Sauf qu'historiquement, la liberté de la presse est venue avec le libéralisme. C'est même un des principaux piliers du libéralisme.prodigal a écrit : ↑dim. 07 oct. 2018, 15:43Eh bien je crois que nous sommes à peu près d'accord.
Mais je pense que c'est plus clair si on ne fait pas du libéralisme un régime politique, mais une idéologie. C'est à ce niveau qu'il s'oppose au christianisme (entre autres).
On appelle aussi libérale une manière d'exercer le pouvoir par opposition à autoritaire. Favoriser la liberté de la presse, par exemple, c'est gouverner de façon libérale, et cela ne nuit pas au christianisme. En fait il est important de ne pas faire la confusion sous peine d'en conclure que le christianisme aurait besoin de la dictature! La manière libérale de gouverner (par opposition, donc, à autoritaire) a beaucoup d'avantages. Mais elle n'est pas un absolu qu'il faudrait défendre à tout prix. Et elle n'implique pas l'idéologie libérale, même si les libéraux feignent ordinairement de le croire. On peut donc, par exemple, se réjouir de la liberté de la presse (ou se désoler que la presse ne soit pas libre) sans pour autant adhérer aux thèses libérales. Comme vous le faites remarquer sur un autre fil : du fait que nous vivions dans une société qui adhère massivement à l'idéologie libérale il ne s'ensuit pas que la presse soit libre, peut-être même au contraire.
Je pense que nous assistons en ce moment à une mutation du libéralisme. Cette mutation est consécutive à la chute du communisme, et à la montée des extrêmes droites, et des réflexes identitaires, avec un précédent dans le rétroviseur qui est l'avènement du nazisme en 1933 qui n'a été rendu possible que par le libéralisme. La liberté de la presse et la démocratie rendent possible la venue au pouvoir d'idéologies contraires au libéralisme. Et donc le libéralisme est face à un problème : son programme porte en lui-même le germe de son échec inéluctable.
C'est pourquoi il est obligé de muter vers son contraire absolu, paradoxalement, s'il veut sauver au moins son modèle de société : presse aux ordres, justice contrôlée idéologiquement, adhésion à la pensée unique si l'on ne veut pas être inquiété dans sa carrière, et peut-être bientôt la dictature (osera-t-il franchir ce pas ?). Que restera-t-il du libéralisme ? Rien.
Et donc logiquement, le communisme devrait opérer son retour.
Mais excusez-moi, je ne vois toujours pas pourquoi le libéralisme s'oppose au christianisme, idéologiquement. Déjà, le christianisme n'est pas une idéologie. Je ne vois pas comment on peut les mettre sur le même plan. L'athéisme s'oppose clairement au christianisme, puisqu'il confesse l'inexistence de Dieu. Et à ma connaissance, l'Église catholique a condamné l'athéisme, mais pas le libéralisme (ou j'ai manqué quelque chose).
Il me semble d'ailleurs qu'en laissant le choix à Adam, en lui donnant la liberté d'adhérer à lui ou de le rejeter, Dieu lui-même s'est montré libéral envers l'homme.