La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censier)

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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par PaxetBonum » mar. 22 nov. 2011, 21:35

Fée Violine a écrit :Je ne vois pas non plus le rapport.

Quant à cette affaire Censier, pour résumer: le fils de M. Censier a été tué de plusieurs coups de couteau par un mineur qui va passer aux assises pour ce crime. Où y a-t-il du laxisme???
Je crois que l'on ne peut pas s'arrêter à cette version
Je suis d'accord que la lecture de l'analyse de l'avocat ouvre une autre vision des faits
Mais il serait intéressant de savoir combien de coup porté à ce jeune homme auraient pu être mortels ?
Combien grande a été la souffrance de ce jeune venu intervenir pour calmer une rixe ?

Sinon, pour le Christ, pourquoi s'apitoyer sur les plaies de la flagellation, du couronnement d'épine puisque seul la crucifixion a été fatale ?
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par Invité » mer. 23 nov. 2011, 10:47

PaxetBonum a écrit :Mais il serait intéressant de savoir combien de coup porté à ce jeune homme auraient pu être mortels ?
Les parents de Jérémy Censier avait rendu public le rapport d'autopsie de leur fils, mais il a apparemment été supprimé du site, pour une raison qui n'est pas précisée... http://www.jeremycensier.com/pages/menu ... nsier.html

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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par marie du hellfest » jeu. 24 nov. 2011, 0:22

Eolas en parle dans son article (d'ailleurs il met aussi le lien vers le rapport d'autopsie, si je me souviens bien) : sur les 5 coups de couteaux, 2 ont pu être fatals.

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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 24 nov. 2011, 9:52

touriste a écrit :
PaxetBonum a écrit :Mais il serait intéressant de savoir combien de coup porté à ce jeune homme auraient pu être mortels ?
Les parents de Jérémy Censier avait rendu public le rapport d'autopsie de leur fils, mais il a apparemment été supprimé du site, pour une raison qui n'est pas précisée... http://www.jeremycensier.com/pages/menu ... nsier.html

Il est là : http://www.jeremycensier.com/pages/rapp ... nsier.html
Mais il me semble bien incomplet
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par Brindille » jeu. 24 nov. 2011, 20:53

PaxetBonum a écrit : Il est là : ( le rapport d'autopsie)
Mais il me semble bien incomplet
Vous arrivez à lire ça vous ?
pas moi :mal:

J'avoue ne pas comprendre qu'il soit publié .. les faits sont déjà insupportables...
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 24 nov. 2011, 21:16

Brindille a écrit :
PaxetBonum a écrit : Il est là : ( le rapport d'autopsie)
Mais il me semble bien incomplet
Vous arrivez à lire ça vous ?
pas moi :mal:

J'avoue ne pas comprendre qu'il soit publié .. les faits sont déjà insupportables...
Le plus insupportable c'est sans doute la suite :

"Pendant qu’il se mourrait au sol dans son sang, Jérémy est roué de coups de pieds et coups de poings par un groupe d’individus.

Certains témoignages décrivent la scène horrifiante d’un groupe de gens qui se défoulent sur son corps où l’on voit l’un d’eux qui lui saute à pieds joints sur le visage en hurlant et gesticulant. (Jérémy était-il trop fort pour vous comme vous l’avez avoué, en profitant lâchement qu’il se mourrait au sol pour s’acharner de la sorte sur son corps ???).

Un autre témoigne sur les faits d’une personne, à califourchon sur son corps inerte, le frappant rageusement, encore et encore… !!!

Le témoignage d’un troisième reconnait formellement devant le juge d’instruction, celui qui revient sur le corps de Jérémy, alors que tous les autres s’enfuient, pour lui asséner deux coups de poings sur son visage ensanglanté, comme pour achever leur travail ordurier. "
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par Théophane » sam. 26 nov. 2011, 0:43

Brindille a écrit :Le "Si seulement, j'avais ..." doit être obsédant et funeste pour ceux qui restent.
D'accord, mais quel est le rapport avec le droit pénal et la procédure pénale ?
Ce terme de "victimologie" que vous employez, a un écho péjoratif ( c'est mon impression) alors que les victimes, toutes les victimes, doivent avoir notre plus profond respect, notre compassion.
Je n'ai jamais nié cela. Simplement, il ne me semble pas souhaitable que la volonté ou le ressenti de la victime ait une influence dans la procédure pénale, la phase de jugement et l'exécution de la peine. N'oublions pas que le but de la peine infligée à l'infracteur n'est pas d'apporter une compensation à la victime ; cela revient au droit civil. De toute façon, la Cour de cassation retient déjà une solution favorable pour l'indemnisation du préjudice des victimes dans le cadre de l'action civile, c'est-à-dire la phase consacrée à l'indemnisation des victimes, éventuellement au sein d'une instance pénale.
Simplement, le mouvement actuel du droit pénal me semble suspect. Par exemple, la grande réforme de la procédure pénale de 2007 a créé l'article 131-8-1 du Code pénal qui prévoit la peine de sanction-réparation, laquelle consiste dans l'indemnisation de la victime. Or, pour qui est familier du droit civil et du droit pénal, il est choquant de constater que l'indemnisation puisse être considérée comme une peine alors même qu'elle est justement la raison d'être de ce que l'on nomme la responsabilité civile délictuelle, c'est-à-dire l'attribution de dommages et intérêts à une personne pour un préjudice qui lui a été causé. Plus simplement, une peine ne sert pas à indemniser et une indemnisation ne sert pas à punir.
La culpabilité naturelle pour toute personne responsable, doit être combattu et cela commence par le transfert de la responsabilité sur le coupable quand il est identifié... Sans coupable reconnu par la société, le coupable relâché, les victimes restent seules avec leur intime culpabilité. C'est profondément "injuste" et c'est la "justice" qui est en cause !!
Cela existe depuis toujours et s'appelle la responsabilité pénale. Cela signifie qu'une personne ayant commis une infraction pourra faire l'objet d'une déclaration de culpabilité et voir prononcer contre elle une peine. Cependant, pour certaines raisons, l'existence de la responsabilité pénale ne fait pas échec à une exemption de peine, lorsque cela est justifié. Pour autant, cela ne signifie pas que la victime ne pourra pas être indemnisée sur le terrain du droit civil.
Je ne parle pas "indemnités" car je pense que rien je peux remplacer un être aimé.
Alors que proposez-vous à la place ?
Je pense que c'est une bonne chose que les victimes ne soient pas exclues du pénal et vous trouvez qu'il s'agit d'une dérive...
Le droit pénal, s'il fait partie du droit privé dans le système juridique et judiciaire français, n'en est pas moins un droit qui engage l'État et la société. Il ne s'agit pas d'une pure relation privée, comme c'est le cas dans un contrat. Ce sont les valeurs sociales du peuple français qui sont atteintes, et non seulement l'intégrité de la victime. C'est bien pour cette raison qu'une peine est prononcée par une juridiction pénale (ou une mesure de sûreté...) et que la victime n'a pas part à ce processus.
L'avis du délinquant importe-t-il ?
Normalement non. Pourtant on s'aperçoit que les dernières réformes le prennent en compte. L'avis de la personne poursuivie peut influer sur la procédure pénale : par exemple la comparution immédiate sur reconnaissance de culpabilité préalable, ou encore la possibilité de refuser certaines peines comme le stage de citoyenneté ou le travail d'intérêt général. C'est une dérive là aussi. Une peine que l'on peut refuser n'est, à mon sens, pas une peine.
En ce cas, comment expliquez-vous que l'assassin du jeune Censier et ses complices soient libres
Il s'agit avant tout de questions relatives à la procédure pénale. C'est moralement choquant mais juridiquement possible.
que l'assassin de la jeune Agnès avait purgé juste avant le drame, 4 mois de préventive à la suite d'une tentative de viol avec préméditation et il se retrouvait "dans la bergerie"
La détention provisoire (et non préventive) n'est pas une peine. Le problème n'est pas tant le prononcé de la peine que l'exécution : le budget de la justice est dérisoire. Ce n'est pas la faute des magistrats qui, par ailleurs, reçoivent des instructions de la chancellerie.
Théophane a écrit : Oui, sans doute, mais encore une fois le but du droit pénal est la punition du coupable et non la prise en compte des intérêts de la victime.
Il ne s'agit pas que "des intérêts de la victime" mais de l'intérêt de la société que les juges sont censés protéger !!
C'est ce que font les juridictions répressives en France. Vous n'avez jamais assisté à une audience d'un Tribunal correctionnel ?
Je pense au contraire que l'impunité des magistrats est un danger pour la Justice !
Pourquoi jouïraient-ils d'une impunité quand toutes les autres professions sont responsables de leurs actes...
Impunité ? Vous parlez des juges comme s'ils étaient des délinquants. Le juge n'a pas à engager sa responsabilité dans l'exercice de ses fonctions.
Je pense par exemple à l'erreur médicale qui elle, est punie par la loi .
Une erreur n'est jamais punie par la loi. Pour qu'une peine soit prononcée, il faut une déclaration de culpabilité, donc un élément moral, une volonté de commettre l'infraction ou, du moins, une faute. C'est ce qu'exprime l'adage nullum crimen sine culpa, pas de crime sans faute. C'est pour cela justement que le Conseil constitutionnel s'oppose aux pures infractions matérielles, qui ne seraient caractérisées que par des faits et non par une intention criminelle. Pour en revenir à la faute médicale, elle n'est pas comparable. En outre, dans la majorité des cas, elle ne donne lieu à réparation que sur le terrain de la responsabilité civile (éventuellement contractuelle si l'on estime que le lien qui unit le médecin au patient est un contrat).
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par PaxetBonum » sam. 26 nov. 2011, 9:43

Théophane a écrit :
Brindille a écrit :En ce cas, comment expliquez-vous que l'assassin du jeune Censier et ses complices soient libres
Il s'agit avant tout de questions relatives à la procédure pénale. C'est moralement choquant mais juridiquement possible.
C'est là ce que le quidam que je suis ne comprend pas.
La justice peut donc être légalement immorale ?

Il semble nécessaire de modifier le système : nous devons en premier lieu penser à protéger nos concitoyens contre un nouveau danger de la part des coupables. Ensuite juger ces personnes pour les actes commis et prononcer une peine qui est en quelque sorte le prix à payer pour l'acte commis. Il ne s'agit pas d"enfermer les gens dans des cages à poules plus ou moins cossues, mais de leur donner une pénitence pour ce qu'ils ont commis, source de justice pour le victime et de rédemption pour le coupable.
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par Théophane » sam. 26 nov. 2011, 11:11

PaxetBonum a écrit :
Théophane a écrit : Il s'agit avant tout de questions relatives à la procédure pénale. C'est moralement choquant mais juridiquement possible.
C'est là ce que le quidam que je suis ne comprend pas.
La justice peut donc être légalement immorale ?
En principe non. C'est juste que la justice ne doit être guidée que par les règles de droit et non par de vagues considérations personnelles. Dans le domaine de la justice civile, l'article 12 du nouveau Code de procédure civile impose au juge de trancher les litiges conformément aux règles de droit. Dans le domaine de la justice pénale, l'article 111-4 du Code pénal impose une interprétation stricte de la loi. Cela peut mener à des situations étranges voire dérangeantes mais c'est le prix à payer pour éviter d'être soumis à une justice arbitraire. En France, contrairement aux pays anglo-saxons, nous avons cette culture de la légalité, et c'est pour cela que notre droit est censé n'avoir que la loi pour source (même s'il est stupide de prétendre que c'est encore le cas puisque à peu près la moitié du droit français est issu de la jurisprudence...).
Il semble nécessaire de modifier le système : nous devons en premier lieu penser à protéger nos concitoyens contre un nouveau danger de la part des coupables.
Je suis parfaitement d'accord. Mais vous négligez un détail : toute personne est présumée innocente, jusqu'à ce que sa culpabilité ait été prouvée. C'est un principe incontournable, exprimé avec clarté par l'article préliminaire du Code de procédure pénale. Autrement dit, cela signifie que la personne faisant l'objet d'une mise en examen est présumée innocente jusqu'à preuve du contraire. Pour cette raison, la procédure pénale impose des règles strictes, et lorsque ces règles sont violées, c'est un cas de nullité.
Ensuite juger ces personnes pour les actes commis et prononcer une peine qui est en quelque sorte le prix à payer pour l'acte commis. Il ne s'agit pas d"enfermer les gens dans des cages à poules plus ou moins cossues, mais de leur donner une pénitence pour ce qu'ils ont commis, source de justice pour le victime et de rédemption pour le coupable.
Cela existe déjà, et depuis longtemps. Il faut sortir : vous pouvez assister librement aux comparutions immédiates ou aux audiences du Tribunal correctionnel. J'ai même prévu d'y amener mes étudiants de deuxième année avant les vacances de Noël. ;)
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par Brindille » sam. 26 nov. 2011, 23:20

Théophane a écrit : En principe non. C'est juste que la justice ne doit être guidée que par les règles de droit et non par de vagues considérations personnelles. (...)Dans le domaine de la justice pénale, l'article 111-4 du Code pénal impose une interprétation stricte de la loi. Cela peut mener à des situations étranges voire dérangeantes mais c'est le prix à payer pour éviter d'être soumis à une justice arbitraire.
Je n'ai pas tout pris en note de ce que François Bayrou répondait hier ou avant hier à ce sujet... sauf :
(...)Il faut
1/ appliquer les lois
2/ avoir le bon sens nécessaire pour qu'on prenne ses responsabilités !!(...)
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par Théophane » sam. 26 nov. 2011, 23:59

Je ne suis pas d'accord avec monsieur Bayrou. Le bon sens diffère d'une personne à l'autre, alors que la loi est la même pour tous, et qu'elle est l'émanation de la volonté du peuple, exprimée à travers ses représentants élus au suffrage universel direct.
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par PaxetBonum » dim. 27 nov. 2011, 11:48

Théophane a écrit :
Il semble nécessaire de modifier le système : nous devons en premier lieu penser à protéger nos concitoyens contre un nouveau danger de la part des coupables.
Je suis parfaitement d'accord. Mais vous négligez un détail : toute personne est présumée innocente, jusqu'à ce que sa culpabilité ait été prouvée. C'est un principe incontournable, exprimé avec clarté par l'article préliminaire du Code de procédure pénale. Autrement dit, cela signifie que la personne faisant l'objet d'une mise en examen est présumée innocente jusqu'à preuve du contraire. Pour cette raison, la procédure pénale impose des règles strictes, et lorsque ces règles sont violées, c'est un cas de nullité.
On oublie que cette personne est aussi présumée coupable sinon on ne la jugerait pas !
Examinons le cas de ce jeune qui vient de violer et tuer cette jeune fille de 13 ans. Il était présumé innocent de son premier viol jusqu'à son jugement à venir ce qui permet de le placer au lieu de le maintenir en détention. Mais dites moi, où est la présomption d'innocence chez cet individu qui a avoué son crime ?
Théophane a écrit :
Ensuite juger ces personnes pour les actes commis et prononcer une peine qui est en quelque sorte le prix à payer pour l'acte commis. Il ne s'agit pas d"enfermer les gens dans des cages à poules plus ou moins cossues, mais de leur donner une pénitence pour ce qu'ils ont commis, source de justice pour le victime et de rédemption pour le coupable.
Cela existe déjà, et depuis longtemps. Il faut sortir : vous pouvez assister librement aux comparutions immédiates ou aux audiences du Tribunal correctionnel. J'ai même prévu d'y amener mes étudiants de deuxième année avant les vacances de Noël. ;)
Je pense que nous ne parlons pas de la même chose.
Pouvez-vous me citer des exemples de pénitences qu'on leur impose ?
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par Théophane » dim. 27 nov. 2011, 14:47

PaxetBonum a écrit :On oublie que cette personne est aussi présumée coupable sinon on ne la jugerait pas !
Non, en France personne n'est jamais présumé coupable. C'est juste que lorsque des indices graves ou concordants permettent de penser raisonnablement qu'une personne a commis une infraction, le juge d'instruction peut décider de la mise en examen. L'instruction est là pour découvrir la vérité.
Examinons le cas de ce jeune qui vient de violer et tuer cette jeune fille de 13 ans. Il était présumé innocent de son premier viol jusqu'à son jugement à venir ce qui permet de le placer au lieu de le maintenir en détention. Mais dites moi, où est la présomption d'innocence chez cet individu qui a avoué son crime ?
Les faits ne font aucun doute, mais juridiquement, la culpabilité a pour cause une déclaration de culpabilité et non une présomption légale. Quant à l'aveu, c'est un grand débat ; pour ma part j'estime qu'il est plus prudent de privilégier la preuve.
Théophane a écrit :Je pense que nous ne parlons pas de la même chose.
Pouvez-vous me citer des exemples de pénitences qu'on leur impose ?
Toutes les peines prévues au livre premier du Code pénal : la réclusion criminelle, la détention criminelle, l'emprisonnement, l'amende, le jour amende, les peines privatives ou restrictives de droit, etc.
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par PaxetBonum » lun. 28 nov. 2011, 9:26

Théophane a écrit :
PaxetBonum a écrit :On oublie que cette personne est aussi présumée coupable sinon on ne la jugerait pas !
Non, en France personne n'est jamais présumé coupable. C'est juste que lorsque des indices graves ou concordants permettent de penser raisonnablement qu'une personne a commis une infraction, le juge d'instruction peut décider de la mise en examen. L'instruction est là pour découvrir la vérité.
Ces indices graves ou concordants font bien qu'il y a présomption de culpabilité, présomption que l'instruction confirmera ou infirmera.
La justice ne voit que le verre à moitié vide, mais il est aussi à moitié plein !
Parfois cela éviterait des tragédies comme celle vécue récemment.
C'est juste du bon sens… 
Théophane a écrit : Toutes les peines prévues au livre premier du Code pénal : la réclusion criminelle, la détention criminelle, l'emprisonnement, l'amende, le jour amende, les peines privatives ou restrictives de droit, etc.
Moi je pense qu'il est temps de prévoir des peines qui ne soient pas uniquement des suppressions de liberté mais également des réparations à leur échelle. Personnellement je pense que des formes de bagnes seraient à rouvrir.

Pouvez-vous expliquer à l'ignare que je suis la différence entre "la réclusion criminelle" et "la détention criminelle" ?
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Re: La révolte gronde contre la magistrature (Affaire Censie

Message non lu par salésienne05 » lun. 28 nov. 2011, 10:41

Merci Théophane pour vos précisions juridiques.
Pouvez-vous m'indiquer, car je suis très curieuse, comment vous impliquez votre catholicisme, votre foi, dans votre acception de la justice, notamment en matière pénale ? Je suis farouchement contre la peine de mort, et malheureusement, je ne pense pas que la prison soit un lieu possible de rédemption pour les criminels. Alors, quelle solution "catholique" et enracinée en Dieu ?

Hier, mon fils de 6 ans m'a posé des questions sur la peine de mort (nous étions chez ma mère, et il est tombé par hasard sur une émission de télé sur le sujet, et a préféré ce sujet aux dessins animés... -nous n'avons pas la télé chez nous, il la regarde chez ses grands-parents). Il ne comprenait pas comment on pouvait, légalement, utiliser la violence (la peine de mort), pour éradiquer la violence (crimes et autres). De manière naïve, il m'a dit que Dieu aimait chacun d'entre nous, y compris les très méchants. Je lui ai expliqué qu'en France, il n'y avait plus de peine de mort (cela avait l'air de l'angoisser beaucoup). Mais, bizarrement, il a insisté en me demandant ce que je ferais si un "très méchant" (je reprends ses termes), faisait du mal à lui ou l'un de ses frères. Je lui ai avoué que je ne savais pas si j'arriverais à pardonner et si je souhaiterais du mal ou non au criminel. Et là, mon fils m'a répondu : "Tu sais, moi, si je suis au Ciel avec Jésus, je lui pardonnerai sans doute au très méchant, alors avec Jésus on arrivera bien à te faire changer d'avis si tu es en colère... et le méchant il peut devenir gentil après..." :siffle:

Je ne sais pas d'où il tire tout ça, mais ça m'a donné à réfléchir :saint:

La question est comment faire, que faudrait-il faire pour que le système permette à la fois une protection et une reconnaissance des victimes, une sanction juste, et une possibilité de rédemption du criminel ?


Fraternellement.

Cécile

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