turquie. Malmenée depuis longtemps par ceux-ci, elle est le bras de résistance de la civilisation chrétienne dans cette région du Caucase. Une destruction de l'Arménie signifierait un renforcement excessivement dangereux de la puissance territoriale turque au Caucase, au Moyen-Orient et dans le monde. les conséquences se feraient probablement ressentir jusqu'à nos portes. Le supposé sultan Erdogan aurait sans doute à sa disposition encore plus de réfugiés pour faire pression sur l'Occident en vidant les territoires qu'il convoite de leurs populations locales."

Alexandre Peugeot, "Longue vie Arménie", Le harfang, vol. 9, numéro 2, décembre 2020/janvier 2021

https://solidarite-armenie.org/actualites/


P.S. : je précise que l'on ne trouve pas un mot, chez nous, dans les médias grand public, au sujet de cette résistance du peuple arménien face à la Turquie. Sur le site de solidarité avec l'Arménie que j'indique, on trouvera que ce pays représente une surprenante enclave francophile dans ce coin du monde. On pourrait bien à l'occasion fredonné un petite air de Charles Aznavour en leur honneur.

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Re: Le néo-sultan d'Ankara

Message non lu par Fleur de Lys » jeu. 25 févr. 2021, 23:05

Merci Cinci pour ces partages toujours riches d'enseignements. Mais quelque peu désespérant. Car en effet si l'Europe ne se redresse pas face à cette Turquie ne plus en plus méprisante de l'Occident et agressive qui arrêtera Erdogan si ce n'est sa mort?

On se sent bien impuissant. Même nos votes ne semblent pas très efficaces...

Cinci
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Re: Le néo-sultan d'Ankara

Message non lu par Cinci » dim. 28 févr. 2021, 23:41

Salut Fleur de Lys,

Il ne semble pas possible de pouvoir faire grand chose avec Erdogan en effet. Pour éviter la déprime, on peut se dire que le monde est entre les mains de Dieu. Il est vrai que cela n'empêchera pas plusieurs d'en devoir souffrir les effets secondaires.

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Re: Le néo-sultan d'Ankara

Message non lu par Cinci » sam. 13 mars 2021, 3:25

https://www.youtube.com/watch?v=_AHArIbRRcM

Jean-François Colosimo, sur la Turquie, Erdogan ...


Aperçu aujourd'hui dans une revue :

«La Turquie n'a cessé de lutter contre ses minorités»

L'historien publie un essai sur la permanence du jeu turc,
des ruines de l'empire ottoman à la république de
Recep Tayyip Erdogan.

Ici :
Rubrique «Mémento», par Véronique Dumas
Historia, no 889, janvier 2021. p. 10

Entretien avec Jean-François Colosimo


Quelle est la face cachée de la Turquie que vous dénoncez dans Le sabre et le turban ?

Rép :

C'est celle qu'on ne veut pas voir sous prétexte qu'il y aurait deux Turquie, une bonne et une mauvaise, l'une révolutionnaire et laïque, l'autre réactionnaire et religieuse. En réalité, il n'y en a qu'une, identitaire et militaire, qui n'a cessé durant un siècle d'écraser son peuple. Elle constitue un danger pour les démocraties européennes avec ses postures bellicistes, sa volonté de dominer l'islam et l'oppression exercée sur ses artistes et sur les intellectuels contestataires.

La République turque serait, dites-vous, marquée par un fort négationnisme ...

Il suffit de dérouler l'histoire : le génocide des Arméniens en 1915, le nettoyage ethnique des Grecs en 1923, le massacre des Kurdes et des Alevis dès 1928. Tous ont été les victimes de cette posture qui consiste à supprimer pour dominer. D'Attatürk à Erdogan, la Turquie a toujours lutté contre ses minorités, envisagées comme des ennemis de l'intérieur. Cette névrose nationale se retrouve dans le soutien au président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, qui affirme vouloir chasser les Arméniens du Haut-Karabagh «comme des chiens».

Pourquoi nous sommes-nous trompés sur le bilan d'Attatürk et sur les perspectives d'Erdogan ?

Pour les Européens, Attatürk est une divine surprise dans une Europe qui sort de la Grande Guerre et se pose des questions sur sa civilisation. Or, la Turquie montre sa volonté d'adhérer à cette Europe et lui envoie un message positif sur elle-même. Peu importe qu'elle le fasse en violentant son peuple. C'est sans doute la seule occidentalisation qui s'est déroulée sans colonisation. Jusqu'en 1945, la Turquie devient un laboratoire politique. Après la guerre, les États-Unis considèrent qu'elle est indispensable à sa stratégie contre l'URSS, qu'ont rejointe la plupart des pays arabes. Cette Turquie militaire qui entre dans l'OTAN est vue comme la gardienne de la démocratie contre le communisme. Et on ferme les yeux sur ce qui s'y passe vraiment.

Pourquoi cette cécité ?

Quand les Européens regardent l'Orient, ils ne mettent pas les bonnes lunettes. On a pris cette modernité apparente pour argent comptant, sans mesurer les courants tectoniques profonds qui agitaient la société turque. Attatürk abolit le califat parce qu'il n'en a pas besoin pour construire une nation. En revanche, la force prométhéenne de l'Europe lui est essentielle. Cette force-là est toujours à l'oeuvre aujourd'hui avec la machine du sabre et le puissant carburant religieux du turban.

(propos recueillis par Laurent Lemire)

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Re: Le néo-sultan d'Ankara

Message non lu par Cinci » sam. 20 mars 2021, 21:54

Je recommande aussi cet excellent article :

Annie Laurent

Erdogan élargit ainsi le spectre de son expansionnisme hors frontières fondé sur une politique combinant néo-ottomanisme et panislamisme. Dans le Caucase, le réis s’appuie sur une parenté ethnique et linguistique avec l’ancien peuple tatar (appelé ici azéri depuis 1918), négligeant pour une fois la divergence confessionnelle puisque, bien que tous musulmans – la majorité des Turcs sont sunnites tandis que les Azéris sont chiites -, Turquie et Azerbaïdjan se considèrent comme « une nation en deux Etats » (4). Ils entretiennent par ailleurs les mêmes sentiments anti-chrétiens. En 1915, des Azéris ont participé au génocide des Arméniens du Caucase. Cette haine n’est pas éteinte à en croire Erdogan qui, en mai 2020, a qualifié les survivants de « restes de l’épée », sous-entendu à éliminer .


L’Azerbaïdjan bénéficie également de bons rapports avec Israël, qui est son principal fournisseur en armements, dont certains sont prohibés par le droit international, et qui lui achète 40 % de ses besoins en hydrocarbures. Cette relation donne aussi à l’Etat hébreu les moyens de surveiller l’Iran, son ennemi, qui partage une longue frontière avec l’Azerbaïdjan.

https://associationclarifier.fr/larmeni ... u-menacee/


Encore :
«La défaite des Arméniens, accompagnée de l’exode forcé de 90 000 d’entre eux, les prive d’une grande partie de leur héritage patrimonial religieux, civil et culturel. De fait, comme l’ensemble de leur peuple,

les Arméniens de cette région adoptèrent le christianisme en l’an 301, constituant ainsi le premier royaume chrétien de l’histoire.

C’est d’ailleurs pour répondre à leur sentiment identitaire très fort que leur catholicos Isaac III le Grand (390-440) fit composer un alphabet national par le moine Mesrop, chargeant une équipe de savants d’écrire la littérature chrétienne en cette langue, laquelle conserve l’exclusivité pour la liturgie.

« Effacer les traces de l’histoire, les inscriptions, les croix, les stèles gravées en arménien, c’est une façon d’effacer la présence chrétienne et, par cette réécriture d’un passé très lointain, justifier des prétentions politiques aujourd’hui », souligne l’historien Jean-Baptiste Noé, rappelant qu’il y a une quinzaine d’années « les pierres tombales du cimetière arménien de Bakou furent utilisés pour la construction d’une autoroute » . Ce patrimoine chrétien comporte d’illustres sanctuaires, tels le monastère millénaire de Dadivank et la cathédrale Ghazanchetsots (Saint-Sauveur) de Chouchi, ville-phare où 20 000 Arméniens, parmi lesquels l’évêque Vahan, furent massacrés par des Azéris en 1920.

[...]

Comme souvent dans leur histoire, les Arméniens sont à nouveau confrontés à une menace existentielle. Que vont devenir les chrétiens demeurés sur place ou revenus chez eux une fois bien établi le pouvoir de l’Azerbaïdjan ? J.-B. Noé prévient : « Le risque d’une purification ethnique massive et violente est réel » .

- Annie Laurent


D'ailleurs, le site vaut le détour et mérite un signet

https://associationclarifier.fr/

(Site créer par Annie Laurent)

«Elle a été nommée par Benoît XVI experte au Synode spécial des évêques pour le Moyen-Orient, qui s'est tenu à Rome en octobre 2010.

Elle a fonde en 2009 l'association Clarifier, qui vise à « éclairer sur les réalités de l’Islam, selon une approche pédagogique et respectueuse des personnes qui s’y référent », et à « promouvoir les conditions et les moyens d’une vie commune pacifique ». Cette association est entre autres parrainée par Alain Besançon, Rémi Brague, Marc Fromager, Chantal Delsol, Fabrice Hadjadj. Sont conseillers scientifiques le père Pierre Madros, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, le père Samir Khalil Samir et l’abbé Guy Vandevelde. » (Wiki)

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