Re: Chrétiens, qui soutiendrez-vous en 2012 ?
Publié : lun. 20 juin 2011, 23:05
moi j'ai pas voté..
je le dis simplement, puisque vous appelez les chrétiens...
je le dis simplement, puisque vous appelez les chrétiens...
Pour l'intelligence de la foi
https://cite-catholique.org/
Bonjour,Griffon a écrit :Cher Pneumatis,
Combien j'apprécie d'habitude vos posts !
Mais, là, désolé, je ne peux pas vous suivre.
Vous posez comme fin la croissance économique.
Mais en quoi est-ce une fin ?
La croissance économique est un moyen.
Un moyen essentiel pour satisfaire la justice sociale.
Et pour ma part, je vais caricaturer (?) un peu ce que j'entends dans certains raisonnements pour bien faire comprendre :
1) Pour assurer un travail rémunérateur à tous, il vaut mieux attirer les capitaux.
2) Pour attirer les capitaux, il faut accepter que certains déjà riches s'enrichissent plus.
3) Alors, ça pas question !
on préfère vivre avec plus de chômeur, moins d'argent,...
mais là non ! on ne peut pas accepter que des riches gagnent plus.
4) Attendez...
Il s'agit d'accepter d'enrichir un peu plus les riches pour que beaucoup plus de moyens reviennent à ceux qui en ont vraiment besoin.
5) Et voilà votre argument qui tue !
La croissance ne serait pas une fin acceptable.
A la base de cet argument (objectivement faux, comme expliqué plus haut), il y a une erreur et un péché.
Le péché, c'est l'envie et la jalousie, lesquels sont particulièrement bien partagés.
L'erreur, c'est de croire qu'on parviendra à la justice grâce à un type de gouvernement particulier.
En vérité, il est scandaleux qu'il y ait des gens dans le besoin dans un pays comme la France ou la Belgique.
En vérité, les prélèvements sociaux sont déjà énormes, et ne servent pas en priorité les plus pauvres, mais bien les plus habiles à préserver ou augmenter leurs droits.
En vérité aussi, la justice sociale devient un slogan creux.
Pour ma part, ceci n'a rien à voir avec le devoir des plus riches, qui ont effectivement des obligations morales.
Le gouvernement doit faire le mieux pour tout le monde, surtout les plus faibles.
Je reste sur ma fin. Quel que soit le parti, d'ailleurs.
Cordialement,
Griffon.
Griffon, je ne faisais pas de la croissance économique une fin, au contraire : je constate que c'est devenu une fin en soi pour beaucoup. Ou disons un "moyen" suffisamment idéalisé qu'on ne le remette plus en cause. Ce que vous dites sur la nécessité de la croissance économique, et ce que dit Brindille est valable dans un pays sous-développé. Dans un pays comme le notre, en dette massive mais loin d'être sous-développé, la croissance économique comme moyen au service du bien commun est un leurre. C'est un leurre parce que le système de l'argent-dette sur lequel est fondé notre économie ne peut que faire croitre la dette à la mesure de la croissance économique. Qui croit aujourd'hui qu'augmenter la productivité et les échanges peut conduire à une diminution de la dette vit en plein rêve. Tout ce que sait faire notre économie pour croitre aujourd'hui, c'est créer de la dette : c'est le fondement même du système. Quand vous empruntez de l'argent, ou quand l'état emprunte de l'argent, le système bancaire ne partage pas, pour le bien commun, une propriété privée, mais il créé une dette correspondant à l'anticipation de votre capacité de remboursement à venir. Or pour produire, il faut investir. Et quand bien même la production nationale permettrait à terme un remboursement de la dette avec un certain "bénéfice", ce serait alors nécessairement pour accroitre la dette d'un autre pays. Le système est ainsi fait que la masse des biens produits, puis consommés, correspond non à des flux économiques de valeurs fondées sur la propriété privée ou publique, mais sur de la dette. Ca ne peut faire que s'accroitre. Bref, je vous laisse regarder d'un peu plus prêt ce que vous pouvez trouver sur l'argent-dette, je ne suis pas un spécialiste en économie.Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise a écrit :177 La tradition chrétienne n'a jamais reconnu le droit à la propriété privée comme absolu ni intouchable: « Au contraire, elle l'a toujours entendu dans le contexte plus vaste du droit commun de tous à utiliser les biens de la création entière: le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l'usage commun, à la destination universelle des biens ».372 Le principe de la destination universelle des biens affirme à la fois la seigneurie pleine et entière de Dieu sur toute réalité et l'exigence que les biens de la création demeurent finalisés et destinés au développement de tout l'homme et de l'humanité tout entière.373 Ce principe ne s'oppose pas au droit de propriété,374 mais indique la nécessité de le réglementer. En effet, la propriété privée, quelles que soient les formes concrètes des régimes et des normes juridiques relatives à celle-ci, n'est par essence qu'un instrument pour le respect du principe de la destination universelle des biens et, par conséquent, en dernier ressort, non pas une fin mais un moyen.375
178 L'enseignement social de l'Église exhorte à reconnaître la fonction sociale de toute forme de possession privée,376 avec une référence claire aux exigences incontournables du bien commun.377 L'homme « ne doit jamais tenir les choses qu'il possède légitimement comme n'appartenant qu'à lui, mais les regarder aussi comme communes: en ce sens qu'elles puissent profiter non seulement à lui, mais aussi aux autres ».378 La destination universelle des biens comporte, pour leur usage, des obligations de la part de leurs propriétaires légitimes. L'individu ne peut pas agir sans tenir compte des effets de l'usage de ses ressources, mais il doit agir de façon à poursuivre aussi, au-delà de son avantage personnel et familial, le bien commun. Il s'ensuit un devoir de la part des propriétaires de ne pas laisser improductifs les biens possédés, mais de les destiner à l'activité productive, notamment en les confiant à ceux qui ont le désir et les capacités de les faire fructifier.
salésienne05 a écrit :Notre foyer paye des impôts, et nous sommes très heureux de le faire. S'il fallait en payer plus, nous le ferions volontiers.
Je suis heureuse de vivre dans un pays où mon mari, dixième enfant d'une famille très pauvre de 11 enfants (et sans but "catholique") a pu devenir ingénieur grâce à l'école publique gratuite, aux cités U, aux bourses, à l'université presque gratuite, à la sécurité sociale qui lui a permis de le soigner gratuitement. Je suis heureuse que ma meilleure amie, fille d'ouvrier et noire (et pas catholique non plus), ait pu obtenir un Doctorat de droit grâce aux mêmes avantages sociaux et aux fonctionnaires qui se sont occupés de sa famille indigente, tant sur le plan psychologique que financier. Je suis heureuse de savoir que les divers impôts (y compris l'ISF) qu'ont payés mes grands-parents (avec joie alors qu'ils ont tous travaillé très dur) ont rendu justice à la plupart de mes amis qui n'ont pas eu la chance de naître dans mon milieu. Je suis heureuse de vivre dans un pays où l'impôt a permis à mon fils leucémique d'être soigné durant près de trois ans sans que nous déboursions un seul centime (il était déjà assez difficile de gérer émotionnellement la maladie, alors qu'il avait en plus fallu se préoccuper de l'argent). Je suis heureuse de payer des impôts, et je paierai volontiers plus pour tous les enfants malades et tous les malades des hôpitaux, y compris les étrangers... on ne fait pas semblant d'être malade généralement. Je suis heureuse de payer des impôt car mon fils autiste bénéficie lui-aussi de soins pris en charge à 100%. Je suis heureuse de payer des impôts car je ne pourrais pas être un minimum autonome financièrement sans les aides à la petite enfance (congé parental, allocations familiales)... Je suis heureuse de payer des impôts car la santé de ma mère, aveugle, est prise en charge.
Tout ce que je sais, c'est que si nous gagnons bien notre vie (et encore, nous sommes à peine considérés comme classe moyenne avec nos 4000 € par mois et nos trois enfants -mais il n'y a qu'un seul salaire à la maison), ce n'est pas un mérite de notre part, ou très peu : on a reçu de Dieu les capacités intellectuelles, psychologiques et physiques de le faire. Je n'ai aucun mérite à être née en France, aucun mérite à être française, aucun mérite d'être née dans une famille qui m'a entourée et choyée, aucun mérite à avoir eu un petit héritage. Avec tous ces dons, je ne peux qu'être humble, et tout ce que j'ai en trop, doit de fait aller à ceux qui ont moins, peu importe s'ils sont méritants ou pas : je ne le suis pas moi-même...
Dans la règle bénédictine (j'ai été regardante chez les cisterciennes), il est dit que le fort doit travailler plus pour le faible, et qu'il doit donner plus... Le Christ nous invite à la sobriété, au don de nous-mêmes.
Alors, non, je ne peux pas voter pour Mr Sarkozy. Je voterai pour celui ou celle qui défendra les plus petits, même ceux qui ne le méritent pas. Je ne voterai donc pas Marine Le Pen non plus car pour moi, le catholicisme n'a pas de frontières, et qu'elle défend des idées qui vont à l'encontre de l'humanisme chrétien.
Enfin, je pense qu'au Paradis, on trouvera tous ces programmes politiques bien ridicules
Cécile
Cher Pneumatis,Pneumatis a écrit :Le principe qu'il devient urgent de considérer et favoriser aujourd'hui c'est ce principe évangélique de la destination universelle des biens. Voilà, Griffon, sur quel principe je m'appuie pour ce qui est de la justice sociale, et non sur la jalousie ou sur l'envie.
En réponse à cela, je vous invite à lire ceci, et peut-être remettre en question votre conception du "voler aux riches".Griffon a écrit :1) voler aux riches pour distribuer aux pauvres
Paul VI, dans son encyclique Populorum Progressio a écrit : 23. [...]"Ce n'est pas de ton bien, affirme ainsi saint Ambroise, que tu fais largesse au pauvre, tu lui rends ce qui lui appartient. Car ce qui est donné en commun pour l'usage de tous, voilà ce que tu t'arroges. La terre est donnée à tout le monde, et pas seulement aux riches (22)." C'est dire que la propriété privée ne constitue pour personne un droit inconditionnel et absolu. Nul n'est fondé à réserver à son usage exclusif ce qui passe son besoin, quand les autres manquent du nécessaire. En un mot, "le droit de propriété ne doit jamais s'exercer au détriment de l'utilité commune, selon la doctrine traditionnelle chez les Pères de l'Église et les grands théologiens". S'il arrive qu'un confit surgisse "entre droits privés acquis et exigences communautaires primordiales", il appartient aux pouvoirs publics "de s'attacher à le résoudre, avec l'active participation des personnes et des groupes sociaux (23)."
L'usage des revenus
24. Le bien commun exige donc parfois l'expropriation si, du fait de leur étendue, de leur exploitation faible ou nulle, de la misère qui en résulte pour les populations, du dommage considérable porté aux intérêts du pays, certains domaines font obstacle à la prospérité collective. En l'affirmant avec netteté (24), le Concile a rappelé aussi non moins clairement que le revenu disponible n'est pas abandonné au libre caprice des hommes et que les spéculations égoïstes doivent être bannies.
Aie! J'ai si souvent remarqué que c'est par ce genre de phrase que l'on se préparait à "flinguer" le message du Christ (presque toujours sur les même sujets: pauvreté, immigration), tout en se disant parfaitement chrétien!Griffon a écrit :Cher Pneumatis,Pneumatis a écrit :Le principe qu'il devient urgent de considérer et favoriser aujourd'hui c'est ce principe évangélique de la destination universelle des biens. Voilà, Griffon, sur quel principe je m'appuie pour ce qui est de la justice sociale, et non sur la jalousie ou sur l'envie.
Avant tout, je voudrais vous remercier pour votre réponse.
Il y aurait beaucoup à dire...
Mais bon !
Commençons donc par cette dernière phrase qui démontre l'énorme décalage entre vos aspirations et la réalité.
On peut "prendre" aux riches sans voler, ça s'appelle l'impôt sur le revenu.Griffon a écrit : Mais d'abord et avant tout : moi aussi, cher Pneumatis, je suis pour le principe évangélique de la destination universelle des biens. J'espère que vous n'en doutez pas, parce qu'à la manière de vous exprimer, je pourrais le croire.
Il y a 2 manières d'y arriver.
1) voler aux riches pour distribuer aux pauvres
2) élever le niveau moral de la population pour que cela devienne inconvenant de ne pas participer à cette redistribution
La première est injuste. Elle conduit à la pauvreté généralisée.
Ce qui empêche d'aller jusqu'au bout du raisonnement.
Toutefois, en laissant croire que c'est possible, on met dans les esprits envie, jalousie,...
Dont je crois volontiers que vous êtes exempts, mais pas les masses.... sûrement pas !
Pas avec le libéralisme simple et "normal".Griffon a écrit : La seconde est possible.
C'est une légende! C'est vrai qu'il est bien vu de faire "quelque chose" pour DES pauvres (donc pas pour LES pauvres, et la nuance est importante) mais il n'y a aucun problème à ne rien faire.Griffon a écrit : Aux USA, il est mal vu de ne pas participer à cette redistribution.
Je ne défends pas le modèle américain, mais, cet aspect des choses est beaucoup plus "sain" qu'en Europe. Il est carrément mal vu de ne pas aider.
Non, c'est faux; ce qui est vrai, c'est qu'il n'y a qu'en France que l'on croit toujours être différent des autres, en bien comme en mal.ti-coz a écrit :Il n' y a qu'en France que la "lutte des classes" a une telle ampleur ou même existe ! Les "salops de pauvres" contre les riches ! Il y a en permanence une jalousie et une envie qui colle à la peau du peuple.
Dans aucun autre pays il n'y a cette haine contre les riches. Est-ce un reste de la culture judéo-chrétienne qui donne la primauté aux pauvres et leur ouvre, en premier, les portes du ciel ?
Bonjour Alleluia,Alleluia a écrit :Je suis juste horrifiée par les résultats de ce sondage...
Et pour un juif, je ne vous raconte pas !!!! à gauche toute, c'est l'horreur, et à droite toute, c'est l'horreur.. donc..............Raymondine a écrit : de la difficulté de voter pour un catholique, que ce soit à droite ou à gauche.