Différentes options pour la construction européenne

« Par moi les rois règnent, et les souverains décrètent la justice ! » (Pr 8.15)

A quel modèle va votre préférence ?

L'Europe supranationale : l'Empire européen
6
18%
L'Europe fédérale : les Etats-Unis d'Europe
4
12%
La fédération de régions : l'Europe des Régions
1
3%
L'Europe confédérale : l'Europe des Nations
11
32%
L'Europe intergouvernementale : l'Europe à vitesse différentielle
5
15%
L'Europe néo-libérale : le Marché Commun
4
12%
La non-Europe : l'isolement des Nations
0
Aucun vote
La Chimère : l'Europe réelle
3
9%
 
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Christophe
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Différentes options pour la construction européenne

Message non lu par Christophe » lun. 12 juil. 2004, 20:18

[align=center]Présentation des différents archétypes constitutionnels
pour l'
Union Européenne
[/align]


[align=justify]L’Union Européenne actuelle a été construite sans cap clair, par la méthode des "petits pas". Mais les points cardinaux possibles pour la construction européenne sont en nombre restreint. Ce sont ces différents modèles "purs" et les différentes visions de l'Europe qui les sous-tendent que cet article se propose de présenter.[/align]


I. L'Europe supranationale : l’Empire européen

[align=justify]Ce schéma se définit par la primauté accordée à l'intérêt communautaire sur les intérêts nationaux particuliers : les Etats-nations abdiquent leur souveraineté au profit de l'Union. Il se caractérise par une forte centralisation, les Etats-membres n'ayant plus voix au chapitre et étant réduit à n'être que des provinces de l'Europe.

Dans ce modèle, les institutions clefs sont la Commission Européenne et un Parlement Européen où les députés siègent par affinité politique. Les décisions sont prises par la Commission (garante de l'intérêt communautaire), responsable seulement devant le Peuple européen, chaque commissaire ayant la charge d'un portefeuille ministériel.

Tant que l'on reste dans l'hypothèse d'une intégration européenne pacifique, la formation d'une Europe supranationale suppose la préexistence d'une Nation européenne et d'une véritable communauté d'intérêts liant les Etats-membres.[/align]


II. L'Europe fédérale : les Etats-Unis d’Europe

[align=justify]Dans le modèle fédéral européen, la souveraineté est exercée de façon collégiale entre les Etats-membres.

Au niveau institutionnel, l'Europe fédérale s'appuie sur le Conseil des Ministres européens et sur un Parlement européen où les députés siègent par origine nationale. Au Conseil des Ministres européen où se réunissent les ministres des différents Etats-membres ayant des responsabilités analogues, les décisions sont prises à la majorité qualifiée.

Ce modèle constitue un moyen terme entre le modèle supranational et le modèle confédéral : s'il nécessite le partage de leur souveraineté par les Etats-membres, il assure néanmoins le respect des identités nationales. S'il est plus facile de dégager une majorité qu'un consensus, faire avancer 25 pays de façon uniforme n'est cependant pas chose aisée...[/align]


III. La Fédération de Régions : l'Europe des Régions

[align=justify]Ce schéma est analogue à la fédération d'Etats-Nations, les régions remplaçant les Etats-membres comme entités politiques intermédiaires.

La constitution de l'Europe des Régions s'appui sur deux institutions : la Commission Européenne et la Chambre des Régions.

Ce modèle, soutenu par les régionalistes et les Etats fédéraux, propose une forte péréquation entre les régions européennes et met en valeur les identités régionales. De tendance centralisatrice, ce schéma conduit au démantèlement des Etats-nations.[/align]


IV. L'Europe confédérale : l'Europe des Nations

[align=justify]Dans le modèle confédéral, chers aux souverainistes, les Etats-membres conservent l'apanage de leur souveraineté.

Les institutions principales de ce modèle sont : le Conseil Européen, les Conseils des Ministres européens et les Parlements nationaux. Les décisions sont prises à l'unanimité, soit lors des Conseils des Ministres, soit par traité lors des Conseils européens (ratifiés par les Parlements nationaux).

Si le modèle confédéral préserve leur pleine souveraineté aux Etats-membres, en revanche il existe un risque réel de grippage de l'Union Européenne, l'unanimité étant d'autant plus ardue à obtenir que les Etats-membres sont nombreux.[/align]


V. L'Europe intergouvernementale : L'Europe à vitesse différentielle

[align=justify]Ce modèle est assez proche du modèle confédéral. Il autorise cependant les initiatives bi- ou multilatérales entre Etats-membres prises lors des Conseils Européens et des Sommets bilatéraux.

Cette souplesse introduite permet l'émergence d'une Europe à géométrie variable dans laquelle chaque Etat-membre ne s'implique qu'autant qu'il le désire. La multiplication des traités internationaux entre Etats-membres est porteuse d'une "effervescence intégrative" qui doit conduire à la création d'une véritable communauté d'intérêts.[/align]


VI. L'Europe Néo-libérale : le Marché Commun

[align=justify]Ce modèle original, notamment soutenu par l'Angleterre et les USA, propose de limiter les prérogatives de l'Union Européenne aux compétences économiques : construction d’une vaste zone de libre échange, union monétaire et douanière, harmonisation des politiques économiques...

Il peut s'accommoder aussi bien d'une constitution fédérale que d'une constitution supranationale, mais s'appui en plus sur des institutions spécifiquement économiques : BCE, Ecofin...

Mettant un terme à toute ambition politique européenne, ce modèle ouvre les portes de l'Union aux Etats candidats sans restriction géographique ou culturelle. Créer une Europe économique sans mettre en place en parallèle une Europe politique, rend impossible la régulation politique de l’économie (notamment par des normes sociales et environnementales).[/align]


VII. La Non-Europe : L'isolement des Nations

[align=justify]Ce non-modèle est la manifestation de la tentation isolationniste et se traduit par le démantèlement de l'Union et le retour à des Etats-nations souverains et divisés. Il se caractérise par le refus de toute forme de coopération, voire par de l'hostilité entre les différents Etats européens.[/align]


VIII. Les Chimères : L'Europe réelle

[align=justify]De fait, l’Union Européenne actuelle ne correspond à aucun des modèles présentés ci-dessus, mais participe cependant de chacun d'entre eux. L'Europe réelle est une chimère, un modèle hybride entre différents modèles que certains se plaisent (contre toute évidence) à nous présenter comme contradictoires.

C'est le génie de l'Europe d'avoir su se montrer pragmatique et, tournant le dos aux tentations idéologiques, de construire une architecture institutionnelle originale complexe mais apte à relever à tous les défis qui peuvent se présenter à elle.

Qu'il faille simplifier et corriger une construction qui est le résultat d'une stratification progressive manquant parfois de cohérence, nul ne le nie. Mais cette simplification ne devra pas être guidée par une courte vue idéologique qui mettrait à bas ce que seul le long travail du temps aura su construire.[/align]

Christophe
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Charles
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Message non lu par Charles » mar. 13 juil. 2004, 19:58

Tout sauf la "Zone Euro" : si les états abdiquent des pans de leur souveraineté que ce soit au bénéfice d'une entité politique et non d'un magma économique dépourvu de toute légitimité. Empire, fédération... mais pas no man's land politique.

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BGdC
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La constitution européenne

Message non lu par BGdC » mar. 07 déc. 2004, 20:49

Je ne sais pas si certain parmi vous l'ont déjà lue, mais on a l'impression que c'est la constitution d'un état fédéral. Avec l'harmonisation des diplomes, ca n'arrange pas tout ça. On parlera bientot de l'Europe comme état et non comme continent formé d'états. Les communistes et certains socialistes remontent dans mon estime et appelant à voter non.
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MB
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Message non lu par MB » mer. 15 déc. 2004, 14:43

Bonjour Christophe

Il y a quelques petits soucis dans vos définitions, vous isolez des modèles que vous décrivez selon vos idées à vous. Je vous donne quelques exemples :
- vous évoquez l'Europe supranationale comme version impériale. Cette version ne suppose pas a priori l'émergence d'un peuple européen. Ce qui caractérise un Empire, en effet, c'est précisément l'absence de notion nationale, et pas la création d'un peuple (rappelz-vous F-Joseph disant "à mes peuples") : plus exactement la source de l'autorité politique y est déconnectée des identités nationales. Par ailleurs, un Empire n'est pas nécessairement centralisé, ou il peut l'être en certains domaines seulement. Ex. encore, l'Autriche-Hongrie d'avant 1848, qui avait une direction centrale en ce qui concernait la politique étrangère, mais restait encore féodale sur presque tout le reste (on a beaucoup exagéré les pouvoirs de Metternich).

- vous parlez aussi de la fédération régionale comme d'un modèle à tendance centralisatrice. Je ne vois pas le rapport. Au contraire, le pouvoir se distend entre pouvoir central ET régions ; les régions peuvent avoir plus de pouvoir que des Etats fédérés, tout dépend de l'échelle utilisée.

Et ces modèles peuvent se mêler ; un Empire peut être fédéral, par exemple. Certains domaines peuvent être "supranationalisés" et d'autres "fédéralisés", etc. Cela dit, je suis d'accord avec l'idée qu'il faut savoir faire preuve d'originalité institutionnelle, et ne pas se fier sans cesse aux modèles d'autrefois (d'autant qu'on les connaît souvent davantage par l'idée qu'on se fait et non par leur nature véritable, quand elle existe). Et de fait, les grands hommes - qui semblent beaucoup manquer à la France aujourd'hui - sont ceux qui inventen de nouveaux modèles, ou qui adaptent les anciens.

Cordialement

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La nation

Message non lu par mgls » mar. 05 avr. 2005, 21:12

[align=justify]Veillez par tous les moyens à votre disposition, sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-la comme la prunelle de vos yeux pour l’avenir de la famille humaine. Protégez-la ! Ne permettez pas que cette souveraineté fondamentale devienne la proie de quelque intérêt politique ou économique. Ne permettez pas qu’elle devienne victime des totalitarismes, impérialismes ou hégémonies, pour lesquels l’homme ne compte que comme objet de domination et non comme sujet de sa propre existence humaine.

Jean-Paul II, 2 juin 1980, discours à l'Unesco, Paris.

Cliquer ICI[/align]
"France, qu'as-tu fait de ton baptême ?" Jean-Paul II (Le Bourget - 1er juin 1980)

Renaud
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Message non lu par Renaud » dim. 07 mai 2006, 23:00

Bonjour Karolkarol
et bienvenu sur ce forum

L'Europe et l'euro sont venus "brouiller" un peu plus les cartes au sujet du "projet" européen qui semble avoir beaucoup plus égaré les gens au lieu de les avoir aidé à plus de lucidité.

L'introduction de l'euro est, tout simplement, un changement d'échelle monétaire et absolument pas une nouveauté quelconque, encore moins une révolution. C'est plutôt une façon d'entériner le mode de fonctionnement des mécanismes bancaires et financiers.

J'ai mis pas mal de messages sur ce forum sur ce sujet central et crucial des mécanismes bancaires dont la connaissance élémentaire est indispensable pour connaître l'essence du monde contemporain. Autrement, on passe à côté. Vraiment.

Ces mécanismes rendent les riches plus riches, les fauchés encore plus fauchés, et la politique monétaire, exercée par les dirigeants de la banque Centrale européenne sous la présidence actuelle de Jean-Claude Trichet, maintient à peu près le nombre des chomeurs en Europe qui est d'environ 18 millions. Merci les banquiers! Remarquez bien qu'on ne vote pas pour les banquiers, et la banque Centrale européenne est indépendante...

Nommé pour 9 ans, un gouverneur de la banque Centrale européenne peut regarder passer les gouvernements sans se préoccuper...

L'on peut être à présent à peu près sûrs que l'Europe de Bruxelles-Strasbourg est une Europe invertébrée, seulement un grand marché à l'anglo-saxonne. Le reste étant du blablabla pour nous lanterner.

Tous les projets européens qui fonctionnent bien pour l'essentiel ne doivent strictement rien à l' "Europe" dont on nous rebat les oreilles et que le quotidien professionnel du monde du travail dément chaque jours!

En effet, Airbus (quoique seulement cette année quelques nuages commencent à s'accumuler sur Airbus, mais même Boeing aura sans doute moins de commandes cette année aussi), la fusée Arianne, les grands projets scientifiques du Cern à la frontière franco-suisse, la réalisation désormais historique que fut l'avion Concorde, un certain nombre d'autres projets de très grande portée, etc, sont tous des réalisations européennes qui ne doivent rien du tout à l' "Europe"!

Il pourrait y avoir quelque chose comme un bureau européen des volontés internationales, BEVI, qui servirait de cadre à des projets ponctuels intra-européens bilatéraux ou multilatéraux, de même que des projet bilatéraux ou multilatéraux d'un pays (ou plusieurs) européen avec un (ou plusieurs) autre pays de tel ou tel continent ou region du monde. Confiner l'Europe est une grosse bêtise et retarde au moins d'une guerre, car les nations suffisent largement et sont plus libres par elles-mêmes.
Le "fonctionnement" de l' "Europe" et sa "nature" (mais qu'est-ce qui y fonctionne?) ne sont aucunement chrétiens, encore moins catholiques. L' "Europe" a d'ailleurs renoncé à citer son origine chrétienne, ce qui en dit très long...
Renaud
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Renaud
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Message non lu par Renaud » mar. 09 mai 2006, 13:33

AVE MARIA

Bonjour Karolkarol,


Merci de votre réponse franche et honnête, et c'est bien là l'essentiel.

Les textes "européens", je ne les ai que trop lu! Rien n'est plus ennuyeux!
Il est vrai que, peut-être, je devrais, ici et là, réactualiser davantage ce que je sais de Europe" et ce qui s'y "fait"(?).

Mais je me répète sans doute ici:
Voyez, ou relisez l'édition française de mars 2005 du projet de traité constitutionnel européen (qui à d'ailleurs été refusé en France le 29 mai 2005 il y a presqu'un an, rien d'étonnant) page 36, l'article III - 181, qui est la copie conforme de l'article 104 du traité de Maastricht. Je résume de mémoire, mais c'est exactement le sens de cet article 104, donc alias III - 181:

"Il est interdit à la banque Centrale européenne ainsi qu'aux banques centrales nationales d'octroyer des crédits, de traiter ou d'instrumentaliser toute dette aux organismes publics et aux institutions publiques des pays européens concernés" (le texte original complet est parfaitement clair à ce sujet).

Ainsi les Etats des pays en question, dépouillés de la possibilité d'émettre la monnaie nécessaire au fonctionnement élémentaire de leurs économies, c'est à dire ce qui concerne la gestion de la monnaie en circulation (1), "doivent" s'adresser aux places financières internationales, par essence privées, et ce faisant, payer très cher les intérêts à leur verser, sommes astronomiques payées, donc, par nos impôts! Et qui va grossir les bénéfices des actionnaires des banques créancières des Etats.

Voilà, en condensé l' "essence" de l' "Europe" qui n'est dans le fond, qu'une branche d'un type de "gouvernement bancaire" dont l'échelle est déjà mondiale" très au dessus de nos "gouvernements politiques" qui, pour le moment, sont très grassement rémunérés par ce "système", mais dont les sociétés civiles productrices sont les principales victimes ignorantes. L'ignorance est la meilleure garantie du monde de la finance. Tandis qu'on nous crétinise politiquement...

Je ne doute pas de la haute moralité des pères fondateurs de l' "Europe" et de leurs convictions chrétiennes. Cela n'empêche aucunement que "structuralement" ce système européen soit mauvais, inadapté et correspondant à des intérêts tout à fait opposés à ce qu'auraient légitimement espéré les peuples en question. Mais les discours sont une chose et les actes une autre. J'ai toujours été très contrarié de voir ces chrétiens, ces catholiques auxquels j'appartiens, "approuver" ce projet européen comme allant dans le sens des enseignements de la doctrine chrétienne... La mixture: bien pensants + ignorance crasse du sujet = nous livre pieds et poingts liés aux prédateurs financiers de notre monde. Le fonctionnement des finances "modernes" étant totalement contraire aux principes chrétiens, spécialement catholiques (2). Ces pères fondateurs me font souvent penser à ces grands philosophes du siècle dit des Lumières dont beaucoup étaient des hommes de haute moralité, tout à fait respectueux personnellement des valeurs de leur temps, de la religion chrétienne, des bonnes moeurs, etc, inspirant toute la confiance par leurs belles et hautes idées qu'ils déployèrent dans leurs oeuvres. Ce faisant les dites idées firent leur chemin, inéxorablement, au moins chaque fois qu'elles tombèrent comme des graines sur des "terrains propices", et Dieu sait que ces terrains propices sont innombrables quand il s'agissait des droits de l'hommes, des libertés politiques, du bonheur et de l'épanouissement l'individu, etc, etc.

Les Evangiles disent: "Vous les reconnaitrez à leurs fruits" ai-je l'habitude de rappeler. Et bien le XXème siècle et ce que nous savons du XXIème siècle montrent partout les "fruit" de ces philosophies "libératrices"... Il y a cent ans c'était ce slogan qui véhiculait ces philosophies (et aussi celles du XIXème siècle): "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!". Cent ans après, aujourd'hui, je traduis le "mot d'ordre" non dit mais OMNIPRESENT du même slogan qui est simplement l'autre face de la MÊME monnaie par: "Riches du monde entier, vous êtes unis dans la république universelle de l'argent-roi (ou plutôt dictateur), le monde est à vous!".

(1) je précise tout de suite que ce travail de gestion EXACTE et et EQUILIBREE de la monnaie (peu importe son nom ni quel espace elle couvre) peut) parfaitement bien être traité, ou sous-traité statutairement à des experts bancaires et financiers (métiers de banquiers) qui gèreraient l'argent à émettre du (ou des) pays en PROFESSIONNELS des affaires monétaires et financières, garantie absolue contre les visées et manoeuvres, hélas trop connues historiquement, des politiciens véreux et cupides qui surabondent...

(2) Si vous le voulez bien, lisez le message que j'ai mis sur ce forum le 6 octobre 2005 (je crois que c'est mon tout premier) intitulé: - Brève Histoire de la banque, Le super mécanisme concentrationnaire -, c'est un petit paragraphe extrait d'un livre de l'architecte jean-Gaston Bardet écrit en 1950, intitulé: - Demain, C'est l'An 2000! - livre prophétique! Prouvé par les 56 ans passés depuis sa parution et le déferlement de la globalisation qui était déjà complètement dessinée dans cet ouvrage toujour de la plus brûlante actualité.

L'"Europe" est un frein très profitable à ceux que la justice indispose, tout spécialement la justice chrétienne.

Cordialement
Renaud
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Message non lu par Renaud » mar. 06 juin 2006, 18:39

Bonjour KarolKarol,

Absent quelques jours, et, en plus disposant d'internet de façon très irrégilière, je n'ai pas au trop le temps de beaucoup dépioter. La page http://www.robert-shumann/supplément/qu ... rope22.htm n'est pas disponible. Cela ne fait rien.

En effet, les banquiers sont des experts qui peuvent faire fonctionner (certes, pas dans la bonne direction) le système financier et doivent se faire payer, mais rien que se faire payer. Ce n'est pas vraiment comme cela que ça se passe. Si vous aviez connaissance de la proportion littéralement incroyable de frais bancaires et d'intérêts bancaires accumulés et superposés dans les prix de presque n'importe quoi que vous achetez, vous n'en croiriez pas vos yeux. Ce "surcoût" dépasse fréquemment les 50%! Autant de pouvoir d'achat en MOINS pour ceux qui n'ont ni capital ni patrimoine... L'analyse de la création monétaire, termes qu'il faut employer (car les termes: politique du crédit, veulent tout dire et son contraire!) indique que les compétences bancaires sont dévoyées. À l'image d'un très bon capitaine prenant délibérément un cap qui correspond aux intérêts de sa compagie, mais pas aux intérêts des passagers qui se doutent trop peu qu'ils paient le double nécessaire à leurs billets de transport...

Aujourd'hui un enfant qui naît en France a au minimum 17 000 euros "sur le dos" de dettes publiques. Ce problème de la monnaie est le moins connu et la cruelle loi fiscale nous oblige à rembourser des dettes à des actionnaires privés. Alors que les Etats ont le droit régalien d'émettre la monnaie nécéssaire à la marche de leur économie sans passer par des intermédiaires ruineux pour tout le monde (lisez à CE SUJET M. Allais prix Nobel d'économie) Où est le message chrétien, spécialement catholique, là dedans? De qui se moque-t-on?

Par ailleurs l'Europe de Bruxelles-Strasbourg est une prothèse inutile, un "bassin financier" de plus permettant de manoeuvrer (même avec moins de fonctionnaires que la ville de Paris, chose que je savais) à des forces qui sont très loin d'oeuvrer à un quelconque bien public, lequel peut tès bien se réaliser sans l' "aide" de l' "Europe". L'Europe historique a donné tous ses fruits dans l'histoire, les meilleurs comme les plus mauvais. Il est bien pénible de voir l'Eglise se traîner aux pieds de cette "Europe", qui a d'ailleurs renié ses racines chrétiennes (l'histoire et l'actualité parlent d'elles-mêmes), "Europe" fondée par les idées, donc, qui sont opposées à l'enseignement de l'Eglise catholique.

Quant à l'augmentation du niveau de vie (1), il est indéniable, (bien sûr, qui s'en plaindrait ici?) mais il faut être lucide et n'oublions jamais que nous devons, en majeure partie, notre "niveau de vie" à l'exploitation du reste du monde. C'est nous les riches qui faisons les questions et les réponses... L'Europe invertébrée se traîne derrière les USA même si elle les critique, les USA étant le modèle même de l'exploitation économique de la planète. On souffre beaucoup en entendant les USA relayés mollement par l'"Europe", mais relayés quand-même, faire la leçon de démocratie au "autres" pays, alors que c'est un pur vol, parfois des crimes, qui sont opérés à l'échelle planétaire. Les faits parlent d'eux-mêmes quand on les connaît un minimum en profondeur. Le modèle étatsunien et européen n'est pas transposable sans violence ni mensonge permanent...

L'Europe a donné tous ses fruits dis-je, elle est un peu comme la Judée après la dernière ruine de Jérusalem rasée par Titus, 37 ans (je crois) après la Passion de Jésus-Christ, ou encore l'Europe est un peu comme la Grèce juste à la fin de l'Empire Romain, autour de l'an 500 (496 si on se fie à la date présummée du couronnement de Clovis), c'est à dire que tout ce que les anciens Hébreux, puis la Grèce ont créé est désormais ensemencé dans le monde entier, aujourd'hui c'est au tour de l'Europe. Les autres peuples du monde s'inspireront de ce qu'ils estimeront de positif de l'Europe pour eux. On en est déjà là. Il est inutile de "reconstruire" une Europe sur ce qui existe déjà et qui risque d'être très mis à mal par une "nouvelle" entité appelée "Europe". L'Europe n'est plus dans l'Europe. C'est le monde et sa diversité créatrice qui s'offre à nous maintenant.

En attendant, c'est, je pense, avec d'autres, que c'est le cadre national, la Nation, avec ses provinces et régions diverses, qui répond le mieux aux aspirations des peuples et à l'enseignement et à l'imitation de Jésus-Christ.

(La signature de votre message est Guillaume, mais je pense qu'il est bien intitulé KarolKarol et qu'il s'agit, en principe, de la même personne)

Très cordialement
Renaud

(1) c'est plutôt d'augmentation du niveau de vice dont il faudrait parler...

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Renaud
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Message non lu par Renaud » dim. 11 juin 2006, 1:50

Bonjour KarolKarol

Merci du message, je suis de passage rapidement sur le forum, et vous répondrai un peu plus tard de façon plus circonstanciées. En attendant, regardez ces liens, ils sont ceux d'un très grand professionnel de la finance, c'est un sujet que je m'efforce d'élucider, il nous fait voir le monde social et de la politique de façon tout autre parce que vu à traers des réalités presque toujours accultées, alors que ce sont celles-là les vraies, qui modèlent notre monde "encore" contemporain qu'on connait si mal.

Voir les liens de:

http://perso.orange.fr/jean.bayard-macro-economie/

Cordialement
Rnaud

Renaud
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Message non lu par Renaud » lun. 19 juin 2006, 18:35

Merci de votre message empreint d'une grande qualité et d'une haute tenue, c'est l'essentiel. Et plus essentiel encore, c'est être de bonne foi, avoir une foi qui soit la bonne et je ne doute pas que ce soit votre cas. Je respecte entièrement votre position qui est "idéalement" sans doute la meilleure. Mais, c'est un peu comme si on disait: le socialisme (sous-entendu comme toujours "accompli"...), est ce qu'il y a de meilleurs...

Le lien contenant les apréciations d'une fraction importante du monde Juif que j'ai mis dans ce fil ne signifie pas que je le reprends à mon compte à 100%. Cependant, il est plutôt intéressant de connaître des positions d'un peuple si important tel que le peuple Juif, aussi bien de la diaspora que d'Israël.

Quant à quitter l'Europe ou pas, je dois souligner au passage que j'ai une dizaine de neveux et nièces ayant pour l'essentiel une très bonne formation, de l'ambition, et pour certains déjà une expérience professionnelle éprouvée, leur âge va entre 26 et 40 ans et que trois d'entre eux sont parti: USA, Chine, Maroc. Je les comprend parfaitement.

Je crois que l'idée de faire une Europe sur le modèle "national", mais à l'échelle au dessus, n'est plus praticable dans les temps présents, c'est comme une prothèse qu'on impose sans néssécité. D'autre part tous les "grands" européens qui, historiquement, ont voulu "faire l'Europe", n'ont fait que "leur" Europe à eux. Comme il n'y a pas ou plus de "grands Européens", ce sont "tout naturellement" les banquiers qui ont pris la suite, mais ils étaient déjà dans cette affaire dès l'origine. Indice piquant, Jean Monnet fut toute sa vie au service des finances britaniques dont il fut un constant et zèlé serviteur. Il faut connaître TOUTE la biographie de Jean Monnet, alors qu'on fait des "conférences" sur lui dans nos écoles en occultant tout un versant indispensable à savoir de sa vie. Il est fatal que "son" europe fut destinée à n'être qu'un grand marché à l'anglo-saxonne et l' "actualité" européenne des vingt dernières années n'est qu'une confirmation que l' "Europe politique" ne se révèle qu'un piège à parlottes destiné à leurrer les benêts que nous sommes, tandis que le seul grand marché à l'anglo-saxonne est bien là en n'apportant qu'incertitudes, voire angoisse, rien de clair pour personne.

"Ni Charles Quint ni Louis XIV ne pensaient à l'Europe, mais seulement à leur patrimoine, dont leur peuples firent des patries. L'idée d'Europe ne date que de la Révolution et de l'Empire. Cependant Napoléon ne choisit pas l'Europe, il choisit la plus grande France. Hitler non plus ne choisit pas l'Europe, il choisit la plus grande Allemagne. Ce choix n'était pas conscient chez le premier, car la nouveauté de l'idée européenne en facilitait alors l'accès et couvrait l'idée de patrie, mais il était conscient chez le second qui ne nourrisait déjà plus d'illusion sur l'Europe. C'est que d'un siècle à l'autre la conscience avait fait de grand progrès dans ses choix, bien qu'il lui restât à faire le progrès décisif: se rendre compte qu'en histoire comme ailleurs il n'y a jamais de choix. Napoléon et Hitler ne rencontrèrent ainsi l'Europe que de façon fortuite, le premier parce qu'il s'illusionnait trop sur elle et le second si l'on peut dire, pas assez, car nous voulons montrer qu'il y a -quand même- une Europe. L'échec de Napoléon et celui de Hitler, qui marquent respectivement la fin de la France et de l'Allemagne politiques, furent cependant aussi l'échec de l'Europe, d'une Europe morte avant de naître. On conçoit alors que la question se pose: qu'est-ce que l'Europe? Peut-il y avoir une Europe politique? Cette Europe doit-elle être prise en charge par une nation ou des nations, ou encore quelque chose de neuf qui transcende d'un coup les nations? Très vite, cette façon de parler nous paraîtra naïve. Un des objets du présent ouvrage et, en tout cas, le côté négatif de son argument, est de monter que ce qui est mis en question aujourd'hui en Europe, ce n'est plus telle ou telle politique, mais -la- politique elle-même, et que l'Europe réelle se fonde justement par ce refus soudain de la naïveté avec laquelle nous avons jusqu'ici posé son problème.

Le premier enseignement de l'expérience historique est lui-même, aujourd'hui, négatif: c'est une force rassemblée par des siècles d'histoire nationale ne peut tendre à devenir continentale qu'au moment de son épuisement; elle s'épuise dans cette expansion même. Mais elle ne peut faire autrement que s'étendre et s'épuiser. Exporter ou mourir, disaient en 1938 les Allemands. Cependant ils pensaient: exporter -et- sur-vivre. Cette expansion nouvelle leur était à la fois imposée et interdite par l'hostilité du dehors et la contention du dedans, comme il advint de la Révolution, dont la vocation libertaire devint d'autant plus explosive qu'elle fut plus comprimée. Et certes, dans ces batailles mortelles, il est inadéquat de metre le bon Dieu dans un camp et le diable dans l'autre. Dans son dernier sursaut, toute force nationale se croit à son apogée et devient nationaliste, elle divinise ce qu'elle croit être son mobile et part à la conquête d'un champ plus vaste au nom des droits sacrés de la liberté ou de ceux, non moins sacrés, de la race des seigneurs, mais ces hypostases ne se veulent éternelles que parce que le temps leur échappe, et c'est leur illusion qui est diabolique, c'est elle qui transforme Napoléon en ogre et Hitler en possédé. Aussi n'y a-t-il plus aujourd'hui aucun mystère dans l'impuissance de l'Europe, au cours de l'histoire, à constituer son unité par les nations: c'est ce que cette constitution ne fut jamais tentée que par des nations trop faibles pour l'Europe. L'Europe, avant même d'être, a épuisé ses nations.

Faut-il onc concevoir l'Europe contre les nations ou sans elles? La disparité des idéologies et des systèmes, même quand ils se disent internationalistes, l'antagonisme persistant des intérêts, l'incohérence de l'agitation démocratique ne sont sue des effets seconds qui ne rendent même pas compte, si on ne les survole pas tous ensemble, de la mauvaise conscience de l'Européen théorique: on ne peut pas demander à un grand roi déchu de régner de bon gré sur l'Ile d'Elbe. Au temps de la grandeur de Rome, Sylla refusa de régner paisiblement sur un peuple d'esclaves. Mais les Européens sont aujourd'hui plus fatigués que des esclaves et ils ne produisent surtout plus de Syllas. Dire que l'on ne peut faire l'Europe que par l'abandon des souverainetés nationales, c'est parler et penser aussi mal que possible, et peut-être même n'est-ce que parler et pas penser du tout. Car où sont les souverainetés? S'il sufisait de dix nations mortes pour faire un empire vivant, l'Europe jaillirait joyeusement de ses ruines encore chaotiques. Mais pour faire un empire, ce n'est pas dix nations vivantes ou mortes, qui sont nécessaires, mais une nation, une seule nation vivante, jeune et même adolescente, mais dont les limites soient posées d'emblée comme impériales. Les Etats-Unis, la Russie sont spontanément des empires, mais aujourd'hui il ne peut plus y avoir que des empires spontanés. En termes de philosophie, on dira que les empires ne peuvent plus être constitués, non construits. Tout empire qui exige un temps d'une construction n'est qu'un faux empire, on le vois assez à la débandade de ce qu'on appela l'Empire britanique et l'Empire français. Nietzsche disait qu'il ne donnait pas cher des vérités qui on besoin d'être démontrées. Nous ne donnerons pas cher non plus des empires qui ont besoin d'être construits. Dix nations qui s'assemblent ne font pas un empire de fait, mais une confédération de droit, et il faut beaucoup de temps, d'épreuves et de larmes pour qu'un matin se lève le souvenir des douanes matérielles, sentimentales et intellectuelles se trouve effacé, et où le confédéré de la veille ouvre le livre vierge d'une nouvelle histoire. Cette naissance est abrupte. Mais tel n'est pas notre lot. Ce n'est pas demain que nous nous réveillerons européens. Ce n'est pas demain que l'Europe ne se souviendra de son passé que sous une forme protoplasmique, ce qui revient à dire qu'elle n'aura plus de passé. On ne peut et d'ailleurs on ne veut faire de nous que des confédérés juridiques, c'est à dire des bâtards de l'histoire, ou, si l'on préfère ses foetus et certes il en faut et il en eut, mais ce n'est pas un destin qui convienne à des hommes qu'un siècle et demi de guerres a rejetés d'une aventure géante et pathétique. La politique "intelligente" et aussi peu intégrale que possible qu'on dénomme aujourd'hui européenne, ne peut être pour nous l'objet d'une vision ou le support d'un destin volontiers affronté. On rencontre dans ses collèges trop de féodaux sans génie. C'est qu'il ne peut y avoir de génie dans un collège. Une nation ou un empire ne se constituent d'ailleurs pas avec des féodaux mais contre eux. Les féodaux sont de grand anticonstituants car ils prétendent construire le temps, c'est-à-dire de continuer, or rien ne naît que dans la suspension du temps, la brisure du rythme, la submersion dans le non-temps. Ils sont même les grands blasphémateus naïfs, les réactionnaires prédestinés à rendre clairs les antagonismes aux yeux des révolutionnaires et a servir bêtement de support à la montée des destructions. Aussi lorsque l'histoire accouche sont-ils ses eaux sanglantes et fétides, le résidu non-incorporé d'une gestation qu'ils croyaient stupidement assumer, ils sont les menstrues de l'histoire. La fatalité de Napoléon, il s'en rendit compte Sainte-Hélène, fut de chercher à faire l'Europe par l'intermédiaire de féodaux appelés rois. Cela ne suffit pas pour s'acquerir les rois, mais lui aliéna les peuples. Napoléon eut pour les dynasties le respect d'un parvenu, le même respect que Hitler nourrit jusqu'à la fin pour d'autres féodalités, l'Eglise romaine et l'empire britanique. La fatalité de Hitler fut d'ailleurs analogue à celle de Napoléon, elle fut d'interposer entre les peuples et lui une caste partisane qui devint dévorante à mesure qu'elle se voulut moins réellement caste et qu'elle s'englua de la matière épaisse d'une vieille nation au lieu de fonder une nation nouvelle et de s'y fondre en s'allégeant. Au temps où l'on mettait encore l'histoire au conditionnel, il pouvait être tentant, pour sortir la politique de ce dévergondage sentimental où dans tous les camps elle régressait, de chercher si cette caste recélait de "vrais Européens", c'est à dire des internationalistes. Nous avons cherché pendant deux ans les socialistes allemands et nous ne les avons pas trouvés. C'est qu'ils étaient pris dans une dialectique, celle du socialisme international et du national-socialisme, et que, tiraillés, écartelés, crucifiés en elle, ils étaient la preuve poignante de l'utopie inter-nation. Toutes ces traverses détournent aujourd'hui l'esprit d'une vaine croyance à la facilité. Nous voyons bien que dans des néo-européens, le "redressement" de l'Europe se réduit à la réorganisatin d'une maison de commerce mal tenue. Il faut aussi des commerçants pour faire un monde. Mis peu importe après tout que cette Europe boutiquière tienne des comptoirs de chimères ou de prébendes. Ce qui est notable, c'est que les néo-européens se décrivent eux-mêmes non comme des chefs prenant -la tête- de l'Europe mais comme des techniciens -à son service-. L'Europe embauche de bons serviteurs, de bons industriels, de bons juristes, de bons diplomates. C'est assurément renverser le sens de l'histoire que de l'enlever aux prophètes pour la confier aux professeurs, ou aux soldats pour la confier aux banquiers, mais il va de soi que ce renversement de sens aussi est nécessaire et qu'il est le contraire d'un non sens. Il est le signal qui nous annonce: à chacun son Europe. Si l'Europe politique est aujourd'hui voués aux marchands de mots ou aux marchands tout court, et si le temps n'est pas venu de les chasser, ou si le temps est clos, c'est qu'il nous faut sortir de l'Europe politiique. La subversion actuelle des hiérarchies signifie aussi bien l'aliénation de l'Europe que sa sublimisation. L'Europe n'est plus pour nous là où elle est proclamée, à la tribune des parlements ou dans les congrès de notables. Où donc est l'Europe"

Ecrites en 1950, ces lignes sont de l'écrivain et philosophe Raymond Abellio (1907-1986) en introduction de son ouvrage: Assomption de l'Europe (Gallimard 1950 réédité en 1978) ingénieur polytechnicien Raymond Abellio il fit, un temps, de la politique durant les années 1930 durant lesquelles il fut secrétaire d'Etat au commerce pendant le Front Populaire, et resta en politique jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, en 1945 il dut se réfugier en Suisse où il vécu quelques années, car il fut inquiété à la Libération pour ses activités durant l'Occupation où, pourtant, il ne collabora pas. Il fut d'ailleurs complètement blanchi peu après son retour en France.
Je trouve que ces lignes posent toujours très bien - LA Question - de l'Europe.
Le développement économique depuis cette époque est, évidemment, sans commune mesure avec ce qu'il est aujurd'hui et il n'est nullement certain que que l' "organisation de l'Europe" aura eu un effet déterminant dans ce développement économique qui, de toute façon aurait eu lieu d'une façon ou d'une autre.

Si quelque chose de l'Europe devait se faire vraiment, il y a beaucoup de chances que cela ne ressemble pas beaucoup à l'idée qu'on s'en était fait, comme nombre d'actions humaines d'ailleurs.
Je le pense toujours et je le redis, l'Europe n'est plus dans l'Europe, elle a déjà donné tous ses fruits au monde comme l'Egypte pharaonique mère des nations, comme les Hébreux d'Israël père spirituel des nations, comme la Grèce Antique pensée des nations et Rome droit des nations. Sur le plan pratique n'importe quelle nation européenne peut, je le redis, bilatéralement ou multilatéralement, coopérer dans des projets créatifs et féconds avec N'IMPORTE quel pays du monde ou continent du monde sans l'"Europe". L'euro n'est nullement une révolution, mais un changement d'échelle. Et c'est la production des bien qui doit faire la monnaie et non exactement l'inverse de ce que l'on nous impose par le dévoiement de la "politique du crédit" ou: l'argent-dette des banquiers qui nous écrase et c'est bien pire dans les pays pauvres. La prétendue construction de l' "Europe" ne fait qu'entérinner cet état de fait mensonger sur la création de l'argent. Tout notre système financier est à revoir car nous devons avoir l'argent qui correspond à ce qui est possible de fabriquer physiquement, autrement dit ainsi que le dit Louis Even créateur du mouvement du Crédit-Social: Rendre financièrement possible ce qui est réalisable physiquement ET NON L'INVERSE que nous "commande" la politique monétaire scandaleuse.
Mais, je vous conseille de relire point par point le texte intitulé brêve histoire de la banque que j'avais mis dans le forum en date du 6 octobre 2005, il s'agit du modèle historique de la Banque d'Angleterre étendu à présent au monde entier avec toute la technologie apparue depuis l'époque où ce texte a été écrit. Cette haute technologie faire croire à un "modernisme" absolu. Il n'en est rien! Ce système financier est hors d'âge, obsolète et voleur, sinon plus, basé sur la rareté... et notre ignorance de lui... sa "meilleure" garantie. La grande pauvreté des anciens temps confinée à l'intérieur des provinces et des pays s'est, tout simplement généralisée au monde entier le système financier dans le fond, ne s'est pas modifié, il s'est mondialisé, (alias globalisé) et la modernité nous en jette plein les yeux à nous qui avons la chance d'être du "bon côté de la barrière". Il n'y a vraiment que les pays asiatiques et l'Amérique Latine qui s'ébroue un peu qui, actuellement, créent par eux-mêmes leurs propres richesses, seul vrai garant d'une autonomie maximum dans un développement plus sain qui passe par la nation, même la nation reconnaissant à ses provinces plus d'autonomie.

Cette transformation du système financier revient dans tous les problèmes économiques et sociaux d'où qu'on les prennent.

Aussi ce que nous dit le Pape Jean-Paul II cela sera davantage possible lorsque l'on rectifiera, enfin, avec la doctrine sociale de l'Eglise le système financier actuel qui est tout sauf honnête. Il est, selon les mots mêmes de Jean-Paul II, la plus grande des structures de péché qu'il stigmatise dans son encyclique Solicitudo Rei Socialis de 1988. J'ai toute une collection des exhortations des papes sur la justice économique et financière. Il est grand temps qu'on en tienne compte. Coluche traduisait la démocratie par: causes toujours!... on en est là.


« L’identité culturelle et historique des sociétés est sauvegardée et entretenue par ce qui est inclus dans le concept de nation. Naturellement, un risque devra être absolument évité : que la fonction irremplaçable de la nation dégénère en nationalisme (...) Je pense que la manière la plus appropriée est le patriotisme. La caractéristique du nationalisme est en effet de ne reconnaître et de ne rechercher que le bien de sa propre nation, sans tenir compte des droits des autres. À l’inverse, le patriotisme, en tant qu’amour pour sa patrie, reconnaît à toutes les autres nations des droits égaux à ceux qui sont revendiqués pour sa patrie et il constitue donc la voie vers un amour social ordonné. »

OUI, pour ça il faut étudier le Crédit Social

Voir: michaeljournal.org

Cordialement
Renaud

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Message non lu par Renaud » mar. 20 juin 2006, 21:05

KarolKarol,

KarolKarol a écrit:
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J'éprouve quelque difficulté à imaginer la France (1% de la population mondiale) manoeuvrer seul dans l'environnement de la mondialisation...

nous devons, en majeure partie, notre "niveau de vie" à l'exploitation du reste du monde.

Pourtant, les chiffres le montrent bien, ce sont les économies qui sont intégrées dans l'espace mondial qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Et les pays "riches" réalisent la plus grande partie de leurs échanges avec d'autres pays "riches", ce n'est donc pas de "l'exploitation du reste du monde" que provient leur richesse. Le plus étonnant enfin est que ce genre de réflexion est très courant parmi les utilisateurs de ce forum mais que ce sont souvent les premiers à dénoncer "l'exploitation du reste du monde" qui sont aussi les derniers à vouloir recevoir les immigrés du Sud...

En attendant, c'est, je pense, avec d'autres, que c'est le cadre national, la Nation, avec ses provinces et régions diverses, qui répond le mieux aux aspirations des peuples et à l'enseignement et à l'imitation de Jésus-Christ.

A ce niveau-là, il y a une certaine contradiction entre "la Nation" et "ses provinces et régions diverses". Dans le cas de la France, qui a passé 1000 ans à tuer cette diversité culturelle sur son propre sol pour faire naître une "Nation", c'est particulièrement flagrant! L'Europe représente d'ailleurs un espoir pour les régionalistes puisqu'elle encourage le développement des langues régionales. Voir à ce sujet un article paru dans l'Express: http://www.lexpress.fr/info/monde/dossi ... 429039&p=2
Mais peut-être, à force d'ironiser, j'en viens à oublier la question essentielle: supposons, comme vous le dites, que la construction européenne soit une erreur. Comment alors organiser un "mieux vivre ensemble" entre voisins proches? En construisant des Airbus (somme toutes, une "machine à fric" comme une autre) ?J'aimerais bien, quand à moi, qu'il y ait des Français qui s'intéressent à ce qui se passe ailleurs de leurs frontières: certes les Français ne se privent pas de polluer les plages d'Espagne ou d'Italie, mais qui parmi eux s'intéresse à notre grand voisin allemand, qui est pourtant si proche (et qui est devenu en 2003 la première puissance exportatrice mondiale)?

Enfin, vous l'avez compris, j'aime la France, mais je ne suis pas maurrassien, d'ailleurs Maurras était un agnostique qui appelait à fusiller Blum dans le dos et dont les idées ont été condamnées par le Pape Pie XI.
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* * * * * *

La mondialisation a certainement des "vertus", mais elle est comme le monde dit "moderne", elle apporte autant d'avantages que d'inconvénients. Avantages: (et je résume au maximum) matières premières et énergie (tout bien compris par ailleurs, l'horizon change à vue d'oeil!) bon marchés, je précise qu'un très gros pourcentage des matières premières et de l'énergie ne vient pas de pays spécialement riches. Main d'oeuvre "bon marché" par l'immigration, débouché pour nos produits et services et investissements mutuels normalement profitable entre pays riches, il y a une certaine concordance dans l'élévation de notre niveau de vie. Je ne suis pas idiot au point de m'en plaindre. Inconvénients: nous voyons poindre de partout les limitations à cette prospérité dans la concurrence inévitable parce que les présupposés des tenants de la mondialisation ultra-libérale ont complètement ouvert les "marchés", alors que, ainsi que le dit en substance Maurice Allais prix Nobel d'économie, une économie de bassins, d'écluses, d'échanges sur un pied d'égalité au minimum souhaité et pratiqué ferait en sorte que quantité de dévelopements nationaux sains aient lieu concrètement dans le maximum de pays et selon leur identité. Le marché unique des capitaux est une calamité, je souhaite me tromper, mais aucun signaux ne viennent, que je sache à ce jour, démentir ce danger. L'interdépendance à ce point est une DEPENDANCE tout court et mal venue, ce qu'on n'ose pas dire par pudibonderie.

Je vous conseil de lire le livre (que je n'ai pas à l'instant sous la main, je cite de tête) - L'Inégalité du Monde - de Pierre-Noël Giraud professeur d'économie industrielle à l'école des Mines de Paris et il est aussi professeur d'économie à Paris-Dauphine (tapez sur Google Pierre-Noël Giraud et ce titre, vous aurez sûrement des indications). Et bien P. N. Giraud explique très bien le double mouvement, qu'il estime d'une durée de 20 ans environ, entre les pays développés et, en particulier les pays émergeants à bas salaires et capacités technologiques (date du livre 1996, les 10 ans passés confirment en tout point son approche et maintiennent ce livre tout à fait d'actualité) ce qui fait que le processus de vase communiquant en cours induit une accentuation dramatique des inégalités à l'intérieur de tous les pays "antagonistes économiquement" et des laissés pour compte sans nombre.

Je ne pense pas que l'Europe puisse tenir le rôle d' "Etat". Un bureau européen devrait suffire, ou une agence.
Le référendum d'il y a deux jours en Catalogne, nous met en plein au coeur du sujet, mais le pro-européen Zapatero a fait une grosse bêtise en promettant en campagne électorale de répondre favorablement à toute demande de la part des Catalans qui ont saisi la balle au bond (voilà une parfaite sauce-démocratico-démago-ramolissante, bref, le concentré d'impérities politiques des "meilleurs" "démocrates... Pour ma part je verrais bien une réactualisation des provinces en France comme elles étaient avant la Révolution. Le cas de l'Espagne qui n'a pas eu de Révolution de type française nous montre que les provinces y ont toujours (sauf durant l'époque franquiste) eu une autonomie très importante. Je pense qu'en France, une structure étatique réduite et solide servant de référentiel aux provinces réactualisées constituerait un ensemble créatif et fécond. En France, le passage par Paris pour le moindre projet, le moindre coup de tempon est ruineux, stupide et obsolète.

Mais on voit bien que l'Europe nous éloigne les uns des autres européens. Avant, on apprenait la ou les langues de ses voisins, (c'est ainsi que je devins hispanophone et le suis resté ensuite), et les connaissance culturelles en bénéficiaient. Alors que depuis 20 à 25 ans c'est le référentiel étatsunien qui est devenu le référenciel en presque tout domaine (il se pourrait que cela ne dure plus très longtemps, ouf!), cela se voit à l'usage toujours plus grand de l'Anglais, ce qui est une sorte de déchéance qui ne dit pas son nom. Il n'y a guère que l'Espagnol à bien résister. iI y a moins de mots anglais dans un journal mexicain (3000 kms de frontière avec les USA et une "interdépendance" économique énorme) que dans les journeaux français! Dans mon enfance, mes parents louaient des chambres à des étudiants étrangers. Ainsi enfant, durant toutes les années 50 et un peu après, j'ai vu passer nombre d'étrangers avec qui nous avions les meilleures relations pour ma plus grande joie d'enfant: Anglais, Allemands (ennemis à peine dix ans avant), Italiens, Suedois, Malgaches, Turcs, etc, se succédaient chez moi d'années universitaires en années universitaires. Rétrospectivement, ce fut une excellente formation en ce qui me concerne.

Oui, je suis bien d'accord, la Nation française a laminé les provinces et perdu ainsi beaucoup de sa substance. Napoléon a voulu faire quelque chose d'analogue en Europe, il ne fit qu'y déposer les germes d'un natiolalisme de mauvais aloi. Le XXème siècle l'a démontré. L'Europe qu'on veut faire depuis 50 ans est une Europe de marchands, cette une Europe du "gouvernement bancaire" négation politique et culturelle. C'est la fin de l'Europe (et je veux bien me tromper).
Quoiqu'il en soit, ce qui a pu se faire à une certaine échelle ne peut pas nécessairement se répéter à une plus grande échelle. C'est question de l'échelle est d'une importance déterminante et on l'oublie tout le temps!


Il est très regrettable, et les historiens de tous bords en sont bien d'accord, que l'Empire d'Autriche-Hongrie ait été démantelé. Ce fut une perte irréparable qu'il ne soit rien resté de l'Empire d'Autriche-Hongrie après 1918, car c'eut été un élément qui aurait sans doute suffit à ce que le nazisme ne germât pas, tout en étant un puissant barrage au soviéto-communisme déjà fourbi par les multinationales dont la majorité était déjà de souche nord-américaine, il faut le souligner.

Voici, un peu en désordre j'en conviens, quelques indications sur ces sujets fleuves et j'ai bien conscience de ne les apréhender que partiellement. Ce qui frappe, c'est le trop grand nombre d'enchevêtrements et la trop grande intrication des intérêts qui ceinturent à présent le monde. Chaque peuple y est bien trop exposé, et le vrai travail créatif s'avère quasi impossible. En plus, cette économie quasi financière, étouffe les initiatives qui ne passent pas par son "filtre" et environ 50% de l'économie contemporaine (et je ne parle pas de l'énergie dont nous ne sommes qu'au début d'une ère tout fait nouvelle) est artificielle et ne "fonctionne" que pour elle-même...
Cordialement
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Renaud

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Message non lu par MB » jeu. 29 juin 2006, 12:24

Les choses sont tellement simples...

Un empire fédéral.

"Empire" : c'est-à-dire un Etat qui ne soit pas fondé sur une appartenance nationale, mais sur une communauté politique indifférente aux nationalités, aux ethnies, aux religions etc. Ce n'est pas qu'elle soit au-dessus de toutes ces contingences : c'est plutôt qu'elle les ignore.
Il y a eu des Etats comme ça : je pense à l'empire austro-hongrois. Soit dit en passant, il était concordataire, il respectait - relativement pour l'époque - les droits des minorités, il admettait toutes les langues (même le latin, langue officielle des débats parlementaires croates jusqu'à une date que j'ai oubliée), les religions (catholiques bien sûr, mais aussi Juifs, protestants, nombreux chez les Hongrois, uniates, orthodoxes, arméniens, et quelques musulmans) ; un lieu hautement civilisé, intellectuel, divers, et en développement économique.
C'est aussi l'un des rares cas où l'on peut dire avec certitude que les FM ont eu un rôle destructeur : les intrigues de 1918 autour de Clemenceau ont mis fin à l'existence de cet Etat.

"Fédéral" : car il faut bien représenter les constituants géographiques de cet empire, et respecter le principe de subsidiarité.

A la réflexion, pousser à l'intégration maximale - dans les limites de ce cadre - me paraît la solution la plus patriotique possible : les élites françaises, sociales, politiques, journalistiques, intellectuelles, etc., sont totalement incompétentes ; il faut les submerger d'experts scandinaves, rosbifs, d'Europe de l'Est, et - horreur ! d'Allemands. Seuls des étrangers pragmatiques et non-farceurs peuvent gérer correctement ce pays. Refaisons l'Occup' !

A bientôt !
MB[/i]

Renaud
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Message non lu par Renaud » jeu. 29 juin 2006, 14:33

À KarolKarol,

Le point sur lequel je voulais insister est le fait que trois de mes neveux et nièces étant partis dans d'autres régions du monde montre (car j'ai aussi d'autres exemples autour de moi) que que la France s'est déteriorée, spécialement dans ses conditons sociales et économiques, le sort du monde du travail, donc de tous ceux qui n'ayant ni patrimoine (ou bien trop lointain) ni capital, se détériore à vue d'oeil (malgré ce que déclare le gouvernement et je dirais EXACTEMENT la même chose si les socialistes étaient aux "comandes") l'étranger est majoritaire au CAC40 et l'Etats Français sous signature de N. Sarkosy vend toutes sortes d'actifs les plus représentatifs les uns que les autres de l'héritage français à l'étranger. C'est une honte!! La France avait beaucoup d'atouts, tous fortements déteriorés par la globalisation délétère et le diktat des "directives " brusello-strasbourgeaoises au service du marché unique des capitaux complètement apatrides; et maintenant, les discussions publiques supurent d'informations montrant, à l'évidence, les liens déterminants du monde "politique" (?) (est-il vraiment politique?) avec celui des affaires, des finances, etc, à côté desquels nos "bulletins de vote" ne valent que leur prix de matière première (si tant est qu'on récupère les bulletins de votes comme papiers de récupération...). Ainsi, la France qui avait des possibilités très importantes et intéressantes de réalisation de vie pour chacun (j'ai eu la chance d'être dans cette génération), voit maitenant ceux qu'elle avait pourtant formé, choisir d'autres pays dans le monde, car ceux qui partent comprennent qu'il n'y ont plus les mêmes opportunités qu'auparavant . Maintenant quand vous dites: "Je ne vois pas ce que ces trois pays (et en particulier les deux derniers) peuvent nous apprendre en matière de valeurs chrétiennes, de charité et de droits des individus. La Chine: une bureaucratie pesante et corrompue pour la Chine de l'intérieur, le "capitalisme rouge" pour la Chine côtière. Le Maroc: les progrès de l'idéologie islamiste. Les USA: la loi du marché, l'absence de politique sociale, derrière un christianisme de circonstances, le culte excessif effréné de la patrie et du dollar roi masqué par une rhétorique chrétienne ("In God we trust" imprimé sur les billets de dollars, comme pour légitimer la loi du marché!)" je suis bien de cet avis, mais ces trois pays ne sont pas le sujet traité ici, et cela n'interfère pas avec le fait que d'assez nombreux Français, jeunes, rongent leur frein dans leur propre pays. Pays qui s'est coupé de son histoire, dont les "élites" ne roulent que pour elles-mêmes en concurrence entre elles... (l'actualité parle d'elle-même), pays où si vous produisez 10 euros vous n'apercevez (et encore à peine!) que la couleur de 3 ou 3,5 euros jamais plus, les banques et l'Etat se partagent, dans une honteuse combinatoire, plus de la moitié de ce que vous avez produit en richesse. Autant faire directement la charité aux vrais pauvres qui pullulent partout plutôt que de nourrir les cambrioleurs qui se sont mis, en plus de l'argent, la loi dans leur poche...

Vous dites aussi:
"Mais ce type de coopération multilatérale dont vous parlez, l'Europe n'en a t-elle pas tracé le modèle? Le MERCOSUR, l'ALENA et la CEDAO ne sont-ils pas des (pâles) copies du Marché commun européen?"
Si ces modèles sont, ou se révèlent également des bras exécutifs du même capitalisme apatride unifié mondialement, ils tombent dans la même malversation que l' "Europe" et sont condamnables au même titre. Pour le moment, l' "Europe", sans le clamer, est le petit "toutou" des Etats-unis, une sorte de "notaire"ou une chambre d'enregistrement des "actes" des Etats-Unis. Si les ensembles cités sont des ensembles régionaux décidés à ne plus passer par le contrôle des Etats-Unis (dollar) et son larbin l' "Europe" (euro), alors les choses évolueraient différement avec beaucoup plus de légitimité, et nous pregresserions sans doute vers un autre monde, peut-être plus équilibré. Je le souhaite.

Cordialement
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Message non lu par Théophane » sam. 01 juil. 2006, 15:08

J'ai voté pour l'Europe néo-libérale.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

Larmorencourt
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Message non lu par Larmorencourt » sam. 01 juil. 2006, 15:45

J'ai voté aussi pour l'Europe libérale. En réaction avec ce qui se produit maintenant. Mais je suis plutôt favorable à une Europe multi-polaire avec des zones qui se recouvrent. Une zone centrale constituée de la France, le Bénélux et l'Allemagne. Un zone "zapadoslave" (même si les pays ne sont pas tous slaves) catholique constituée de la Pologne, Lithuanie, Tchéquie, Slovaquie et Hongrie, bref, grosso-modo, l'ancienne Autriche Hongrie plus le Royaume lithuano-polonais. Un bloc "yougoslave" orthodoxe constitué de la bulgarie, la Roumanie, la Serbie, le Monténegro, la Macédoine et la Grèce. Une zone protestante avec l'Allemagne, les pays scandinaves et certains pays baltiques. Une zone catholique sud avec la croatie, Slovénie, l'Italie, le Portugal, l'Espagne et la France.

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