Quelle différence entre homme et animal ?

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Carolus » ven. 09 nov. 2018, 23:47

Bassmeg :

Merci Carolus.
Je ne suis pas du tout experte en génétique, mais effectivement, ça me paraissait le seul terrain clair net et précis pour délimiter clairement les zones humaines versus non humaines.
Un grand merci à vous également.

Il ne faut pas être expert en génétique pour comprendre le principe du génome (ensemble du matériel génétique) humain, chère Bassmeg.

Est-ce que vous aimez faire la cuisine ?

Voici une recette pour faire du pain :
Baguette maison

Farine : 250 g
Levure fraîche (chez le boulanger) : 10 g
Eau : 15 cl
Sel fin : 5 g
On n'a pas assez d'information pour faire une baguette maison, n'est-ce pas ? La recette est donc incomplète. Etant insuffisante pour faire une baguette, est-ce qu'on peut l'utiliser pour faire des fricadelles ? Certes pas !

La recette pour faire des êtres humains se trouve uniquement dans le génome humain.

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Héraclius
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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Héraclius » dim. 11 nov. 2018, 17:27

prodigal a écrit :
ven. 09 nov. 2018, 11:34
Prodigal écrit :
Chère Bassmeg,
il y a en effet deux directions pour réfléchir à la différence entre l'homme et l'animal, lorsque on veut la diminuer voire la supprimer. On peut rechercher s'il n'existe pas des animaux qui comblent la différence d'une part, ou s'il n'existe pas des humains ayant régressé au stade de l'animalité d'autre part. D'un côté le chien (si vous voulez) exceptionnellement doué (cela existe), de l'autre l'être humain gravement handicapé.
Le premier cas est le plus facile. Votre chien ne parle aucune langue, il ne dispose pas du langage, donc si doué qu'il soit ce n'est pas un être humain, quelles que soient toutes les qualités que vous lui reconnaissez, qui justifient toute l'affection que vous avez pour lui (et que la plupart des humains, sans doute, ne méritent pas).
Le second est évidemment beaucoup plus douloureux. Je ne sais précisément ce que vous en pensez. Pour moi il est évident qu'un être humain handicapé est un être humain, je dirai même que cela ne souffre pas discussion. Mais alors, faut-il dire que cette personne dispose du langage, ou bien que la différence entre l'homme et l'humain s'effondre? C'est la première branche de l'alternative qui est la bonne. Ne confondons pas difficulté (voire impossibilité) de communication, et absence du langage. Les autistes, par exemple, et c'est évident, disposent du langage, mais je crois pouvoir dire que nul ne fait exception. Car tout être humain se parle à lui-même, même si parfois dans certains cas terribles les autres personnes autour de lui ne peuvent que le supputer, toute communication étant devenue impossible.
Dans les deux cas, donc, on en reste donc à ce critère : c'est bien le langage qui distingue l'homme de l'animal, le langage, et non pas l'aptitude à communiquer (que l'animal possède).
J'ajouterai cependant quelque chose qui demande sans doute à être précisé. Il est bien clair qu'un animal exprime des sentiments. C'est l'aptitude à exprimer des pensées qui fait débat. Justement nous communiquons très souvent avec les animaux dits supérieurs, au niveau des affects, et cela peut être profond et émouvant. Mais nous ne sommes pas capables d'en parler ensemble, eux et nous!
Lorsqu'on discute de l'humanité, de la dignité humaine, on se situe forcément sur un terrain essentialiste.

Or un handicapé possède bien, de toute évidence, l'essence humaine. Certaines facultés lui manquent, mais précisément, elles lui *manquent* ; il devrait les avoir mais, par accident (au sens commun comme au sens philosophique) il ne les possèdent pas.

Ainsi, personne ne doutera que l'Homme (grand H) a (entre autres) 2 bras. Le propre des êtres humains est d'avoir deux bras, pas un, pas trois, deux. Pourtant un être humain qui n'aurait qu'un seul bras parce qu'on lui en a coupé un, de toute évidence, serait quand même un être humain.

Ainsi, l'handicapé qui ne dipose pas du language reste distinct de l'animal parce que chez lui l'abscence de language n'est pas essentielle, mais accidentelle ; l'abscence de language est chez lui une privation, alors qu'elle est normale chez l'animal.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par prodigal » dim. 11 nov. 2018, 18:21

Il y a cependant, cher Héraclius, encore une différence qui me paraît très importante.
L'homme qui n'a qu'un bras ne retrouvera jamais son membre perdu, sans que son humanité en soit amoindrie en quelque façon. Il est affaibli, mais reste pleinement humain. Ce qu'il a perdu est accidentel au sens scolastique du terme (par opposition à essentiel)
L'homme qui a perdu la capacité de communiquer (je dis bien la capacité de communiquer et non le langage) tout d'abord plonge son entourage dans le désarroi. Mais surtout nul ne peut dire qu'il a perdu le langage, car nul ne le sait. Nul ne sait ce qui se passe dans la tête de cette personne, ce qu'elle se représente du réel et sous quelle forme.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Héraclius » dim. 11 nov. 2018, 19:15

Oui. Enfin lorsqu'une personne n'a pas l'usage de certaine facultés cognitives ils me semble pas absurde de postuler que la personne a perdu le moyen ordinaire d'une partie significative sa réflexion interne.

Mais je suis globalement d'accord, oui.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Message non lu par Carolus » dim. 11 nov. 2018, 23:56

Héraclius :

Lorsqu'on discute de l'humanité, de la dignité humaine, on se situe forcément sur un terrain essentialiste.
Vous avez raison, cher Héraclius. :oui:
CEC 1703 Dotée d’une âme " spirituelle et immortelle " (GS 14), la personne humaine est " la seule créature sur la terre que Dieu a voulue pour elle-même " (GS 24, § 3). Dès sa conception, elle est destinée à la béatitude éternelle.
La dignité humaine est présente dès la conception d’un être humain.

La conception est le moment de la fécondation de l’ovule de la femme par le spermatozoïde de l’homme. Le nom scientifique donné à l'œuf (ovule) fécondé, c’est le zygote. Cette première cellule vivante d’un être humain, encore non divisée, est déjà dotée “ d’une âme " spirituelle et immortelle " (GS 14) “.

La première cellule de chaque être humain a une taille d’environ 150 micromètres donc un 150 millionièmes de mètre.

La première cellule (zygote) humaine est considérée complètement humaine, car elle résulte de l’union d’un ovule complètement humain et un spermatozoïde complètement humain.

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Xavi » lun. 12 nov. 2018, 10:56

Vous n’ignorez pas, cher Carolus, la portée de votre dernière affirmation par rapport à la création de l’humanité qui a pu impliquer, à l’origine, des unions avec des préhumains, sauf à rejeter les processus évolutifs du corps des humains et à croire à une création instantanée de leur corps directement à partir de la poussière suivie d’une descendance incestueuse.

Seule l’âme spirituelle est créée directement par Dieu. Les premières âmes immortelles ont nécessairement été créées dans l’histoire concrète et tous les hominidés de la préhistoire ne sont pas des descendants d’Adam et Ève.

A cet égard, la différence entre humain et animal, c’est aussi la différence entre humains et préhumains à un moment de l’histoire.

Au début de l’humanité, l’union des fils de Dieu, descendants d’Adam et Ève, et des fils de l’adame (Gn 6, 1-4) a donné des descendants humains qui ne résultaient pas de « l’union d’un ovule complètement humain et d’un spermatozoïde complètement humain ».

Dans ce contexte, votre explication doit être nuancée.

D’ailleurs, le Christ, vrai Dieu et vrai homme, est pleinement humain bien que sa première cellule de résultait pas de « l’union d’un ovule complètement humain et d’un spermatozoïde complètement humain ».

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Cinci » lun. 12 nov. 2018, 11:50

Xavi a écrit :
Sur ce point, et au-delà de vos excellentes observations sur l’intelligence spécifique des humains, vous laissez dans l’imprécision une question importante : pensez-vous que « l’intelligence caractéristique de l’espèce humaine » lui a toujours permis de pratiquer l’écriture ou pensez-vous que cette intelligence a dû évoluer entre, d'une part, l’époque où l’état du cerveau a permis d’être capable de pratiquer un langage oral et des activités artistiques, et, d'autre part, l'époque où l'état du cerveau a permis d'être capable de pratiquer une écriture qui représente la pensée humaine qui s'étend à l'infini ?

Je penserais que, d'aussi loin que nous pourrions avoir affaire à des hommes dans le passé, la capacité d'écrire aura toujours été présente, comme celle de parler ou dessiner. Donc, il n'y a pas d'hommes étant comme totalement dépourvus de ces virtualités.

Il n'y a pas de changement essentiel pour l'intelligence humaine entre vint-cinq mille avant Jésus et quatre mille avant Jésus, si vous voulez savoir ce que je pense. Aucun changement. Aucune différence biologique. Ce sont les mêmes capacités ! Ainsi, changement culturel il peut bien y avoir, mais non pas essentiel. Passer de l'inconnaissance à la connaissance n'implique pas un bouleversement de fond dans l'ordre de la physiologie du cerveau. Sur le plan naturel, les hommes d'il y a vingt-cinq mille ans sont déjà dotés de tout le potentiel qui est celui de l'humanité.

La nature humaine qui est alors déjà présente dans le monde est déjà apte à recevoir la grâce divine.

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Xavi » lun. 12 nov. 2018, 14:09

Merci beaucoup Cinci d'avoir répondu aussi clairement et aussi bien.

Et je pense plutôt comme vous lorsque vous écrivez, en résumé, "aussi loin que nous pourrions avoir affaire à des hommes dans le passé, la capacité d'écrire aura toujours été présente, comme celle de parler ou dessiner. Donc, il n'y a pas d'hommes étant comme totalement dépourvus de ces virtualités".

C'est une réflexion qui me paraît excellente.

Pour les datations, c'est secondaire. L'incertitude reste importante et la prudence est de mise.

Je pense qu'à ce stade de notre échange, vous admettrez aussi que les trois virtualités dont vous parlez (écrire, parler, dessiner) ont du advenir progressivement parmi les hominidés. Le langage a été précédé par divers proto-langage, etc.

Certains langages élémentaires pouvaient précéder toute écriture. Des marques dessinées du genre du bâton cassé laissé par un singe pour communiquer un chemin ont pu aussi précéder toute écriture.

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Carolus » lun. 12 nov. 2018, 18:04

Cinci :

Je penserais que, d'aussi loin que nous pourrions avoir affaire à des hommes dans le passé, la capacité d'écrire aura toujours été présente, comme celle de parler ou dessiner. Donc, il n'y a pas d'hommes étant comme totalement dépourvus de ces virtualités.
Je suis d'accord avec vous, cher Cinci. :oui:

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Xavi » mar. 13 nov. 2018, 12:47

Héraclius a écrit :
dim. 11 nov. 2018, 17:27
Héraclius écrit :
Lorsqu'on discute de l'humanité, de la dignité humaine, on se situe forcément sur un terrain essentialiste.

Or un handicapé possède bien, de toute évidence, l'essence humaine. Certaines facultés lui manquent, mais précisément, elles lui *manquent* ; il devrait les avoir mais, par accident (au sens commun comme au sens philosophique) il ne les possèdent pas.

Ainsi, personne ne doutera que l'Homme (grand H) a (entre autres) 2 bras. Le propre des êtres humains est d’avoir deux bras, pas un, pas trois, deux. Pourtant un être humain qui n'aurait qu'un seul bras parce qu'on lui en a coupé un, de toute évidence, serait quand même un être humain.

Ainsi, l'handicapé qui ne dispose pas du langage reste distinct de l'animal parce que chez lui l'absence de langage n'est pas essentielle, mais accidentelle ; l'absence de langage est chez lui une privation, alors qu'elle est normale chez l'animal.
Merci à Héraclius pour cette mise en perspective de l’intégrité indestructible de l’être humain.
prodigal a écrit :
dim. 11 nov. 2018, 18:21
Prodigal écrit (je souligne et relève en gras)
Il y a cependant, cher Héraclius, encore une différence qui me paraît très importante.
L'homme qui n'a qu'un bras ne retrouvera jamais son membre perdu, sans que son humanité en soit amoindrie en quelque façon. Il est affaibli, mais reste pleinement humain. Ce qu'il a perdu est accidentel au sens scolastique du terme (par opposition à essentiel)
L'homme qui a perdu la capacité de communiquer (je dis bien la capacité de communiquer et non le langage) tout d'abord plonge son entourage dans le désarroi. Mais surtout nul ne peut dire qu'il a perdu le langage, car nul ne le sait. Nul ne sait ce qui se passe dans la tête de cette personne, ce qu'elle se représente du réel et sous quelle forme.
Cela semble ambigu. Il n’y a pas de différence dans l’humanité de l’un et de l’autre.

L’homme qui a perdu la capacité de communiquer ne retrouvera peut-être jamais cette capacité, mais pour lui aussi, comme pour « l’homme sans bras », « sans que son humanité en soit amoindrie en quelque façon »
Lui aussi, comme « l’homme sans bras », « il est affaibli, mais reste pleinement humain ».

Pourquoi ne pas dire pareil pour les deux cas en introduisant une différence que vous voulez présenter. Même si vous ne dites pas expressément qu'il y a une différence au niveau de l'humanité de chacun d'eux, ne comprenez-vous pas que vous présentez une « différence » implicite choquante ?

Pour l’homme sans bras, vous indiquez clairement son humanité préservée. Pour l’homme qui a perdu la capacité de communiquer, vous dites « Nul ne sait ». Certes, dans le premier cas le handicap est clair et dans le second, le handicap intérieur ne l’est pas.

Mais, pourquoi attribuer au seul homme sans bras, pour expliquer une différence, un rappel de sa parfaite humanité et ne pas le faire pour l’handicapé de la parole (y compris comme le rappelle Héraclius, s'il a perdu sa réflexion intérieure) ?

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Cinci » mar. 13 nov. 2018, 18:32

Xavi a écrit :
Je pense qu'à ce stade de notre échange, vous admettrez aussi que les trois virtualités dont vous parlez (écrire, parler, dessiner) ont du advenir progressivement parmi les hominidés. Le langage a été précédé par divers proto-langage, etc.
C'est là qu'est le mystère pour moi.

Étant, la race humaine, comme seule espèce sur terre pouvant disposer de ces facultés, nous ne pouvons nous comparer à un éventuel progrès pouvant être observable ailleurs.

En supposant que l'on puisse sortir progressivement de l'animalité pour déboucher insensiblement dans de l'humanité d'une part. Si on s'en remet pour cela au seul travail du temps d'autre part.. Pour moi, ce serait alors comme vouloir faire l'impasse sur une soi-disant humanité justement. Parce que gommant au passage ce caractère d'essentialité qui serait juste propre à la nature humaine. Ce serait comme prétendre que n'importe quel primate ou animal supérieur pourrait effectuer ce passage, en lui prêtant juste le temps suffisant pour ce faire.

Dans tous les cas (primates, pré-hominidés, singes, etc.), il n'y aurait plus qu'une seule nature et cette nature ne serait toujours qu'une nature animale et rien d'autre. L'amélioration qualitative d'un animal n'entraînant pas une modification essentielle de la bête. On devrait le savoir. On dirait alors, chez d'autres (des religieux cette fois), que de n'importe quel animal Dieu pourrait faire un homme du moment qu'il le voudrait. Mais, voilà, si de n'importe quelle "pâte" Dieu peut faire un homme, en intervenant de l'extérieur, alors il n'existe pas de nature humaine.

Enfin ...

Il me paraîtrait presque aussi difficile d'harnacher une nature humaine à une nature animale en vérité qu'harnacher une nature divine à une nature humaine. Et la caractère de transcendance qui marque l'Homme par rapport à l'animal me paraîtrait difficilement pouvoir être le fruit d'une longue évolution. A quoi pourrait bien correspondre une moitié d'homme ? La chose ne fait aucun sens. On est homme ou bien on ne l'est pas. Nul n'est au trois-quart humain seulement.

C'est pourquoi je parle de mystère. Et je le dirais à double titre 1) en terme d'énigme mais en ce que nous ignorons comment l'espèce humaine aurait bien pu apparaître sur terre. Le "comment" nous échappant toujours jusqu'ici Et 2) en terme d'objet de contemplation inépuisable et dont on ne parviendrait pas à toucher le fond.
Dernière modification par Cinci le mar. 13 nov. 2018, 22:13, modifié 1 fois.

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Carolus » mar. 13 nov. 2018, 21:30

Cinci :

Et la caractère de transcendance qui marque l'Homme par rapport à l'animal me paraîtrait difficilement pouvoir être le fruit d'une longue évolution.
Vous avez raison, cher Cinci. :oui:
La " caractère de transcendance qui marque l'Homme " n'est pas le fruit d'une longue évolution.
CEC 2361 Tu es béni, Dieu de nos pères ... C’est toi qui a créé Adam, c’est toi qui a créé Eve sa femme, pour être son secours et son appui, et la race humaine est née de ces deux-là.
Dieu a créé Adam et Eve " et la race humaine est née de ces deux-là " (CEC 2361).

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Xavi » mer. 14 nov. 2018, 11:04

Cinci a écrit :
mar. 13 nov. 2018, 18:32
Cinci écrit :
Xavi a écrit :
Je pense qu'à ce stade de notre échange, vous admettrez aussi que les trois virtualités dont vous parlez (écrire, parler, dessiner) ont du advenir progressivement parmi les hominidés. Le langage a été précédé par divers proto-langage, etc.
C'est là qu'est le mystère pour moi.

Étant, la race humaine, comme seule espèce sur terre pouvant disposer de ces facultés, nous ne pouvons nous comparer à un éventuel progrès pouvant être observable ailleurs.

En supposant que l'on puisse sortir progressivement de l'animalité pour déboucher insensiblement dans de l'humanité d'une part. Si on s'en remet pour cela au seul travail du temps d'autre part.. Pour moi, ce serait alors comme vouloir faire l'impasse sur une soi-disant humanité justement. Parce que gommant au passage ce caractère d'essentialité qui serait juste propre à la nature humaine. Ce serait comme prétendre que n'importe quel primate ou animal supérieur pourrait effectuer ce passage, en lui prêtant juste le temps suffisant pour ce faire.

Dans tous les cas (primates, pré-hominidés, singes, etc.), il n'y aurait plus qu'une seule nature et cette nature ne serait toujours qu'une nature animale et rien d'autre. L'amélioration qualitative d'un animal n'entraînant pas une modification essentielle de la bête. On devrait le savoir. On dirait alors, chez d'autres (des religieux cette fois), que de n'importe quel animal Dieu pourrait faire un homme du moment qu'il le voudrait. Mais, voilà, si de n'importe quelle "pâte" Dieu peut faire un homme, en intervenant de l'extérieur, alors il n'existe pas de nature humaine.

Enfin ...

Il me paraîtrait presque aussi difficile d'harnacher une nature humaine à une nature animale en vérité qu'harnacher une nature divine à une nature humaine. Et la caractère de transcendance qui marque l'Homme par rapport à l'animal me paraîtrait difficilement pouvoir être le fruit d'une longue évolution. A quoi pourrait bien correspondre une moitié d'homme ? La chose ne fait aucun sens. On est homme ou bien on ne l'est pas. Nul n'est au trois-quart humain seulement.

C'est pourquoi je parle de mystère. Et je le dirais à double titre 1) en terme d'énigme mais en ce que nous ignorons comment l'espèce humaine aurait bien pu apparaître sur terre. Le "comment" nous échappant toujours jusqu'ici Et 2) en terme d'objet de contemplation inépuisable et dont on ne parviendrait pas à toucher le fond.
Merci Cinci pour votre message plein de bon sens.

Jamais, en effet, un animal ne pourrait devenir un homme, et c’est pourquoi nous croyons en la création.

Vous écrivez que « Il me paraîtrait presque aussi difficile d'harnacher une nature humaine à une nature animale en vérité qu'harnacher une nature divine à une nature humaine ». Cette phrase est magnifique. « Harnacher une nature divine à une nature humaine », n’est-ce pas une expression poétique de la bonne nouvelle inouïe de l’incarnation du Christ, vrai Dieu et vrai homme, que tous les chrétiens proclament ?

« Harnacher une nature humaine à une nature animale », n’est-ce pas une approche pertinente de la création de l’humanité qui nous décale de toute vision trop naturaliste ?

Nous ne sommes pas un produit aléatoire de la nature, mais des êtres pour l’émergence desquels le Créateur a fait concourir tous les processus évolutifs pour y insuffler sa vie d’amour offerte en partage.

En créant Adam et Ève et par eux seuls toute l’humanité, Dieu n’a pas fait d’un animal un homme. Il a créé des êtres nouveaux pour lesquels il a façonné un corps depuis les origines. Non pas avec n’importe quelle pâte, mais en faisant concourir toutes choses créées par Lui.

Oui, on est homme ou on ne l’est pas. On ne le devient pas progressivement et on ne peut davantage cesser de l’être. C’est pourquoi la création de l’humanité ne peut qu’être un fait historique qui a une date concrète dans l’histoire, ce qui n’implique nullement de rejeter tout processus évolutif du corps humain comme semble le penser Carolus.

Mais, il est certain, comme vous le pensez bien, qu’aucun animal, même très supérieur, voire demain augmenté peut-être par de l’intelligence artificielle, ne pourrait franchir le passage vers cet infiniment autre qui nous caractérise et dont nous cherchons ici des traces observables.

Il est bien certain, comme vous l’observez avec justesse, qu’il n’y a qu’une seule nature et que cette nature est une nature animale dans laquelle nous vivons avec notre double réalité corporelle et spirituelle, mais qui ne peut et n’a jamais pu, en aucune manière, évoluer pour accéder à notre humanité.

Est-ce que le comment nous échappe ? Oui, certainement, non seulement pour notre création spirituelle mais aussi par rapport à ce que cette création a pu susciter de tout à fait singulier. Ce qui est vrai tant pour notre création que pour l’incarnation virginale du Christ.

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Trinité » mer. 14 nov. 2018, 12:27

Bonjour Xavi,

Nous en avons déjà parler, et ce n'était pas très clair pour moi !

Vous dites:
En créant Adam et Ève et par eux seuls toute l’humanité, Dieu n’a pas fait d’un animal un homme. Il a créé des êtres nouveaux pour lesquels il a façonné un corps depuis les origines. Non pas avec n’importe quelle pâte, mais en faisant concourir toutes choses créées par Lui.

Pour résumer votre pensé :

A un moment donné de l'évolution, Dieu a créé un homme nouveau, au stade biologique ou il était rendu avec son âme immortel!
C'est cela?
A cet égard, j'ai toujours trouvé que votre comparaison avec l'incarnation de Jésus, était très parlante.

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Re: Quelle différence entre homme et animal ?

Message non lu par Carolus » mer. 14 nov. 2018, 14:11

Xavi a écrit :
lun. 12 nov. 2018, 10:56
Xavi :

D’ailleurs, le Christ, vrai Dieu et vrai homme, est pleinement humain bien que sa première cellule ne résultait pas de « l’union d’un ovule complètement humain et d’un spermatozoïde complètement humain ».
Vous avez raison, cher Xavi. :oui:

La première cellule du Christ ne résultait pas de « l’union d’un ovule complètement humain et d’un spermatozoïde complètement humain ».

Pour la conception du Christ il n’y a pas d’explication scientifique. Il s’agit d’un miracle.
CEC 462 L’épître aux Hébreux parle du même mystère : C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation ; mais tu m’as façonné un corps. (He 10, 5)
Voici le mystère : Comment Dieu a-t-IL façonné le corps du Christ dans le sein virginale de Marie ?

Il s’agit d’un miracle, car la conception du Christ est biologiquement impossible.

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