Celui qui est dans la vérité doit éventuellement (moindre mal) tolérer que ces hommes puissent continuer à vivre et s'enferrer dans leurs erreurs, mais il ne doit pas tolérer qu'ils puissent disposer de la liberté pour répandre leurs erreurs, car:Christian a écrit :On ne doit pas ‘tolérer’ les hérétiques. Shaka trouvera donc bon que quelque imam lance une fatwa contre un musulman converti au Christianisme. Ce n’est pas, de ma part, une pirouette. La difficulté ici est dans le ‘on’. Car nous sommes toujours l’hérétique de quelqu'un. « La Liberté consiste en la réalisation de la Vérité sur le Bien », comme le rappelle Stéphane, mais tout le monde ne connaît pas encore la Vérité.
- l'erreur séduit davantage la populace que la vérité. (séduction par la femme et le serpent, la raison est mise à mal), d'ailleurs la vérité n'a pas à séduire, elle doit se savoir.
- l'erreur peut se répandre comme une traînée de poudre et précipiter un peuple entier dans l'abomination (Sodome, voire même la société française actuelle)
La solution que je préconise: que le bras séculier soit au service de la loi divine, que le glaive temporel soit inféodé au glaive spirituel. La liberté de conscience ou plutôt l'indifférentisme vis à vis de l'égarement conscientiel n'est pas une fin en soi, elle n'est même pas un moyen pour parvenir au salut, tout au plus une revendication historiquement déterminée par le protestantisme, la tolérer faute de mieux oui, la légitimer ou la sacraliser certainement pas.Christian a écrit :Alors, deux solutions :
Après les massacres perpétrés au nom de « La vérité », les pragmatiques et les frileux la redoutent. Ils naviguent à vue. Leur morale est ‘provisoire’. Le relativisme est leur philosophie. Beaucoup sont enseignants, et on comprend le désespoir dans lequel ils laissent une classe d’ados auxquels ils sont incapables de donner des repères et des raisons d’espérer.
L’autre solution est tout simplement de reconnaître que la vérité ne donne aucun droit. Elle impose un devoir, qui est de la faire connaître. Si mon voisin croit au mouvement perpétuel, j’ai le devoir de le détromper ; si mes arguments ne portent pas, je n’ai aucun droit de l’empêcher de se ruiner à construire ses chimériques machines. L’illégitimité de la contrainte face à ceux qui restent sourds nous amène à approfondir notre propre recherche. Avec la grâce de Dieu, nous saurons apporter un jour les mots ou le témoignage qui emportent l’adhésion. ‘La vérité s’impose, on ne l’impose pas’.
Alors, oui, il faut combattre l’erreur, mais avec les seules armes de la raison. Il faut combattre les hérétiques, mais avec le seul témoignage de la vraie foi. Le seul ‘on’ qui tolère est celui neutre, impersonnel, désincarné, sans pensée et sans opinion, de l’espace public. C’est le Droit. Purement défensif, il se limite à interdire l’agression physique contre une personne et ses biens. Il définit l’espace vide du libéralisme, comme ces chapelles dans les aéroports, sans croix, sans mihrab, pour que chacun les investissent et les peuplent de sa prière.
Avec l’assurance dans l’espace libéral de n’être pas agressés, nous pouvons nous engager, construire des communautés et des associations, argumenter contre l'erreur et exhorter au Bien. Cet engagement aura une valeur morale du fait même de n’être pas contraint. Il n’y a de morale que dans la liberté.
La Loi morale est celle de notre engagement. Sa force et sa légitimité sont d’avoir été voulue comme notre loi par nous-mêmes et par d’autres aux côtés desquels nous progressons. La Loi morale n’est pas et ne doit pas être celle d’une quelconque autorité qui aurait le pouvoir de contrainte (notamment l’Etat). Confondre la Loi morale et le Droit applicable à tous, c’est ce qu’on appelle le fondamentalisme.
Cordialement,
Christian
"Celui qui sera le philosophe du sujet marque ainsi d’emblée son anti-subjectivisme foncier, qui lui fera ultérieurement proclamer que « tout commencement du savoir est l’autorité » (Ph.R, II, 2, p. 204), dénoncer le slogan « penser par soi-même », dont le caractère pléonastique trahit l’exploitation tendancieuse en faveur de l’arbitraire, ou critiquer le culte romantique du Moi. "
Enfin la mort d'individus n'est pas opposable à la vérité, car les individus doivent mourir de toute façon, la vérité, elle, ne doit pas mourir.