Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

« Par moi les rois règnent, et les souverains décrètent la justice ! » (Pr 8.15)
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... un dernier hors sujet et puis j'arrête...

Message non lu par MB » mar. 14 sept. 2004, 1:16

Je vois qu'une fois de plus, c'est la clarification qui permet de s'entendre davantage. Vous appréciez les Etats-Unis et méprisez le gouvernement actuel. Vous faites donc la différence entre une civilisation donnée et un de ses aspects contingents (peu estimable il est vrai, et comme vous je n'ai pas une haute opinion du président actuel) ; essayons de faire la même chose en ce qui concerne la Russie. On peut admirer la galerie Tretiakov et ne pas aimer ce qui se passe au Kremlin.
Evitons alors de tomber dans un raisonnement binaire. Vous acceptez vous-mêmes l'idée que la logique du pétrole, lorsqu'il se situe dans le tiers-monde, est totalement cynique ; mais alors elle concerne tout le monde, les Français, les Britanniques, les Russes compris ; je ne vois pas pourquoi on devrait réserver ses critiques aux Américains. Il est vrai que c'était le sujet de ce salon précis (la Géorgie), mais il est significatif qu'on ait pris celui-là.
Le monde des relations internationales, surtout quand il a un lien avec le pétrole, est particulièrement marqué par le mal, mais il arrive que quelque chose d'utile finisse par en sortir ; la transition démocratique qui vient d'avoir lieu en Géorgie en est un exemple. Peu importe, après, que le président géorgien ait vécu aux Etats-Unis, et qu'il soit soutenu par eux, il a été élu pacifiquement dans un pays qui en avait bien besoin. Alors toutes ces histoires de pétrole...
Lorsque les pays qui s'affrontent ont des objectifs intéressés, je préfère me dire ceci : aux Etats-Unis, on peut critiquer le gouvernement sans être inquiété. Et même quand le "government" est composé d'abrutis, il finit toujours par céder la place après quatre ou huit ans. Ne m'en veuillez donc pas si entre Washington et Moscou ou Pékin, j'ai une préférence a priori.

Je finis par décrocher de ce salon sur la Géorgie : ça envenime l'ambiance, ce qui serait dommage pour le climat qui règne dans les autres lieux de discussion, où le débat est plus sympathique et plus intéressant. Evitons toute contamination ! :)

Bien à vous

PS : d'ailleurs je propose autre chose. Puisque le pétrole nous semble la source de tant de mal, essayons d'en utiliser le moins possible, et de soutenir, dans la mesure de nos moyens, les énergies renouvelables, l'écologie, etc.
:roll: personne ne colonisera l'espace pour capter l'énergie solaire ! (enfin j'espère)

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Re: Mort du premier ministre géorgien Zourab Jvania

Message non lu par MB » dim. 13 févr. 2005, 14:44

Charles a écrit :Mort mystérieuse disent certains... la Russie...

Cependant :

"Or, Zourab Jvania avait la haute main sur la négociation plus que délicate que mène la Géorgie avec le Kremlin sur la question des enclaves séparatistes pro-russes d'Ossétie du sud et d'Abkhazie. «On a l'impression que ces faits tragiques ne se sont pas produits par hasard», a d'ailleurs avancé le chef de la majorité parlementaire, Alexandre Gamberidzé.
Les soupçons sont d'autant plus affirmés que le premier ministre Zourab Jvania avançait en pionnier sur d'autres champs de mines ultrasensibles : ceux de la privatisation des grandes entreprises d'Etat. «L'élément modérateur Jvania compensait le style de bulldozer parfois «trop autoritaire» du président Saakachvili, affirme l'expert Nicolas Jallot. Dans une Géorgie à la tradition politique violente, rappelle-t-il, cette modération était loin d'être superflue."

pouvait-on lire aujourd'hui dans le Figaro.

Or si "Zourab Jvania avançait en pionnier sur d'autreschamps de mines ultrasensibles : ceux de la privatisation des grandes entreprises d'Etat. L'élément modérateur Jvania compensait le style de bulldozer parfois «trop autoritaire» du président Saakachvili, affirme l'expert Nicolas Jallot", on peut se demander qui aurait intérêt à ce que ces privatisations ne soient pas ralenties mais accélérées au rythme de buldozer de Saakachvili... sans doute les clients potentiels de Saakachvili... des Russes peut-être ? :cool:
Faites très attention aux nouvelles lorsqu'elles parviennent de cette manière. S'il y a un pays à qui profite la mort de Jvania, c'est bien la Russie ; Saakachvili a perdu un allié dont tout le monde reconnaissait la compétence et le sens politique. Il ne s'entendait pas toujours avec lui, mais sans en faire une raison de s'entretuer. Je serais plus prudent que vous. Vous parlez aussi de "traditions politiques violentes" ; le FSB russe s'y connaît bien (cf. la sale gueule de Iouchtchenko, ou bien les deux journalistes russes enquêtant sur la Tchétchénie, empoisonnés avant leur départ). Si cette mort n'est pas un accident, je penserai plutôt aux Ruskofs. D'ailleurs, comme par hasard, un éditorialiste TV moscovite a menacé de la même chose, en ricanant, le premier ministre ukrainien - on se demande pourquoi.

Faites attention aux procédés médiatiques de la Russie. C'est ici une chose tout à fait classique. On lance un bruit (pas forcément fondé), et on s'arrange pour qu'il en soit fait écho dans un journal occidental. Après, la presse russe cite le journal occidental, et dit : "regardez, c'est pas nous qui le disons, c'est les Occidentaux, donc c'est vrai". Il s'est passé la même chose récemment avec l'affaire Iouchtchenko : le Point avait cité des sources mettant en doute la réalité de son empoisonnement. Or, qqs jours après, la Croix a établi que ce bruit avait été lancé par un oligarque ukrainien pro-russe, avec la complicité de l'agence RSCG locale.
Dans le cas de l'article que vous citez, ce type de manipulation est très plausible ; d'une part, votre article n'indique rien de sûr (que des allusions, des idées de rapprochement, rien d'établi) ; d'autre part, le Figaro est très sensible à ce genre d'opérations médiatiques, surtout venant de la Russie dont beaucoup de rédacteurs, genre Adler, se sentent très proches.
Je vous engage à relire J.F. Revel, la Connaissance inutile, qui donne une multitude d'exemples de manipulations de cette sorte.

Amicalement

Renaud
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La stratégie anglo-nord-américaine peut nous perdre

Message non lu par Renaud » mar. 20 déc. 2005, 17:46

Bonjour Charles
et à tous ceux et celles qui pasent par là,

Je saute dans le train en marche mais je voulais souligner que tout ce qui est rapproté dans les différents articles signés Yves Bataille, qui a sûrement les sources adéquates: la liberté au service de l'Empire, la "Révolution orange" en Ukraine, résonnent fortement à tout ce que jai appris ici et là sur la statégie anglo-nord-américaine. Mon propos ici se rapporte surtout à l'attitude étatsunienne (qui, dans ce cas particulier, est dans une zone d'influence historique russe). L'actualité dans ces régions (comme ailleurs!) ne "tombe pas du ciel" ainsi que peuvent l'imaginer certains, ce qui influence et fausse souvent leur jugement. Il est certain que les Anglo-nord-Américains ont une stratégie "non-dite" qui se déploie continuement, en Europe d'abord, depuis le début du XXème siècle, physiquement depuis 1917 surtout (et à plus d'un titre), puis, peu à peu, dans le monde entier prenant à peu près le relais de la Grande-Bretagne et il faut comprendre cela en creux et par défaut, comme tant d'autres choses d'importance actuellement. Ces articles de Yves Bataille sont un bon "point de repère" en la matière.

Parmis les dangers de cette stratégie anglo-américaine non déclarée mais oh combien réelle, le tout premier, en particulier pour le continent européen, c'est l'accélération des retombées du problème islamique, bien sûr depuis le 11 septembre 2001. Ces deux dangers sont redoutables à terme. C'est d'abord l'infiltration étatsunienne en Asie Centrale, dans tout le monde musulman en général y compris le Maghreb et l'Afrique Noire. Par contre-coup le monde musulman s'installe, cette fois décisivement, toujours progressivement en Europe, particulièrement en France où il constitue une "grosse minorité de bloquage politique" et notre pays, progressivement, devient politiquement musulman. Historiquement, la France devint progressivement protestante politiquement à partir de l'Edit de Nantes...
Ensuite, bien sûr, cette stratégie est conduite pour l'hégémonie et l'exclusivité contre les autres nations industrialisées. Je reprend une citation de l'une des pincipales "têtes" de la prestigieuse Rand-Corporationn, Benjamin Schwartz dans le NewYork-Times du 23 mai 1994:

"À présent que la guerre froide est terminée, le facteur indispensable de l'intégration des nations industrielles les plus avancées reste la seule hégémonie américaine... Elle doit assez dominer le système international pour empêcher les nations industrialisées soit de concurrencer notre rôle de leader, soit même d'aspirer à un rôle plus important, régionalement ou globalement..."

Faut-il poursuivre la démonstration?

Ainsi, la stratégie nord-américaine se traduirait ainsi: Il faut "casser" l'Islam. Je frémis un peu en pensant à ce qui a peut-être été conclu entre les dirigeants anglo-saxons anglais et nord-américains et le Pape Jean-Paul II, tous deux venu le "visiter" très peu avant de déclancher les hostilités en Irak en 2003. Ces dirigeants anglo-saxons qui n'ont, historiquement, que le mépris le plus profond pour le catholicisme étaient tous là au plus haut niveau rendant hommage à Jean-Paul II lors de ses funérailles! Bush père, Bush junior, Madame Condoleeza Reece, Bill Clinton et sa femme (l'une de ses femmes... pourtant il a été d'accord avec le déclenchement de la guerre d'Irak pays musulman...).
Mais cette stratégie prévoit aussi qu' il faut aussi "casser" toute nation "disparate" industrielle afin de la "standardiser". Qu'est-ce-qui fit donc que les guerres principales du XXème siècle furent "mondiales" et qu'il faut sans doute "finir ce ménage" aujourd'hui? C'est que tous les protagonistes étaient producteurs industriels, ici, d'armements, mais producteurs industriels d'abord. Il faut, pour les stratèges étatsuniens "casser" pour l'essentiel ce processus industriel, au grand minimum le contrôler (avoir les brevets incontournables, etc). La "razzia" sur les têtes savantes de l'Allemagne en 1945 ne doit jamais être oubliée. Aujourd'hui le "flot" massif de matière grise qui s'en va depuis le "reste du monde" vers les Etats-Unis crée progressivement l'irréversible ou le non rattrapable. Les Anglo-Nord-Américains semblent craindre l'inéluctable montée de l'Asie autour des deux grands pays que sont l'Inde et la Chine. Quels coups tordus vont-ils mettre sur pied (épidémie?) pour enrayer coûte que coûte la montée de l'Asie?

Quant à 'Europe, sauf événements inconnus à ce jour, nous sommes très mal partis. Je souhaite évidemment me tromper.
Cordialement à tous par Marie
Renaud

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par alain21 » ven. 09 nov. 2007, 22:28

cette histoire et d'autres pourraient s'appeller : "comment évacuer vers l'Ouest le pétrole du Sud de la mer Caspienne sans passer par la Russie"

Regardez une carte des oléoducs et vous verrez que Tbilissi constitue une sorte de plaque tournante et que l'interêt des Américains est de stabiliser la région ( et d'avoir en face un gouvernement qui lui soit favorable :D )


Image

soit évacuation par l'oléoduc BTC (Bakou Tbilissi Ceyhan (un port turc sur la méditérannée )

http://www.asie-centrale.com/L-oleoduc- ... Bakou.html


soit par la mer noire et le corridor 8 (le corridor 8 (varna durres )passe par la bulgarie , la macédoine et l'albanie et à proximité du kosovo "stabilisé" . Il débouche en face de Brindisi en Italie

le corridor 8
Image


A votre avis , pourquoi les USA ont installé un camp militaire au Kosovo à proximité de ce corridor , le camp Bondsteel

Image


Quand on fait la liste des points chauds autour de ces voies de passage ( Tbilissi, Grozny , Kosovo) , on ne peut pas croire que tout celà est fortuit :D
sursum corda

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par Geronimo » dim. 02 déc. 2007, 19:30

Les forces de protection du libéralisme ont utilisé des armes acoustiques traumatisantes contre les civils en Géorgie

http://fr.rian.ru/world/20071119/88635791.html
http://blog.wired.com/defense/2007/11/a ... eapon.html
http://www.infowars.com/articles/ps/sou ... rators.htm

Cette arme développée en Irak a aussi été déployée à New York contre les manifestants réclamants la vérité sur le 11 septembre

Ceci nous rappelle la violence inouïe des forces de protection du libéralisme en Hongrie l'année dernière
http://mlakat.hu/videok/kmna_hungarian_liar_lo.wmv

http://fr.news.yahoo.com/19092006/5/heu ... suite.html

Dans le même temps, les hyènes des médias occidentaux ne cessent de vomir sur poutine tout en essayant de donner de l'importance au citoyen américain Kasparov
http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=306

A noter que ça soit en Géorgie, en Hongrie, en Ukraine ou en France les nouveaux néocons libéraux sont tous d'anciens staliniens ou maoïstes.

:/
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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par MB » lun. 14 janv. 2008, 23:03

Un article nuancé sur la question :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 109,0.html

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Message non lu par Olivier » ven. 08 août 2008, 18:07

MB a écrit :Je lis "les USA dans la zone russe"... la Géorgie est une zone géorgienne et non pas une zone russe, que je sache. C'est incroyable, comme on soutient l'impérialisme de Moscou en prenant des concepts géopolitiques incroyablement cyniques... La Pologne est-elle dans la "zone russe" aussi, et la Saxe, et la Tchéquie ? Que dire de la Finlande ?
Je me réjouis de l'intervention américaine dans ce petit pays : autrement, voilà déjà quelques années qu'il aurait été envahi par la Russie. Et très franchement, je ne veux pas de Poutine et de ses manières.
Le but des américains est d'isolé l'UE de la Russie, d'où l'encerclement de la Russie par l'Otan.
Ca marche bien car les russes se tournent plus vers les puissances asiatiques (axe Moscou-Pékin Téhéran) qu'européennes. D'ailleurs les russes se ne considèrent plus comme européens.

Ce qui me fait marrer, c'est que notre intelligentsia dénoncent le non-respect des droits de l'homme sous Poutine, alors qu'ils encensaient le petit père du peuple, Staline. Certes, le régime en Russie est musclé, mais il n'est pas comparable au stalinisme.

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par WOLF » sam. 09 août 2008, 10:50

Mon cher Charles,

Vous avez oublié de mentionner les 600 prisons secrètes, installées en Europe par la CIA, depuis le scandale provoqué par les vidéos sur le traitement, que l'on infligeait aux "prétendus" terroristes du 11 septembre, détenus à Guantanamo.

J'ai parcouru un peu vos interventions à ce sujet. Il semblerait que nous soyons d'accord sur le fait que ce drame fut une énorme imposture. Les américains sont coutumiers de ces faits.

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par Geronimo » dim. 10 août 2008, 15:07

L'OTAN une nouvelle fois à l'origine du chaos :

cet article date du 21 juillet 2008
US troops train Georgians amid tension
By DOUGLAS BIRCH and MISHA DZHINDZHIKHASHVILI, Associated Press Writers
Mon Jul 21, 1:43 PM ET
TBILISI, Georgia - President Mikhail Saakashvili praised a joint military training program involving more than 1,000 U.S. Marines and soldiers at a former Soviet base Monday, amid heightened tensions with Moscow.

The effort, involving 600 Georgian troops, shows that Georgia has "the best trained and equipped army" in the strategic Caucasus mountain region, Saakashvili said in comments broadcast on Georgian television.

While the exercise was planned months ago, it followed sporadic clashes between Georgians and separatists in Abkhazia and South Ossetia, breakaway regions closely tied to Russia. And it comes amid friction over Georgia's bid for NATO membership, viewed by Moscow as hostile.

Georgia has about 2,000 troops in Iraq — making it the third largest contributor to coalition forces after the U.S. and Britain — but plans to end the Iraq operation by the end of this year.So far, five Georgian soldiers have died in the conflict.

Marine Capt. James Haunty, 30, of Columbus, Ohio, commander of Lima Company, 3rd Battalion, 25th Marines, said Friday that he was keeping an eye on the simmering conflicts in Abkhazia and South Ossetia.

"I'm not concerned about anything serious happening as long as there are U.S. troops here in Georgia," Haunty said, shortly before 50-caliber machine gun bullets began peppering a hillside at the Vaziani training complex, about 6 miles (10 kilometers) east of the capital. "But we still will monitor the situation."
Avec ses armes de l'OTAN, la Géorgie affirme avoir détruit 10 jets et 30 tanks russes

la suite ici : http://news.yahoo.com/s/ap/20080721/ap_ ... s_military

<:
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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par Olivier » lun. 11 août 2008, 11:20

J'ai du mal à savoir qui on devrait soutenir, même si cela ne changerait pas la face du monde.

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par WOLF » lun. 11 août 2008, 17:32

Charles a écrit :On voit à l'échelle que les troupes au sol russes ne sont pas intervenues à plus de 60 km de leur frontière !!!! Les régions en question ont proclamé leur indépendance et souhaitent rejoindre la Fédération de Russie. L'intervention russe n'aura finalement causé que des pertes civiles limitées.

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/ ... _final.jpg

Comparer avec l'intervention américaine en Irak : attaque d'un pays souverain, à 10 000 km de sa propre frontière, aucun motif humanitaire, seulement matérialiste de contrôler le pétrole, des millions de victimes civiles, un pays détruit, livré à la violence...
Et pollué pour des siècles par l'utilisation d'armes à uranium appauvri. Bush va bien nous trouver une bonne raison d'attaquer l'Iran avant qu'il ne cède sa place...

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par Christian » mar. 12 août 2008, 0:39

Bonsoir à tous,

Que veut dire le titre de ce fil ? pourquoi les Géorgiens devraient-ils être condamnés à vivre dans une « zone russe » (et les Français, je suppose, dans une « zone américaine ») ? Je ne connais pas la Géorgie, mais très clairement d’autres peuples ont suffisamment souffert du colonialisme russe pour vouloir s’en affranchir, Polonais et Baltes notamment, et nous avons bien fait de les accueillir dans notre « zone ».

Si l’on est en droit de s’émouvoir du sort de la Géorgie, n’est-ce pas à cause du précédent tchétchène ?

++

Cela dit, ce conflit est anachronique. Géorgie, Russie, deux tristes pays qui se trompent de siècle. Le premier est gouverné par un obsédé du km2, qui croit que si les Ossètes et les Abkhazes font sécession, la Géorgie en sera appauvrie. Comme si des gens qui ne veulent pas vivre avec vous peuvent contribuer quoi que ce soit à votre prospérité.

Contrastez l’étroit nationalisme de Sakashvili avec l’intelligence d’un Vaclav Havel et d’un Vaclav Klaus. Quand les Slovaques ont préféré faire cavaliers seuls, alors qu’ils étaient infiniment plus proches des Tchèques par la culture, l’histoire et la langue, que les Ossètes et les Abkhazes ne le sont des Géorgiens, les dirigeants éclairés de Prague leur ont souhaité bonne route. Et chaque peuple s’en porte mieux.

L’être humain est un animal social, mais ce n’est pas avec n’importe qui que nous souhaitons faire société. Si des hommes et des femmes ne veulent pas que leur ville ou leur vallée soient sous la coupe de ceux qu’ils appellent des étrangers, quelqu’un peut-il me dire le droit que nous avons de leur refuser ce choix ?

Cela vaut pour les minorités qui ne veulent pas vivre en Géorgie, autant que pour les Géorgiens qui ne veulent pas rester en « zone russe ».

++

L’autre belligérant, Poutine, est plus à blâmer encore. Il faut croire que les lavages de cerveau du KGB étaient aussi efficaces qu’irréversibles. J’ai vraiment aimé la Russie au temps que j’y trainais mes bottines entre 89 et 98, et j’éprouve parfois la nostalgie de ces soirées dans mon coquet appartement moscovite sur Koutouzovky Prospect, où l'on s’entassait entre Russes et Occidentaux pour discuter d’affaires, c’est à dire de la renaissance du pays.

Mais ceux-là sont partis. Exilés. Un au moins en prison. Poutine ne fait pas renaître la Russie, à moins de croire que l’âme de ce pays se définit par l’arrogance des armes et la servilité des citoyens.

++

Qu’a fait Poutine pour qu’on lui tresse des lauriers, y compris, étonnamment, sur ce forum ? Massacré des Tchétchènes, menacé des anciennes colonies, martyrisé des opposants, muselé la presse, militarisé le peu qui reste de son industrie. Beau bilan, en vérité.

« Ah, clame-t-on pour excuser le manitou kégébiste, les Russes étaient tellement humiliés. » Pour sur qu’ils étaient humiliés ! Il ne manquerait plus qu’ils soient fiers d’avoir construit le socialisme réel et d’avoir eu Staline et ses pairs pour dirigeants. Mais comment d’autres peuples, dont le passé n’est pas plus à vanter que celui des Russes, ont-ils retrouvé leur dignité ? Comment ont fait les Allemands, les Japonais (et peut-être même les Chinois aujourd’hui) ? Ils ont rendu service au monde. Si l’on a la fibre nationaliste, et disons que c’est le cas du Russe lambda, il me semble qu’on peut tirer plus de fierté d’appartenir au pays de Sony, BMW, Toshiba, Siemens, Toyota…, que de la jactance de ses dirigeants, de son arsenal militaire et de la peur qu’on inspire à des petits voisins

(je ne parle pas du Festival de Bayreuth, celui de Berlin et de tant d’autres, de Deutsche Grammophon, de la Foire du Livre de Francfort, et des innombrables manifestations culturelles de réputation internationale où l’Allemagne excelle, comme Sony d’ailleurs, alors que les poutiniens sont aussi sclérosés dans ce domaine que n’était le PCUS).

++

La Russie de Eltsine avait des entrepreneurs. Au lieu de présenter les plus authentiques d’entre eux comme des héros et des modèles pour la jeunesse, Poutine les a fait fuir, ou embastillés, ou prétend les avoir pour laquais. Ces hommes et ces femmes visionnaires avaient la capacité de construire des entreprises mondiales et fières. Ioukos songeait à acheter Royal Dutch Shell, apportant à cette enseigne mythique qui en a bien besoin ses immenses réserves d’hydrocarbures, acquérant en échange des savoirs-faire et un réseau. Mais pour la clique du Kremlin, imprégnée de national-collectivisme, l’économie n’est pas au service de l’être humain pour enrichir son existence, mais au service de l’Etat pour étayer sa puissance.

Résultat : en dehors de matériels militaires, quel produit russe connaissez-vous ? Lesquels avez-vous eu entre les mains, comme ceux innombrables et fiables « made in Germany », « made in Japan », voire « made in China » ?

++

Comme si le pays n’avait pas vécu assez de malheurs, une malédiction nouvelle frappe la Russie, celle du pétrole. Le phénomène est bien étudié. Les Hollandais l’ont connu dans les années 1960-70, la Norvège et le Royaume Uni en furent assez conscients pour l’éviter, mais la Nigéria, l’Algérie, l’Iran, le Venezuela, en sont victimes. La rente pétrolière et gazière emplit les caisses des démagogues, achète leur électorat, attire vers la ‘pompe à phynances’ les meilleurs cerveaux, qui sont perdus pour des projets créatifs, l’économie toute entière devient dépendante d’une ressource périssable.

Ce n’est pas seulement le capital humain de la Russie qui n’est plus remplacé, mais son capital matériel.

Alors le naïf peuple poutinien peut bomber hardiment le torse. Il conquerra l’Ossétie du Sud. Est-ce que ça mérite des applaudissements ?

Christian



A gun, Mr Putin, gives you the body, not the bird
d’après Henry David Thoreau

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par Wistiti » mar. 12 août 2008, 7:10

Sommet de cynisme ! La Russie a une frontière avec la Géorgie... les Etats-Unis en ont-ils avec l'Irak et l'Afghanistan ? Ils envoient des centaines de milliers de soldats détruire des pays entiers à des milliers de kilomètres de chez eux et ils donnent des leçons à la Russie qui défend ses ressortissants sur sa propre frontière !
Pi Cuba, l'Amérique du sud? Et l'Europe fait quoi?

Les ressortissants étaient sans doute des semeurs de troubles politiques.
L'occident montre une haine envers lui-même, qui paraît étrange et peut être considérée uniquement comme un phénomène pathologique. L'occident ne s'aime plus, dans son histoire il voit uniquement ce qui est blâmable et destructif, il n'est plus capable de reconnaître ce qui est grand et pur.
(Benoit XVI)

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par Wistiti » mar. 12 août 2008, 7:24

J'aime bien ta photo d'Iran Charles, ça me fait penser à l'époque du Shah.

Une de malheureusement maintenant:

Image
L'occident montre une haine envers lui-même, qui paraît étrange et peut être considérée uniquement comme un phénomène pathologique. L'occident ne s'aime plus, dans son histoire il voit uniquement ce qui est blâmable et destructif, il n'est plus capable de reconnaître ce qui est grand et pur.
(Benoit XVI)

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Re: Géorgie: une guerre du pétrole, les É.-U. dans la zone russe

Message non lu par Christian » mar. 12 août 2008, 12:08

Bonjour Charles,

Je ne souhaite pas polémiquer avec vous. Sur certains points, nous sommes du même avis. Votre aversion pour la bushoisie, que je partage au même degré, me paraît cependant voiler votre discernement.

Votre seule réponse à la question que je posais (qu’y a-t-il de positif chez Poutine ?) est assez mince : « Poutine a payé la dette de la Russie et lui a conservé son indépendance. » En fait, vous corrigez avec justesse quelques lignes plus bas : « Le pétrole a payé leur dette » [des Russes]. C’est la bonne fortune, plus que la bonne gestion, qui a placé Poutine à la tête de revenus grassouillets, dont il arrose les soutiens de son pouvoir. Il est dans la classe des monarques pétroliers, des dirigeants libyen, algérien, nigérian, guinéen, vénézuélien, bolivien… Cette classe-là, admettez-le, n’est pas celle des génies.

D’ailleurs l’endettement d’un pays n’est pas en soi une marque de vulnérabilité. Tout dépend de l’usage que ce pays fait de l’argent emprunté. S’il l’utilise à payer ses dépenses courantes, comme le font la France, les EUA, les pays africains, les créanciers finissent un jour par s’inquiéter. Mais si ce pays investit dans des activités porteuses d’avenir, les bailleurs de fonds sont tout heureux, ils soutiennent ce régime, se font ses avocats sur la scène internationale, et ajoutent leur certificat de bonne conduite à la production matérielle qu’ils ont financée.

La Russie a remboursé sa dette, mais quel est l’avenir dans lequel elle investit ? puissance des armes, reconstitution de son empire colonial (dont la perte selon Poutine, fut « la plus grande tragédie du 20ème siècle » ⎯ que dire d’autre pour décrire le bonhomme !). Plus que la dette, l’indépendance, me semble-t-il, se mesure à la capacité de produire des biens. Pas seulement de vendre ces ressources que Dame Nature aveugle a déposées dans votre jardin. La Russie de Poutine est comme ces vieux châtelains, qui vivent bien en vendant l’argenterie de famille. Un jour, les tiroirs seront vides.
Pas un de vos "entrepreneurs" n'était capable de justifier de la propriété des entreprises qu'ils détenaient. Vous savez pourquoi ? Parce que personne en Russie n'avait l'argent pour racheter les actions distribuées aux employés des entreprises privatisées à la chute de l'URSS.
Cette analyse est absolument juste. Je l’ai déjà présentée ici. Eltsine n’avait pas d’autre choix

-- que de conserver les entreprises d’Etat, gérées par des apparatchiks irresponsables, constamment soumis aux pressions politiques, comme on le voit des entreprises d’Etat en Afrique et en Amérique du Sud ;

-- ou bien de vendre ces entreprises à leur prix de marché, mais alors seuls les étrangers eussent pu les acquérir, pour la raison que vous donnez, et c’est pour le coup que la Russie fût passée sous contrôle économique étranger ;

-- ou donner ces entreprises à des Russes, de préférence ceux qui avaient manifesté une capacité dans les affaires, ce qui fut fait dans l’ensemble.

Mais alors il appartenait à Eltsine et son successeur de défendre ce choix, de légitimer les nouveaux propriétaires. Ce ne fut pas fait. Les Russes ont pris la haine, le plus souvent teintée d’antisémitisme, des oligarques. Soit. Mais une société ne s’enrichit pas en haïssant les riches.
Donc le deal de Poutine [offert aux oligarques] était : on vous régularise à condition que vous restiez à votre place et ne fassiez pas de politique.
Oui, et l’on a raison de reprocher à Poutine cette conception bien singulière d’une société ouverte et démocratique. Quel est ce régime où l’on intime à certains citoyens de ne pas s’occuper de politique ?
Les "occidentaux" n'admettent pas l'émergence de nouvelles puissance’s […] Ils n'admettent pas que des pays refusent d'être leurs vassaux
Remplacez occidentaux par Poutine, et vous entendrez les Géorgiens (et les Baltes, Polonais, Tchétchènes, Ukrainiens…) tenir à peu près le même langage. Ces peuples, clairement, ne veulent plus être les vassaux des Russes, et leur indépendance déplaît fort aux patrons du Kremlin.
Les "occidentaux" attaquent des Etats souverains à des milliers de kilomètres de leurs frontières, juste pour s'emparer de leurs ressources ou pour les réduire à l'obéissance. […]
La distance ne fait rien à l’affaire. L’intervention américaine en Irak était injustifiée, pas parce qu’elle était lointaine, mais parce qu’elle était une agression brutale et une réponse militaire à un problème qui ne l’est pas. La proximité ne justifie pas les menaces des Russes contre leurs voisins. Et la souveraineté sur le « territoire national » ne justifie pas le massacre de Tchétchènes (qui vous laisse bien silencieux, cher Charles), pas plus que d’Ossètes.

Nous ne sommes plus, heureusement, dans la logique de Yalta. Un événement n’importe où sur la planète peut nous affecter plus que tel autre à notre porte, et nous n’avons pas le droit de nous en désintéresser (la meilleure preuve en est cette discussion même, qui nous fait commenter avec passion l’actualité aux EUA, en Irak, en Iran, en Géorgie, car nous savons bien que ces pays sont tous nos voisins).

Des êtres humains souffrent, ou bien leurs revendications sont justes, voilà les seuls facteurs qui comptent. Peu importe que l’Ossétie du Sud fasse partie du territoire souverain de la Géorgie ; peu importe que la Géorgie ait une frontière commune avec la Russie ; peu importe que l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan, le Tibet, soient à des milliers de kms de Paris et Washington.

Si la France tombait sous le coup d’une sanglante tyrannie, je serais bien content que le monde entier s’en émeuve et intervienne, et pas seulement les Luxembourgeois.

Christian


Là ou est la liberté, là est mon pays
Benjamin Franklin

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