Cinci a écrit : ↑mar. 13 nov. 2018, 18:32
Cinci écrit :
Xavi a écrit :
Je pense qu'à ce stade de notre échange, vous admettrez aussi que les trois virtualités dont vous parlez (écrire, parler, dessiner) ont du advenir progressivement parmi les hominidés. Le langage a été précédé par divers proto-langage, etc.
C'est là qu'est le mystère pour moi.
Étant,
la race humaine, comme
seule espèce sur terre pouvant disposer de ces facultés, nous ne pouvons nous comparer à un éventuel progrès pouvant être observable ailleurs.
En supposant que l'on puisse sortir progressivement de l'animalité pour déboucher insensiblement dans de l'humanité d'une part. Si on s'en remet pour cela au seul travail du temps d'autre part.. Pour moi, ce serait alors comme vouloir faire l'impasse sur une soi-disant humanité justement. Parce que gommant au passage ce caractère d'essentialité qui serait juste propre à la nature humaine. Ce serait comme prétendre que n'importe quel primate ou animal supérieur pourrait effectuer ce passage, en lui prêtant juste le temps suffisant pour ce faire.
Dans tous les cas (primates, pré-hominidés, singes, etc.), il n'y aurait plus qu'une seule nature et cette nature ne serait toujours qu'une nature animale et rien d'autre. L'amélioration qualitative d'un animal n'entraînant pas une modification essentielle de la bête. On devrait le savoir. On dirait alors, chez d'autres (des religieux cette fois), que de n'importe quel animal Dieu pourrait faire un homme du moment qu'il le voudrait. Mais, voilà, si de n'importe quelle "pâte" Dieu peut faire un homme, en intervenant de l'extérieur, alors il n'existe pas de nature humaine.
Enfin ...
Il me paraîtrait presque aussi difficile d'harnacher une nature humaine à une nature animale en vérité qu'harnacher une nature divine à une nature humaine. Et la caractère de transcendance qui marque l'Homme par rapport à l'animal me paraîtrait difficilement pouvoir être le fruit d'une longue évolution. A quoi pourrait bien correspondre une moitié d'homme ? La chose ne fait aucun sens. On est homme ou bien on ne l'est pas. Nul n'est au trois-quart humain seulement.
C'est pourquoi je parle de mystère. Et je le dirais à double titre 1) en terme d'énigme mais en ce que nous ignorons comment l'espèce humaine aurait bien pu apparaître sur terre. Le "comment" nous échappant toujours jusqu'ici Et 2) en terme d'objet de contemplation inépuisable et dont on ne parviendrait pas à toucher le fond.
Merci Cinci pour votre message plein de bon sens.
Jamais, en effet, un animal ne pourrait devenir un homme, et c’est pourquoi nous croyons en la création.
Vous écrivez que «
Il me paraîtrait presque aussi difficile d'harnacher une nature humaine à une nature animale en vérité qu'harnacher une nature divine à une nature humaine ». Cette phrase est magnifique. «
Harnacher une nature divine à une nature humaine », n’est-ce pas une expression poétique de la bonne nouvelle inouïe de l’incarnation du Christ, vrai Dieu et vrai homme, que tous les chrétiens proclament ?
«
Harnacher une nature humaine à une nature animale », n’est-ce pas une approche pertinente de la création de l’humanité qui nous décale de toute vision trop naturaliste ?
Nous ne sommes pas un produit aléatoire de la nature, mais des êtres pour l’émergence desquels le Créateur a fait concourir tous les processus évolutifs pour y insuffler sa vie d’amour offerte en partage.
En créant Adam et Ève et par eux seuls toute l’humanité, Dieu n’a pas fait d’un animal un homme. Il a créé des êtres nouveaux pour lesquels il a façonné un corps depuis les origines. Non pas avec n’importe quelle pâte, mais en faisant concourir toutes choses créées par Lui.
Oui, on est homme ou on ne l’est pas. On ne le devient pas progressivement et on ne peut davantage cesser de l’être. C’est pourquoi la création de l’humanité ne peut qu’être un fait historique qui a une date concrète dans l’histoire, ce qui n’implique nullement de rejeter tout processus évolutif du corps humain comme semble le penser Carolus.
Mais, il est certain, comme vous le pensez bien, qu’aucun animal, même très supérieur, voire demain augmenté peut-être par de l’intelligence artificielle, ne pourrait franchir le passage vers cet infiniment autre qui nous caractérise et dont nous cherchons ici des traces observables.
Il est bien certain, comme vous l’observez avec justesse, qu’il n’y a qu’une seule nature et que cette nature est une nature animale dans laquelle nous vivons avec notre double réalité corporelle et spirituelle, mais qui ne peut et n’a jamais pu, en aucune manière, évoluer pour accéder à notre humanité.
Est-ce que le comment nous échappe ? Oui, certainement, non seulement pour notre création spirituelle mais aussi par rapport à ce que cette création a pu susciter de tout à fait singulier. Ce qui est vrai tant pour notre création que pour l’incarnation virginale du Christ.