apatride a écrit : ↑jeu. 07 nov. 2019, 23:43
Il y a un point qui me gêne aux entournures : cette pensée naît du même substrat que notre seau, à quel moment lui applique-t-on soudain une distance infranchissable avec ce qu'elle désigne ?
Que vous-fait croire à un substrat unique sinon le principe de cause?
apatride a écrit : ↑dim. 10 nov. 2019, 10:19
Autorité n'est pas autoritarisme. L'Eglise telle que vous en parlez pourrait presque être caricaturalement réduite à -- je force le trait -- une seule personne, le Pape, qui trancherait arbitrairement sous prétexte d’infaillibilité pontificale.
Je vous concède le trait forcé. Cependant, admettez qu'une très petite partie de la chrétienté seulement a accès aux instances interprétatives du dogme. Monsieur-tout-le-monde se contente la plupart du temps de suivre ce qu'il pense comprendre des interprétations officielles. D'où ma remarque faite à Prodigal : l'on passe d'un dogme entendu en tant que pleine compréhension par soi et pour soi, à un dogme de confiance envers une institution pratiquement plénipotentiaire du Divin. Et le problème se rencontre tel que je l'ai formulé : l'interprétation d'un dogme sera toujours sujet à la modification, parce que tirée de la logique, et seule la confiance ou la foi en une possible interprétation ultime, définitive, permet d'établir une évolution vers cet état apaisé, et l'espoir d'une interprétation dernière.
apatride a écrit : ↑dim. 10 nov. 2019, 10:19
Ce que j'y perçois est plutôt la réflexion collective d'une communauté d'hommes et de femmes, qui ont considéré ces notions avec tout le sérieux qu'elles méritent, et dont les conclusions s'appuient sur un cheminement logique qui peut être retracé par toute personne qui ne se satisferait pas d'y placer sa confiance sans réserves.
Je vois là, en retour de la vôtre, une généralité excessive. La logique cléricale invoquée est loin d'être partagée au sein des membres de la chrétienté. L'Histoire nous le montre bien malheureusement. Vous parlez de même de fondations sûres, établissant un parallèle avec la méthode scientifique :
apatride a écrit : ↑dim. 10 nov. 2019, 10:19
De façon analogue à la matière scientifique, cette confiance établie sur des fondations sûres permettent à tout un chacun de s'élever sur les épaules de ceux qui les précèdent, au lieu d'avoir sans cesse à tout reprendre de zéro.
Quelles sont les fondations de la science? La confrontation de faits conventionnellement établis avec une théorie sous forme d'hypothèses, en vue de prédire des événements, puis s'en servir pour extrapoler un passé. Quelles sont les fondations de la religion? La simple croyance en un ou plusieurs faits passés. Ces deux domaines ne peuvent être comparés, même si l'un et l'autre reposent sur la foi en une Réalité au moins en partie connaissable. Il me semble dès lors très osé d'affirmer pour sûres les fondations d'une croyance religieuse. Ni les historiens, ni les scientifiques, ne proclameront avérés les faits de résurrection ou de transsubstantiation. Ils n'auront par contre aucun doute quant à la réalité du contenu de leurs théories, parce que ces théories peuvent être confrontées aux faits, et par là falsifiables. Mais jamais ces personnes n'accepteront de but en blanc des affirmations que personne ne pourra jamais expérimenter. Or comment comprendre le corps du Christ autrement que par la foi ou la confiance?
apatride a écrit : ↑dim. 10 nov. 2019, 10:19
C'est cette confiance nourrie d'une multitude d'indices, de faits historiques, de raisonnements (théo)logiques, de cohérence symbolique, de rencontres humaines (même à travers le temps avec le témoignage des saints) que nous désignons sous le terme de "foi" ; cette même foi que nous pratiquons tous lorsque nous décidons d'accorder notre confiance à une personne quand bien même nous savons que nous ne la saisirons jamais dans sa totalité.
Lorsque nous accordons notre confiance à quelqu'un, nous ne croyons pas en une entité absolue, mais seulement en une probabilité comportementale déclinée au futur. Lorsque nous accordons notre confiance en Dieu, nous accordons notre confiance en un raisonnement (preuve Divine, cause Divine, etc...). Je sépare pour ma part la foi de la confiance : la première est irrationnelle, la seconde pas.